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avril 2001 : Le
Parisien > Homosexuels : comment ils vivent aujourd'hui ? { ... Arguant que
les électeurs se prononcent sur le programme et non pas sur la vie privée
des candidats, Patrick Bloche, président du groupe socialiste au Conseil
de Paris, y voit le triomphe du droit à l'indifférence.
En tout cas, les gays auront désormais un interlocuteur au cabinet du
Maire de Paris : c'est Philippe Lasnier qui devrait être nommé
Conseiller technique sur les Questions homosexuelles ...
29 3 2001 > magazine illico
n° 26 ( page12 ) interviews de Jean Le Bitoux : par J.-F.L.
Les pédophiles,
boucs émissaires des homos
Ancien co-fondateur et rédacteur en chef de Gai
Pied, Jean Le Bitoux, observateur engagé, depuis les années 70,
revient sur les rapports entre militants homos et militants pédophiles.
# L’enfant :
- " En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile
avec André Gide.
En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique
révolutionnaire.
Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage
du FHAR notamment sur la question pédophile. A l’époque,
il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes.
Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité
est à 21 ans, ce qui est bien tard.
Dans les années 70 , tout est à libérer y compris l’enfant
qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel.
Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant
des années 70 était l’esclave d’une vieille civilisation,
l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.
"
# Gai Pied :
- " Cela ne coulait pas de source pour tout le monde. J’ai régulièrement
été inquiet, par rapport à des articles relativement audacieux,
de représailles judiciaires.
Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet
tabou. Il y avait cependant une conscience collective qu’il fallait libérer
tout cela. René Schérer [ philosophe
très engagé en faveur de la pédophilie, NDLR ]
expliquait : pendant que tout le monde se libère, il ne faut pas oublier
l’enfant.
Je crois, concernant Gai Pied, qu’est resté parfaitement gravé
le souvenir de toutes nos adolescences homosexuelles. J’ai attendu 21
ans avant d’être majeur officiellement. Mon adolescence homosexuelle
est passée à la trappe.
Ces années ont été assez douloureuses pour pas mal de gens
de ma génération. Le tabou de la pédophilie cache toute
cette période où on est adolescent, où on a des désirs
mais où on reste en carafe parce que rien n’est possible.
C’est cela dont se souvient la génération de l’équipe
Gai Pied à la fin des années 70. "
# Duvert :
- " Tony Duvert [ écrivain très
engagé en faveur de la pédophilie, NDLR ] tenait une
rubrique dans Gai Pied où il affirmait : la question pédophile
existe et certains gays sont pédophobes et ils considèrent que
l’émancipation des homosexuels se fera sur le dos des pédophiles.
On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question
pédophile. "
# Le Coral :
- " La date symbolique et funeste, c’est 1982, celle de l’affaire
du Coral. La gauche est au pouvoir et l’extrême droite sort une
affaire complètement farfelue, selon laquelle de grands intellectuels
de gauche et des politiques iraient visiter régulièrement un centre
pour jeunes ayant des difficultés psychologiques pour y avoir des ébats.
Il y avait là une machination médiatico-politique qui a fait peur
à tout le monde.
L’affaire du Coral constitue un arrêt, non pas de la pédophilie,
mais de la réflexion sur cette question. "
# Bouc émissaire :
- " Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours
les boucs émissaires des homosexuels.
Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté
que les pédophiles n’ont toujours pas mais du côté
de la jeunesse des homosexuels. "
25 3 2001 : Illico - Jean-françois Laforgerie > L'équipe de
Bertrand Delanoë remporte les élections à la Mairie de Paris
{ Bertrand Delanoë devient maire de Paris. Il est le premier maire ouvertement
gay d'une capitale. Nomination de Christophe Girard, un élu des Verts
ouvertement gay, comme adjoint [au Maire] à la Culture ...
19 3 2001 : Centre
Gai et Lesbien de Paris > Un homosexuel élu Maire de Paris
{ Ce 18 mars a vu l'élection historique du premier Maire de Paris ouvertement
homosexuel ... Cette victoire symbolique est d'autant plus importante pour les
jeunes gais, lesbiennes, bi et transgenre. Elle est un exemple dont ils pourront
s'inspirer pour réussir leur vie. La preuve est faite que la réussite
sociale des homosexuels peut se faire en dehors des lieux réservés,
ou du silence honteux, et dans la dignité républicaine ...
18 3 2001 : Lesbian
& Gay Pride ÎdF > Bertrand Delanoë, Maire de Paris : espoir
et vigilance
18 3 2001 : fr.gay.com
> Bertrand Delanoë, premier Maire ouvertement gay d'une capitale
14 3 2001 : france.qrd.org/assocs/hes
> appel de l'association HES (Homosexualités Et Socialisme) : Mobilisation
générale pour faire basculer Paris à gauche !
2 3 2001 : Réponse
du sénateur Bertrand Delanoë au Questionnaire aux candidats à
la Mairie de Paris de la LGBT IdF
1er 3 2001 : création
officielle de l'association Académie Gay & Lesbienne
mars 2001 : mensuel
Garçons et Filles ! n° 30 (page 11) par Laurent Doucet De Courtuy
> Ne jetez plus votre patrimoine ! { 1er article de presse écrit
sur la création de l'Académie Gay & Lesbienne : publication
de l'Appel pour la préservation des archives homosexuelles : Ne jetez
plus votre patrimoine ...
Press book : articles
de presse sur la création de l'association Académie Gay &
Lesbienne
> Chronique d'une promesse électorale
: le Centre d'archives et de documentation homosexuelles de Paris [
SexPolitique - Queer Zone 2 ( éditions La Fabrique ) : par Marie-Hélène
Bourcier ] 12 4 2005
=> 2001
- 2002 :: Maux d'archives : devoir de mémoire ou exclusions
?
En mars 2001, le candidat à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë,
a glissé dans son panier de promesses électorales la création
d'un centre d'archives dédié au mouvement homosexuel français
[23].
En septembre 2002, le Conseil de Paris accorde une subvention de 100.000 euros
à une association de préfiguration d'un centre d'archives homosexuelles
de Paris (le CADHP).
Problème : le projet se payait le luxe de faire l'impasse sur la plupart
des minorités sexuelles et de genre. Sans parler des minorités
visibles. Ne figuraient quasiment aucune référence lesbienne et
aucune référence transsexuel(l)e ou transgenre dans la bibliographie.
Le budget publicitaire n'allait qu'aux supports gais, parisiens et régionaux
[24].
Les annexes du projet traitaient exclusivement de l'histoire du Paris gai. Homocentré
et homonormatif, le futur centre faisait l'économie de pans entiers de
la culture gaie : la pornographie et les cultures SM. Et comme il fallait aussi
exclure Act-Up Paris, le sida n'était pas évoqué [25].
Mais il y avait pire : nombre des fonds d'archives listés par le CADHP
l'étaient à l'insu de leurs détenteurs qui n'avaient tout
simplement pas été contactés.
Fermé sur sa culture homosexuelle, le
centre négligeait également l'apport d'expériences bien
antérieures en matière d'archives :
- comme le travail de Hoang B. Phan et Thomas Leduc, fondateurs de l'Académie
Gay & Lesbienne, [26]
- ainsi que les réalisations du Centre Européen de recherches,
d'études et de documentation sur les sexualités plurielles et
les interculturalités, de Patrick Cardon à Lille.
Compte tenu de tous ces manquements et comme l'initiateur du projet - Jean Le
Bitoux [27] - et le président de l'association à l'époque
- Christopher Miles - refusaient tout dialogue avec les parties concernées
mais oubliées [28], les groupes Archilesb!, VigiTrans et LopattaQ se
sont formés en 2002 pour que le projet devienne représentatif
et que son contenu scientifique et politique soit revu et enrichi.
Nous demandions notamment que les lesbiennes, les transsexuel(le)s et les transgenres
soient intégrés dans la réflexion et les circuits de décision
dès la phase de préfiguration - en un mot, que le futur centre
compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre, mais aussi ethniques.
Nous avons lancé une pétition en France et à l'étranger
en octobre 2002 qui a recueilli plus de mille signatures réunissant des
activistes, des universitaires, des chercheurs indépendants, des figures
des études LGBT, des associations, des particuliers transpédégouines
ou non, désireux de voir mis en place un dispositif de recueil, de construction
et de diffusion d'archives, dédié aux minorités sexuelles
et de genre, qui ne soit ni excluant ni scientifiquement archaïque [29].
L'autre objectif de ces groupes d'archivaction était qu'un débat
public soit ouvert sur la question des archives LGBTQ et sur les orientations
du projet.
=> Notes
:
- [23] - Au-delà de la mémoire de la
déportation, le mouvement homosexuel français a toujours été
fragile lorsqu'il s'est agi, depuis cinquante ans, de conserver et de transmettre
son histoire [...] C'est pourquoi la possibilité de créer un lieu
de documentation, d'information et de recherches autour de cette mémoire
a retenu toute mon attention. Réponse écrite de Bertrand
Delanoë aux questions posées aux candidats à la mairie de
Paris par l'association Lesbian & Gay Pride-Ile de France, 2 mars 2001.
- [24] - Budget de fonctionnement indiqué pour la publicité :
1/4 de page dans Têtu : 20.000 F, 1/4 de page dans Illico : 10.000
F, presse régionale gai : 20.000 F.
- [25] - L'histoire se répète. En 1991, Act-Up Paris avait déjà
quitté la Maison des homosexualités à cause de la non-prise
en compte des lesbiennes et du sida, critiquant ainsi la politique de Jean Le
Bitoux, l'un des co-fondateurs ( Action n° 004, novembre 1991, p. 7 ). Rappelons
qu'en 1990, une première subvention de 50.000 francs avait été
accordée par le ministère de la Culture pour un projet de centre
d'archives au sein de la Maison des homosexualités ( cf. Décharges
publiques par Jean Le Bitoux in Illico, octobre 1991, p. 12 ). Malgré
les subventions publiques, celui-ci n'a jamais abouti.
- [26] - L'Académie Gay & Lesbienne a réuni plus de 20.000
documents [ collectés et archivés ] depuis 1975 http://www.archiveshomo.info
- [27] - Fort de sa qualité de président du Mémorial de
la déportation homosexuelle et de l'injonction au droit de mémoire,
Jean Le Bitoux est toujours resté insensible aux critiques en matière
de représentativité. Il s'est opposé dès le départ
à la présence de Marie-Jo Bonnet, historienne de référence
dans la culture lesbienne française et dont la thèse sur les relations
entre les femmes dirigée par Michelle Perrot ( Les Relations amoureuses
entre les femmes du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob 1995 ) est devenu
un classique.
- [28] - En juillet 2001, Christopher Miles m'avait demandé de faire
partie du projet. Après lecture de la première mouture, je lui
avais fait part de mes réserves - le mot est faible. C'est en voyant
que Jean Le Bitoux refusait de réagir que j'ai décidé de
ne pas faire partie d'un projet discriminant et d'agir dans le cadre d'Archilesb!
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de
New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination
Lesbienne de France, Stephen Whittle... Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/
coalition.lgbtq/pet_archi.html
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