1er 1 2006 > par Vincent Espagne [ vespa.over-blog.org ]
http://vespa.over-blog.org/article-1506610.html
Résister -
Vivre la mémoire
.
Vers un deuxième acte
?
Au printemps 1994, nous nous retrouvons rue Sedaine à une
quinzaine. Certains ont travaillé longtemps dans ses locaux,
d’autres aujourd’hui y militent.
Les plus anciens se souviennent des assemblées générales
du FHAR dans le préfabriqué de l’Ecole des
beaux arts, François montre des photographies des premiers
défilés. Sur ses images, on en reconnaît beaucoup.
Certains sont morts, d’autres, on n’a aucune nouvelle…
Les séances du groupe sont graves. L’appel vient
des plus jeunes. Leur génération fait fasse au sida,
la précédente avait du rendre visible la différence.
L’homosexualité devient un vecteur marchand et c’est
par celui là même que se propage le plus facilement
le virus.
Les homosexuel(e)s s’organisent en une myriade d’associations
et un « centre » tente de les fédérer.
On dépose des logos, des titres de presse. Radio Fil rose
devient FG...
.
Les startellettes en piste
!
En quelques mois de préparation de l’acte 1, (pas
grand-chose : une exposition à Paris puis à Amsterdam
en juin, une brochure), je réalise combien la tâche
peut être difficile.
A la question : qui détient les fonds, les épaules
se rentrent, les rancoeurs émergent… Avec tout son
art, Audrey nous obtient quelques planches que Frank Arnal avait
crées en 1979.
Le problème, c’est que le projet
d’un Centre d’Archives et de Documentations existe
dans les têtes depuis quelques années.
J’en avais déjà entendu
parler dans les anciens locaux du CGL à
quelques mètres du Dupleix ! [ le projet de Centre
d'Archives de la Maison des Homosexualités n'a
pas abouti ( malgré les 50.000
francs de subventions du Ministère de la Culture )
].
Pendant toutes ces années d’agitation
égocentrée ( à Pablo, à Jean
: n’avez-vous pas le sentiment d’un immense gâchis
? ), rien ne s’est fait et rien n’est
fait encore, sinon un dossier quelque part dans un bureau du cabinet
du Maire de Paris.
L’institutionnalisation avant l’existence
de l’établissement : en voilà une avancée
!
Que sont devenues les archives de Guy Hockeinghem, celles de Michel
Cressole, celles de Gilles Chatelet ?
J’apprends que celles de Gai Pied ( ou du moins ce qu’il
en reste ) sèchent dans des cartons quelque part dans Paris,
( propriété d’un organe de presse ? )
.
Confisquer la mémoire,
c’est entretenir la discrimination.
Depuis, c’est sans cesse que des garçons découvrent
avec stupeur dans ma bibliothèque « 3 Milliards de
pervers - Grande encyclopédie des homosexualités »
(1973) et demandent à entendre mon témoignage,
un petit bout d’histoire, désir très important
puisqu’elle les concerne en premier chef.
Et je réalise à chaque fois combien la confiscation
de la mémoire est un acte plus qu’inconsidéré
!
Ne pas faire vivre la mémoire, la rendre visible, c’est
la bafouer. C’est pratiquer une discrimination entre ceux
qui savent, ceux qui détiennent et ceux qui doivent savoir.
C’est entretenir la suspicion, voire la honte. C’est
jouer de la spéculation sur un patrimoine collectif.
Aujourd’hui, combien d’entreprises
citoyennes font vivre la mémoire ?
- GKC à Lille [ Centre
d'Archives et de Documentation de Gay Kitsch Camp ] ( http://www.gaykitschcamp.com/
)
- et celle de Hoang à Vitry sur Seine
[ Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBTQ de l'Académie
Gay & Lesbienne ] ( http://www.archiveshomo.info/
),
- bientôt une à Lyon [
Centre de Ressources Documentaires Gays et Lesbiennes de la Bibliothèque
Municipale de Lyon ( http://www.bm-lyon.fr/
) ].
Des structures, non pas rivales mais complémentaires
avec leur dynamique propre. Tout cela devrait être
immédiatement, de manière permanente et directement
visible.
Il s’agit de témoigner des résistances, des
luttes, de faire vivre une culture, ou du moins de tenter la démonstration
qu’il en existe une.
C’est rendre visibles les immenses influences, les apports
intellectuels et sociaux, l’histoire d’une communauté
qui n’en est pas vraiment une.
.
Mais quelle importance à vouloir faire vivre la mémoire,
dès lors que D. (25 ans), revendique le droit à l’indifférence
et qu’il réfute la folle attitude qui, pourtant, le
caractérise ?
Je ne peux m’empêcher de lui rappeler ce que les
acquis qui sont les siens aujourd’hui le sont parce qu’avant
lui, des folles se sont battue pour les obtenir. Il n’était
question ni de droit à la différence ou à
l’indifférence, mais de celui à l’existence.
Puis, en quelques années, le sida a transformé
nos organisations naissantes. Que sont devenus les mémoires
de nos pairs, de nos amants disparus ? Certes, « Les homosexuel(e)s
se reproduisent de bouche à oreille » ( Place Saint
Ravy, Montpellier, 1980 ) …
En 2005, on pend les homosexuels à quelques heures d’avion
d’ici …
En ces temps de retour de l’ordre moral, le texte/manifeste
de Gilles Chatelet « La
République des chiennes ne doit pas s’éteindre
et ne s’éteindra pas » ( voir ci-joint
) est toujours de vigueur.
Pour résister, faire vivre la mémoire. Vers un
deuxième acte ?
.
|
1974 > par Gilles Chatelet [ vespa.over-blog.org ] 1er 1 2006
http://vespa.over-blog.org/
article-1506535.html
La République
des chiennes
ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra
pas
.
Que veulent donc les Chiennes, se demande l’opinion, toujours
un peu débonnaire, toujours un peu agacée. Ah ! oui
!... Elles veulent exister… Elles veulent transmettre quelque
chose… Elles veulent se confectionner leur petite Shoah…
Rassurons tout de suite les dames sondeuses de l’INSEE et
les certifiés répéteurs en sociologie : les
Chiennes n’ont rien à transmettre de père en
fils et ne prétendent pas réclamer de « traditions
culturelles ancestrales » comme de vulgaire chasseurs de palombes.
La République des Chiennes n’est ni une entité
biologique, ni une nation de pathologies psychologiques (une association
d’enfants de parents divorcés) ou de bizarreries génériques
ou physico-chimiques (si certains d’entre nous apprécient
la chimie, c’est pour jongler avec nos perceptions…)
Serions-nous une tranche d’âge ? Serions-nous des 18-25
ans, des 25-49 ans ? Encore moins ! Le regard et la tronche de Jean
Genet ou William Burroughs – nés dans les années
20 – feraient pâlir d’envie beaucoup de grands
dadais de la génération Yoplait.
Céline disait très bien que « le cul est la
revanche du pauvre ». C’est aussi la botte secrète
de la République des Chiennes contre la tyrannie du juridico-statistique.
Bien sûr, il faut des Etats de droits, des C.U.C., et rendre
à Badinter ce qui à Badinter, mais il faut aussi rendre
à la Folle Tordue ce qui est à la Folle Tordue. Car
la Folle Tourdue est et sera toujours plus politique que toutes
les papesses de la communication. Avec quelques frous-frous, la
Folle Tordue peut incendier une salle ou une génération.
La vérité du politique, c’est la capacité
à casser les briques de la routine, à faire entendre
une nouvelle harmonique. La vraie politique a montré le nez
lorsque la Folle Tordue, toujours souillée, méprisée,
raillée est partie à la conquête du monde pour
annoncer la Bonne Nouvelle : « Ce que Kenneth Anger a osé
à San-Diego, ce que Genet a osé à Hambourg,
des dizaines de millions de Chiennes peuvent le faire aussi. Le
temps est venu de la résurrection des corps ».
Une poignée de Folles Tordues avaient réussi un miracle
: donner du swing à la Classe Moyenne Mondiale, et transformer
son troupeau de brebis - pucelles et de louveteaux - puceaux en
joyeux barbares, en agiles soldats du plaisir.
Que reste-t-il des Chiennes, des crétin - politiciens cyniques
et grassouillets du début des années 70 ? Bien peu
de choses… mais beaucoup se souviennent de nos Folles Tordues
locales, de nos Gazolines, de ces Chiennes élégantes
et libres, qui savaient, avant tout le monde, qu’une petite
lingerie sur une croupe de beau gars peut changer le monde comme
le nez de Cléopâtre.
Nous, les Chiennes, ne sommes pas nostalgiques. Nous marchons la
tête haute, avec les puissances de l’Eveil. La Moyenne
nous haït souvent et c’est notre honneur : nous n’existons
pas en tremblant de ne pas ressembler aux autres. Nous sommes les
vrais écologistes : nous ne prenons pas notre plaisir à
proliférer comme des lapins, notre sexualité échappe
à toute fonction – ce qui désespère souvent
les curés, les rabbins, les pasteurs ou les natalistes. Nous
ne sommes pas un troupeau agenouillé pour croire. Nous ne
sommes ni de la chair à canon pour militaires ; ni de la
chair à bon choix pour les politiciens.
Nous ne sommes pas une espèce sexuelle particulière.
Nous sommes carboniques et métalliques (comme l’acier,
implacable et fragile… copulation du fer et du diamant). Personne
ne nous fera choir dans les manuels de sociologie. Nous ne sommes
pas homosociaux, nous sommes les vrais païens : nous propageons
nos descentes de reins, nos crinières, nos gestes amicaux.
Nous aimons les aigles et les lions, mais nous savons pleurer l’âne
qui meurt sous les coups.
Nous hantons les Raves, les parties fines et les bals du 14 juillet.
Nous aimons les gueules populaires et les silhouettes aristocratiques.
Nos slogans tam-tament le monde parce qu’ils y vont de notre
peau, de nos regards, de nos hanches et de nos clins d’œil.
Nous sommes la multitude des bouches à oreille, nous savons
mettre la politique à portée de voix ou d’amour.
Nous ensorcelons l’Universel dans le Singulier, la Grande
Dimension dans la Petite. Nous haïssons la Moyenne populacière
qui applaudit lorsque Cinq-Mars est décapité, celle
qui aime voir empaler ceux qui risquent ce qu’elle n’osera
jamais.
Depuis quinze ans, la Moyenne ricane : « Fini de rire les
Chiennes ! Voici venu le Temps du Repentir. Sortez vous fouets !
Mais cette fois, c’est pour de vrai ! C’est pour faire
pénitence… » Elle accompagne l’abject Carnaval
de la Misère, de la Misère et de la Loi du Grand Marché
Mondial.
Mais les Chiennes ont du cran. Elles ressortent toujours des poubelles
de l’Histoire qui regorgent de leurs génies et de leurs
martyrs. Salut à toi Oscar Wilde ! Salut à toi Alan
Turing, qui a brisé les cordes de la machine nazie ! Salut
à vous Michel Foucault, Copi, Guy Hocquenghem qui ont désobéi
aux tumeurs, aux sarcomes, aux bacilles en écrivant jusqu’au
bout !
La Mémoire des Chiennes ne reste jamais coincée dans
les tombeaux. Elle aime prendre feu. C’est une braise agile
qui peut embraser la plaine lorsque les blonds épis sont
mûrs. La République des Chiennes ne doit pas s’éteindre
et ne s’éteindra pas. |
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2005
Conservatoire des Archives
et des Mémoires LGBT Q
de l'Académie
Gay & Lesbienne
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1er 12 2005 : Journée mondiale de lutte contre le sida > Sida
: état d’urgence [ Le Monde ] appel interassociatif
Le sida a été déclaré Grande cause nationale
pour l’année 2005. Pour tous les acteurs associatifs signataires
de ce texte, l’attribution de ce label devait propulser le sida sur de
la scène politique et médiatique, entraîner la mobilisation
de l’ensemble de la société contre l’épidémie
et marquer un nouvel élan dans le combat contre la maladie.
=> Dès janvier, le collectif Sida, Grande cause nationale 2005
appelait les pouvoirs publics à mettre en oeuvre six mesures d’urgence
en faveur de l’amélioration des conditions de vie des personnes
séropositives et de la prévention des contaminations. Onze mois
plus tard, ces revendications sont plus que jamais d’actualité
:
1 - L’interdiction de toute discrimination dans l’accès aux
assurances et aux prêts pour les personnes touchées par le VIH/sida.
Parce qu’un tiers des personnes séropositives interrogées
par Sida Info Droits (2005) déclare une discrimination dans l’accès
à l’emprunt et à l’assurance et un autre tiers renonce
à la souscription d’un prêt, d’une assurance ou d’une
mutuelle en raison de ces discriminations.
2 - La mise en œuvre et l’application effective d’une politique
ambitieuse de prévention et d’éducation aux sexualités
auprès des jeunes, pourtant inscrite dans les programmes scolaires, dès
le collège. Parce que les 20-29 ans constituent la deuxième tranche
d’âge la plus représentée parmi les découvertes
de séropositivité, ce qui devrait justifier une politique de prévention
massive en milieu scolaire et universitaire.
3 - Le développement de la recherche médicale et une plus grande
attention portée aux spécificités des femmes séropositives.
Parce que les femmes représentent toujours moins d’un quart des
personnes incluses dans la recherche sur le traitement du VIH/sida.
4 - Un plan d’urgence sanitaire dans les départements français
d’Amérique. Parce que la situation exige une réponse rapide
et efficace face à l’ampleur croissante de l’épidémie
dans les départements français d’Amérique et que,
sollicité par les associations, le ministre de l’Outre-mer ne s’est
pas positionné sur cette question.
5 - L’accès à la couverture médicale universelle
pour tous, y compris pour les étrangers en situation irrégulière.
Parce que cette année, deux décrets restreignant l’accès
à l’aide médicale d’État ont été
publiés contre l’avis de la Cnam, les recommandations du rapport
Delfraissy et la position des associations de malades, malgré les promesses
des gouvernements Raffarin.
6 - Une contribution accrue de la France à la lutte contre le sida dans
les pays en développement. Parce que la hausse de la contribution française
aux efforts multila tilatéraux et le projet de taxation internationale
restent bien en deçà des urgences de l’épidémie
et se fait au détriment de la coopération bilatérale.
En cette fin d’année, la situation de l’épidémie
génère une certaine amertume voire de la colère. Le nombre
de personnes vivant avec le VIH n’a jamais été aussi important
et l’estimation du nombre de découvertes de séropositivité
est en augmentation. Les défis qui se posent à nous sont de plus
en plus pressants : précarisation galopante des malades, conditions de
vie pour certains de plus en plus intolérables, discrimination sousjacente,
banalisation de l’épidémie, etc. Pourtant les moyens consacrés
à la prévention et à l’accompagnement des malades,
et en particulier les subventions aux associations, n’augmentent pas et
baissent même pour bon nombre d’entre elles. Il y a urgence à
agir. L’épidémie de sida requiert une fois de plus la mobilisation
de toute la société. Le gouvernement doit marquer et formaliser
le nécessaire engagement de toutes les institutions concernées.
C’est pourquoi nous demandons, avant la fin de l’année, la
création d’une Mission interministérielle de lutte contre
le sida. Dotée des moyens appropriés, elle devra permettre
un travail commun de tous les acteurs publics pour rendre leur action plus concertée
et plus efficace et sera également un outil de collaboration avec les
associations.
=> Le 1er décembre, nous invitons tous les citoyens à nous
rejoindre pour continuer le combat en participant à la Marche interassociative.
- Rendez-vous à 18h30 sur le parvis du Centre Pompidou. Le parcours de
la manifestation : Parvis de Beaubourg -> rue rambuteau -> rue st-denis
-> bld Bonne Nouvelle -> les grands boulevards -> Opéra
- À 17h30 le Patchwork des noms sera déployé sur le parvis
du Centre Pompidou.
=> Signataires
ACADÉMIE GAY & LESBIENNE
/ ACTIS / ACTIONS-TRAITEMENTS / ACT UP-PARIS / AERI / ASSOCIATION FRANçAISE
POUR LA RÉDUCTION DES RISQUES / ALTERNAT’HIV / ANGEL 91 / APA /
ARAP-RUBIS / ARCAT / AREIS / ASSOCIATION DES AMIS DE BONNEUIL / ASUD / AFRIQUE
AVENIR / AGLA FRANCE / AIDES / AIDES ÎLE-DE-FRANCE / APG / ATF (ASSOCIATION
DES TUNISIENS DE FRANCE) / L’AUTRE CERCLE / BASILIADE / BONDEKO / BLUE
MOON / CABIRIA / CACIS / CHRÉTIENS & SIDA / LA CLEF / COLLECTIF PARIS
CENTRE DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS À L’ENCONTRE DES HANDICAPÉS
/ COMEDE / COORDINATION TOXICOMANIE 18 / COUPLES CONTRE LE SIDA / CRIPS ÎLE-DE-FRANCE
/ CRIPS RHÔNE-ALPES / DAVID ET JONATHAN / DESSINE-MOI UN MOUTON / ÉTUDIANTS
CONTRE LE SIDA / ÉLUS LOCAUX CONTRE LE SIDA / ENVIE / EX-AEQUO REIMS
/ FASTI / FÉDÉRATION FRANÇAISE DES CENTRES LGBT / FEMMES
DE DROITS DROITS DES FEMMES / FÉDÉRATION SYNDICALE UNITAIRE (FSU)
/ FRISSE / G.A.T. / GRISÉLIDIS / JHS+ / IDAHO / INTER-LGBT / LE KIOSQUE
INFO SIDA / LESBIAN AND GAY PRIDE DE LYON / LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
/ MAAVAR / LA MARMITE / MDM / MÉDECINS D’AFRIQUE-EUROPE / MOUVEMENT
FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL / LES PANTHÈRES ROSES / PASTT
/ RAVAD / RÉSEAUBASTILLE-SAINT-ANTOINE / REVIH-MULHOUSE / SANS CONTREFAÇON
/ SID’ACCUEIL BASSE-NORMANDIE / SIDACTION / SIDA GRANDE CAUSE NATIONALE
2005 / SIDA INFO SERVICE / SILOË / SOL EN SI / SOLIDARITÉ SIDA /
"SOURIEZ-VOUS-ÊTES-FILMÉ-ES !" / FÉDÉRATION
SOS HÉPATITES / SOS HOMOPHOBIE / FÉDÉRATION SUD ÉTUDIANT
/ FÉDÉRATION DES SYNDICATS SUD ÉDUCATION / SYNDICAT DE
LA MÉDECINE GÉNÉRALE / TECHNOPLUS GRAND OUEST / UD CGT
PARIS / UNALS / LES VERTS ...
1er 12 2005 > L'actualité
: Ouverture d’un Fond d’archives Anne Singer [ Gais et Lesbiennes
Branchés ]
Anne Singer est ancienne directrice de casting. Elle a aussi été
documentaliste à l’Elisad ( association Européenne des Centres
d’Information et de Documentation sur l’Alcool et les Drogues )
et collaboratrice à la construction du portail Internet sur les addictions
( http://www.elisad.uni-bremen.de
)
Elle a coordonné le 1er Festival International du Film VIH & sida
de Paris en avril 94 à la Vidéothèque de Paris, dans le
cadre de l’association ArtCom’International ...
Elle a confié à l’Académie Gay et Lesbienne ...
1er 12 2005 > Ouverture
d'un Fonds d'archives Anne Singer par le Conservatoire des Archives et des
Mémoires LGBT [ de l'Académie Gay & Lesbienne ]
Avant de partir à la retraite loin de Paris, Anne Singer, a fait don
à l'Académie Gay & Lesbienne, de ses documents personnels
sur des événements qu'elle a coordonnés :
=> dans le cadre de l'association
ArtCom'International :
- le 1er Festival International du Film VIH & sida de Paris
en avril 94 à la Vidéothèque de Paris
=> dans le cadre de l'association
Résister-Vivre la Mémoire :
- la Nuit de la Mémoire Gaie et Lesbienne
1/4 de siècle ... 3/4 de sexe ! (41 films des années 70 à
90)
en juin 94 au cinéma l'Entrepôt-Frédéric Mitterrand
- le Catalogue Acte I : manifeste contre le sida et l'homophobie (recueil
de textes et témoignages)
- SIDArta (Acte II)
:: Le fonds comporte
également des documents sur d'autres événements organisés
par l'association Résister-Vivre la Mémoire :
=> pour l'Acte I de R-VLM, en juin 1994 :
une exposition au Centre Gai et Lesbien de Paris en trois parties :
- Documents épars sur une histoire d'un mouvement homosexuel à
Paris de 1968 à 1978 (réalisée par Frank Arnal et restaurée
par R-VLM),
- Visibilité individuelle et collective de 1977 à 1994 (les
Gay Pride),
- Boys in Boxes (de Mike & Saverio Con-Fusione) ;
=> pour l'Acte II / SIDArta, en décembre 1994 :
- stand 1er décembre
au Village des Associations du CRIPS sur l'esplanade des Droits de l'Homme à
Paris,
- vidéomaton : enregistrements et projection de témoignages au
temps du sida,
- exposition Des actions contre le sida (photos des manifestations d'Act
Up Paris ...)
pendant le 1er Festival de Films Gays et Lesbiens de Paris à l'American
Center.
L'Académie Gay & Lesbienne remercie par avance
toutes celles et ceux qui peuvent lui apporter aussi d'autres témoignages,
documents (y compris des photocopies) pour compléter son fonds
d'archives.
Avec les deniers personnels de nos membres bénévoles,
nous venons d'acheter cinq cents boîtes d'archives et nous vous demandons
de nous donner quelques dizaines d'armoires métalliques (mêmes
usagées) pour pouvoir ranger décemment et en toute sécurité,
les archives (notamment celles de Cleews Vellay - Philippe Labbey) qui débordent
de plus en plus de nos étagères.
Merci de nous aider, en cette année 2005 de Grande
cause nationale de lutte contre le sida, pour contribuer à
la sauvegarde de l'histoire de la lutte contre le sida et du combat LGBT contre
les discriminations.
12 8 2005 > Protest
over Iranian hanging of 2 gay teenagers [ iranmania.com ]
Some 150 protestors rallied in central Paris to condemn the July 19 execution
of two teenagers who were sentenced to public hanging in Iran because they were
gay, event organizers said.
Gathered in front of the Pompidou Centre, demonstrators chanted Iran : homophobic
state, murderous state, and As in Tehran, as in Paris, sodomy is life,
AFP reported. Protestors wielded signs reading Homophobia kills and
Enough homophobia : 4.000 homos killed legally in Iran.
The rally was organized by 17 organizations, including
the Gay and Lesbian Academy, Act-Up Paris, the Collective Against Homophobia,
and Together Against the Death Penalty ...
The groups called for Iranian authorities to abolish the death penalty, and
for French authorities to issue an official condemnation of these executions.
The Iranian daily newspaper Quds reported that the youths, aged 16 and
18, had been convicted of raping a 13-year-old boy at knife-point.
However organizers of Thursday's demonstration in Paris
said several sources indicated that in reality ( the teenagers ) were executed
because of their sexual orientation.
At least 159 people were executed in Iran in 2004 - the highest rate in
the world after China - according to Amnesty International. Iran's capital offences
include murder, rape, armed robbery, apostasy, blasphemy, serious drug trafficking,
repeated sodomy, adultery or prostitution, treason and espionage.
9 8 2005 > Rassemblements
contre la peine de mort et la pénalisation de l'homosexualité
en Iran [ tetu.com ]
À l'appel d'une vingtaine d'organisations
[ * ], des rassemblements sont organisés le jeudi
11 août, à Paris, à Montpellier et à Londres, contre
la peine de mort et la pénalisation de l'homosexualité en Iran.
Le collectif veut réagir à la pendaison le 19 juillet dernier
en Iran de deux adolescents âgés de 16 et 18 ans, condamnés
pour viol mais dont plusieurs sources indiquent qu'ils auraient pu être
exécutés en raison de relations homosexuelles ( lire Lettre
du 22 juillet ).
- Ces assassinats légaux illustrent parfaitement la politique de
répression et de haine homophobe qui persiste en Iran, estiment
les associations qui rappellent également qu'en exécutant
ces deux adolescents, âgés de 14 et 16 ans au moment des faits,
l'Iran enfreint gravement - une fois de plus - le droit humanitaire international.
En tant qu'État partie au Pacte international relatif aux droits civils
et politiques et à la Convention des droits de l'enfant, l'Iran s'est,
en effet, engagé à ne plus exécuter des personnes mineures.
Le collectif soutient par ailleurs la campagne Pas d'homo à
l'échafaud !, une pétition lancée d'Ensemble contre
la peine de mort qui peut être signée
sur le site.
Les rassemblements se dérouleront
- à Paris : 19h > place Edmond Michelet ( parvis Beaubourg )
- à Montpellier : 12h > place de la Comédie Trois Grâces
- à Londres : 13h > 16 Prince's Gate.
=> [ * ] Académie
Gay & Lesbienne, Act Up-Paris, AGLA France, ARDHIS, C'est l'bouquet!,
Collectif contre l'homophobie, Commission LGBT des Verts, Coordination InterPride
France, Coordination Lesbiennes en France, Centre lesbien, gai, bi & trans
de Paris et Ile-de-France, Ensemble contre la peine de mort, Homonormalité,
Inter-LGBT, Panthères roses, Soeurs de la Perpétuelle Indulgence
( couvents de Paname et d'Atlantique Sud ), Solidarité Internationale
LGBT, SOS homophobie ...
5 6 2005 > Premier
anniversaire du mariage de Bègles [ tetu.com ]
L'anniversaire du premier mariage civil entre deux personnes du même sexe,
Bertrand Charpentier et Stéphane Chapin, célébré
le 5 juin 2004 à Bègles par Noël Mamère, a été
fêté par plusieurs manifestations en France.
=> À Paris, à l'appel de l'Académie
Gay et Lesbienne, ACT UP Paris, AGLA, ARDHIS, C'est L'Bouquet, Commission LGBT
des Verts, GAT, Panthères roses, Putes.com, Tapages, PASTT et SOS Homophobie,
une centaine de personnes ont manifesté devant l'Hôtel de Ville,
à 11h précises, au nom de l'égalité de droits.
Les associations demandaient notamment le droit au changement d'état
civil pour les trans qu'elles et qu'ils soient opéré(e)s ou non;
l'accès au mariage pour les couples du même sexe et la reconnaissance
de nos familles.
=> Une manifestation a également eu lieu à la même heure
devant l'Hôtel de Ville de Strasbourg, à l'appel d'Emergence 67,
FestiGays, STS, TaPaGeS, la LCR 67, SUD PTT Alsace et Les Verts ...
=> La manifestation parisienne s'est prolongée par le mariage symbolique
de deux femmes, organisé par Act Up-Paris, devant l'autel de l'église
Notre-Dame de Paris. Par cette action qui a duré moins de deux minutes,
les militants voulaient dénoncer la position rétrograde et
mortifère de l'Église catholique et de son chef Benoît XVI,
sur les homosexuels et la capote.
Les militants ont été pris à partie à la sortie
de l'église par des membres du service de sécurité, particulièrement
violents, comme nous avons pu le constater sur place.
Dans la bousculade, Monseigneur Jacquin s'est trouvé à terre.
Celui-ci a déclaré à l'AFP : J'ai été
mis à terre et piétiné, frappé dans le dos à
la base du cou.
Act Up-Paris dément cette information et répond que seuls
les vigiles ont commis des actes de violence.
Présent lors de la célébration et témoin de la scène,
Sergio Coronado, porte-parole des Verts, a déclaré à l'AFP
qu'une dizaine de personnes du service d'ordre de Notre-Dame s'en sont prises,
avec violence, aux manifestants, à leur banderole et aux touristes afin
que ceux-ci ne filment, ni ne photographient leur intervention. Selon lui,
et cela a également été rapporté par plusieurs journalistes
présents sur les lieux, Monseigneur Jacquin s'est jeté à
terre, alors qu'il était seul, criant « on me frappe, on me frappe
» ...
La première division de police judiciaire ( DPJ ) a été
saisie des faits ...
2 6 2005 > Rappel
: Anniversaire du mariage de Bègles [ tetu.com ]
Le 5 juin 2004, Noël Mamère célébrait le premier mariage
d'un couple du même sexe en France.
Un an plus tard, de nombreuses associations LGBT, parmi
lesquelles l'Académie Gay et Lesbienne, Act Up-Paris, Agla, l'Ardhis,
les-putes.com, les Panthères roses, TaPaGeS, Emergence 67, FestiGays,
LCR 67, STS, SUD PTT Alsace, Les Verts Alsace et la commission LGBT des Verts,
appellent à des rassemblements devant les mairies des grandes villes
de France pour exiger, à l'occasion de cet anniversaire, l'égalité
des droits pour les lesbiennes, gays, bisexuel(e)ls et transsexuel(e)s.
Pour plus d'informations et signer le texte d'appel au rassemblement, écrivez
à zezetta.star@caramail.com ( pour Paris ) ou à tapages67@yahoo.com
( pour l'Alsace ).
Juin 2005 > De la
Doc POUR EN SAVOIR PLUS : État des lieux [ Paris Gayment ]
On parle depuis longtemps de la création du Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris (CADHP), mais qu'en est-il concrètement de sa
mise en oeuvre ? ...
Le projet d'un centre destiné à préserver, diffuser et
valoriser les documents oraux, les témoignages de vie et plus généralement
de défendre toutes les mémoires vécues, écrites,
audiovisuelles concernant l'homosexualité est actuellement à l'étude
à la Mairie de Paris.
A priori, ce Centre serait plus un centre de ressources pour les professionnels
qu'une bibliothèque de prêt pour le grand public. Reste à
mettre en place un système de recueil des fonds et à trouver un
espace de stockage.
Et à rattraper le retard pris depuis 2002 à cause d'une polémique
sur la mixité du Conseil d'Administration, le remplacement de l'équipe
d'origine et le départ de son initiateur Jean Le Bitoux en 2004.
- Espérons aussi qu'un terrain d'entente sera trouvé
avec l'Académie Gay et Lesbienne, une association créée
[ en 2001 après sa préfiguration ] en 2000 à Vitry-sur-Seine
par des collectionneurs ayant réuni [ collecté depuis 1975 ] plus
de 20.000 documents en tout genre (tracts, posters, articles, etc.) concernant
l'homosexualité : www.archiveshomo.info
- À noter qu'il existe déjà un centre de documentation
des cultures lesbiennes, créé en 1984 par Claudie Lesselier sans
aucune subvention! Il donne accès à près de 5.000 ouvrages
(1.500 essais et romans), une centaine de revues de tous pays, plus de 300 vidéos,
des dossiers thérnatiques, des affiches, etc.
Les ARCL sont hébergées depuis dix ans par la Maison des femmes
: http://arcl.free.fr
Attention : l'accès est réservé à la gente féminine
(et seules les adhérentes peuvent emprunter les ouvrages). Du coup, il
arrive que des gays (un petit fonds datant des années 1980 leur est consacré
mais n'est plus alimenté) demandent à leurs copines de venir consulter
à leur place ! ...
23 5 2005 > Un
rassemblement pour l'égalité des droits [ tetu.com ]
Plusieurs associations parmi lesquelles l'Académie
Gay et Lesbienne, Act Up-Paris, Agla, l'Ardhis, les-putes.com, les Panthères
roses, Tapages et la commission LGBT des Verts appellent à un rassemblement
le 5 juin à 11h devant les mairies des grandes villes de France afin
de célébrer le premier anniversaire du mariage d'un couple de
même sexe, célébré le 5 juin 2004 à Bègles
et pour exiger l'égalité des droits pour les Lesbiennes, Gays,
Bis et Trans.
Pour plus d'informations et signer le texte d'appel au rassemblement, contactez
Zezetta à zezetta.star@caramail.com
> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'Archives et de
Documentation Homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ] 12 4 2005
=> 2005 : ...
?
Si les idées et suggestions avancées par Archilesb! et VigiTrans
semblent avoir été reprises sur le papier par le futur CADHP -
qui ne les en crédite pas et c'est dommage -, c'est qu'elles relevaient
d'évidences qu'auraient dû partager les concepteurs du centre dès
le départ.
Parmi elles, le fait d'associer toutes les minorités sexuelles et de
genre au projet et d'atteindre une forme de repésentativité subculturelle.
Ce n'est pas en intégrant une trans par-ci et une lesbienne
par-là que celle-ci sera atteinte. Encore faut-il que les nouveaux
venus soient décisionnaires et en lien avec leurs cultures. À
recruter des républicanistes encartés au PS, on s'éloignera
à vitesse grand V des préoccupations spécifiques des archivé(e)s.
On frémit un peu de lire que le centre imagine un centre idéal
tout seul. Le CADHP a été contraint de comprendre qu'il fallait
rompre avec un homocentrisme patent et arrogant. Ce que les nouveaux responsables
n'ont toujours pas intégré, c'est qu'il est tout aussi obscène
de prendre la pose compassionnelle auprès des autres minorités.
Il ne s'agit pas d'oublier personne, mais de travailler avec tout le monde.
Il ne s'agit pas de rajouter le T des trans ou le L des Lesbiennes, voire le
P de Pute [39] dans le dossier, mais de mener ce projet d'archives et de production
de la trace avec les premièr(e)s concernés.
Et ce n'est pas en virant Jean Le Bitoux [40] ( l'initiateur du projet et le
seul salarié de l'association pendant deux ans dont on se serait finalement
rendu compte qu'il n'était pas compétent ) et en recrutant un
archiviste professionnel mystère dont le nom n'a pas été
révélé que les choses vont progresser.
Pourquoi avoir recruté un archiviste quand on n'a pas d'archives ? Pourquoi
ne pas avoir recruté un archiviste gai ou de culture LGBT ?
Anne Singer, militante de longue date et coordinatrice
du festival de films VIH en 1994 aux côtés de Gilles Châtelet
et Franck Arnal a eu la mauvaise surprise, il y a peu, de voir débarquer
chez elle l'archiviste mystère qui a lui a bien précisé
qu'il n'était pas gai et ne connaissait rien à la culture gaie.
Par contre il lui a longuement expliqué comment indexer son fonds de
cassettes vidéos ( plus de 650 ).
À qui croyez-vous qu'Anne Singer a finalement vendu sa banque de données
et ses films ? À l'Académie Gay & Lesbienne. Ils sont nombreux,
ceux et celles qui ne veulent pas donner leurs archives à un tel centre.
On peut s'interroger sur les motivations réelles de l'équipe actuelle.
La question de l'indépendance du centre mérite d'être posée.
Pourquoi est-il présidé par un membre du Parti socialiste qui
est aussi l'adjoint au maire du XIe arrondissement de Paris ? Quid de la forte
présence de membres ou de proches du PS dans le projet ? La nomination
d'un Adjoint au maire pour présider n'est-elle pas contraire à
l'évolution de la jurisprudence en matière de financement des
associations ?
On ne peut plus attendre que sorte un énième organigramme approuvé
par un conseil d'administration. Repenser le fonctionnement des comités
aurait dû se faire grâce à une réunion de mise à
plat avec les différents interlocuteurs et acteurs volontaires, comme
convenu avec Christophe Girard en février 2003 [41].
Pour cela, il aurait fallu que M. [Stéphane] Martinet (PS) et l'InterLGBT
( [proche] PS ) ne bloquent pas la mise en place de cette réunion.
Il est toujours crucial d'adopter une vision constructiviste de l'archive (
toujours le résultat de processus, d'invention ) et de ne pas en réserver
la construction aux élites ou aux universitaires. Ce qui revient à
prendre conscience du caractère construit, voire fictionnel de l'archive
qui n'est pas forcément assumé par les historiens eux-mêmes.
Il est important de compter avec tous les acteurs de l'archive et non simplement
sur des donateurs. Le don n'est pas l'origine de l'archive.
Les responsables du CADHP devraient cesser de considérer les quelques
interlocuteurs qu'ils ont consultés comme des donateurs obligatoires,
des informateurs sur des cultures qu'ils ne connaissent pas, de simples responsables
d'association dont on va pouvoir photocopier les archives. Quand ils prennent
la peine de les contacter.
Au jour d'aujourd'hui, nous devrions être en phase de tests d'usages,
de structures et d'organisation, en s'appuyant sur des études et des
simulations avec les futurs usagers. À l'image de la phase de configuration
de l'Inathèque, qu'il a fallu mettre sur pied suite à la généralisation
du dépôt légal des archives audio-visuelles en 1997.
Il y a urgence à développer un programme spécifique réunissant
des projets d'archive vive ( populaire, orale et minoritaire, comme l'exigent
Archilesb! et VigiTrans depuis 2002 ), pour contre-balancer une vision archéologique
et historicisante de la politique archivistique et un discours convenu sur la
mémoire, source d'erreurs et d'exclusions.
. Urgence à éviter le mono-archivage renaturalisant qui amènerait
à penser que les homosexuel(le)s sont les ancêtres de toutes les
minorités sexuelles et de genre.
. Urgence à réintroduire, et pas simplement sur le papier, les
thématiques invisibilisées : le sida, la culture SM, la pornographie,
le travail du sexe, les minorités ethniques et sexuelles pour anticiper
les trous de mémoire.
Cette année, les archives de San Francisco fêtent leur 20e anniversaire
[42]. C'est en 1985 que la GLBT Historical Society a lancé l'aventure
avec une cinquantaine de personnes qui se sont retrouvées à une
réunion publique organisée à l'initiative de collectionneurs
indépendants.
Pour archiver fièrement, il est plus que temps de procéder à
des consultations publiques associant tous ceux et celles qui veulent participer
à l'élaboration de ce centre. Le CADHP doit rompre avec des méthodes
qui ont suscité la polémique parce qu'elles sont opaques et non
consultatives.
Et, last but not least, la mairie de Paris doit prendre ses responsabilités
[43]. Alerté à plusieurs reprises, [ Bertrand ] Delanoë ne
bouge pas. Christophe Girard a peur et tout le monde renvoie la patate chaude
à Odette Christienne, chargée de la mémoire et des anciens
combattants, qui n'entend rien en matière d'archives des minorités
et qui se débarrasserait volontiers du dossier si elle pouvait.
Le double discours doit cesser : la mairie de Paris ne peut plus continuer de
dire qu'elle n'interfère pas avec l'association alors que le dossier
scientifique plus que défaillant a été validé par
ses services en 2001 et qu'elle se doit de demander des comptes sur l'argent
public confié au CADHP.
Le problème, c'est qu'il devient évident qu'il s'agit de réaliser
une promesse électorale à n'importe quel prix.
=> Notes :
- [39] - Dès 2003, Archilesb! et VigiTrans ont demandé à
ce que soit posée la question des archives des travailleurs/euses du
sexe, nombreux dans la capitale. En cette fin d'hiver 2005, aucune association
de travailleuses du sexe, aucun représentant du mouvement des prostituées
n'a été contacté.
- [40] - Jean Le Bitoux a été contraint de démissionner
l'automne dernier : Son unique salarié Jean Le Bitoux, figure de
la communauté homosexuelle vient en effet d'être licencié.
Et on ignore encore l'état réel d'avancement du projet, in
Luc Biecq, Centre d'Archives Homo, l'erreur de casting, Têtu
n° 93, 2004, p. 58.
- [41] - Archilesb!, VigiTrans et le collectif LopattaQ ont été
reçus à la mairie de Paris le mercredi 26 février 2003
par Christophe Girard, adjoint à la culture au maire. À l'issue
de cette rencontre productive, l'engagement fut pris par Christophe Girard d'organiser
aussi rapidement que possible une réunion de travail avec toutes les
parties concernées (cf. communiqué de presse Archilesb! VigiTrans
n° 6, 1er mars 2003). Clémentine Autain et Nicole Azarro avaient
donné leur accord pour assister aux travaux de cette réunion de
mise à plat en tant que référentes de la mairie de Paris.
- [42] - Cf. couverture du San Francisco Chronicle en date du 29 janvier 2005
et l'article de Rona Marech, Treasure trove of gay and lesbian artifacts,
Queer Smithsonian in SF célébrâtes its 20th anniversary.
Merci à Georges Koskovitch de m'avoir indiqué cet article.
- [43] - Dans le ratage sans fin de ce projet de centre, la pseudo communauté
LGBT française a aussi ses responsabilités. Trop de blocages persistent
dès que la critique s'énonce. Menaces de procès, procès
par la bande, injures misogynes, invisibilisation dans la presse communautaire,
anti-intellectualisme, telles sont trop souvent les réponses que l'on
récolte sur un sujet aussi crucial.
- [44] - Pendant que le CADHP préfigurait et repréfigurait, Archilesb!
et VigiTrans se sont dotés d'ArchiQ, un groupe de réflexion sur
les archives sur la notion d'archivé vive.
. Merci à toutes celles et ceux qui y ont participé
de près ou de loin : l'Académie Gay & Lesbienne, l'ASB (Association
du Syndrome de Benjamin), le CARITIG (Centre d'Aide, de Recherche et d'Information
sur la Transsexualité et l'Identité de genre), le PASTT (Prévention
Action Santé Travail pour les Transgenres), Malika Annouche (Femmes publiques),
Camille Cabrai (présidente du PASTT), Sylvia Casalino (Archilesb!), Claire
Carthonnet (ancienne porte-parole de CABIRIA, ex-présidente de Femmes
publiques), Marco Dell Omodarme (LopattaQ), Sabrina Garnier (responsable des
archives à Act-Up Paris), Armand Hotimsky (président du CARITIG),
Pascale Ourbib (PASTT), Dominique Place (ex-vice-présidente du CARITIG),
Jean-Christian Régnier (LopattaQ), Tom Reucher (VigiTrans, ex-président
de l'ASB et co-fondateur de la marche de l'ExisTrans).
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