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Centre d'Archives et de Documentation Gay Kitsch Camp
Centre Européen de Recherches,
d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les
Interculturalités
( CEREDSPI )
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Juin 2006 > Où
en est le CADHP ? [ Baby Boy ]
En 2000 [ le
13 6 2001 ], Jean Le Bitoux et Christopher Miles ( parmi d'autres ) proposent
la création d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuel
de Paris ( CADHP ). Se constitue alors [ le
19 12 2001 ] une association chargée de préfigurer le projet
: l'AP-CADHP.
Elle demande à l'époque une subvention
à la Ville de Paris.
Une délibération votée en Conseil de Paris en novembre
2002 [ le
24 9 2002 ] lui accorde 100.000 euros pour financer la mission de préfiguration.
Le Centre d'Archives Homosexuelles de la Ville
de Paris devait ouvrir en 2003. Aujourd'hui, le Centre n'est pas près
d'ouvrir.
Après avoir dépensé les 100.000 euros accordés par
la mairie, l'AP-CADHP défend aujourd'hui un projet au point
mort.
ArchiQ, un des principaux
opposants à l'actuel projet de Centre des Mémoires LGBT de Paris
[ CADHP rebaptisé ], s'indigne face à
l'incompétence de l'équipe qui pilote le projet et à
la Mairie de Paris qui, pour elle, a prouvé son peu d'intérêt
pour un projet pédagogique, culturel et citoyen qui fait cruellement
défaut et qui contribuera efficacement à la lutte informée
contre les discriminations sexuelles, ethniques et de genre.
Juin 2006 > Patrick
Cardon privé d'histoire [ Baby Boy ]
Aujourd'hui, les jeunes gays profitent des droits acquis par les militants homosexuels
durant de nombreuses années. Les. jeunes homosexuels connaissent-ils
pour autant l'histoire de leur communauté ?
Interview de Patrick Cardon, directeur du Centre de
Documentation Homosexuelle de Lille qui vient tout juste de fermer ses
portes :
# La nouvelle génération LGBT connaît-elle
son histoire ?
- Lorsque l'on voit la communauté homosexuelle aujourd'hui on a l'impression,
qu'au fond, rien n'a changé. Les homos d'aujourd'hui reproduisent leur
histoire sans le savoir. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les gens
préfèrent l'actualité à la mémoire. Je pense
sincèrement qu'il existe un vrai déni sociologique. Les jeunes
LGBT ne connaissent pas l'histoire de leur communauté : c'est clair.
On peut dire qu'il y a moins de curiosité car il y a plus de plaisir.
Pourtant, je ne pense pas que ce soit de leur faute.
# Qui est responsable alors ?
- Je précise : je ne pense pas que la nouvelle génération
des gays et de lesbiennes soit composée de cruches. C'est l'éducation
nationale qui tes a bêtifié. S'ils veulent se construire une culture
gay, ils doivent !e faire eux-mêmes. Aujourd'hui, qu'est ce qu'on apprend
aux jeunes à l'école sur la culture homosexuelle ? Au fond, ça
n'est pas la culture gay qui est en panne, c'est la société. L'éducation
nationale détruit véritablement les communautés.
# Comment se construire une culture gay ?
- En se dirigeant vers les associations ou le militantisme. En se documentant
dans les centres de documentation gays et lesbiens. En allant aux différents
festivals de films gays et lesbiens, en participant véritablement à
la vie de la communauté gay et lesbienne.
# Pourquoi fermes-tu ton centre de documentation à
Lille ?
Le Centre de Documentation ( Gay Kitsch Camp
) que j'ai créé en 2000 doit malheureusement fermer car il n'a
pas été pris au sérieux par les institutions. Il ne m'était
plus possible de continuer car je n'étais pas en mesure d'avoir de salariés
et parce que je ne pouvais plus payer le loyer. Je ne trouve pas ça normal.
Tu as des musées juifs, l'institut du monde arabe. Et notre communauté
alors ?
Comme j'ai envie de continuer, je viens de postuler au
poste de directeur du Centre de Documentation Gay et Lesbien de Paris
[ projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris
de l'AP CADHP ].
# Que vas-tu faire de toutes tes archives ?
- Je retourne dix ans en arrière : je vais les
stocker chez moi. Faire un centre de documentation privé, disponible
pour les chercheurs qui daigneront sonner à la porte.
C'est un échec en quelque sorte. Je perds la foi. La mémoire gay
est vivante mais elle est toujours niée par les hétérosexuels
et les politiciens véreux de cette république fascisante. L'ennui,
c'est que l'on n'est pas encore passé de la tolérance à
l'acceptation.
12 5 2006 > Lille
: Le Gay Kitch Camp fermera ses portes à la fin de l'année
[ tetu.com ]
- J'arrête le 1er janvier 2007.
Après 15 ans à Lille, Patrick Cardon a décidé
de déménager sa maison d'édition Gay Kitch Camp
à Montpellier. Le Nord gay et lesbien va ainsi perdre l'une de ses figures
locales autant que l'épicentre de son activité. Le festival de
cinéma Questions de Genre, c'était lui, le Centre européen
de documentation sur les sexualités [ Centre
Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités
Plurielles et les Interculturalités ], c'était lui aussi,
la librairie gay et lesbienne et les semaines culturelles de la Gay Pride,
encore et toujours lui !
Mais aujourd'hui, contraint de constater les difficultés
régulières à obtenir des subventions et à renouveler
son équipe, Patrick Cardon abandonne. Las, il regrette la non-volonté
politique de pallier la disparition des emplois-jeunes. Aujourd'hui, avec
un seul bénévole pour gérer toutes les tâches et
préparer tous les projets de l'association, l'ambition n'est plus possible.
Patrick Cardon a proposé le fonds de son centre
de documentation aux projets de Centre d'Archives Homosexuelles de Paris et
de Bruxelles. Et il tente une reprise de la librairie par une ancienne
collaboratrice.
Les éditions GayKitchCamp vont continuer à rééditer
des livres rares LGBT depuis Montpellier.
Avec l'avènement des DVD et l'apparition de PinkTV, le festival
de films Questions de Genre ne remportait plus le succès de
ces dernières années. La quinzième et ultime édition
en novembre 2006 aura donc pour thème le bilan. Une façon
pour le libraire de conclure une aventure :
- J'ai accompagné une période, il faut maintenant tourner
la page.
11 5 2006 > Lille
: Patrick
Cardon va fermer Gay Kitsch Camp [ e-llico.com
]
La maison d’édition Gay Kitsch Camp et le festival Questions
de Genre s’arrêteront cet automne faute de moyens suffisants.
Patrick Cardon a décidé de quitter Lille et de fermer ce pôle
LGBT unique en son genre.
Sa décision est prise. Cet automne, Patrick Cardon, une grande figure
du militantisme LGBT français, quittera Lille pour s’installer
à Montpellier.
A 53 ans, le fondateur de la maison d’édition
Gay Kitsch Camp, l’animateur d’un des rares centres de
mémoire homo en région et le créateur du festival Questions
de Genre ( une manifestation culturelle LGBT très réputée
) renonce, faute de moyens financiers.
Si la Ville de Lille, le département et la région ont régulièrement
soutenu ses projets, les montants accordés n’ont jamais permis
de salarier quelqu’un :
- Nous ne pouvons plus conduire nos activités
avec le seul bénévolat et ce d’autant que nous accueillons
le public tous les jours de 14 h à 20 h. Le festival Questions de Genre
de cet automne sera le dernier. Quand au centre d’archives [
Centre
Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités
Plurielles et les Interculturalités ] que
j’ai créé, il sera fermé. Je conserve mes documents
les plus précieux puisque je ne souhaite pas les déposer pour
le moment ailleurs.
> Centre
Européen de Recherches, d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités
Plurielles et les Interculturalités (CEREDSPI) [ archiveshomo.info
]
En 2000, Patrick Cardon a ouvert à Lille le Centre Européen de
Recherches, d’Etudes et de Documentation sur les Homosexualités
qui deviendra le Centre Européen de Recherches, d'Études et de
Documentation sur les Sexualités Plurielles et les Interculturalités
: l’histoire culturelle à travers la question du genre.
Ce Centre d'Archives et de Documentation Gay Kitsch Camp a pour objectif de
développer et de rendre accessible un fonds de documentation écrite
(revues, ouvrages théoriques, littérature) et audiovisuelle sur
le passé et le patrimoine des populations homosexuelles, bisexuelles
et transgenres
94 m2 d'espace : orientation, prévention sida,
- salle d'archives et de consultation,
- librairie : vente de livres et magazines,
- salle de travail pour le festival des films homosexuels Question de Genre
et les Editions Question de Genre / GayKitschCamp.
38 bis, rue Royale - 59800 Lille http://www.gaykitschcamp.com/
1er 1 2006 > Résister
- Vivre la mémoire [ Vincent Espagne ]
:: Vers un deuxième
acte ?
Au printemps 1994, nous nous retrouvons rue Sedaine à une quinzaine.
Certains ont travaillé longtemps dans ses locaux, d’autres aujourd’hui
y militent. Les plus anciens se souviennent des assemblées générales
du FHAR dans le préfabriqué de l’Ecole des beaux arts, François
montre des photographies des premiers défilés. Sur ses images,
on en reconnaît beaucoup. Certains sont morts, d’autres, on n’a
aucune nouvelle… Les séances du groupe sont graves. L’appel
vient des plus jeunes. Leur génération fait fasse au sida, la
précédente avait du rendre visible la différence. L’homosexualité
devient un vecteur marchand et c’est par celui là même que
se propage le plus facilement le virus. Les homosexuel(e)s s’organisent
en une myriade d’associations et un « centre » tente de les
fédérer. On dépose des logos, des titres de presse. Radio
Fil rose devient FG...
:: Les startellettes en
piste !
En quelques mois de préparation de l’acte 1, (pas grand-chose :
une exposition à Paris puis à Amsterdam en juin, une brochure),
je réalise combien la tâche peut être difficile. A la question
: qui détient les fonds, les épaules se rentrent, les rancoeurs
émergent… Avec tout son art, Audrey nous obtient quelques planches
que Frank Arnal avait crées en 1979.
Le problème, c’est que le projet d’un
Centre d’Archives et de Documentations existe dans les têtes depuis
quelques années. J’en avais déjà
entendu parler dans les anciens locaux du CGL à
quelques mètres du Dupleix ! [ le projet de Centre
d'Archives de la Maison des Homosexualités n'a pas abouti (
malgré les 50.000
francs de subventions du Ministère de la Culture ) ].
Pendant toutes ces années d’agitation égocentrée
( à Pablo, à Jean : n’avez-vous pas le sentiment d’un
immense gâchis ? ), rien ne s’est fait et rien n’est fait
encore, sinon un dossier quelque part dans un bureau du cabinet du Maire de
Paris.
L’institutionnalisation avant l’existence de l’établissement
: en voilà une avancée !
Que sont devenues les archives de Guy Hockeinghem, celles
de Michel Cressole, celles de Gilles Chatelet ? J’apprends que celles
de Gai Pied ( ou du moins ce qu’il en reste ) sèchent dans des
cartons quelque part dans Paris, ( propriété d’un organe
de presse ? )
:: Confisquer la mémoire,
c’est entretenir la discrimination
Depuis, c’est sans cesse que des garçons découvrent avec
stupeur dans ma bibliothèque 3 Milliards de pervers - Grande encyclopédie
des homosexualités (1973) et demandent à entendre mon témoignage,
un petit bout d’histoire, désir très important puisqu’elle
les concerne en premier chef. Et je réalise à chaque fois combien
la confiscation de la mémoire est un acte plus qu’inconsidéré
!
Ne pas faire vivre la mémoire, la rendre visible, c’est la bafouer.
C’est pratiquer une discrimination entre ceux qui savent, ceux qui détiennent
et ceux qui doivent savoir. C’est entretenir la suspicion, voire la honte.
C’est jouer de la spéculation sur un patrimoine collectif.
Aujourd’hui, combien d’entreprises citoyennes
font vivre la mémoire ?
- GKC à Lille [ Centre d'Archives
et de Documentation de Gay Kitsch Camp ] ( gaykitschcamp.com
)
- et celle de Hoang à Vitry sur Seine [
Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBTQ de l'Académie
Gay & Lesbienne ] ( archiveshomo.info
),
- bientôt une à Lyon [ Centre de Ressources
Documentaires Gays et Lesbiennes de la Bibliothèque Municipale de Lyon
( www.bm-lyon.fr
) ].
Des structures, non pas rivales mais complémentaires
avec leur dynamique propre. Tout cela devrait être immédiatement,
de manière permanente et directement visible.
Il s’agit de témoigner des résistances, des luttes, de faire
vivre une culture, ou du moins de tenter la démonstration qu’il
en existe une. C’est rendre visibles les immenses influences, les apports
intellectuels et sociaux, l’histoire d’une communauté qui
n’en est pas vraiment une.
Mais quelle importance à vouloir faire vivre la mémoire, dès
lors que D. ( 25 ans ), revendique le droit à l’indifférence
et qu’il réfute la folle attitude qui, pourtant, le caractérise
?
Je ne peux m’empêcher de lui rappeler ce que les acquis qui sont
les siens aujourd’hui le sont parce qu’avant lui, des folles se
sont battue pour les obtenir. Il n’était question ni de droit à
la différence ou à l’indifférence, mais de celui
à l’existence. Puis, en quelques années, le sida a transformé
nos organisations naissantes. Que sont devenus les mémoires de nos pairs,
de nos amants disparus ? Certes, Les homosexuel(e)s se reproduisent de bouche
à oreille ( Place Saint Ravy, Montpellier, 1980 ) …
:: En 2005, on pend
les homosexuels à quelques heures d’avion d’ici…
En ces temps de retour de l’ordre moral, le texte/manifeste de Gilles
Chatelet La République
des chiennes ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra
pas est toujours de vigueur.
Pour résister, faire vivre la mémoire. Vers un deuxième
acte ?
9 8 2005 > Rassemblements
contre la peine de mort et la pénalisation de l'homosexualité
en Iran [ tetu.com ]
À l'appel d'une vingtaine d'organisations
[ * ], des rassemblements sont organisés le jeudi
11 août, à Paris, à Montpellier et à Londres, contre
la peine de mort et la pénalisation de l'homosexualité en Iran.
Le collectif veut réagir à la pendaison le 19 juillet dernier
en Iran de deux adolescents âgés de 16 et 18 ans, condamnés
pour viol mais dont plusieurs sources indiquent qu'ils auraient pu être
exécutés en raison de relations homosexuelles ( lire Lettre
du 22 juillet ).
- Ces assassinats légaux illustrent parfaitement la politique de
répression et de haine homophobe qui persiste en Iran, estiment
les associations qui rappellent également qu'en exécutant
ces deux adolescents, âgés de 14 et 16 ans au moment des faits,
l'Iran enfreint gravement - une fois de plus - le droit humanitaire international.
En tant qu'État partie au Pacte international relatif aux droits civils
et politiques et à la Convention des droits de l'enfant, l'Iran s'est,
en effet, engagé à ne plus exécuter des personnes mineures.
Le collectif soutient par ailleurs la campagne Pas d'homo à
l'échafaud !, une pétition lancée d'Ensemble contre
la peine de mort qui peut être signée
sur le site.
Les rassemblements se dérouleront
- à Paris : 19h > place Edmond Michelet ( parvis Beaubourg )
- à Montpellier : 12h > place de la Comédie Trois Grâces
- à Londres : 13h > 16 Prince's Gate.
=> [ * ] Académie
Gay & Lesbienne, Act Up-Paris, AGLA France, ARDHIS, C'est l'bouquet!, Collectif
contre l'homophobie, Commission LGBT des Verts, Coordination InterPride France,
Coordination Lesbiennes en France, Centre lesbien, gai, bi & trans de Paris
et Ile-de-France, Ensemble contre la peine de mort, Homonormalité, Inter-LGBT,
Panthères roses, Soeurs de la Perpétuelle Indulgence ( couvents
de Paname et d'Atlantique Sud ), Solidarité Internationale LGBT, SOS
homophobie ...
21 4 2004 > Manifestation
pour l’égalité des droits samedi 24 avril [ tetu.com
]
Le collectif pour l’égalité des droits, créé
en réaction à l’agression de Sébastien Nouchet, et
qui a pour objectif la défense d'une plate-forme pour l'égalité
des droits appelle à une manifestation le samedi 24 avril à
16h30 à Paris. Le départ se fera à l’angle rue des
archives et rue Sainte Croix de la Bretonnerie et arrivera Place de la mairie
du 4e ( place Baudoyer ).
Des stands d’accès aux droits ( sur le mariage, la parentalité
ou le changement d’état civil ) seront installés sur place
pour aider toutes les personnes désireuses de renseignements.
La Plate-forme du Collectif intitulée L'homophobie,
la lesbophobie et la transphobie tuent : Egalité des droits peut
être signée à [ http://egalitedesdroits.free.fr/ ]
Les premières organisations signataires sont :
Académie Gay et Lesbienne, Act Up-Paris, Act Up-Lyon, Alternative libertaire,
La Coordination Lesbienne en France, CADAC, CNDF, DEGEL, Gais et Lesbiennes
Branchés, GAT, FLGBT Lille, Gay Kitsch Camp, Homonormalité, JCR,
La Dixième Muse, La voix de l'âme, LCR, Les Mauves, Mix-cité,
Femmes publiques, Les Panthères roses, LGBT-Formation, PASTT, ProChoix,
Ras l'front, Scalp-Reflex, Sud-étudiants, SNEG, SOS-Homophobie, Tiresias,
les Verts, Vamos!
9 9 2002 > Le
Centre d'Archives Gay sur les rails [ e-llico.com ]
Comme promis lors de sa campagne et répété
depuis son élection fin mars 2001 dans le magazine Illico, Bertrand Delanoë
veut que sorte enfin de terre le projet du Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelle.
L'Association de Préfiguration du Centre a travaillé
depuis plusieurs mois avec l'équipe municipale. Elle est animée
principalement par Jean Le Bitoux. Journaliste, fondateur du journal Gai Pied
en 1979, puis activiste de la lutte contre le sida ( [ salarié
] chez Aides ), Jean Le Bitoux est le spécialiste
de l'histoire des discriminations contre les homosexuels en France, notamment
la déportation longtemps ignorée ( mais reconnue officiellement
en 2001 par une commission d'historiens mise en place sous le gouvernement de
Lionel Jospin, auteur de Les oubliés de la Mémoire chez
Hachette ).
Le projet du Centre est piloté par une série de chercheurs, universitaires,
sociologues, médecins, juristes, acteurs associatifs.
Des liens sont d'ores et déjà tissés avec les Centres existants
déjà dans des grandes villes occidentales comme Londres, Barcelone,
Berlin, San Francisco, Toronto, Montréal, New York et même Moscou.
De même, des échanges réguliers ont lieu avec les associations
détentrices d'archives homosexuelles en Province ( Lyon, Nantes, Montpellier,
Dijon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Rouen... ), ainsi que des négociations
solides entamées avec les structures ou personnes qui possèdent
des archives des UEEH, de Gai Pied ou d’Arcadie.
Lors de la séance mensuelle du Conseil de Paris
de septembre ( les 23 et 24 ), une délibération
sera donc soumise au vote des élu-e-s pour lui attribuer une première
subvention de 100.000 euros.
Le budget prévoit trois salariés permanents
pour animer les lieux, dont un conservateur d'archives et une personne dédiée
à la mise en place d'un futur site web, outil indispensable dans ce domaine.
Les archives ne seront pas que papier, mais aussi audiovisuelles (
radio, télé ... ).
L'Association [ AP CADHP ] et
la mairie [ de Paris ] ont discrètement
sollicité JL Roméro ( RPR-UMP ) pour
qu'il tente de sensibiliser quelques élu-e-s de droite pour
éviter des dérapages homophobes lors de la session qui examinera
cette question.
31 10 2001 [ illico n° 40 ]
> Archives Gay
: Un Centre à Paris ?
Projet ambitieux, le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (CADHP) se veut d’abord un centre d’archives ( écrites,
audiovisuelles, photographiques ), un centre de documentation ( bibliothèque,
médias … ) et un site Internet ( avec un portail ouvert sur les
structures similaires à l’étranger ).
Il serait sous le régime des associations
( loi de 1901 ) et pourrait fonctionner avec une équipe,
réduite, de cinq personnes pour un montant de 2 millions de francs de
frais de fonctionnement par an.
Si toutes les conditions requises ( soutien politique — ville,
région, Etat —, partenaires financiers privés, lieu et comité
scientifique ... ) sont réunies, un calendrier
serré prévoit une ouverture courant 2003.
CADHP : Pour proposer ses archives ou ses services ( documentaliste notamment
) : 01 45 23 90 88
> Sélection
: lieux de mémoire [et d'archives LGBT ...]
> Net : documents virtuels
{ de nombreux sites internet sont devenus de véritables centres de documentation
virtuels ...
> La mémoire
vive { ces dernières années les initiatives se sont multipliées
pour sauver ce qui peut encore lêtre ...
> Mémoire Gaie
{ Ancien militant gay, éditeur, possesseur dun fonds darchives
qui porte son nom, Michel Chomorat collectionne, archive et conserve depuis
trente-cinq ans les documents sur lhistoire des homosexuels ...
> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'archives et de
documentation homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ] 12 4 2005
=> 2001 - 2002
:: Maux d'archives : devoir de mémoire ou exclusions ?
En mars 2001, le candidat à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë,
a glissé dans son panier de promesses électorales la création
d'un centre d'archives dédié au mouvement homosexuel français
[23].
En septembre 2002, le Conseil de Paris accorde une subvention de 100.000 euros
à une association de préfiguration d'un centre d'archives homosexuelles
de Paris (le CADHP).
Problème : le projet se payait le luxe de faire l'impasse sur la plupart
des minorités sexuelles et de genre. Sans parler des minorités
visibles. Ne figuraient quasiment aucune référence lesbienne et
aucune référence transsexuel(l)e ou transgenre dans la bibliographie.
Le budget publicitaire n'allait qu'aux supports gais, parisiens et régionaux
[24].
Les annexes du projet traitaient exclusivement de l'histoire du Paris gai. Homocentré
et homonormatif, le futur centre faisait l'économie de pans entiers de
la culture gaie : la pornographie et les cultures SM. Et comme il fallait aussi
exclure Act-Up Paris, le sida n'était pas évoqué [25].
Mais il y avait pire : nombre des fonds d'archives listés par le CADHP
l'étaient à l'insu de leurs détenteurs qui n'avaient tout
simplement pas été contactés.
Fermé sur sa culture homosexuelle, le
centre négligeait également l'apport d'expériences bien
antérieures en matière d'archives :
- comme le travail de Hoang B. Phan et Thomas Leduc, fondateurs de l'Académie
Gay & Lesbienne, [26]
- ainsi que les réalisations du Centre Européen de recherches,
d'études et de documentation sur les sexualités plurielles et
les interculturalités, de Patrick Cardon à Lille.
Compte tenu de tous ces manquements et comme l'initiateur du projet - Jean Le
Bitoux [27] - et le président de l'association à l'époque
- Christopher Miles - refusaient tout dialogue avec les parties concernées
mais oubliées [28], les groupes Archilesb!, VigiTrans et LopattaQ se
sont formés en 2002 pour que le projet devienne représentatif
et que son contenu scientifique et politique soit revu et enrichi.
Nous demandions notamment que les lesbiennes, les transsexuel(le)s et les transgenres
soient intégrés dans la réflexion et les circuits de décision
dès la phase de préfiguration - en un mot, que le futur centre
compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre, mais aussi ethniques.
Nous avons lancé une pétition en France et à l'étranger
en octobre 2002 qui a recueilli plus de mille signatures réunissant des
activistes, des universitaires, des chercheurs indépendants, des figures
des études LGBT, des associations, des particuliers transpédégouines
ou non, désireux de voir mis en place un dispositif de recueil, de construction
et de diffusion d'archives, dédié aux minorités sexuelles
et de genre, qui ne soit ni excluant ni scientifiquement archaïque [29].
L'autre objectif de ces groupes d'archivaction était qu'un débat
public soit ouvert sur la question des archives LGBTQ et sur les orientations
du projet.
=> Notes :
- [23] - Au-delà de la mémoire de la déportation, le
mouvement homosexuel français a toujours été fragile lorsqu'il
s'est agi, depuis cinquante ans, de conserver et de transmettre son histoire
[...] C'est pourquoi la possibilité de créer un lieu de documentation,
d'information et de recherches autour de cette mémoire a retenu toute
mon attention. Réponse écrite de Bertrand Delanoë aux
questions posées aux candidats à la mairie de Paris par l'association
Lesbian & Gay Pride-Ile de France, 2 mars 2001.
- [24] - Budget de fonctionnement indiqué pour la publicité :
1/4 de page dans Têtu : 20.000 F, 1/4 de page dans Illico : 10.000
F, presse régionale gai : 20.000 F.
- [25] - L'histoire se répète. En 1991, Act-Up Paris avait déjà
quitté la Maison des homosexualités à cause de la non-prise
en compte des lesbiennes et du sida, critiquant ainsi la politique de Jean Le
Bitoux, l'un des co-fondateurs ( Action n° 004, novembre 1991, p. 7 ). Rappelons
qu'en 1990, une première subvention de 50.000 francs avait été
accordée par le ministère de la Culture pour un projet de centre
d'archives au sein de la Maison des homosexualités ( cf. Décharges
publiques par Jean Le Bitoux in Illico, octobre 1991, p. 12 ). Malgré
les subventions publiques, celui-ci n'a jamais abouti.
- [26] - L'Académie Gay & Lesbienne a réuni plus de 20.000
documents [ collectés et archivés ] depuis 1975 http://www.archiveshomo.info
- [27] - Fort de sa qualité de président du Mémorial de
la déportation homosexuelle et de l'injonction au droit de mémoire,
Jean Le Bitoux est toujours resté insensible aux critiques en matière
de représentativité. Il s'est opposé dès le départ
à la présence de Marie-Jo Bonnet, historienne de référence
dans la culture lesbienne française et dont la thèse sur les relations
entre les femmes dirigée par Michelle Perrot ( Les Relations amoureuses
entre les femmes du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob 1995 ) est devenu
un classique.
- [28] - En juillet 2001, Christopher Miles m'avait demandé de faire
partie du projet. Après lecture de la première mouture, je lui
avais fait part de mes réserves - le mot est faible. C'est en voyant
que Jean Le Bitoux refusait de réagir que j'ai décidé de
ne pas faire partie d'un projet discriminant et d'agir dans le cadre d'Archilesb!
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de
New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination
Lesbienne de France, Stephen Whittle... Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/
coalition.lgbtq/pet_archi.html
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