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Tétanisée
par le politiquement correct et soucieuse de draguer elle aussi
la mouvance gay dans un but électoraliste,
lopposition municipale sest privée
dune bonne occasion de critiquer Bertrand Delanoë.
Une
habitude pour la droite parisienne qui,
- sur une recommandation expresse de Philippe
Séguin, avait apporté son soutien au projet
de Centre dArchives Homosexuelles
[ CADHP ]
- et navait pas moufté lors du vote de la subvention
à Cineffable.
Hasard ou
peur du ridicule ?
- Le fameux « Atelier Gode » de Cineffable
fut néanmoins opportunément annulé la veille
du Festival alors que la polémique enflait dans
la presse.
Lépisode
Cineffable, qui illustre le chantage exercé
par les lesbiennes radicales sur les collaborateurs du Maire,
a ainsi exposé Bertrand Delanoë au risque de
se voir tourné en ridicule.
.
Un
dommage collatéral provoqué par lacharnement
de la Mairie [
de Paris ]
à créer un Centre dArchives Homosexuelles
qui pèse cependant peu au regard de la gestion scandaleuse
de ce projet iconoclaste.
.
Des
références controversées
La
conduite du projet de Centre d’Archives
[et de Documentation] Homosexuelles
fut confiée à Jean Le Bitoux qui, en tant que responsable
du Comité d’acquisition, devint le seul salarié [de l'Association
de Préfiguration] du CADHP
[APCADHP].
.
Fondateur
de Gai Pied, pionnier du minitel rose dans
les années 1980, vieux routard du militantisme homosexuel, Jean
Le Bitoux avait été à l’origine de la Maison des Homosexualités.
Ultérieurement,
cette structure associative allait être décriée jusque dans le milieu
homosexuel - et notamment par Act Up [Paris]
- pour sa gestion hasardeuse de subventions destinées à la lutte
contre le sida.
.
On
devait enfin retrouver Jean Le Bitoux à l’initiative du Mémorial
de la Déportation Homosexuelle qui provoqua la colère des
associations de déportés
- comme la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés
et Internés Résistants et Patriotes)
- et l’UNADIF (Union Nationale des Déportés et
Internés Français)
en
raison des libertés prises, selon ces dernières, avec la rigueur
historique dans le but d’instrumentaliser à des fins communautaristes
la question de la déportation.
Jean
Le Bitoux soutient en effet la
nécessité d’une reconnaissance par les autorités françaises, des
Triangles Roses, symboles de la déportation homosexuelle.
- Or, cette persécution, effectivement mise en œuvre à l’intérieur
du IIIème Reich - dont les limites englobaient l’Alsace
et la Lorraine après l’armistice de 1940 -, n’eut pas pour
cadre la France de Vichy.
Jean
Le Bitoux a présidé le Mémorial
de la Déportation Homosexuelle dans les années 1990, succédant
à un personnage passé depuis à la postérité
- puisqu’il s’agit de Thierry Meyssan qui connut son heure
de gloire en affirmant, dans un livre à succès [ L'effroyable
Imposture ], qu’aucun avion ne s’était écrasé sur le Pentagone
le 11 septembre 2001.
Malgré
des références aussi fantaisistes,
[...]
est parvenu, grâce à un intense travail de
lobbying en coulisses, à obtenir le soutien politique
- du Premier ministre, Lionel Jospin,
- et du Maire de Paris, Bertrand Delanoë,
au printemps 2001.
.
Mais
ce qui, par-dessous tout, confère une réputation sulfureuse à
[...], serait son insistance à évoquer positivement
la pédophilie.
Dans
le magazine gay Illico, en mars 2001, au lendemain
de l’élection de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris,
[...] :
- « En France, l’homosexualité
vient d’une culture pédophile avec André Gide. (…)
- Dans le discours du GLH (Groupe de Libération Homosexuelle)
à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR (Front
Homosexuel d’Action Révolutionnaire) notamment sur la question
pédophile. A l’époque, il s’agissait de libérer son corps, libérer
ses fantasmes. (…)
- Dans les années 70, tout est à libérer y compris l’enfant qui
est corseté comme la femme, comme l’homosexuel. Aujourd’hui, on
ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant des années
70 était l’esclave d’une vieille civilisation, l’enfant d’aujourd’hui
est extrêmement sacralisé. (…)
- Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet tabou. Il
y avait cependant une conscience collective qu’il fallait libérer
tout cela. (…)
- Le tabou de la pédophilie cache toute cette période où on est
adolescent, où on a des désirs mais où on reste en carafe parce
que rien n’est possible. (…)
- On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile.
(…)
- Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs
émissaires des homosexuels. Le débat n’est
plus du côté d’un espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours
pas mais du côté de la jeunesse des homosexuels ».
Au
nom du vieux discours soixante - huitard sur l’émancipation,
[...]
associe donc homosexualité et pédophilie,
se livrant ainsi à un amalgame que l’on a plutôt l’habitude
de trouver dans la prose d’extrême-droite.
.
Aussi
n’est-ce sans doute pas un hasard si les statuts déposés en Préfecture
le 19 décembre 2001 fixent à l’Association de
[...] un
objet qui va au-delà de l’homosexualité et parle plutôt de « recherches
sur les sexualités minoritaires »,
ce qui permet d’englober bien d’autres pratiques.
.
Richement
doté et soutenu par le Maire de Paris, qui s’est engagé
à plusieurs reprises sur ce dossier, le Centre d’Archives
Homosexuelles a pourtant rapidement sombré.
Alors que l’ouverture
de ce Centre d’Archives était initialement prévue
pour la Gay Pride 2003, ce projet
est resté à la case départ comme l’ont découvert les associations
et les médias homosexuels, plus vigilants sur ce dossier que la
presse généraliste et les élus.
- Ils ont d’abord appris, au cours de l’été 2004, que Jean Le
Bitoux avait été remercié par la Mairie.
- Le site internet du CADHP a été désactivé et les
portes du local que lui avait attribué la Ville de Paris
sont restées closes.
Certains
militants homosexuels affirment même que le fonds d’archives
n’existe pas
et que plusieurs d’entre eux auraient été sollicités par Jean
Le Bitoux pour faire don de leurs archives privées au projet
municipal.
.
Le fondateur de l’Académie Gay et Lesbienne, B.
Phan Hoang, un ancien libraire qui, pendant près de trente ans,
a constitué un fonds d’archives riche de plus de vingt mille documents,
a pourtant été vertement éconduit lorsqu’il demanda à la Mairie
de Paris un local susceptible d’accueillir sa collection unique
en son genre
- et qui aurait permis à la municipalité parisienne
de faire des économies significatives.
Mais
cette solution a été écartée par Philippe Lasnier, le « Monsieur
Gay » de la Mairie, au motif que B. Phan Hoang
habitait en banlieue, à Vitry, et non à Paris !
.
Pendant
ce temps-là, les 100.000 euros de dotation du projet -
soit plus de trois fois le coût du fameux rapport de Xavière
Tibéri, et que celle-ci a remboursé - se
sont évaporés.
Le
naufrage est complet et les médias gays n’hésitent pas à parler
de « débandade » pour évoquer une affaire que certains
d’entre eux appellent déjà le « CADHPgate » !
.
Une gabegie
qui en annonce d’autres puisque la Mairie a promis aux associations
d’étudier la création d’un Grand Centre Inter-associatif
- dont la surface serait comprise entre 715 et 1.000 mètres
carrés
- et de six à treize emplois salariés.
Un projet
qui, au vu des prix du mètre carré dans la capitale - en particulier
à proximité du Marais -, s’annonce pharaonique !
.
En
attendant, l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives
Homosexuelles [ APCADHP } est
depuis présidée par Stéphane Martinet.
- Celui-ci, ancien président du cercle Homosexualités et Socialisme,
lié au PS, est Adjoint au Maire du 11ème
arrondissement.
Il
s’agit sans doute là d’une solution pour la Mairie de se
prémunir des dérapages qui ont déjà caractérisé la gestion de cette
association.
- Mais le mélange des genres a de quoi surprendre.
En
1999, les socialistes n’avaient-ils pas vivement critiqué
l’attribution de subventions à des associations présidées par des
Adjoints au Maire en soulignant « les risques juridiques »
que comportaient ces « modes de gestion aux marges de la
légalité » ?
- La gauche parisienne semble avoir oublié cet avertissement.
- Un trou de mémoire surprenant pour une municipalité qui
prétend fonder des archives.
.
Subventions accordées au mépris de la déontologie et parfois même
à l’encontre des principes républicains, primauté du copinage sur
l’intérêt général, passe-droits, gabegie financière …
Tout ceci exhale
un parfum de scandale qui n’est pas sans rappeler d’autres époques.
- Les personnages ont changé, mais le scénario reste le même.
- Les homosexuels sont en effet à Bertrand Delanoë ce que
les corses étaient à Jean Tibéri : une clientèle.
Une clientèle
pour qui rien n’est trop beau et qui est d’autant plus fidèle qu’elle
est bien servie.
Annonçant
son homosexualité à la France entière
- qui n’avait rien demandé -, Bertrand
Delanoë disait espérer que « les gens s’en foutent ».
- La vie intime de Bertrand Delanoë ne regarde en effet que
lui
- mais il n’est pas sûr que « les gens se foutent »
que leur Maire ait donné de nombreux gages au communautarisme
gay, au point d’engager la municipalité dans la voie
de dérives pourtant vivement dénoncées.
Soumis aux exigences
des organisations militantes depuis qu’il a ouvert la boîte de
Pandore en leur promettant monts et merveilles, Bertrand
Delanoë est aujourd’hui pris en otage par ce que d’aucuns n’hésitent
pas à appeler une « mafia rose ».
[...]
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