11 4 2003 > édito de Lionel DUROI [ gayvox.com ]
http://www.gayvox.com/gay/
index.php?gays=4&lesbienne=42 &rencontre=37&idmenu=1314
&id_article=1896&mode=detail
http://www.gayvox.com/edito/
?id_rub=4&id_srub=42 &id_dossier=37
http://www.gayvox.com/edito/
?id_rub=4&id_srub=42 &id_dossier=37&idmenu=720
Initiatives
.
Artistes, ça vous dirait de partir à Berlin, Budapest,
Moscou, New York ou Sao Paulo ? La Mairie de Paris vous offre cette
possibilité !
Pour ceux qui s’exilent dans le Val d’Oise, allez
inaugurer l’antenne d’HomoFesty. Quant aux habitants
d’Aix-en-Provence, c’est bientôt la fin du festival
Lesbigaix.
Nous observons tout par la lucarne, du Net, bien sûr. Enfin,
le CADHP colle à la peau …
.
CADHP impair et passe
Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère dans l’édito
du mensuel Ex’ist … Si j’ai
bien compris, la province est outrée que ce Centre d’Archives
et de Documentation Homosexuelles de Paris bénéficie
d’une somme de 100 000€ pour préfigurer le projet.
Et qu’à ce tarif là, en province, on monte
deux centres pour le prix d’un. Et en plus, à ce
tarif, ce n’est même pas un projet national …
donc, exit la province. Comme dirait la dinde que je fréquente
à l’occasion parce qu’elle me fait rire : "Paris
te pète au cul !" C’est bien le portrait que
trace Ex’ist. Cette vision provinciale n’est pas dénuée
d’intérêt …
Moins drôle et un peu plus factuel, ce petit détail
qui tue : je me souviens qu’après
mon édito du 4 octobre 2002, parmi les arguments employés
au téléphone d’un de la Mairie ( non,
pas dinde de la mairie ), il y avait celui
qui consistait à m’objecter que l’équipe
du CADHP faisait référence. En d’autres
termes, il fallait que nous nous contentions d’approuver béatement
ou de nous taire. Exit la discussion. C’était mal nous
connaître que de vouloir nous prendre de haut.
C’était aussi nous prendre
pour des imbéciles que de nous objecter l’aspect
indiscutable de ce projet parce qu’il était voté
par l’ensemble de la gauche ( qui ne savait pas encore
où elle mettait les pieds, peut-être parce qu’elle
était mal conseillée …) et par une partie
de la droite ( et alors ? ).
On nous avait dit aussi que la liste des
"Participants à ce jour au projet" ( ainsi
titrée ) était confidentielle.
Un comble pour justifier une subvention publique ! Et que dans cette
liste, c’était imparable, il n’y avait que du
beau linge.
Nous avons fini par nous procurer une copie
de cette liste effectivement estampillée : CONFIDENTIEL.
Et je peux vous dire que si demain, nous cherchons les bonnes
raisons soit disant indiscutables de la présence de chacun
des noms cités, il va nous falloir dérouler des
questions très gênantes sur la pertinence de la participation
à ce projet de certaines personnalités dites sérieuses
et intouchables.
Entre ceux qui sont morts, en prison, ou
carrément écervelés, si on trie le bon grain
de l’ivraie il ne restera pas grand monde de cette liste
de noms dont on se demande bien ce qu’elle a d’intouchable
et d’indiscutable.
On peut s’interroger aussi sur le fait que des personnes
réellement connues, reconnues, compétentes, cultivées,
passionnées, militantes et motivées à juste
titre pour apporter leur aide, aient acceptées que leurs
noms soit associés à l’incongruité
la plus noire de cette liste.
A moins que l’on ait évité
de leur dire à quelle soupe elles seraient bouillies ?
Ce qui expliquerait l’aspect CONFIDENTIEL de cette
liste ? ? ? A suivre, car il y a du tri ou une remise à
jour à faire !
NB : Et pour ceux qui douteraient de notre
attachement à ce projet et aux archives LGBT en général,
nous vous annonçons que nous avons déménagé
les nôtres en lieu sûr, tempéré, à
l’abri de la lumière et gardé 24h/24. Je veux
parler des archives de Gai Pied, bien entendu. Cela représente
plusieurs dizaines de mètres cubes !
.
Résidences d'artistes
parisiens à l'étranger
La Mairie de Paris et l'Association française d'action artistique
(AFAA) s'associent pour proposer aux artistes parisiens des résidences,
d'une durée de trois à six mois, dans cinq capitales
culturelles : Berlin, Budapest, Moscou, New York et Sao Paulo.
Les artistes sélectionnés par un jury bénéficieront
d'un voyage aller-retour, d'un logement et d'une bourse mensuelle
pendant la durée de leur séjour. Les services culturels
de l'Ambassade de France seront associés à cette
résidence et faciliteront les contacts de l'artiste avec
les institutions artistiques locales.
Les artistes, habitant Paris, désirant postuler à
ce programme de résidences internationales, peuvent télécharger
leur formulaire de candidature sur Internet, www.paris.fr, ou sur
le site de l'Association française d'action artistique.
La date limite de remise de dossiers est fixée au 15 mai
2003.
.
Inauguration et ouverture
de l’antenne HomoFesty 95 ( Val d’Oise )
Ce sera pour vous l’occasion de connaître un peu mieux
le concept, le développement et les activités d’HomoFesty,
autour d’un cocktail. L’inauguration a lieux le samedi
12 avril 2003 à 18h au : TITUS CLUB - 2 rue Gustave Ravanne
- 78250 MEULAN. Informations et réservations au 06.61.33.51.65.
ou president@homofesty.fr.st
.
Aix-en-Provence, suite et
fin
Vendredi 11 avril à 22h au Bar Mediterranean Boy, Spectacle
des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence. Samedi 12 avril
de 16h à 20h Faculté de droit d’Aix en Provence,
amphi Mistral : "Libres et égaux en droits", débat
sur l'homophobie. Projection de "OUTLAWED", d’Amnesty
International, avec les UEH (Universités Euro Homosexuelles),
FAG (Fac Aix Gay), S.O.S. Homophobie, Thomas Formond, Avocat et
Docteur en Droit, Patrick BLOCHE, Député de Paris,
et les associations "Homosexualité et Socialisme "
et "Gay-Lib". Dimanche 13 avril à 18h au Centre
Jean-Paul Coste, 3 chorégraphies de Patrice Villegas, Sylvie
Tornier, Maguelone Ansuque au Centre Socio Culturel Jean Paul Coste
, tarif : 3 €, pass Festival Lesbigaix : 2 €. A 20h30
au Centre Jean Paul Coste, Concert : "Trio Chris Davi"
chanson française, ballades, blues, bossas. Fred Nello, batterie/percussions
et Thierry Auricane, basse au Centre Socio Culturel Jean Paul Coste
, tarif : 10 €, pass Festival Lesbigaix : 7 € Tout sur
: www.lesbigaix.org
.
La lucarne
( Observatoire des Interactions entre l'Homosexualité et
les Médias Audiovisuels )
Nous annonce la mise en ligne de son site. Thèmes : Homosexualité,
Médias, Sociétés, Télévisions,
Internet, Radio ... La Lucarne s'est ouverte pour la première
fois en juin 2002 en publiant le numéro 0 de sa cyber lettre
mensuelle traitant des interactions entre l'homosexualité
et les médias audiovisuels.
L'abonnement à la cyber lettre est gratuit. Elle est
envoyée à 300 abonnés, principalement belges
et français, dont une part importante de professionnels
des médias audiovisuels, de la communication et de responsables
d'associations homosexuelles. La Lucarne assure une chronique
hebdomadaire dans G-mag, l'émission radiophonique gay quotidienne
de Ciel FM.
En collaboration avec Média-G, les programmes de télévisions
(France, Belgique, Suisse) susceptibles d'intéresser les
téléspectateurs homosexuels sont disponibles sur le
site qui donne également l'opportunité de faire connaissance
avec les rédacteurs et le cas échéant de les
contacter. Francis Lamberg, responsable de Projet.
.
|
Fin 2003 > Ouverture
programmée du CADHP : calendrier NON respecté
=> Réponse de la Mairie de Paris aux élus Verts qui demandent
le bilan moral et financier de l'AP CADHP [ Bulletin Municipal Officiel 7 7
2005 ]
Au cours du Conseil de Paris de septembre 2002, une délibération
(DAC-02-348) portant sur la signature d’une convention entre la Ville
et l’Association de préfiguration du centre d’archives et
de documentation homosexuelles de Paris a été soumise au vote
de notre Assemblée. La convention s’accompagnait de l’attribution
d’une subvention de fonctionnement d’un montant de 100.000 euros
pour ladite association.
Cette association, fondée à la fin de l’année 2001,
a pour but de créer à Paris, un centre d’archives, de documentation
et un site Internet axés sur l’histoire et la mémoire de
l’homosexualité dans la capitale et de mettre ses ressources au
profit de toute personne désireuse de se documenter ou de conduire des
recherches sur les sexualités minoritaires.
La subvention versée par la Ville avait pour but de permettre à
l’association de disposer de fonds lui permettant d’amener rapidement
son projet à voir le jour. La délibération portant sur
le conventionnement de l’association et le versement de la subvention
date d’il y a deux ans et demi.
Le premier échéancier de l’association
semblait indiquer la fin de l’année 2003 pour son ouverture. Ce
délai n’a pu être tenu. A ce jour, aucune structure n’est
encore ouverte au public pas plus que le site Internet dédié.
Aussi, Mme Nicole AZZARO et les élu-e-s du groupe Les Verts
demandent à M. le Maire de Paris s’il a eu connaissance du bilan
moral et financier de l’Association de préfiguration du centre
d’archives et de documentation homosexuelles de Paris, et le cas échéant,
s’il est possible de le transmettre aux élu-e-s.
2003 > Pas d'ouverture du CADHP comme prévu : un
calendrier serré prévoit une ouverture courant 2003 ...
> Archives Gay
: Un Centre à Paris ? [ illico ] 31 10 2001
Projet ambitieux, le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (CADHP) se veut d’abord un centre d’archives ( écrites,
audiovisuelles, photographiques ), un centre de documentation ( bibliothèque,
médias … ) et un site Internet ( avec un portail ouvert sur les
structures similaires à l’étranger ).
Il serait sous le régime des associations
( loi de 1901 ) et pourrait fonctionner avec une équipe,
réduite, de cinq personnes pour un montant de 2 millions de francs de
frais de fonctionnement par an.
Si toutes les conditions requises ( soutien politique — ville,
région, Etat —, partenaires financiers privés, lieu et comité
scientifique ... ) sont réunies, un calendrier
serré prévoit une ouverture courant 2003.
CADHP : Pour proposer ses archives ou ses services ( documentaliste notamment
) : 01 45 23 90 88
22 5 2003 > Le
Gay Pouvoir : Enquête sur la République bleu blanc rose [ Yves
Derai ]
- Vert à l'extérieur, rose à l'intérieur ...
[ Christophe ] Girard s'est aussi attiré les foudres
des lesbiennes en s'impliquant personnellement dans la création d'un
Centre d'archives homo.
Au cours de l'année 2002, deux projets s'affrontent sous les regards
examinateurs de l'adjoint à la Culture et de sa collègue en charge
de la mémoire et du monde combattant, Odette Christienne.
L'un est présenté par un vieux militant gay, Jean Le Bitoux, président
du Mémorial pour la déportation homosexuelle, l'autre par les
femmes de l'Académie gay et lesbienne. C'est le premier, jugé
plus crédible, qui est retenu à l'issue de quelques mois de débats
animés.
Le comité de pilotage constitué dans la foulée se discrédite
par une disparité générique : il ne compte que cinq femmes
sur cinquante-neuf membres !
Il n'en faut pas plus pour que Marie-Jo Bonnet, historienne
de l'homosexualité féminine et lesbienne emblématique,
accuse Girard des pires avanies. Il suffit que le chouchou du maire, Christophe
Girard, adjoint vert à la Culture et gay, claque des doigts pour que
de l'argent lui tombe dans les mains, écrit-elle dans une lettre
adressée à Anne Hidalgo, première adjointe et responsable
de la parité à la Mairie de Paris.
Ce que les opposants hétéros de Bertrand Delanoë au Conseil
de Paris n'ont jamais osé, une lesbienne l'a fait sans complexe aucun.
Il y a parfois une agressivité terrible dans notre milieu qui tient
à un mal-être quasi palpable en certaines circonstances, regrette
Christophe Girard.
Persiste surtout, pour des raisons à la fois culturelles et historiques,
dans la communauté homosexuelle française, une mainmise exclusive
des gays sur les fonctions dirigeantes au détriment des lesbiennes dont
le poids politique se réduit à l'Association des parents et futurs
parents gays et lesbiens, présidé par Martine Gross.
Ces quelques antagonismes n'empêchent pas Girard de poursuivre son ascension.
Depuis sa nomination à l'Hôtel de Ville, le Tout-Paris fait son
miel de cet esthète d'une cinquantaine d'années à l'itinéraire
original, à la personnalité double, à la sexualité
triple ...
22 5 2003 > Communiqué
de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris [ AP CADHP ]
9 5 2003 > Assemblée
Générale de l'Association de Préfiguration du Centre
d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris [ AP CADHP ]
Lors de son Assemblée Générale annuelle du 9 mai 2003,
l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris ( APCADHP ) a procédé au renouvellement
des ses instances.
=> Elle a porté
le nombre de son Conseil d'Administration à 10 personnes. Celui-ci,
désormais paritaire est composé de :
- Yves Clerget ( Architecte, cofondateur des Mots à la bouche )
- Catherine Daniel ( Psychothérapeute, formatrice
à FAG [ FAGG ] )
- René Lalement ( Enseignant, chercheur, ancien Président de l'Inter
LGBT )
- Philippe Lasterle ( Historien, documentaliste )
- Catherine Marjollet ( Psychanalyste, cofondatrice de Lesbia )
- Stéphane Martinet ( [ Adjoint au maire
du 11ème arrondissement de Paris ], Conseiller
culturel [ Conseil Régional d'Ile de France ],
ancien Président de HES [ Homosexualités Et Socialisme
] )
- Charles Myara ( Editeur, spécialisé en multimédia et
bibliographie, ancien Vice-président du Beit Haverim )
- Geneviève Pastre ( Ecrivain, éditeur, ancienne Présidente
de Fréquence gaie )
- Isabelle Serve ( Professeur de droit, Présidente de l'association lesbienne
La Lune, Strasbourg )
- Florence Tamagne ( Docteur de l'Institut d'Etudes Politiques
de Paris, auteur, professeur à l'Université de Lille 3 )
=> En son sein, le Conseil
d'Administration a élu un Bureau, également paritaire :
- Stéphane Martinet, Président
- Florence Tamagne, Vice-Présidente
- Charles Myara, Secrétaire
- Catherine Daniel, Trésorière
=> L'AP CADHP est aujourd'hui
dotée d'un local situé 37, rue Notre Dame de Nazareth, 75003
Paris.
=> Le Conseil d'Administration
a en outre procédé à la nomination de
son responsable du Comité d'acquisition : Jean Le Bitoux [ co-fondateur
de l'AP CADHP, ex. Secrétaire ( C.A. 2001 - 2003 ) ]
5 5 2003 > ... fin
du CLIT [ tetu.com ] ...
Le CLIT se saborde.
Dans un communiqué, le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives
explique son auto-dissolution par la mise en examen pour
violences volontaires avec préméditation et intimidation sur
victime de sa cofondatrice Georgette W. Butch, suite à
l’envoi de courriers anonymes contenant un tampon hygiénique à
Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène Bourcier [ ainsi qu'à
Blandine Grosjean, la journaliste qui a publié dans Libération
l'article Des lesbiennes parisiennes contre le machisme
gay : elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives [et de
Documentation] Homosexuelles [de Paris (CADHP)]
] ...
25 4 2003 > Le
passé au présent [ gayvox.com ]
L’histoire nous informe et nous rappelle à la vigilance ...
Paris se distingue positivement le 27 avril. Mais comme tout n’est pas
rose au pays de Lutèce, nous revenons sur le dossier du CADHP …
le présent pour l’avenir …
=> Journée
du Souvenir le 27 avril 2003
Appel à la commémoration de la déportation homosexuelle
...
=> Cours de récréation
Restons dans le droit fil du sujet, avec cette fameuse
polémique du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris ( CADHP ) et revenons sur l’interview
de Mr Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë pour les questions
homosexuelles au magazine 360° parue dans le numéro
de mars / avril 2003.
Le funambule est un art et Jean Genet n’aurait certainement pas reconnu
le sien en la personne de Philippe Lasnier, grand équilibriste de la
rhétorique approximative. Sauf qu’il n’est plus question
d’amour mais de politique au sens bricolage du terme.
En quoi ? Tout simplement en étant persuadé
d’avoir raison, d’être l’héritier d’une
vérité divinement détenue et surtout, au nom d’une
position municipale occupée, se permettre d’un revers de main d’envoyer
dans les roses ceux qui oseraient avoir un avis contraire sur un sujet particulier
( le CADHP en l’occurrence ).
Rappelons que nous avions fait part à nos internautes, dès le
4 octobre 2002, de notre étonnement d’entendre des voix s’élever,
non contre le projet du CADHP mais contre la manière de procéder
à sa mise en place. Manières qui vont à
l’encontre de toute velléité fédérative annoncée,
puisque étaient laissées sur le bas côté des personnes
toutes aussi compétentes et militantes que d’autres et concernées
depuis longtemps par les archives des minorités. Je veux parler de l’Académie
Gay et Lesbienne notamment mais aussi Archilesb, Vigitrans et autres
( sans compter ceux qui se gardent encore d’intervenir mais qui n’en
pensent pas moins ).
Bref, tout n’a pas commencé avec l’article
de Libération en décembre [ 2002 ]. Il faut revoir
vos fiches …
Quant à l’argument qui consiste à dire que des collectifs
informels tels Archilesb et Vigitrans sont trop jeunes pour prétendre
à une légitimité et qu’ils sont peu représentatifs,
je m’étouffe !
Quand on sait que c’est grâce à des
mouvements collectifs et spontanés de cet ordre que les minorités
comme les gays et les lesbiennes des années 70 notamment ont fait avancer
les choses dans la société, je me dis que ce n’est
pas la reconnaissance du ventre qui risque de créé une indigestion.
Si nous en sommes là des avancées sociales, si des groupes se
sont structuré à une époque, si les pédés
d’aujourd’hui ont acquis certaines facilités pour vivre ce
qu’ils sont, un peu plus librement, c’est bien parce qu’il
y avait ces allumés ou ces excités ( comme vous
voulez ) de la première heure, qui ont servi de marche pied à
ceux qui détiennent aujourd’hui une part de pouvoir.
Pensez-vous Mr Lasnier que Bertrand Delanoë aurait
pu faire le coming out qu’il a fait s’il n’y avait
pas eu trente ans plus tôt, des homos peu nombreux et courageux qui osaient
défiler le 1er mai ou se révolter à Stonewall et le reste
? Vous nous donnez l’impression d’être installés à
la mairie comme un bourgeois dans son fauteuil !
Et que penser des menaces à peine voilées
de procès qui consistent à gérer les relations relatives
au dossier du CADHP par l’intimidation ? N’est-ce pas une manière
de dire son incompétence au dialogue ? La liste des arguments
n’est pas close.
En guise de conclusion provisoire, nous réaffirmons notre soutien au
projet du CADHP qui est une très belle idée, mais
nous ne sommes pas d’accord avec les manières de faire le Jean
Le Bitoux et de son équipe, ni avec les prises de positions municipales
qui consistent à tourner le dos à ceux qui voudraient intégrer
ce projet pour l’orienter différemment.
Et nous disons que l’orienter différemment ne consiste
pas à l’anéantir mais à l’améliorer
pour la satisfaction du plus grand nombre, ce qui semble
incompatible avec la façon d’envisager la chose en mairie. On se
demande bien pourquoi.
11 4 2003 > Initiatives
[ gayvox.com ]
Artistes, ça vous dirait de partir à Berlin, Budapest, Moscou,
New York ou Sao Paulo ? La Mairie de Paris vous offre cette possibilité
! ...
Nous observons tout par la lucarne, du Net, bien sûr.
Enfin, le CADHP colle à la peau …
:: CADHP impair et
passe
Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère dans l’édito
du mensuel Ex’ist … Si j’ai bien compris,
la province est outrée que ce Centre d’Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris bénéficie d’une somme de 100 000€
pour préfigurer le projet. Et qu’à ce tarif là, en
province, on monte deux centres pour le prix d’un. Et en plus, à
ce tarif, ce n’est même pas un projet national … donc, exit
la province. Comme dirait la dinde que je fréquente à l’occasion
parce qu’elle me fait rire : Paris te pète au cul ! C’est
bien le portrait que trace Ex’ist. Cette vision provinciale n’est
pas dénuée d’intérêt …
Moins drôle et un peu plus factuel, ce petit détail qui tue : je
me souviens qu’après mon édito du 4 octobre 2002, parmi
les arguments employés au téléphone d’un de la Mairie
( non, pas dinde de la mairie ), il y avait celui qui consistait à m’objecter
que l’équipe du CADHP faisait référence. En d’autres
termes, il fallait que nous nous contentions d’approuver béatement
ou de nous taire. Exit la discussion. C’était mal nous connaître
que de vouloir nous prendre de haut.
C’était aussi nous prendre pour des imbéciles que de nous
objecter l’aspect indiscutable de ce projet parce qu’il était
voté par l’ensemble de la gauche ( qui ne savait pas encore où
elle mettait les pieds, peut-être parce qu’elle était mal
conseillée … ) et par une partie de la droite ( et alors
? ).
On nous avait dit aussi que la liste des Participants
à ce jour au projet ( ainsi titrée )
était confidentielle. Un comble pour justifier une subvention publique
! Et que dans cette liste, c’était imparable, il n’y avait
que du beau linge.
Nous avons fini par nous procurer une copie de cette liste effectivement estampillée
: CONFIDENTIEL. Et je peux vous dire que si demain, nous cherchons
les bonnes raisons soit disant indiscutables de la présence de chacun
des noms cités, il va nous falloir dérouler des questions très
gênantes sur la pertinence de la participation à ce projet de certaines
personnalités dites sérieuses et intouchables.
Entre ceux qui sont morts, en prison, ou carrément
écervelés, si on trie le bon grain de l’ivraie il ne restera
pas grand monde de cette liste de noms dont on se demande bien ce qu’elle
a d’intouchable et d’indiscutable.
On peut s’interroger aussi sur le fait que des personnes réellement
connues, reconnues, compétentes, cultivées, passionnées,
militantes et motivées à juste titre pour apporter leur aide,
aient acceptées que leurs noms soit associés à l’incongruité
la plus noire de cette liste. A moins que l’on ait évité
de leur dire à quelle soupe elles seraient bouillies ?
Ce qui expliquerait l’aspect CONFIDENTIEL de cette liste ? ?
? A suivre, car il y a du tri ou une remise à jour à faire !
:: NB : Et pour ceux qui
douteraient de notre attachement à ce projet et aux archives LGBT en
général, nous vous annonçons que nous avons déménagé
les nôtres en lieu sûr, tempéré, à l’abri
de la lumière et gardé 24h/24. Je veux parler des archives de
Gai Pied, bien entendu. Cela représente plusieurs dizaines de mètres
cubes !
:: Résidences
d'artistes parisiens à l'étranger
La Mairie de Paris et l'Association française d'action artistique (AFAA)
s'associent pour proposer aux artistes parisiens des résidences, d'une
durée de trois à six mois, dans cinq capitales culturelles : Berlin,
Budapest, Moscou, New York et Sao Paulo.
Les artistes sélectionnés par un jury bénéficieront
d'un voyage aller-retour, d'un logement et d'une bourse mensuelle pendant la
durée de leur séjour. Les services culturels de l'Ambassade de
France seront associés à cette résidence et faciliteront
les contacts de l'artiste avec les institutions artistiques locales.
Les artistes, habitant Paris, désirant postuler à ce programme
de résidences internationales, peuvent télécharger leur
formulaire de candidature sur Internet, www.paris.fr, ou sur le site de l'Association
française d'action artistique. La date limite de remise de dossiers est
fixée au 15 mai 2003.
:: Inauguration et ouverture de l’antenne HomoFesty 95 ( Val d’Oise
) ...
:: Aix-en-Provence, suite et fin ...
:: La lucarne
( Observatoire des Interactions entre l'Homosexualité et les Médias
Audiovisuels )
Nous annonce la mise en ligne de son site. Thèmes : Homosexualité,
Médias, Sociétés, Télévisions, Internet,
Radio ... La Lucarne s'est ouverte pour la première fois en juin 2002
en publiant le numéro 0 de sa cyber lettre mensuelle traitant des interactions
entre l'homosexualité et les médias audiovisuels.
L'abonnement à la cyber lettre est gratuit. Elle est envoyée à
300 abonnés, principalement belges et français, dont une part
importante de professionnels des médias audiovisuels, de la communication
et de responsables d'associations homosexuelles. La Lucarne assure une chronique
hebdomadaire dans G-mag, l'émission radiophonique gay quotidienne de
Ciel FM.
En collaboration avec Média-G, les programmes de télévisions
( France, Belgique, Suisse ) susceptibles d'intéresser les téléspectateurs
homosexuels sont disponibles sur le site qui donne également l'opportunité
de faire connaissance avec les rédacteurs et le cas échéant
de les contacter. Francis Lamberg, responsable de Projet.
4 4 2003 > Coins
et recoins [ gayvox.com ]
Parmi les potins de la semaine passée, présente et à venir,
il en est de savoureux. Des gens s'expriment ça et là plus librement
qu'ailleurs. C'était le cas le 2 avril lors d'un
débat sur la mixité gay et lesbienne. Ce sera encore le
cas cet été à Marseille (s'ils trouvent les sous dont ils
ont besoin). Et c'est aussi le cas au Vatican où là, ils nous
donnent du grain à moudre pour gueuler encore plus fort.
:: Des oreilles
qui sifflent
Ca on peut le dire, et même l’écrire : des oreilles ont dû
siffler le mercredi 2 avril 03 vers 21h. En effet un Gueuloir à
la Petite Vertu sur le thème de la non mixité Gay et Lesbienne
avait rameuté les foules.
Et comme un sujet en appelle un autre par croisement voir
résonance, les aspects contestables du fameux Centre d’Archives
et de Documentation Homos à Paris sont arrivés à point
nommé. Ca fusait et ça tirait dans tous les coins ! Les petits
chefs encartés en ont pris pour leur grade.
L’occasion était belle aussi de se rendre compte que le débat
commence à dépasser largement la frontière de la petite
couronne parisienne puisque à l’étranger il semble que le
parti soit pris de s’intéresser à ce qui va finir par devenir
la marche pourrie de l’escalier du pouvoir rose.
Je n’irai pas jusqu’à dire : Tremblez grands et petits mais
juste, encore pendant quelque temps avant la débâcle : Écoutez
les voix qui s’élèvent, reconnaissez l’absurdité
de la situation et faites preuve d’intelligence.
Le pire, c’est que les dirigeants de nos provinces
( dont les lampistes se prennent pour des seigneurs ), par excès d’orgueil
refusent de céder du terrain. A moins qu’ils n’aient pas
encore été correctement informés de la situation. Et là,
le retour de bâton est généralement violent. Certains membres
du cabinet servent alors de soupape et sautent avec en prime le qualificatif
qui leur est dû : Bande d’imbéciles !
Tout ça pour dire, qu’il y a de la voltige à venir. Je préfère
écrire mes articles librement plutôt que de servir la soupe. Pour
le coup, le manque d'informations vraiment nouvelles et factuelles m'oblige
à préciser que ces quelques lignes ne sont qu'un entremets sur
le sujet. A suivre donc …
:: HELP !!!
L’UEEH ( Université d’Été Euroméditerranéenne
des Homosexualités ) existe depuis 1979. De 1999 à 2002, quatre
Universités d’été se sont tenues. Elles ont eu un
grand succès malgré le nombre croissant de participant/es.
Cependant, d’une session à l’autre un petit fond de roulement
ne parvient pas à se mettre en place. En effet, le choix a été
dès le départ de proposer des prix accessibles à toutes
et tous (tarifs chômeurs/euses, étudiant/es, précaires)
dans un cadre qui allie réflexions, rencontres et fêtes. Les UEEH
veulent préserver cette ouverture.
Cette année, ils doivent faire face au coût du succès de
l'an dernier sans avoir reçu les quelques subventions qui leur sont allouées.
Cela conditionne la tenue de la session 2003 où il sera d’ailleurs
question de la manière de pérenniser cet événement.
En ces temps ultra-straight, ils comptent sur vous pour que les Universités
d’été puissent se tenir, et ce qui ne gâche rien,
une partie de votre don sera déductible de vos impôts. Si seulement
10% les membres de Gayvox les plus riches pouvaient envoyer un chèque
de 5 Euros, les UEEH bénéficieraient des 22 000 Euros qui leur
font défaut pour régler les factures urgentes que lui présente
le CROUS de l'Université ....
L'UEEH est une association d'intérêt général. Vous
recevrez une attestation à joindre à votre prochaine déclaration
de revenus. Nous vous tiendrons au courant des retombées de cet appel.
( Nous aimerions pouvoir nous congratuler d'un esprit communautaire… avec
vous ! )
Dimanche 6 avril au Tango, rue au Maire à Paris.
Si seulement le simple nom de la rue pouvait attirer du
monde … Pop Tea Time avec les PopinGays.
Une soirée au profit des Universités d’été
de Marseille. De 18 à 23 heures, entrée 5 euros ...
:: CITE DU VATICAN
31 mars ( Reuters ) - Un nouveau glossaire d'expressions sexuelles établi
par le Vatican traitant d'anormaux les homosexuels et qualifiant les
pays autorisant leur mariage de nations peuplées de malades mentaux,
a provoqué un tollé dans la communauté homosexuelle italienne.
Les homosexuels ont immédiatement fustigé ce lexique de près
de 900 pages et dénoncé une nouvelle croisade anti-homosexuelle
...
Avril 2003 > Au secours,
les folles s'affolent ! [ Ex'ist ]
Décidemment, rien ne va plus. Guerre en Irak, dépression économique,
grèves à répétition, ...
Le monde va mal ! Heureusement que le soleil brille, sinon, il y aurait de quoi
se flinguer ...
Pendant ce temps-là, des pédés pseudo-intellos
( façon gauche caviar ) mais surtout très
parisiens, s'écharpent à coups ( d'éventails ! )
avec l'élite des lesbiennes parisiennes, et pour
quoi ?
Pour savoir comment se répartir les sièges de la Commission travaillant
sur un projet déjà coulé ( médiatiquement du moins
), la création d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris ( CADHP ).
Et pendant que ce ramassis de folles s'insulte pour savoir
comment dilapider les 100.000 euros de subventions ( eh oui quand même
! ) déjà versées par la Mairie de
Paris pour ce projet, pas un n'a l'air de s'émouvoir sur le fait que
ce Centre restreigne sa dénomination à Paris.
Quand cette pseudo - élite parisianiste ( qui s'imagine encore qu'au-delà
du Marais, c'est la campagne et que, passé le périphérique,
il faut se faire vacciner contre la rage ) daignera s'apercevoir que la province
existe et que plutôt que de s'insulter pour savoir quel nombre de siège
réserver aux gays, aux lesbiennes, aux bis ou aux trans ( et pourquoi
pas aux camionneurs actifs, aux footballeurs honteux et aux éjaculateurs
précoces ... ? ), ils feraient mieux d'appeler leur Centre de
France ou Centre National pour ne pas donner une fois
de plus aux provinciaux l'impression qu'ils sont exclus, il y aurait alors un
vrai progrès !
- Messieurs les intellectuels subventionnés
grassement par la Mairie de Paris à flatter votre égocentrisme,
sachez que ça ne vous prendra pas beaucoup de place dans votre précieux
futur Centre parisien, car en Province, on vient tout juste de découvrir
l'écriture ! [ ? ]
On n'a donc pas grand-chose à archiver ...
[ ? ]
Au secours, les folles s'affolent ! La rédac.
22 1 2003 > Lettre
ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet à Bertrand Delanoë, Maire
de Paris : à propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris ( CADHP ) qu'il souhaite fonder dans la capitale
Monsieur le Maire,
:: Le 2
décembre dernier j'ai écrit à Mme Anne Hidalgo, première
Adjointe à la Mairie de Paris
et responsable de l'Observatoire de l'égalité entre les femmes
et les hommes, pour lui faire état de la discrimination
officielle dont sont victimes les lesbiennes dans le projet de
Jean Le Bitoux du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris que vous souhaitez installer à Paris et que son
Association de Préfiguration du CADHP s'est vu attribuer une
subvention de 100.000 euros le 24 septembre 2002 pour entrer en phase de préfiguration.
N'ayant pas encore de réponse de Mme Hidalgo, et ayant été
témoin de trop nombreuses inexactitudes, voire
des déformations volontaires diffusées dans la presse par M. Philippe
Lasnier, votre Conseiller auprès du Maire de Paris et votre
Chargé des relations avec les homosexuels, au sujet de
notre action anti-discriminatoire, je me permets de répondre ici point
par point à son argumentation :
:: Je
lis dans Télérama du 15 janvier 2003, les propos de M. Lasnier
selon lesquels Cette pétition truffée d'approximations émane
d'un mouvement informel créé et peu représentatif du militantisme
lesbien.
- Il a toujours été clair que si je
m'opposais à ce projet qui exclut les lesbiennes, c'était en tant
que chercheuse, spécialiste de la question. J'ai soutenu une thèse
d'histoire sur Les relations amoureuses entre les femmes en mars 1979,
thèse qui en est à sa troisième édition. Et je ne
parle pas de mon récent livre Les deux Amies, Essai sur le couple
de femmes dans l'art, ni des articles que j'ai publiés dans le cadre
scientifique comme dans le cadre militant.
- Le groupe Archilesb! a été fondé
dans le but de réfléchir à la question des archives.
Je ne l'ai jamais caché et si Archilesb! a pu lancer sa pétition
au festival Cinéffable, participer avec moi au débat
organisé par Cinéffable sur les rapports du mouvement lesbien
avec les institutions et si la pétition a recueilli à ce jour
plus de 800 signatures, c'est bien parce que les questions qui y sont posées
correspondent à une réelle inquiétude des mouvements lesbiens,
d'abord, et d'autres acteurs du militantisme gay qui sont eux aussi discriminés
par les pratiques hégémoniques de Jean Le Bitoux.
- Je parle des transsexuels
et transgenres mais aussi des associations gays et lesbiennes, des chercheurs
et historiens qui n'ont pas attendu M. Le Bitoux pour constituer des Centres
d'Archives, ou qui sont choqués de l'exclusion des lesbiennes.
Rien que sur la région parisienne, il existe déjà
au moins trois Centres d'Archives ( voir plus loin ). Or à ce
jour, aucun Centre existant n'a accepté de le rejoindre. Chat échaudé
craint l'eau froide, probablement.
- En effet, ce n'est pas la première fois que M.
Le Bitoux lance cette idée grandiose et obtient son financement par les
pouvoirs publics :
:: En
1990, il a fondé avec d'autres personnes la Maison des Homosexualités,
dans un appartement de deux pièces et cuisine,
rue Michel Le Comte.
- Des subventions de l'Agence Française de Lutte contre le Sida ( AFLS
) et d'autres partenaires d'un montant global ( pour 1990 au 1er semestre 1992
) de 787.600 francs leur sont attribués ( plus le loyer, les salaires
et celui de la logistique administrative ), parmi lesquelles
une subvention de 50.000 francs du Ministère de la Culture pour le
Service documentation pour 1991 ( cf. Gai Pied Hebdo n° 492,
31 octobre 1991, p. 55 ).
- C'est pourquoi, Jean Le Bitoux, responsable des
programmes à la Maison des Homosexualités, se félicite
dans un éditorial du magazine Illico d'octobre 1991, p.12, de l'octroi
de la subvention en écrivant :
Un lieu s'impose, protégé des querelles associatives et des
menaces politiques. Des éléments épars, des repères
de notre histoire, encombrent encore nos caves.
Certains, plus prévoyants, les remettent au Centre
d'Archives de la Maison des Homosexualités.
Le Ministère de la Culture vient pour la première fois de se décider
à reconnaître, par une subvention, la richesse de cette mémoire.
Prenons-en acte, en sachant que l'histoire n'existe d'abord que par la protection
de la sienne propre.
- Or un mois plus tard, Act-Up
Paris décidait de ne plus faire partie de la Maison des Homosexualités
( cf. Illico, décembre 1991, p. 33 et 36 ). Pourquoi ? Relisons leur
déclaration :
Comment peut-on croire à une Maison des Homosexualités
où les lesbiennes sont si peu représentées, où les
associations présentes n'ont aucun contact direct avec les homosexuels,
et qui manque à ce point de sens critique à l'égard des
institutions gouvernementales ? ( cf. Gai Pied Hebdo n° 493, 7 novembre
1991, p. 17 ).
Dans Action n°4 de novembre 1991, p. 7, Act-Up Paris
demandait la création d'un vrai Centre Gai et Lesbien, parce
que la Maison des Homosexualités n'avait rien fait contre le
sida, notamment, ajoutant : Des subventions pour le moins anticipées
de l'AFLS donnent un cachet " lutte contre le sida " à ce qui
n'est que l'ébauche " expérimentale " d'un Centre gai
( on n'ose pas dire " lesbien " tant les femmes en sont absentes
) [ c'est moi qui souligne ].
- Et c'est comme cela que, se discréditant elle-même,
la Maison des Homosexualités allait disparaître
et qu'un vrai Centre Gai et Lesbien [ de Paris ] allait naître,
quelques années plus tard à Paris, dans des nouveaux locaux, au
3, rue Keller.
- Or aujourd'hui, on a le droit de se demander :
Où sont passées les archives de la Maison des Homosexualités
?
Et comment les subventions ont-elles été utlilisées ?
Est-ce parce quelques mystères planent encore sur ces questions que personne
ne veut donner d'archives à M. Le Bitoux ?
Veux-t-on ainsi éviter que la même mésaventure arrive au
nouveau CADHP ?
:: Les articles des magazines
Têtu ( n° 70, p. 54 et 55 ) et
IB News ( n° 13, p. 64 et 65 ), parus début septembre 2002, sur
le projet du futur CADHP, révèlent que M.
Le Bitoux possède peu d'archives en propre.
- Dans une interview du même numéro de Têtu, il
reconnaît ne pas avoir les archives de Gai Pied, journal dont il se vante
pourtant d'être le fondateur, et qui ont été rachetées
par Patrick Elzière, PDG de Webscape et du site internet gayvox.com.
[ http://www.gayvox.com/
]
- De plus, il a lui même affirmé que : C'est
le projet de la Ville de Paris, soutenu par Christophe Girard et Bertrand Delanoë
[
] Si M. Tibéri avait conservé sa
place de maire, nous ne serions pas en train de travailler là dessus.
Bertrand Delanoë a bien compris que Paris était une très
grande ville au niveau de l'homosexualité. Nous sommes dans une bonne
conjoncture. [
]
:: Dans Télérama
je lis encore de Philippe Lasnier : Le projet est d'ailleurs soutenu
par les deux grands collectifs associatifs, le Centre Gai et Lesbien et la LGBT
...
- Certes, et pour cause ... Un peu d'histoire nous révélera pourquoi
: En février 2001, la Lesbian and Gay Pride Ile-de-France ( LGP IdF
) a envoyé un Questionnaire adressé aux candidats à
la mairie de Paris comprenant 8 questions, dont celle numéro 7 sur
Le Maire et la mémoire.
- Le 2 mars, Bertrand Delanoë répond favorablement : [...]
la possibilité de créer un lieu de documentation, d'information
et de recherche autour de cette mémoire a retenu toute mon attention.
Sa réponse sera d'ailleurs intégralement repoduite dans "
l'introduction au dossier " en préface
du projet de M. Le Bitoux, comme s'il s'agissait d'une réponse personnelle.
- Je cite le Rapport d'activités 2001 de la LGP Ile-de-France
:
Le 13 juin une rencontre a lieu avec Odette Christienne, adjointe chargée
de la mémoire. La délégation était
composée de Jean Le Bitoux, René Lallement et d'Alain Piriou,
accompagnée de Christopher Miles. L'objet de la discussion était
la mise sur pied d'un Centre d'archives et de documentation sur les homosexualités.
L'échange, bien que cordial, n'a pas été des plus fructueux.
Autrement dit Mme Christienne ne veut pas se charger du dossier.
- Une semaine plus tard, le 18 juin, la délégation est revenue
à la Mairie de Paris pour rencontrer : M. Christophe
Girard, adjoint chargé de la culture à la mairie de Paris : un
soutien de principe a été accordé pour la mise sur pied
d'un tel projet, bien que la décision revienne au maire.
( cf. Rapport d'activités 2001 de la LGP IdF sur le site de
l'Inter-LGBT ).
On lui remet un mémorandum de deux pages : "
Un outil pour la mémoire collective " avec le logo de la
LGP IdF qui montre que c'est bien un document de la LGP IdF.
Mais sur certaines versions du dossier de présentation du projet de M.
Le Bitoux : ce logo de la LGP IdF n'apparaîtra
plus, comme s'il s'agit d'un document de son association AP CADHP.
- Puis lors de la réunion du 3 septembre de LGP IdF ( aujourd'hui
dénommée Inter-LGBT ), il a été dit que
:
L'association " Association pour le Centre d'Archives
et de Documentation Homosexuelles de Paris " a été créée
pour faire avancer le projet, et Jean Le Bitoux et Philippe Bot' qui en sont
les représentants en présente l'état d'avancement.
Le chantier est immense, mais d'énormes quantités d'archives sont
déjà mobilisables [...] ( cf. Compte-rendu de la réunion
sur le site de la LGP IdF ).
Comment ? Mystère.
En réalité l'association AP CADHP n'est
pas encore créée et ses statuts ne seront déposés
que trois mois plus tard, le 19 décembre 2001 exactement ( cf.
Journal Officiel ), juste à temps pour demander la subvention
pour l'exercice 2002.
- Mais le problème de l'accès aux archives existantes est loin
d'être réglé.
:: Il
existe déjà plusieurs Centres d'archives à Paris, comme
je l'ai dit :
- Archives Recherches Cultures Lesbiennes ( ARCL )
:
fondées en 1983 par Claudie Lesselier et qui sont hébergées
à la Maison des Femmes de Paris, 163 rue de Charenton, 75012 Paris. (
voir détails de leurs archives sur leur site : http://arcl.free.fr/
)
Ce grand fonds documentaire constitué sans aucune subvention comprend
plus de 5 000 ouvrages, des centaines de revues, dossiers thématiques,
vidéos, etc.
Même si celles-ci assurent des permanences régulières pour
leurs consultations au public, les ARCL sont disqualifiées
d'un revers de plume sous prétexte qu'elles sont non mixte. Et en tout
cas, la Mairie de Paris ne leur a même pas accordé une petite subvention
!
- L'Académie Gay et Lesbienne :
fondée par des collectionneurs qui se sont regroupés en association
le 1er mars 2001.
Depuis vingt sept ans, sans aucune aide, ils ont collecté toutes sortes
de documents LGBT ( environ 15.000 ).
Ils ont établi sur leur site http://www.archiveshomo.info/
: une liste de centres et fonds d'archives en France qui ont des documents sur
les gays, lesbiennes, bisexuel(le)s, transgenres.
Mais cela ne compte pas : l'Académie Gay et Lesbienne
est disqualifiée parce que ses archives sont toujours logées en
banlieue, à Vitry sur Seine (94), et donc d'accès peu aisé
pour les Parisiens.
Depuis deux ans, cependant, elle demande en vain un local dans Paris et une
aide à la Mairie de Paris.
- Reste la Bibliothèque du Centre Gai et Lesbien de Paris ( C.G.L.
) :
Fondée en 1995 par Philippe Labbey, elle comprend 2.000 volumes, 3.000
revues et une documentation importante sur les associations, etc. ( voir détails
de leurs archives sur leur site : http://www.cglparis.org/
)
Et de plus, celle-ci assure des permanences régulières pour leurs
consultations au public.
Depuis décembre 2001, des actions de "gay
guerre" sont menées de l'extérieur contre le CGL, allant
jusqu'à perturber le CGL en pleine Assemblée Générale
du 16 février 2002 ( cf. Nouvel Observateur Paris IdF du 28.02
au 06.03.02, p.13 ; gayvox.com du 18.02.02 ; etc. ).
Pourquoi et pour
qui a-t-on organisé des tentatives de déstabilisation du CGL
? Le conflit va durer plusieurs mois ...
En tout cas le CGL a réussi à résister : La
Mairie de Paris finit par attribuer au CGL une subvention de 100.000 euros (
votée le 22 novembre 2002 ), même montant,
remarquons-le, qu'au projet CADHP de M. Le Bitoux. [ Le CGL n'avait bénéficié
que d'une subvention de 200.000 francs ( environ 30.000 euros ) en octobre 2001
]
Par la suite, le CGL aurait concédé à l'idée de
cohabiter avec le l'Inter-LGBT (ex LGP IdF) et le
projet CADHP de M. Le Bitoux dans un même immeuble ( ce qui est
promis par la mairie de Paris ).
:: Enfin, dernier problème
: le vote de la subvention des 100.000 euros par le Conseil de Paris en septembre
2002
Là encore les choses ont été rondement menées,
et ce, sur le dos des lesbiennes.
Le débat est intéressant car il montre
qu'on a laissé parler Clémentine Autain, adjointe au Maire, sans
aucunement tenir compte de ce qu'elle avait dit, car les jeux étaient
déjà faits.
- Que disait-elle : " [...] On parle des gays
et moins des lesbiennes ... Je vois que cela fait ricaner mes collègues
de l'opposition.
- Mme Anne Hidalgo, première adjointe, présidente : Ils
sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir porter toute l'attention
à ce dossier et de faire silence.
- Mme Clémentine Autain, adjointe : Je
voudrais qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre
une juste visibilité de la communauté lesbienne. Dans l'exposé
des motifs, il est fait mention d'un site internet comportant une histoire du
gay-Paris ... Et le Paris des lesbiennes ? [...] Je voudrais
par ailleurs que dans la composition de l'Association
et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place pour la Coordination
Lesbienne. Ainsi, dans le conseil d'administration, d'après ce
que j'ai compris, il n'y a que trois femmes sur neuf hommes.
Peut-être pourrait-on viser la parité ? Je pense qu'on doit pouvoir
trouver des chercheurs et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil
d'Administration [...] "
( cf. Compte rendu du débat des délibérations du Conseil
Municipal de Paris du 24-9-2001 ).
Cause toujours ...
:: Le vote s'est passé sans histoire parce que l'Association
[ de Préfiguration du CADHP ] et la mairie
[ de Paris ] ont discrètement sollicité
Jean-Luc Roméro ( RPR-UMP ) pour qu'il tente de " sensibiliser "
quelques élu-e-s de droite pour éviter des dérapages homophobes
lors de la session qui examinera cette question ( cf. e-llico.com
du 9-9-2002 ).
Et [...] Jean-Luc Roméro a écrit à
tous les présidents de groupe à la Mairie de Paris : Il me semble
à cet égard indéniable qu'un tel projet s'inscrit dans
une démarche historiographique d'utilité publique [...]
( cf. gay.com du 6-9-2002 ).
- [ M. Roméro est par ailleurs le président
( et aussi le fondateur ) de son association des Elus
Locaux Contre le Sida : Ensemble Luttons Contre le Sida ( ELCS
), dont la subvention allouée par la Mairie
de Paris avait augmenté de manière substantielle de 10.000 francs
( 1.600 euros environ ) en juin 2000, à 7.623 euros
en juillet 2002 ]
- Ainsi l'alliance entre la gauche et la droite se noue sur le dos des lesbiennes
pour éviter les dérapages homophobes, nous dit-on.
Personne ne parle de la lesbophobie. Ni des pratiques
hégémoniques de M. Le Bitoux sur les associations gays, lesbiennes
et transgenres qui ont déjà travaillé sur le sujet.
Est-ce la nouvelle cohabitation ?
Résultat des courses : Le Conseil de Paris ( dont Philippe Seguin ) a
voté pour et il n'y eut que quelques abstentions de l'opposition.
Faut-il en vouloir à Archilesb! d'avoir oeuvré pour l'égalité
en lançant sa pétition début novembre 2002 ?
:: Que faire aujourd'hui ?
- Je demande la réunion d'une table ronde rassemblant
toutes les personnes concernées par les archives et l'histoire de l'éros
gay, lesbien et l'étude des genres.
Pour faire cesser les polémiques inutiles, je propose que cette
table ronde soit tenue sous l'égide de l'Observatoire pour l'égalité
entre les femmes et les hommes dont c'est la fonction, me semble-t-il,
de s'occuper de ce type de problèmes.
- Il faudra repenser complètement le projet
et mettre un terme aux visées hégémoniques de M. Le Bitoux
qui divisent la communauté gay tout en reconduisant les pratiques discriminatoires
envers les femmes qui relèvent d'un autre temps.
:: Monsieur Le Maire,
- Nous vous avons élu parce vous vous êtes engagé à
lutter contre la discrimination : Toute forme de discrimination
est à proscrire, qu'elle soit de nature raciste, homophobe, sexiste ou
autre, avez-vous dit en réponse au questionnaire de la LGP
Ile de France.
Et aussi : Je redis mon engagement à organiser
des campagnes de lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris
celles liées à l'orientation sexuelle.
- Vous avez donc au moins deux raisons d'agir : le sexisme et la
lesbophobie.
J'en ajouterai une troisième qui est la simple honnêteté
intellectuelle.
- Dans cette attente, recevez, Monsieur le Maire de Paris, l'expression de mes
sentiments distingués.
Fait à Paris, le 22 janvier 2003, Marie-Jo Bonnet
:: Copies à :
- Anne Hidalgo - Odette Christienne - Christophe Girard - Clémentine
Autain - Nicole Azarro - Fabienne Leleu
- AP CADHP - Jean Le Bitoux
- Archilesb! - Coordination des Lesbiennes en France - Vigitrans - LopattaQ
- Académie Gay & Lesbienne
- aux associations et personnes citées.
16 1 2003 > Polémiques
autour de la création du Centre d’Archives : mauvaise passe
[ e-llico.com ]
Pétitions à répétition, infos tronquées,
procès d’intention, mauvaises querelles, luttes de pouvoir …
la polémique autour de la création du futur Centre d’Archives
et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ) tourne au pugilat intra-communautaire
…
Evidemment — surtout en cette période —, il n’y a pas
de meilleur combat à mener que d’attaquer bille en tête le
projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris
…
C’est ce qu’ont estimé Marie-Hélène
Bourcier et Marie-Jo Bonnet, les initiatrices d’une pétition
( cf. "Illico", 28/11 ) et d’un lobbying aussi tapageur qu’approximatif.
Le motif ? Une mise à l’écart qui
serait délibérée des lesbiennes, bis, transsexuels du CADHP.
Tapageur parce que l’artillerie lourde a été sortie : courrier
remonté à Anne Hidalgo ( Première adjointe au maire de
Paris ), pétition contre le projet en anglais … Approximatif parce
qu’on s’y embarrasse peu de vérité.
- Il n’est pas normal qu’il suffise qu’un
projet soit présenté par Christophe Girard pour obtenir immédiatement
de l’argent écrit ainsi Marie-Jo Bonnet ( 1 ). Problème
: le projet n’est pas municipal mais associatif ( initié par Jean
Le Bitoux, Christopher Miles … ) et le dossier a été
instruit par Odette Christienne, adjointe à la Mémoire, et non
par l’adjoint à la Culture …
Et les pétitionnaires d’affirmer en sus
que le Comité scientifique compterait 59
membres dont seulement cinq femmes.
- Ces chiffres sont erronés : le Comité
de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes précise
le CADHP.
Peu importe : l’idée n’est pas de dire la vérité
mais de se greffer in fine sur un projet il est vrai désormais doté
d’un financement conséquent ( 100.000 euros en septembre 2002 ).
Et pourtant, il est débattu depuis de nombreuses années. Aujourd’hui,
on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
Peut-être est-il en effet un peu trop homocentré
: mais qui reproche aux Archives Lesbiennes d’interdire leur accès
aux hommes ?
Sans doute est-il améliorable : mais était-ce
nécessaire d’en faire l’objet d’un remake d’un
autre âge ( genre combat de lesbiennes radicales contre machos gay )
alors même que le projet fait l’objet d’un surprenant consensus
politique ( même la droite a voté pour ) ?
N’y avait-il pas d’autre moyen pour trouver
une solution profitable à tous que de dénoncer le pouvoir
gay qui règnerait à l’Hôtel de Ville (!).
Il y a quelques semaines, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène
Bourcier ont reçu des tampons ensanglantés par courrier.
Un récent Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives ( CLIT
), excédé par leurs sorties, entendait ainsi sanctionner le sectarisme
des pétitionnaires.
Lesquelles, soit dit en passant, même déçues de ne pas voir
leurs ouvrages cités dans la bibliographie du CADHP ( y a-t-il un rapport
? ), pourraient axer leurs efforts pour que le Centre trouve enfin un local
…
> ( 1 ) [ article Des
lesbiennes parisiennes contre le machisme gay : elles s'estiment exclues du
projet de Centre d'Archives Homosexuelles paru dans ] Libération
7/12
16 1 2003 > Pétitions
en vrac [ illico ]
Outre la pétition de Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo
Bonnet, une autre, lancée par Vigitranz, circule. Enfin, petite dernière,
celle, très enlevée, de LopattaQ ( un collectif non mixte de pédés
queers ) qui s’en prend aussi au CDAHP.
=> Par ailleurs,
et en dehors de toute polémique, signalons
que l’Académie Gay et Lesbienne a lancé un appel pour un
recensement complet des centres et fonds d'archives français qui ont
des documents homos, lesbiens, transgenres, etc.
Infos sur : http://www.archiveshomo.info/
15 1 2003 > Ping-pong
:: Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles [ Télérama]
Une pétition lancée par Marie-Hélène
Boursier et Marie-jo Bonnet, deux lesbiennes historiques, s'oppose
au projet du futur Centre, subventionné par la Mairie de Paris.
:: Marie-Jo Bonnet, historienne :
- Le projet est un cas de discrimination officielle.
Il se veut communautariste mais exclut délibérément les
lesbiennes. Ses initiateurs n'ont pas rencontré les interlocutrices concernées
et les archives de la Maison des femmes ont été ignorées.
Les lesbiennes sont encore une fois instrumentalisées.
:: Philippe Lashier, conseiller du Maire [ de Paris ] sur les questions homosexuelles
:
- Cette pétition truffée d'approximations
émane d'un mouvement informel récemment créé et
peu représentatif du militantisme lesbien. Le projet est d'ailleurs soutenu
par les deux grands collectifs associatifs, le Centre Gay et Lesbien
[ CGL de Paris ] et la LGBT ( Inter-associative Lesbienne,
Gay, Bi et Trans ). Cette pétition contre-productive relève du
procès d'intention.
:: C'est arrivé près de chez vous ... Révoltant, surprenant
ou enthousiasmant, racontez-nous sur www.telerama.fr ...
13 1 2003 > Archives
Gay : l'Inter-LGBT contre la polémique [ e-llico.com ]
L’Inter-LGBT intervient à son tour dans la polémique sur
le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles.
"L'Inter-LGBT a souhaité la création
d'un Centre d'archives et de documentation, sur l'ensemble des minorités
sexuelles, qui s'inscrive résolument dans la société
: par la mise en place d'un service de documentation ouvert à toutes
et à tous, par le recueil d'archives de diverses sources, sans exclusion,
par la valorisation des documents d'une histoire fragile et méconnue.
Elle exprime sa satisfaction d'avoir vu ce souhait concrétisé
par le projet de l'Association de Préfiguration du Centre, animée
par Christopher Miles, Florence Tamagne et Jean Le Bitoux, et se réjouit
du soutien apporté par la Ville [ de Paris ] à
ce projet ".
L'Inter-LGBT regrette la polémique née autour de la pétition
Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur Centre
de documentation et d'archives homosexuelles de Paris qui lui a notamment
été adressée, ainsi que l'exploitation qui en a été
faite dans la presse.
Afin d'en savoir plus, et de connaître les explications
des premiers intéressés, Jean Le Bitoux, co-initiateur du projet
du CADHP a été invité lors du dernier Conseil. Il
a ainsi pu réaffirmer que le projet, aujourd'hui dans sa phase de préfiguration,
était ouvert à toutes les contributions, et que, contrairement
aux affirmations erronées de la pétition, la composition du comité
scientifique du Centre reflétait une réelle mixité, et
s'approcherait de la parité dans les prochains mois.
Un état d'avancement du projet sera régulièrement
présenté devant le Conseil de l'Inter-LGBT. L'Inter-LGBT
rappelle son souci constant d'une concertation entre les différentes
composantes du mouvement lesbien, gai, bi et trans. Elle appuie en particulier
les démarches constructives de la Coordination Lesbienne en France, des
Archives Lesbiennes et du Collectif Existrans vis-à-vis du CADHP afin
de s'en rapprocher et de proposer de nouvelles contributions au projet.
L'Inter-LGBT se déclare disponible, si cela
s'avérait nécessaire, pour poursuivre la discussion avec les différents
protagonistes. Elle souhaite que cesse la polémique qui jette le discrédit
sur l'ensemble du mouvement LGBT afin que le projet du CADHP puisse se développer
dans la sérénité et dans le respect des principes de neutralité
et de pluralité qu'il s'est donné.
2 1 2003 > [ thegully.com ] Espagnol
=> Petición
: Para que cese la exclusión de las lesbianas del Archivo de la Homosexualidad
Más de mil personas y organizaciones, entre ellas Act Up-París,
el Festival de Cine Lésbico de París [ Cinéffable
], la Coordinación Lesbiana de Francia [
CLF ] y varios grupos transgénero, han firmado
la siguiente petición, que le será entregada este mes al alcalde
de París, Bertrand Delanoë.
La petición exige la inclusión de las lesbianas y las personas
transgénero en el Archivo de la Homosexualidad subsidiado por
el municipio de París, así como una reconceptualización
a fondo del proyecto.
La petición fue lanzada por Archilesb!, un grupo activista lésbico
fundado hace un año por Marie-Hélène Bourcier, la historiadora
lésbica Marie-Jo Bonnet, Beatriz Preciado y otras, para combatir el proyecto.
Vigitrans, un grupo transgénero que se creó
con el mismo fin, ha circulado una petición parecida.
- Esta es la primera vez que las lesbianas y las personas transgénero
de Francia trabajan juntos, dijo Preciado.
=> Pétition
pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur Centre de
Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris !
Le Conseil de Paris vient de voter une subvention
d'un montant de 100.000 euros pour que le projet de Centre de Documentation
et d'Archives Homosexuelles de Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher
Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.
Celle-ci comporte notamment la réalisation d'études, audits et
cahier des charges, la sollicitation de divers experts et personnalités
ainsi que la mise en œuvre d'un comité de pilotage.
A cette occasion, nous demandons que les manquements
et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent
pas et que les différents interlocuteurs ( concepteurs du projet
et Mairie de Paris ) qui en ont été alertés
à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
:: Le contenu scientifique et politique du projet doit être revu
:
- parce qu'il est excluant : il est uniquement
centré gai au détriment des lesbiennes, des transsexuel(le)s et
des transgenres.
- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît
ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT continuer
de défendre un projet où il est dit que dans un premier temps,
le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine
pour des raisons historiques … C'est bien méconnaître
l'histoire des mouvements sociaux liés au politiques sexuelles qui trouvent
leur enracinement dans les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès
les années 70 en France.
- parce que la question de l'archive doit l'objet d'une
réflexion moins superficielle ( spécificité des
archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités … ).
Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet
fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la notion
d'archive.
:: Ce projet doit devenir représentatif ( parité et parité
culturelle ) dans ses instances :
- les lesbiennes et les associations représentatives
doivent être intégrées dans le comité de pilotage.
Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent
que 5 participantes…
- le fonctionnement de l'association en charge de la
mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent
et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des circuits
de décision.
:: Archilesb! s'est constitué début 2002 en se donnant pour missions
:
- d'animer une réflexion sur la notion d'archive
et plus particulièrement sur les archives lesbiennes ( séminaires,
rencontres … )
- d'imaginer des actions et des dispositifs susceptibles
d'évaluer les besoins et possibilités en matière d'archives
mais aussi les manières d'en produire.
- de défendre la culture lesbienne et ses protagonistes
et de lutter contre leur invisibilisation.
Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention
pour le festival auprès de la Mairie de Paris.
2003 > L'affaire des archives est archivée ! [ tassedethe.com
]
=> Quoi les Archives ? ou si j'avais un marteau ...
=> En résumé : La Mairie de Paris a soutenu
le projet CADHP en lui allouant une subvention de 100.000 euros pour l'année
2003 ...
Ni les lesbiennes, ni les transexuel(le)s n'ont été sollicités
pour participer à ce projet ...
> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'archives et de
documentation homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ] 12 4 2005
=> 2003 : Retour
à la case préfiguration
Toujours aussi peu ouverte aux propositions et aux critiques, l'association
de préfiguration du CADHP s'est contentée de procéder,
en mai 2003, à un changement de son conseil d'administration et de son
bureau, et de trouver un nouveau président ( Stéphane
Martinet, maire adjoint du XIe arrondissement chargé des relations avec
la mairie de Paris ).
Un espace de 40 m2 a été fourni par la Ville de Paris, rue Notre-Dame-de-Nazareth,
dans le IIIe arrondissement, mais il était bien précisé
qu'il ne pouvait ni être ouvert au public ni recevoir des archives !
Cet espace, toujours fermé, n'aura pas servi à grand-chose à
part accueillir deux ou trois réunions de préfîgurateurs.
Combien a-t-il coûté ?
A-t-il été une simple boîte aux lettres, comme l'indiquait
la plaque gravée à l'entrée sur laquelle on pouvait lire
Association de préfiguration du CADHP ? À quoi peut bien
servir un local de préfiguration ?
Les étagères de l'Académie Gay & Lesbienne ploient
sous les documents de toutes sortes alors que celles du local de la rue de Nazareth
étaient et sont encore vides !
Était-il acceptable que le président et co-fondateur, B. Phan
Hoàng ainsi que le vice-président de l'Académie Gay &
Lesbienne, Thomas Leduc, soient qualifiés péjorativement de simples
collectionneurs [30] au vu de l'exceptionnelle inefficacité du CADHP
?
L'Académie Gay & Lesbienne abat un énorme travail sans aide
ni subvention. Les fous d'archives, les collectionneurs sont les premiers acteurs
des centres d'archives. Sans eux, sans les fondations contingentes qu'ils représentent,
les archives ne sont rien et beaucoup de documents seraient perdus.
C'est un mépris bien français et bien centralisateur que de les
rejeter : sur sa carte de visite, Gérard Koskovitch, des archives de
San Francisco, arbore fièrement sa qualité de collectionneur.
L'association de préfiguration du CADHP n'avait rien trouvé de
mieux que de se doter d'un salarié, qui n'était autre que Jean
Le Bitoux, pour revoir la copie du projet.
Suite à une série d'articles parus dans
la presse [31], la mairie de Paris l'avait sommée
de ne pas ignorer les critiques d'Archilesb! et de VigiTrans en matière
de représentativité de l'équipe en charge du projet.
Malheureusement, le discours paritaire biolo-gisant d'Anne Hidalgo, s'était
substitué aux demandes de parité culturelle avancées
par Archilesb! et VigiTrans lors de leurs rendez-vous avec l'adjoint au maire
chargé de la culture, Christophe Girard et auprès de Clémentine
Autain. Aux deux premières listes de participants avait donc succédé
une troisième, avec un côté homme et un côté
femme.
Archilesb! et VigiTrans continuèrent de faire entendre que la parité
biologique était bien en-deçà des exigences requises pour
le fonctionnement d'un centre d'archives et de documentation pour et sur les
minorités sexuelles, de genre et ethniques.
Voulait-on un centre simplement articulé sur la différence sexuelle,
voire l'orientation sexuelle, ou bien un centre susceptible de faire vivre dans
ses fonds et ses activités la mémoire des discriminations et des
infradiscriminations ?
En attendant, le futur centre avait réussi à entamer la confiance
des futurs archivés [32].
=> Notes :
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de
New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination
Lesbienne de France, Stephen Whittle... ; Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/
coalition.lgbtq/pet_archi.html
- [30] - Sans parler des propos racistes à
l'encontre de Hoang B. Phan que j'ai pu entendre à la mairie de Paris.
Stigmatisation de son accent ; remarque selon laquelle il ferait
mieux de s'occuper d'une association de convivialité asiatique plutôt
que d'archives.
- [31] - Voir notamment l'article de Maria Grazia Meda, Gay che non amano
le donne dans le supplément magazine de La Reppublica, 22 février
2003 ; le dossier Paris brûle-t-il ? dans le magazine suisse
LGBT 360°, mars-avril 2003 ; et l'article du Monde du 29-30 juin 2003, Quand
les lesbiennes demandent la "parité" avec les gays par
Clarisse Fabre.
- [32] - Lors de la présentation de l'état d'avancement
du projet le samedi 24 mai 2003, lors de la réunion du conseil de l'Inter-LGBT,
de nombreuses associations présentes avaient fait part de leurs inquiétudes
vis-à-vis du projet en pointant un manque de transparence, un parti-pris
scientifique toujours discutable et le fait que la phase dite de préfiguration
se soit limitée à un lifting.
Devant le manque de crédibilité et de légitimité
du projet, L'Académie Gay & Lesbienne, le Centre Gai et Lesbien avaient
réaffirmé comme d'autres (Henri Maurel président de FG,
le CARITIG, les détenteurs des archives de Gai Pied qui engagent des
frais tous les mois pour préserver leurs archives dans des conditions
optimales) leur volonté de ne pas confier leurs archives au centre en
l'état.
Au cours de cette même réunion, l'InterLGBT,
dont il faut rappeler les liens privilégiés qu'elle entretient
avec le Parti Socialiste, a refusé de porter au vote le renouvellement
de la confiance à un projet si peu avancé et a empêché
la création d'une archive en interdisant que le débat soit filmé
par un journaliste alors que la réunion était publique.
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