avril 2001 :
Le Parisien Libéré > par la rédaction
http://www.leparisien.fr/home/index.htm
avril 2001 : gaybeck.com
http://www.gaybek.com/fr/resto/index.asp?no=1632
|
.
Homosexuels : comment ils vivent aujourd'hui
?
.
«
C'est un précédent planétaire. Aucune ville
de l'importance de Paris n'a jamais confié son destin
à un homosexuel sorti du placard. »
- C'est avec beaucoup d'emphase que Thomas Doustaly, rédacteur
en chef du mensuel gay « Têtu »,
salue, dans le numéro d'avril, la victoire
de Bertrand Delanoë, qualifiée de « progrès
de l'intégration contre l'exclusion ».
Si
le 18 mars, les Parisiens ont voté pour le candidat
socialiste, ils ont aussi choisi l'homme qui, le 22 novembre 1998
sur M 6, avait fait son « coming out »,
c'est-à-dire annoncé qu'il était gay.
- Est-ce un signe de maturité politique ?
A aucun moment
pendant la campagne, ses adversaires n'ont utilisé l'homosexualité
du chef de file de la gauche pour le dénigrer.
Arguant que
les électeurs se prononcent sur le programme et non pas sur
la vie privée des candidats, Patrick
Bloche, président du groupe socialiste
au Conseil de Paris, y voit « le triomphe du droit
à l'indifférence ».
.
En
tout cas, les gays auront désormais un interlocuteur au
cabinet du Maire de Paris : c'est Philippe Lasnier qui
devrait être nommé Conseiller technique sur les
Questions homosexuelles.
.
Un
long chemin
A l'aube du
XXI e siècle, l'homosexualité se serait-elle «
banalisée », comme le pense le sociologue Frédéric
Martel ?
- Citoyens, militants, politiques : tous les
observateurs soulignent combien le débat sur le Pacs,
« mené tambour battant et au grand jour », a
contribué à faire évoluer les mentalités.
La formule d'Elisabeth
Guigou, alors garde des Sceaux, s'exclamant à l'Assemblée
le 13 novembre 1998 :
- « Oui, les homosexuels existent !
», est restée dans les mémoires.
En reconnaissant
socialement l'union de deux personnes du même sexe, «
le Pacs a levé le tabou de l'homosexualité
dans la société française », déclare
Patrick Bloche qui fut rapporteur de la proposition de la
loi, votée le 13 octobre 1999.
- Au 31 mars 2001, 74 186 personnes étaient unies par les
liens du Pacs, dont 10 % à Paris.
Visibilité,
reconnaissance, droits : un long chemin a été parcouru,
depuis l'époque (c'était le 10 mars 1971) où
Ménie Grégoire traitait sur RTL
de « l'homosexualité, ce douloureux problème
» !
.
Aujourd'hui,
les gays sont de plus en plus nombreux, à Paris et
en province, à assumer publiquement leur différence.
Comment
le vivent-ils par rapport à leur famille, à leurs
collègues de travail ?
- C'est ce qu'expliqueront tout au long de la semaine, tous ceux
qui ont accepté de témoigner à visage découvert.
- Pourtant, dans les milieux populaires, l'homophobie persiste,
en banlieue notamment où il est très difficile de
« parler de ça » avec ses copains, nous dira
un jeune beur ...
Aux Pays-Bas,
la loi autorisant l'adoption d'enfants par des couples de même
sexe est entrée en vigueur le 1er avril :
- les homos français, parmi lesquels
30 000 seraient déjà père ou mère de
famille, aimeraient bien eux aussi se voir reconnaître ce
droit.
Les publicitaires
qui qualifiaient les gays de « Dinks »
(de l'anglais « double income, no kids
» : « double revenu, sans enfant »)
n'auront plus qu'à réviser leurs analyses.
.
|
13 6 2005 :
tetu.com > par Paul Parant
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=1500
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=1500&date_info=2005-06-13
|
.
France (Mémoire)
Archives
Homosexuelles à Paris :
le rapport de Préfiguration a été
remis à la Ville
.
Le
« rapport de Préfiguration » du Conservatoire des
Archives et des Mémoires Homosexuelles de Paris [ du
Centre dArchives et de Documentation Homosexuelles de Paris
? ] (CADHP) a
enfin été rendu, vendredi 10 juin, à la Mairie de Paris.
- D'une longueur de 62 pages, le document explicite l'identité, les métiers,
le fonctionnement et les activités d'un Centre d'Archives
à venir.
Stéphane
Martinet, président de l'Association
de Préfiguration du CADHP, attend « par pure politesse » que la
Mairie [ de Paris ] ait terminé
la lecture du document
- avant de le présenter à la Région [
d'île de France ], au Ministère de la Culture
(appelés à financer également le Centre) et à la
presse.
.
La
conclusion de la phase de Préfiguration était attendue avec
impatience depuis fin 2002, lorsqu'une subvention de 100.000 euros avait
été accordée par la Mairie de Paris, afin
d'imaginer un lieu pour conserver et mettre à disposition les documents
retraçant l'histoire des gays et des lesbiennes.
Un premier Centre
d'Archives LGBT vient d'ailleurs d'être installé à Lyon
(lire Quotidien du 18 mai).
.
À Paris, « la balle est désormais dans le
camp des collectivités qui devraient nous accorder un budget de fonctionnement
en novembre prochain », explique Stéphane Martinet.
- Dans ce but il rencontrera Odette Christienne,
adjointe au Maire de Paris chargée de la Mémoire, à la fin
du mois de juin.
.
|
19 au 25 mai 2005
: Le Nouvel Observateur (supplément Paris île
de France) n° 2115 (page 25) > par Anne Delabre
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p223_2115/a268733.htm
|
.
Lhistoire
Gays
: Archives enterrées
.
Annoncé
pour fin 2004, puis début 2005, le projet du futur Centre
dArchives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP)
nest toujours pas arrivé sur le bureau dOdette
Christienne, adjointe de Bertrand Delanoë chargée
de la mémoire.
.
En
2002, la Mairie de Paris accorde une subvention de 100 000 €
pour préfigurer un Centre dArchives Homosexuel.
Polémique dès
le début.
- Sur la parité du Conseil dAdministration
(aujourdhui respectée),
- sur le président (aujourdhui remplacé
par Stéphane Martinet [adjoint PS au Maire
du 11ème arrondissement de Paris]),
- sur linitiateur du projet et seul salarié
de lAssociation [de Préfiguration
(APCADHP)], Jean Le Bitoux
(licencié en avril 2004)
Autant de facteurs
qui ralentissent les travaux.
.
-
Aujourdhui, les 100 000 € sont épuisés,
- le local qui a servi de siège à lAssociation
a fermé le 15 janvier dernier.
Quand
au Rapport de faisabilité, on ne finit plus dattendre
ce quil va préconiser.
- Stéphane
Martinet assure quil sera remis « très prochainement
» à lHôtel de Ville.
La Mairie [de
Paris], qui na aucune envie de faire de vagues, estime quelle
nen est plus à quelques semaines près.
.
Entre-temps,
elle a trouvé un point de chute à ce Centre dArchives
encore fantôme :
- il occupera une partie des 250 m2 en plein cur
de Paris dans lesquels le Centre Gai et Lesbien
[CGL de Paris île de France]
(lieu dinformations et de conseils) va déménager dici
fin 2005.
-
Pour un espace de stockage réservé (le
journal « Illico » et quelques associations
lui ont déjà confié leurs archives), des documents
numérisés
- et des consultations réservées à
des professionnels (chercheurs, journalistes), cela devrait suffire.
Mais il reste encore
beaucoup de questions en suspens, notamment sur son financement.
- Le dossier embarrasse la Municipalité face à lembourbement
de la situation au fil des mois.
- Avec le risque, à force de jouer à lArlésienne,
que le futur CADHP ne tourne au « Titanic
».
.
|
17 5 2005 :
tetu.com > par Paul Parant
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=1356
|
.
France (Mémoire)
Archives
Homosexuelles : Lyon vient d'ouvrir son Centre
Paris
est à la traîne
.
Pendant
qu'à Paris, on attend avec impatience la création
du Centre d'Archives Homosexuelles,
- celui de Lyon vient d'ouvrir ses portes.
C'est
en définitive à Lyon que le premier Centre
de Ressources Documentaires gay et lesbiennes français
voit le jour.
- D'initiative institutionnelle, il a été installé
officiellement le 16 mai dans les locaux de la Bibliothèque
Municipale [ BM Part-Dieu ] de Lyon
- et profitera ainsi d'une visibilité publique et de l'énorme
logistique existante.
C'est
le Fond Chomarat, qui rassemble déjà plus de 10.000
documents, affiches, flyers, vidéos, magazines, articles de presse,
qui constitue pour l'instant l'essentiel de la documentation du Centre
d'Archivage,
- ainsi que les actes des Assises de la Mémoire [ Gay
et Lesbienne ] qui se tiennent chaque année à
Lyon depuis 2002.
Parmi
les inédits, la Bibliothèque [
BM Part-Dieu ] de Lyon annonce
- une couverture du magazine Gai Pied de mai 81, présentant
une des premières grandes manifestations d'homosexuels en France,
- le seul flyer gay de Budapest
- ou l'affiche du premier film chinois traitant de l'homosexualité
en sélection officielle à Cannes.
Reste à tout
répertorier, inventorier et bien sûr à compléter
cette documentation.
.
Pendant
ce temps à Paris, et plus de deux ans après le
versement de la subvention par la Mairie de Paris,
- la première étape, dite de « préfiguration
», de la création du Centre d'Archives [ et
de Documentation ] Homosexuelles (CADHP) s'achève
enfin.
Son
président, Stéphane Martinet, a annoncé comme
« imminent » (comprendre
avant la fin du mois de mai) le rendu de son rapport
- à la Mairie de Paris,
- à la Région Ile-de-France
- et au Ministère de la Culture.
.
Votée
fin 2002 [ le
24 9 2002 ], versée au mois de janvier suivant,
la subvention de 100.000 euros accordée par la Mairie de Paris
a été totalement consommée.
- « Chaque centime a été dépensé de
façon juste », affirme le trésorier [ de l'Association
de Préfiguration ] du CADHP, Charles Myara,
qui rappelle que les comptes ont été certifiés.
-
Un local dans le Marais (que l'[AP]
CADHP a
rendu en décembre dernier, ne pouvant plus payer le loyer)
- et deux employés successifs pour mener les Groupes de réflexion
auront suffi à consommer le crédit.
-
Alors que certains, tels le groupe des Verts à la
Mairie de Paris, s'impatientent,
- et que d'autres dénoncent les conflits de personnes entre l'inter-LGBT
et le CGL,
Stéphane Martinet assure que cette période (30 mois)
a été nécessaire pour définir un projet à
long terme.
« Dès
le départ, cette subvention [ des 100 000 euros versés
par la Mairie de Paris ] devait uniquement
servir aux premières analyses et à la définition
des objectifs », assure-t-il.
.
Centre de
Ressources Documentaires gay et lesbiennes
Bibliothèque Municipale [ BM Part-Dieu ] de
Lyon
30 bd Vivier Merle, 69003 Lyon
04 78 62 18 00 http://www.bm-lyon.fr/
.
|
5 5 2005 : Le
Figaro (page 6) > par Pascale Sauvage
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0053.html
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0054.html
|
.
ENQUÊTE :
Élu
il y a quatre ans, le Maire de la capitale a-t-il changé
la ville ?
Voyage
dans le Paris de Bertrand Delanoë
.
Depuis
quatre ans qu'il est installé à la Mairie de Paris,
Bertrand Delanoë a eu le temps.
- Le temps d'ancrer son pouvoir.
- Le temps de mettre en oeuvre les premières mesures de son programme
électoral : couloirs de bus, restrictions budgétaires sur
le train de vie de l'Hôtel de Ville ...
- Le temps de préparer la candidature de Paris aux Jeux
Olympiques de 2012.
Mais
il avait promis beaucoup plus aux Parisiens, invités à
« changer d'ère » avec lui.
A mi-chemin de la
mandature, une fois retombées l'euphorie de la victoire et l'énergie
réformatrice de son équipe, la capitale tient-elle l'ambitieuse
promesse du premier Maire socialiste de son histoire depuis la
Commune ?
.
Tout
au plus a-t-on « changé d'air », affirme l'opposition
municipale, qui commence à peine à se remettre de son
KO politique des 11 et 18 mars 2001.
- La droite parisienne croit avoir trouvé un angle d'attaque fédérateur
en accusant un Maire « bobo » de n'en avoir que pour
les « bobos », les bourgeois bohèmes, au détriment
des véritables acteurs du rayonnement économique et culturel
de la capitale française.
.
Le
Figaro a enquêté au
coeur du Paris de Delanoë
pour savoir si la ville a changé.
.
1.
Un Maire moins vibrionnant que solitaire
.
Célibataire,
homosexuel, noctambule, à la fois droit-de-l'hommiste et individualiste,
puisque très attaché à sa liberté personnelle,
Bertrand Delanoë cumule les critères du bourgeois bohème
parisien
- contre lequel
l'UMP sonne la charge dans le Livre noir qu'elle
a publié début 2005.
Le
bobo n'y « est qu'un soixante - huitard ou un héritier
de cette mouvance ayant gravi avec succès les échelons d'une
société de consommation que ses pères disaient naguère
mépriser.
- En d'autres termes, le bobo d'aujourd'hui n'est jamais, même s'il
s'en défend, qu'un rejeton de la vieille gauche caviar «
libérale-libertaire » apparue sous les années Mitterrand
(...).
- Le Maire de Paris et ses acolytes travaillent dur pour satisfaire
les attentes exorbitantes de cet électorat aussi exigeant que stratégique
».
Destinée
à galvaniser les militants de l'UMP, l'accusation
se heurte cependant à la personnalité complexe du Maire
de Paris et à un mode de gouvernement très structuré.
- Un mode aux antipodes du dilettantisme prêté par ses adversaires
et ses rivaux à Bertrand Delanoë lorsqu'il n'était
que le président du squelettique groupe socialiste du Conseil
de Paris.
- Face à un Jacques Chirac programmé pour l'Élysée.
[...]
Pourtant, l'opposant
vibrionnant n'a mis que quelques semaines à occuper l'espace politique
et médiatique dévolu à ce personnage si particulier
sur l'échiquier politique français qu'est le Maire de
Paris.
Ainsi
la comparaison entre Chirac et Delanoë s'est-elle imposée,
y compris dans l'esprit des plus fidèles chiraquiens de Paris,
qui se plaignent aujourd'hui de l'appropriation, par le Maire socialiste,
de la puissance de feu administrative, politique et médiatique
que représente la Mairie.
Delanoë,
pourfendeur du système Chirac, a-t-il instauré son
propre « système » à Paris, comme l'affirme
le Livre noir de l'opposition municipale ?
- Jean-François Legaret n'est pas loin de le croire lorsqu'il
réclame qu'une commission d'élus suive les dépenses
engagées pour le train de vie de l'équipe municipale
- puisque l'une des premières mesures imposées par Delanoë
fut la suppression de la questure de l'Hôtel de Ville, qui
gérait ce budget du temps de Chirac puis de Tiberi.
[...]
Hormis
la suppression de la questure, Bertrand Delanoë s'est bien
gardé de renoncer aux moyens et attributs qui font du Maire
de Paris l'un des personnages les plus puissants de la République.
- Son opposition lui tient grief d'occuper un des bureaux les plus vastes
de la capitale... C'était celui de ses prédécesseurs.
- Et, s'il continue d'habiter son propre appartement de la rue de Sèvres,
il traite comme il convient ses invités de marque dans les salons
classés, interdits à ce titre à tout autre usage
que celui de pièces de réception.
[...]
« Ils ont été
bien meilleurs que nous sur le verrouillage de l'administration»,
constate l'un de ses anciens adjoints [de Jean Tibéri].
Le
« verrou », d'autres disent « l'entonnoir » du
système de gouvernement de Delanoë, c'est le cabinet
du Maire et son directeur, Bernard Gaudillère.
- « Il n'y a que lui qui ait un accès direct au Maire
; c'est à lui que doivent s'adresser les adjoints, les chargés
de mission, les maires d'arrondissement », affirme un
de ces derniers, socialiste.
Exception faite peut-être
de Daniel Vaillant, le Maire du XVIIIe, vieux compagnon
de route de Lionel Jospin aux côtés de Bertrand
Delanoë et de Claude Estier.
- Cette proximité lui permet de saisir directement
le Maire quand une décision se fait attendre. « Bertrand
est vexé quand on lui dit que ses collaborateurs n'osent pas lui
transmettre certains dossiers, mais ça arrive », sourit l'ancien
Ministre de l'Intérieur.
- Ce que confirme Roger Madec, Maire du XIXe, persuadé,
pour sa part, que certaines colères de Bertrand Delanoë
sont « du cinéma délibéré ».
Bertrand Delanoë
veut tout voir, tout savoir.
- « Il n'aime pas l'improvisation »,
résume Christophe Caresche, qui fut longtemps son collaborateur
à l'Assemblée nationale.
- Toute
l'organisation du travail municipal découle de ce trait de caractère.
A commencer par la
stabilité du dispositif formé par Bernard Gaudillère
et du secrétaire général de l'Hôtel
de Ville, Pierre Guinot-Deléry.
- Les deux hommes, en place depuis le printemps 2001, se connaissaient
bien avant de se retrouver à la Mairie, où chacun
a trouvé l'opportunité de relancer sa carrière.
- Le premier avait épuisé les charmes du ministère
des Finances ; le second ceux des préfectures de province.
- Ni l'un ni l'autre ne revendiquent l'accès aux médias.
Ce n'était pas le cas de leurs prédécesseurs, sous
Tiberi.
- Bref, avec eux, Delanoë a pu éviter le piège
de la course-poursuite entre le cabinet et l'administration, en dépit
de quelques accrochages inévitables.
.
L'opposition affirme
volontiers que « Delanoë est un homme seul ».
- Obligé de s'en remettre à ses
adjoints et aux conseillers techniques du cabinet, il est effectivement
très méfiant et « jamais dans la délégation
totale, car tout le monde est doublé », constate un adjoint.
- Christophe Caresche est même marqué par une confidence
livrée par le Maire de Paris à propos d'un des ses
amis politiques : « Il fait trop confiance à ses collaborateurs,
il est mort. »
- Le seul à échapper à cette défiance naturelle
est son porte-parole, Laurent Fary.
Outre Christophe
Caresche, les élus les plus sollicités sont
- Jean-Pierre Caffet, adjoint chargé de l'urbanisme,
élu dans le XVIIIe,
- Christian Sautter, ancien ministre, ancien préfet de la
Région Ile-de-France chargé des Finances.
La
première adjointe, Anne Hidalgo, qui avait assuré
l'intérim le temps que Delanoë se remette de l'agression
dont il avait été victime fin 2002, suscite une certaine
méfiance en raison de sa proximité politique avec François
Hollande.
- Elle n'appartient pas vraiment au premier cercle, dont un des piliers
est le patron de la fédération PS de Paris
et président du groupe socialiste du Conseil de
Paris, Patrick Bloche.
Plusieurs
des Maires d'arrondissement de gauche lui avaient préféré
Jack Lang en l'an 2000.
- Cette plaie-là n'est pas complètement cicatrisée,
malgré une pacification indispensable.
- « Il a besoin des Maires pour être réélu,
car la campagne se joue aussi arrondissement pas arrondissement »,
rappelle le Maire du Xe, Tony Dreyfus, qui fut le premier
à appeler la candidature de Delanoë.
- La relation la plus difficile reste celle qu'il entretient avec le fabiusien
Michel Charzat, dans XXe, qui avait sérieusement
envisagé d'être candidat à la Mairie de Paris.
Le modus vivendi s'établit sur des rapports personnels réduits
au strict minimum.
.
« Il fait des
efforts énormes pour se donner un vernis collectif, concède
le Maire du XIXe, Roger Madec, mais le premier élu
qui l'enquiquinerait serait mort. »
Quatre
ans après son élection, personne n'est donc en état
de contester au Maire de Paris une once de pouvoir.
- Le bobo inorganisé et dépensier que l'opposition
s'attendait à affronter s'est révélé un homme
de pouvoir, au fond assez classique, élevé, il ne faut pas
l'oublier, à l'école de François Mitterrand.
Pas
vraiment bobo dans la forme, Delanoë le serait-il dans le
fond, en répondant aux revendications de cet électorat inclassable,
au portefeuille bien garni mais au mode de vie hédoniste et individualiste
?
- Au risque de verser dans le clientélisme et la satisfaction des
besoins catégoriels, forme de gouvernance qu'il ne cessait de dénoncer
lorsqu'il était dans l'opposition.
.
Aux
yeux des jeunes animateurs du Perroquet Libéré,
mensuel satirique consacré à l'Hôtel de Ville
et diffusé par courrier électronique, la dérive vers
une gestion « communautariste » des aspirations des Parisiens
est vérifiée.
- Depuis deux ans, ces anciens chevènementistes traquent
les gaffes de l'exécutif.
Comme
cette subvention accordée à une association homosexuelle
féminine organisatrice de manifestations interdites aux hommes.
- « C'est une bourde », reconnaît
Delanoë.
- Qui admet n'avoir pas contrôlé le détail des activités
de chacune des associations oeuvrant dans ce domaine.
Tout
en récusant une dérive clientéliste en direction
des quartiers du Marais et de la Bastille :
- « Je ne suis pas communautariste, mais
je subventionne les associations homo qui, en tant que telles, étaient
exclues du champ municipal avant mon arrivée. »
.
Tout
comme il réfute, bien qu'il ajoute « comprendre les interrogations
», la même accusation que lui valent ses gestes symboliques
en direction des juifs et des musulmans.
- « Il n'y a qu'une communauté, la communauté des
Parisiens, mais je m'efforce au respect, pour la première
fois dans cette ville, de toutes les composantes de cette communauté.
»
Le concept de l'identité
plutôt que celui de communauté, à la différence,
répète-t-il, de la société défendue
par Nicolas Sarkozy.
- « Les Parisiens sont comme ils veulent. Bobos ou pas, je
roule pour eux et je crois à la diversité sociologique de
cette ville », conclut-il.
.
Diversité
incarnée au sein même de l'équipe municipale,
où se côtoient des élus d'horizons aussi divers
que Daniel Vaillant, fils d'un mécanicien automobile de
la Nièvre, et Christophe Girard,
directeur de la stratégie du groupe LVMH.
- Le
premier, Maire d'un XVIIIe arrondissement encore très contrasté
socialement, estime qu'il y a eu « trop de désintérêt
pour les quartiers dégradés et, dans le même temps
trop de projets décalés ».
- Le
second, inventeur des « Nuits blanches », emblématiques
de la culture bobo, voudrait en faire encore plus à destination
de ces Parisiens montrés du doigt par une partie de la droite.
.
|
.
Edito : Le Maire de Dieu
.
En vue du procès
en canonisation de Jean-Paul II, on peut déjà signaler
un miracle à Paris.
Foudroyé
par la grâce, lAdjoint à la culture
Christophe Girard, jusqualors inlassable prédicateur
du communautarisme gay
- (avec ses Festivals de Cinéma communautaire
- et ses projets controversés de
Bibliothèque Gay et Lesbienne et dArchives
Homosexuelles),
est devenu subitement anti-communautariste.
Critiquant
la mise en berne des drapeaux pour saluer la mémoire du défunt
Pape,
il a déclaré y voir « un risque d'aiguiser les appétits
des religieux et des communautaristes ».
.
Ses
amis Verts ont quant à eux dénoncé
lidée de certains élus UMP dinstituer
une « place Jean-Paul II » dans Paris en traitant
la droite parisienne de « plus bête et ringarde
de France ».
Une
critique qui sadresse aussi sans doute à Bertrand Delanoë
lui-même qui, dépité de ne pas avoir été
là pendant lhystérie médiatique qui a marqué
la mort du Pape
- pour cause de voyage en Australie -, sest empressé
dacquiescer à lidée de donner le nom de Jean-Paul
II à un lieu de la capitale.
.
|
.
pages 64 à 69 : [...]
Mais,
au-delà des multiples subventions attribuées aux associations
communautaires, le point d'orgue des largesses accordées par la
nouvelle Municipalité au mouvement gay est sans doute la création
d'un Centre
dArchives Homosexuelles.
.
Laffaire
des Archives Homosexuelles
.
La
décision qui a présidé à la création
du Centre dArchives et de Documentations Homosexuelles de
Paris (CADHP) est la concrétisation dune promesse
de campagne faite par Bertrand Delanoë quelques semaines avant
les élections municipales,
- dans une lettre du 2 mars 2001 adressée
aux quarante associations membres du Conseil politique de la Lesbian
and Gay Pride
[ LGP Île-de-France ] , le « politburo »
du mouvement homosexuel.
- Une promesse écrite du candidat qui ne figurait nulle part dans
son programme électoral officiel distribué aux électeurs
de la capitale
.
Le
président de lAssociation de Préfiguration
du CADHP
[ APCADHP ], Christopher Miles,
ne cache alors pas le caractère communautaire de ce projet :
- « à nous de montrer que nous sommes, oui, une sorte de
« communauté », capable de dépasser les légitimes
débats qui lagitent pour se doter doutils à
son service ».
On
peut sinterroger sur lopportunité de la création
du CADHP dans la mesure où les différents Centres
darchives de la capitale contenaient déjà
des fonds documentaires relatifs à lhomosexualité
accessibles au public.
Dautant plus
que, comme le laisse entendre Christopher Miles dans sa présentation
du projet de Centre, la rigueur historique sera subordonnée
aux impératifs de lidéologie homosexuelle :
- « comme tout document relatif à lhomosexualité,
quelle que soit sa provenance, peut-être, a priori, objet détudes
ou de recherche, le Centre doit refléter une image
de stricte neutralité et sinterdire de prendre position dans
quelque débat scientifique ou politique que ce soit, sauf évidemment
pour combattre des lectures révisionnistes ou fascisantes de lhistoire
».
Les chercheurs et
les historiens étaient ainsi prévnus :
- si leurs travaux navaient pas lheur de plaire aux khmers
roses, ils seraient traités de révisionnistes.
- De quoi en dissuader plus dun ...
.
Après
lalternance de mars 2001, le projet de Centre
dArchives Homosexuelles pâtit quelque temps de la
polémique suscitée par la proposition de Christophe Girard
de créer dans le bâtiment désaffecté du théâtre
de la Gaîté-Lyrique une Bibliothèque
dotée dune section gay et lesbienne.
- « Comme à San Francisco », précisait-il.
- Une marotte, chez lui, ce tropisme californien
Mais
cette proposition était aussi la mise en application des engagements
de campagne pris par écrit par Christophe Girard avant les
élections municipales auprès du Centre Gai
et Lesbien
[ CGL de Paris ] qui,
- outre la mise à disposition dappartements pour les «
jeunes homosexuels sans abri jetés dehors par leurs parents »
- et des emplois proposés aux séropositifs dans le cadre
dun « plan de réinsertion spécifique »,
réclamait « un Rayon gay et lesbien
» dans les Bibliothèques municipales.
Pour
le moins étranger à la tradition universaliste de Paris,
le projet de Bibliothèque Homosexuelle de
Christophe Girard provoqua un tollé,
- y compris parmi des relais habituels de la gauche qui soffusquèrent
à lidée quun tri fût opéré
parmi les uvres littéraires en fonction des pratiques sexuelles
réelles ou supposées de leurs auteurs.
Laffaire
prit un tour tellement ridicule que Bertrand Delanoë fut obligé
dintervenir pour tempérer les ardeurs de son Adjoint
à la culture, décidément bien imprudent.
.
Une fois cet orage
passé, et après que Bertrand Delanoë eût
pris ses marques dans ses nouvelles fonctions,
- les associations réclamant un Centre dArchives Homosexuelles
revinrent à la charge
- et le projet du CADHP finit par
être voté en septembre 2002 par le Conseil de Paris
qui lui attribua une première subvention de 100.000 euros.
Alors que des fonds
documentaires sur la question de lhomosexualité auraient
simplement pu être ajoutés aux Archives Municipales,
- la création dun Centre dédié à
la « Mémoire Gay » constituait un symbole
pour les associations qui y voyaient la reconnaissance officielle dune
« communauté homosexuelle ».
La Mairie [
de Paris ] était loin de se douter quavec laboutissement
de cette première étape, les ennuis ne faisaient que commencer.
.
Des militantes lesbiennes, emmenées par la sociologue Marie-Hélène
Bourcier et lhistorienne Marie-Jo Bonnet, protestèrent
contre un projet qui les excluaient en faisant la part belle
à lhomosexualité masculine.
Prenant
la presse à témoin, ces amazones en colère firent
circuler une pétition intitulée Archilesb !
dans le but de dénoncer « lhégémonie
gay » dont témoignaient selon elles
- la faible présence des femmes au sein du
Comité de pilotage du projet dArchives Homosexuelles
[ APCADHP ]
- et la première sélection de livres pour le fonds documentaire,
dominée par les auteurs masculins.
La
pétition réclamait aussi que la générosité
de la Mairie à légard du milieu associatif
gay bénéficiât aussi aux associations lesbiennes.
.
Lhomo étant
un loup pour lhomo, le projet du Maire visant
à souder la « communauté homosexuelle » dégénérait
en « gayguerre » communautaire
Cest
sans doute pour faire taire ces furies et ne pas trop attirer lattention
des médias sur son très communautariste projet dArchives
Homosexuelles que la Mairie de Paris attribua peu de temps
après des subventions à Archives Recherche Culture
Lesbienne
[ ARCL ] et Cineffable
pour respectivement 10.000 et 15.000 euros
- quelle avait jusqualors refusées en raison de la
non-mixité affichée de ces associations.
- Un changement de ligne que la Mairie nallait pas tarder
à regretter.
.
Lassociation
lesbienne Cineffable organise en effet chaque année
depuis 1989 le festival Quand les lesbiennes se font du cinéma
qui est très fier de la « non-mixité » de ses
projections.
- En clair, laccès à ce festival est réservé
aux femmes
- ou, plus exactement, à « toute personne désirant
venir au festival et se considérant femme », comme laffirme
sans rire le site internet de Cineffable, ce qui permet
de repêcher les transsexuels.
Alors
quune telle ségrégation aurait, à juste titre,
provoqué un tollé si elle avait été le fait
dune association islamiste plutôt que dune poignée
damazones cinéphiles, cela nempêcha pas la Mairie
de Paris de subventionner ce festival en lui accordant en 2003 la
coquette somme de 15.000 euros.
- Pourtant, en dépit de leur soutien financier, ni Bertrand
Delanoë ni Christophe Girard nauraient été
autorisés à inaugurer la manifestation !
En 2004, à
peine sa subvention municipale reconduite par le Conseil de
Paris, Cineffable décida dinnover en proposant
à ses festivalières de participer en marge des projections
à un atelier de fabrication de « godemichés
artisanaux » de toutes formes afin de railler « le phallus
dans sa pauvre réalité ».
Questionné
au sujet de lattribution de fonds publics à une manifestation
aussi délirante, Bertrand Delanoë se garda bien de
répondre sur une affaire qui embarrassait de plus en plus la Mairie
à mesure que les journaux de tous horizons sen emparaient,
et pas seulement en France,
- tantôt sur un mode comique,
- tantôt dans le registre plus sérieux de laccusation
de « sexisme à lenvers » contre un Maire
qui a justement fait de la lutte contre les discriminations une de ses
priorités.
[...]
Tétanisée
par le politiquement correct et soucieuse de draguer elle aussi la mouvance
gay dans un but électoraliste,
lopposition municipale sest privée dune
bonne occasion de critiquer Bertrand Delanoë.
Une
habitude pour la droite parisienne qui,
- sur une recommandation expresse de Philippe
Séguin, avait apporté son soutien au projet de Centre
dArchives Homosexuelles
[ CADHP ]
- et navait pas moufté lors du vote de la subvention
à Cineffable.
Hasard ou peur du
ridicule ?
- Le fameux « Atelier Gode » de Cineffable
fut néanmoins opportunément annulé la veille du
Festival alors que la polémique enflait dans la presse.
Lépisode
Cineffable, qui illustre le chantage exercé par
les lesbiennes radicales sur les collaborateurs du Maire, a ainsi
exposé Bertrand Delanoë au risque de se voir tourné
en ridicule.
.
Un
dommage collatéral provoqué par lacharnement de la
Mairie
[ de Paris ]
à créer un Centre dArchives Homosexuelles
qui pèse cependant peu au regard de la gestion scandaleuse de ce
projet iconoclaste.
.
|
.
pages 69 à 75 :
Des
références controversées
La
conduite du projet de Centre d’Archives
[et de Documentation] Homosexuelles
fut confiée à Jean Le Bitoux qui, en tant que responsable du Comité
d’acquisition, devint le seul salarié [de l'Association de
Préfiguration] du CADHP
[APCADHP].
.
Fondateur
de Gai Pied, pionnier du minitel rose dans les années
1980, vieux routard du militantisme homosexuel, Jean Le Bitoux
avait été à l’origine de la Maison des Homosexualités.
Ultérieurement, cette
structure associative allait être décriée jusque dans le milieu homosexuel
- et notamment par Act Up [Paris] - pour sa gestion
hasardeuse de subventions destinées à la lutte contre le sida.
.
On
devait enfin retrouver Jean Le Bitoux à l’initiative du Mémorial
de la Déportation Homosexuelle qui provoqua la colère des associations
de déportés
- comme la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés
Résistants et Patriotes)
- et l’UNADIF (Union Nationale des Déportés et Internés
Français)
en raison
des libertés prises, selon ces dernières, avec la rigueur historique dans
le but d’instrumentaliser à des fins communautaristes la question de la
déportation.
Jean
Le Bitoux soutient en effet la nécessité
d’une reconnaissance par les autorités françaises, des Triangles
Roses, symboles de la déportation homosexuelle.
- Or, cette persécution, effectivement mise en œuvre à l’intérieur du
IIIème Reich - dont les limites englobaient l’Alsace et la
Lorraine après l’armistice de 1940 -, n’eut pas pour cadre la France
de Vichy.
Jean
Le Bitoux a présidé le Mémorial
de la Déportation Homosexuelle dans les années 1990, succédant
à un personnage passé depuis à la postérité
- puisqu’il s’agit de Thierry Meyssan qui connut son heure de gloire
en affirmant, dans un livre à succès [ L'effroyable
Imposture ], qu’aucun avion ne s’était écrasé sur le Pentagone
le 11 septembre 2001.
Malgré
des références aussi fantaisistes,
[...] est
parvenu, grâce à un intense travail de lobbying en coulisses, à obtenir
le soutien politique
- du Premier ministre, Lionel Jospin,
- et du Maire de Paris, Bertrand Delanoë,
au printemps 2001.
.
Mais
ce qui, par-dessous tout, confère une réputation sulfureuse à [...],
serait son insistance à évoquer positivement la pédophilie.
Dans
le magazine gay Illico, en mars 2001, au lendemain de l’élection
de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris,
[...] :
- « En France, l’homosexualité vient
d’une culture pédophile avec André Gide. (…)
- Dans le discours du GLH (Groupe de Libération Homosexuelle)
à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR (Front Homosexuel
d’Action Révolutionnaire) notamment sur la question pédophile. A l’époque,
il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. (…)
- Dans les années 70, tout est à libérer y compris l’enfant qui est corseté
comme la femme, comme l’homosexuel. Aujourd’hui, on ne parle plus du tout
du même enfant. L’enfant des années 70 était l’esclave d’une vieille
civilisation, l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé. (…)
- Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet tabou. Il y avait
cependant une conscience collective qu’il fallait libérer tout cela. (…)
- Le tabou de la pédophilie cache toute cette période où on est adolescent,
où on a des désirs mais où on reste en carafe parce que rien n’est possible.
(…)
- On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile.
(…)
- Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires
des homosexuels. Le débat n’est plus du côté d’un
espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours pas mais du côté de
la jeunesse des homosexuels ».
Au
nom du vieux discours soixante - huitard sur l’émancipation,
[...] associe
donc homosexualité et pédophilie, se livrant ainsi à un amalgame que
l’on a plutôt l’habitude de trouver dans la prose d’extrême-droite.
.
Aussi
n’est-ce sans doute pas un hasard si les statuts déposés en Préfecture
le 19 décembre 2001 fixent à l’Association de [...]
un
objet qui va au-delà de l’homosexualité et parle plutôt de « recherches
sur les sexualités minoritaires »,
ce qui permet d’englober bien d’autres pratiques.
.
Richement
doté et soutenu par le Maire de Paris, qui s’est engagé à plusieurs
reprises sur ce dossier, le Centre d’Archives Homosexuelles
a pourtant rapidement sombré.
Alors que l’ouverture
de ce Centre d’Archives était initialement prévue pour la
Gay Pride 2003, ce projet est resté
à la case départ comme l’ont découvert les associations et les médias
homosexuels, plus vigilants sur ce dossier que la presse généraliste et
les élus.
- Ils ont d’abord appris, au cours de l’été 2004, que Jean Le Bitoux
avait été remercié par la Mairie.
- Le site internet du CADHP a été désactivé et les portes
du local que lui avait attribué la Ville de Paris sont restées
closes.
Certains
militants homosexuels affirment même que le fonds d’archives n’existe
pas et que plusieurs
d’entre eux auraient été sollicités par Jean Le Bitoux pour faire
don de leurs archives privées au projet municipal.
.
Le
fondateur de l’Académie Gay et Lesbienne, B. Phan Hoang,
un ancien libraire qui, pendant près de trente ans, a constitué un fonds
d’archives riche de plus de vingt mille documents, a pourtant été vertement
éconduit lorsqu’il demanda à la Mairie de Paris un local susceptible
d’accueillir sa collection unique en son genre
- et qui aurait permis à la municipalité parisienne de faire
des économies significatives.
Mais
cette solution a été écartée par Philippe Lasnier, le « Monsieur
Gay » de la Mairie, au motif que B. Phan Hoang
habitait en banlieue, à Vitry, et non à Paris !
.
Pendant
ce temps-là, les 100.000 euros de dotation du projet - soit
plus de trois fois le coût du fameux rapport de Xavière Tibéri,
et que celle-ci a remboursé - se sont évaporés.
Le
naufrage est complet et les médias gays n’hésitent pas à parler de « débandade »
pour évoquer une affaire que certains d’entre eux appellent déjà le « CADHPgate » !
.
Une gabegie qui en
annonce d’autres puisque la Mairie a promis aux associations d’étudier
la création d’un Grand Centre Inter-associatif
- dont la surface serait comprise entre 715 et 1.000 mètres carrés
- et de six à treize emplois salariés.
Un projet qui,
au vu des prix du mètre carré dans la capitale - en particulier à proximité
du Marais -, s’annonce pharaonique !
.
En
attendant, l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives Homosexuelles
[ APCADHP } est depuis
présidée par Stéphane Martinet.
- Celui-ci, ancien président du cercle Homosexualités et Socialisme,
lié au PS, est Adjoint au Maire du 11ème arrondissement.
Il
s’agit sans doute là d’une solution pour la Mairie de se prémunir
des dérapages qui ont déjà caractérisé la gestion de cette association.
- Mais le mélange des genres a de quoi surprendre.
En
1999, les socialistes n’avaient-ils pas vivement critiqué l’attribution
de subventions à des associations présidées par des Adjoints au Maire
en soulignant « les risques juridiques » que comportaient
ces « modes de gestion aux marges de la légalité » ?
- La gauche parisienne semble avoir oublié cet avertissement.
- Un trou de mémoire surprenant pour une municipalité qui prétend
fonder des archives.
.
Subventions
accordées au mépris de la déontologie et parfois même à l’encontre des
principes républicains, primauté du copinage sur l’intérêt général, passe-droits,
gabegie financière …
Tout ceci exhale un
parfum de scandale qui n’est pas sans rappeler d’autres époques.
- Les personnages ont changé, mais le scénario reste le même.
- Les homosexuels sont en effet à Bertrand Delanoë ce que les corses
étaient à Jean Tibéri : une clientèle.
Une clientèle pour
qui rien n’est trop beau et qui est d’autant plus fidèle qu’elle est bien
servie.
Annonçant
son homosexualité à la France entière
- qui n’avait rien demandé -, Bertrand Delanoë
disait espérer que « les gens s’en foutent ».
- La vie intime de Bertrand Delanoë ne regarde en effet que lui
- mais il n’est pas sûr que « les gens se foutent » que
leur Maire ait donné de nombreux gages au communautarisme gay,
au point d’engager la municipalité dans la voie de dérives pourtant
vivement dénoncées.
Soumis aux exigences
des organisations militantes depuis qu’il a ouvert la boîte de Pandore
en leur promettant monts et merveilles, Bertrand Delanoë est
aujourd’hui pris en otage par ce que d’aucuns n’hésitent pas à appeler
une « mafia rose ».
[...]
|
28 4 2005 :
illico n° 124 (page 18) > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=4101#
|
.
Le Centre d'Archives Gay toujours en rade
CADHP
: Les Archives au placard ?
.
Le
Centre dArchives Gay de Paris verra-t-il le jour ?
- Trois ans après le vote dune subvention de 100 000 euros,
labsence dinformation sur lavancement de ce projet
emblématique inquiète à la fois les élus
et les homosexuels
Toujours
rien ou si peu : limportant retard pris par le projet de Centre
dArchives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP)
agace et inquiète désormais ouvertement.
- Ce délai peu justifié,
- la communication défaillante,
- les évidents problèmes de structures (locaux fermés,
salariés licenciés...) peuvent faire douter de lavenir
du projet.
Il
en va ainsi des Verts qui ont décidé de demander
officiellement des nouvelles du projet lors du prochain Conseil
de Paris
- mi avril.
.
Cette
pression politique semble avoir été utile puisque Odette
Christienne, Adjointe au Maire en charge de la Mémoire,
a enfin reçu, début avril,
après lannonce de linitiative des Verts,
de nouvelles informations sur ce dossier
délicat.
- " Nous avons
obtenu un rapport dactivités ainsi quun bilan financier
de lutilisation de leur subvention de 100 000 euros,
explique Patrice Porcheron, directeur
de cabinet dOdette Christienne.
- Les responsables du projet nous ont indiqué que le rapport
[ le résultat de la phase de préfiguration
] était, pour le moment, soumis à lavis dexperts,
darchivistes, de bibliothécaires pour validation.
- Une fois entériné par le Conseil dAdministration
de lAssociation de Préfiguration [ du CADHP
], nous recevrons le projet définitif.
Nous savons déjà
- quil comportera un plan de développement
à cinq ans
- et que lactivité de Bibliothèque pour
le grand public initialement prévue serait abandonnée.
- En fait, le projet sorienterait davantage vers un public
de chercheurs. "
.
- " Il est exact
que nous soumettons notre projet à lavis de professionnels,
explique lAssociation de Préfiguration
du CADHP.
- Une fois, cette phase achevée, nous remettrons,
avant la fin avril, notre rapport définitif à la Mairie
de Paris.
Il est légitime
quon demande des nouvelles du projet.
- Ce que nous pouvons dire, cest que nous
avons transmis nos bilans moraux et financiers vérifiés
par un Commissaire aux comptes à
la Mairie de Paris.
- Nous envisageons dailleurs de faire une
nouvelle demande de subvention pour 2005 ".
.
Depuis 2002 et le
versement dune subvention de 100 000 euros, lAssociation
[ APCADHP ] na en effet sollicité aucune autre
subvention, mais la Mairie [ de
Paris ] annonce déjà la couleur.
- " Nous navons
pas eu de demandes en 2004 ni cette année,
explique Patrice Porcheron.
- De toutes façons, notre enveloppe budgétaire
pour 2005 ne nous permet pas de subventionner de nouveau cette structure.
- Par ailleurs, il est inenvisageable que le projet dépende
des seules subventions municipales, ce serait
une gestion de fait dune structure dont je rappelle quelle
nest pas un projet municipal. "
.
Cette situation inquiète-t-elle
léquipe du futur CADHP ?
- Pas vraiment même si on concède avoir quelques difficultés
à mobiliser des partenaires financiers.
- " Nous
avons présenté notre projet au Ministère
de la Culture qui semble intéressé mais cest toujours
le cas lorsquon ne parle pas encore dargent.
- Cest, en revanche, plus difficile avec des
financeurs privés qui, eux, comprennent mal lintérêt
dun tel Centre. "
.
|
22 4 2005 :
gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=1520
|
.
Ivresse
.
Nous
sommes heureux de lattention quon nous porte quand ici ou
là on rappelle lindépendance du ton de Gayvox.
Nous nen faisons pas une gloire. Juste un plaisir. Chèrement
payé au besoin. Cest ainsi.
Au
diable les frissons, pourvu quon ait livresse de cette liberté
si rare aujourdhui.
Pourquoi donc ?
- Cest lépoque il me semble. Le plus navrant, cest
la bêtise. Parfois elle se niche dans lexpression dune
émotion qui rejette lacte de penser et de réfléchir.
- Je men vais vous compter quelques exemples.
Ça devient
notre credo. On espère cependant ne pas vous lasser de nos histoires.
- Surtout quand on ne peut toujours nommer les dérangés
dérangeants.
- Installez-vous. Cest parti pour un Best Off !
.
Nous
avons suivi laffaire du CADHP avec attention. Nous
continuerons. Vous savez, le Centre dArchives et de Documentation
Homo de Paris.
Comment vous ne savez pas ?
Cest
lhistoire dune subvention dun projet monté
vite fait par deux ou trois péquins.
- Nous en avions parlé pour expliquer en quoi ce projet mal ficelé
navait aucune chance de réussir.
- Nous avions fait le pari dun gâchis avant quil nadvienne.
Du
cabinet du Maire, nous avions des personnes au téléphone
qui refusaient dentendre les évidences au
prétexte que, quand on est critique, cest évidemment
quon est de méchants et stupides trublions.
- Si on avait pu nous faire passer pour vilains gamins irresponsables,
on laurait fait.
- Heureusement, lavenir nous a donné raison.
On
attend la suite. Et surtout, on attend que ce Centre existe
intelligemment ...
- Quand il sagit
dargent publique, on peut bien dire une messe ?
.
Nous
avons suivi aussi des projets dinitiative privée
parce quils se réclamaient dintérêts
collectifs.
- On nous a alors reproché dêtre haineux, partiaux,
un brin démago...
- On souri.
[...]
|
11 4 2005 :
e-llico.com > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/popup.php?section=actu&id=4102
|
.
Pression des Verts
.
Impatients,
les élus Verts de Paris vont poser, lors du
prochain Conseil de Paris, mi avril, une question orale concernant
le futur projet de Centre dArchives
[et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)].
- " Nous
navons aucune nouvelle de ce projet, aucune information officielle.
- Quest-ce qui se passe avec ce dossier ?
- Il est logique que nous le demandions au Maire
de Paris,
explique Nicole Azzaro, Conseillère
Verts.
- La création
de ce Centre est très importante et très symbolique.
- La subvention initiale de 100 000 euros a dailleurs
été votée à la quasi unanimité en 2002.
"
.
|
été
2003 : Regards n° 91-92 (page 77) > par K.G.
http://www.regards.fr/ |
.
Polémique : Archives pas gays
.
Voilà un an,
Bertrand Delanoë soutenait le projet d'un Centre d'Archives
Homosexuelles dans la capitale.
- Le Iancement de celui-ci était confié,
subvention de 100 000 euros à l'appui, à plusieurs de ses
proches.
[...]
Au coeur de la vive
polémique :
- l'orientation essentiellement gay du projet de Centre d'Archives
[et de Documentation] Homosexuelles de
Paris (CADHP) omettant ouvertement
les lesbiennes, les transsexuels et bisexuels,
[...]
Distinguer le seul
fait gay dans l'histoire relève de l'anecdote malvenue ou bien
d'un coup de force étroitement politique et masculin, fût-il
homo.
.
Plus
encore, le projet d'Archives Historiques est élaboré
sans que soient posées au préalable quelques questions fondamentales
:
- comment constituer la mémoire des minorités et exclus
sans impliquer ceux -ci dans l'élaboration même du projet
au risque de reproduire de nouveau un discours discriminateur ?
- Quels moyens se donne-t-on pour produire des archives pour, par -delà
les ouvrages savants écrits sur eux, faire directement entendre
la voix de tous ceux qui ne produisent pas d'écrits ?
- Comment questionner enfin le lien entre histoire d'un fait de société
et militance sur ce thème ?
L'actuel projet
CADHP ne s'est posé aucune de ses questions.
[...]
|
28
1 2003 : 20 minutes (page 5) > par la rédaction
http://www.20minutes.fr/ |
.
Archilebs! et
Vigitrans en colère contre la Mairie
[de Paris]
.
Une
partie de la communauté lesbienne de Paris monte au créneau
contre la municipalité [de Paris].
Objet de leur colère
: le projet de Centre de Documentation et
dArchives sur les Homosexualités (CDAH),
soutenu par la municipalité.
«
Projet qui nous paraît inacceptable en létat,
dénoncent les collectifs Archilebs! et Vigitrans.
Il est pour linstant centré sur les
gays et fait léconomie de la représentativité
lesbienne, transsexuelle et transgenre. »
.
Le CDAH,
qui pourrait ouvrir dici à lannée prochaine
à Paris,
- se veut un lieu découte et de connaissance du milieu homosexuel.
- Il se propose notamment de rassembler les publications de la presse
homo.
.
Mais
les deux collectifs Archilebs! et Vigitrans
stigmatisent lattitude de certains élus, dont Christophe
Girard, adjoint à la Culture.
- « Il na toujours rien proposé pour pallier les manquements
du projet qui a été voté par le Conseil
de Paris. »
Ils
demandent une entrevue avec le Maire
[de Paris], Bertrand Delanoë.
.
|
6 9 2002 : fr.gay.com
>
par la rédaction
http://www.intl-fr.gay.com/actu/2927
http://fr.gay.com/headlines/253
http://fr.gay.com/v2/headlines/253
|
.
Paris :
le projet de Centre d'Archives
et de Documentation Gay avance
.
Le projet de Centre
d'Archives et de Documentation Homosexuelle avance.
- Pendant la campagne des élections
municipales, Bertrand Delanoë s'était engagé
à l'aider.
- Depuis, l'équipe du futur Centre travaille avec
l'équipe municipale afin que le Centre puisse
sortir de terre rapidement.
.
Le
projet est piloté par Jean Le Bitoux et
Christopher Miles.
Peu connu des plus
jeunes, Jean Le Bitoux est une figure du milieu homosexuel depuis
30 ans.
- Il a fondé le journal Gai Pied
en 1979,
- a participé activement à la lutte contre le SIDA
[ en tant que salarié de l'association Aides ],
- s'est passionné pour la reconnaissance
de la déportation des homosexuels par les nazis.
[...]
Les 23 et 24 septembre
prochains, lors du Conseil de Paris, il sera
proposé aux élus de voter pour une subvention de 100 000
euros pour le Centre d'Archives [et de Documentation
Homosexuelles de Paris (CADHP)].
.
La
région Ile-de-France sera également sollicitée
pour une subvention.
.
Le
budget prévoit 3 salariés permanents pour animer les lieux,
- dont un conservateur d'archives
- et une personne dédiée à la mise en place d'un
futur site Internet.
La
Mairie de Paris cherche un petit local provisoire, de préférence
dans le quatrième arrondissement.
.
Afin
d'essayer d'éviter les réactions homophobes auxquels certains
élus parisiens de droite ont habitué le Conseil de
Paris, Jean-Luc Roméro, a écrit à tous
les présidents de groupe à la Mairie
de Paris.
[...]
|
28
2 au 6 3 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris
- Ile de France) n° 1947 (page 16) > par Eric Lamien
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p64/a12078.htm |
.
Le Gay Marais : Ghetto ou village ?
Oui
au droit à lindifférence
.
Avec
l'Hôtel de Ville de Paris, tout baigne.
- Et des petits Marais commencent à faire souche dans le
95 et le 77.
- Entre les
gays parisiens et la nouvelle équipe municipale, les signes
de bonne entente sont patents.
Alors que la précédente
municipalité ne prenait même pas la peine de répondre
aux demandes du monde associatif, à
peine élu, Bertrand Delanoë a
- nommé un Médiateur Gay à son cabinet
(lire portrait
page 13)
- et débloqué les premières
subventions pour le Centre Gay et Lesbien [CGL
de Paris], le Festival du Film Gay
et Lesbien [de Paris (FFGLP)] ou
SOS Homophobie
Mais
le financement nest quun aspect parmi dautres.
- La plupart des Mairies darrondissement détenues
par la gauche plurielle organisent désormais des « cérémonies
républicaines de PaCS ».
- Les installations municipales sont plus facilement accessibles aux groupes
sportifs gays parisiens.
- Et les futures « Maisons dAssociations
» (une par arrondissement) devront
accueillir les structures gays et lesbiennes.
.
De
plus, la nouvelle campagne de lutte contre le sida élaborée
par la municipalité comprend pour la première fois des visuels
explicitement gays.
- Ils seront diffusés fin avril dans la presse homosexuelle, ainsi
que dans le milieu associatif et commercial.
.
On
est même en passe doublier le couac de cet automne, quand
Bertrand Delanoë sétait opposé à
une proposition de son Adjoint à la Culture, Christophe
Girard (Verts).
- Celui-ci ambitionnait de transformer le théâtre
désaffecté de la Gaîté-Lyrique
en Bibliothèque Gay et Lesbienne.
- La Gaîté-Lyrique sera finalement vouée
aux « musiques nouvelles ».
Mais
le Maire de Paris sest engagé à soutenir
la création dun Centre dArchives Homosexuelles.
- Une « étude de faisabilité
» devrait être en grande partie financée par lHôtel
de Ville (1).
.
Christophe Girard entend cependant continuer à tenir «un
rôle omniprésent et vigilant» sur les questions qui
touchent à la communauté gay.
- Dans son périmètre daction,
il a demandé à la Direction des Affaires Culturelles
de sensibiliser les Bibliothèques Municipales : les
livres traitant de lhomosexualité étaient absents
des rayons.
- Et il sengage à soutenir les projets
culturels gays, tout en restant lucide : «Il sagit
de faire respecter une véritable pluralité. Mais toujours
avec des critères de qualité: lhomosexualité
ne donne pas forcément du talent.»
.
(1) Pour présenter
son projet, lAssociation Pour la réalisation du Centre
dArchives et de Documentation Homosexuelles de Paris organise,
le 6 avril, un colloque à lInstitut dEtudes politiques
de Paris.
.
|
avril 2001 : Le
Parisien Libéré > par la rédaction
http://www.leparisien.fr/home/index.htm
avril 2001 : gaybeck.com
http://www.gaybek.com/fr/resto/index.asp?no=1632
|
.
Homosexuels : comment ils vivent aujourd'hui ?
.
«
C'est un précédent planétaire. Aucune ville de l'importance
de Paris n'a jamais confié son destin à un homosexuel
sorti du placard. »
- C'est avec beaucoup d'emphase que Thomas Doustaly, rédacteur
en chef du mensuel gay « Têtu », salue,
dans le numéro d'avril, la victoire de Bertrand
Delanoë, qualifiée de « progrès de l'intégration
contre l'exclusion ».
Si
le 18 mars, les Parisiens ont voté pour le candidat socialiste,
ils ont aussi choisi l'homme qui, le 22 novembre 1998 sur M 6,
avait fait son « coming out », c'est-à-dire annoncé
qu'il était gay.
- Est-ce un signe de maturité politique ?
A aucun moment pendant
la campagne, ses adversaires n'ont utilisé l'homosexualité
du chef de file de la gauche pour le dénigrer.
Arguant que les électeurs
se prononcent sur le programme et non pas sur la vie privée des
candidats, Patrick Bloche, président
du groupe socialiste au Conseil de Paris, y voit «
le triomphe du droit à l'indifférence ».
.
En
tout cas, les gays auront désormais un interlocuteur au cabinet
du Maire de Paris : c'est Philippe Lasnier qui devrait être
nommé Conseiller technique sur les Questions homosexuelles.
.
Un
long chemin
A l'aube du XXI e
siècle, l'homosexualité se serait-elle « banalisée
», comme le pense le sociologue Frédéric Martel
?
- Citoyens, militants, politiques : tous les observateurs
soulignent combien le débat sur le Pacs, «
mené tambour battant et au grand jour », a contribué
à faire évoluer les mentalités.
La formule d'Elisabeth
Guigou, alors garde des Sceaux, s'exclamant à l'Assemblée
le 13 novembre 1998 :
- « Oui, les homosexuels existent ! »,
est restée dans les mémoires.
En reconnaissant socialement
l'union de deux personnes du même sexe, « le Pacs
a levé le tabou de l'homosexualité dans la société
française », déclare Patrick Bloche qui fut
rapporteur de la proposition de la loi, votée le 13 octobre 1999.
- Au 31 mars 2001, 74 186 personnes étaient unies par les liens
du Pacs, dont 10 % à Paris.
Visibilité,
reconnaissance, droits : un long chemin a été parcouru,
depuis l'époque (c'était le 10 mars 1971) où Ménie
Grégoire traitait sur RTL de « l'homosexualité,
ce douloureux problème » !
.
Aujourd'hui, les gays
sont de plus en plus nombreux, à Paris et en province, à
assumer publiquement leur différence.
Comment
le vivent-ils par rapport à leur famille, à leurs collègues
de travail ?
- C'est ce qu'expliqueront tout au long de la semaine, tous ceux qui ont
accepté de témoigner à visage découvert.
- Pourtant, dans les milieux populaires, l'homophobie persiste, en banlieue
notamment où il est très difficile de « parler de
ça » avec ses copains, nous dira un jeune beur ...
Aux Pays-Bas,
la loi autorisant l'adoption d'enfants par des couples de même sexe
est entrée en vigueur le 1er avril :
- les homos français, parmi lesquels 30 000
seraient déjà père ou mère de famille, aimeraient
bien eux aussi se voir reconnaître ce droit.
Les publicitaires
qui qualifiaient les gays de « Dinks »
(de l'anglais « double income, no kids »
: « double revenu, sans enfant »)
n'auront plus qu'à réviser leurs analyses.
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19 3 2001 : association
Centre Gai et Lesbien de Paris (CGL) > communiqué
http://www.cglparis.org/
Mouvement
des Homosexuel-le-s pour le Changement
http://membres.lycos.fr/mhchbv/france1.htm
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Un homosexuel élu Maire de Paris
.
Ce 18 mars a vu l'élection
historique du premier Maire de Paris ouvertement homosexuel.
Le
résultat des élections municipales à Paris
montre clairement que les parisiennes et les parisiens
- ne se sont pas laissés impressionner par l'idéologie homophobe,
- et ont choisi leur représentation municipale sur un programme
et des projets concrets, touchant directement à leur vie quotidienne.
.
Cette
élection marque aussi la fin du silence forcé pour les homosexuel-les
de la classe politique.
- En espérant que l'exemple du coming-out
de Bertand Delanoë soit suivi par les élu-es homosexuel-les
de tous les partis, pour construire une société plus
transparente, plus ouverte, et plus solidaire ...
Cette
victoire symbolique est d'autant plus importante pour les jeunes gais,
lesbiennes, bi et transgenre.
- Elle est un exemple dont ils pourront s'inspirer pour réussir
leur vie. La preuve est faite que la réussite sociale des homosexuels
peut se faire en dehors des "lieux réservés",
ou du silence honteux, et dans la dignité républicaine.
- Elle est aussi la preuve que la pression de l'ordre moral homophobe
peut être brisée.
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Le
Centre Gai et Lesbien
[(CGL) de Paris] observe par ailleurs
avec satisfaction
- que les parisiennes et parisiens ont largement, et durement, sanctionné
les candidats ouvertement homophobes, pour manifester leur attachement
aux valeurs d'égalité.
- Cela converge avec la faillite nationale des partis ouvertement xénophobes
et homophobes.
.
Le
Centre note encore qu'à la lumière des derniers
résultats électoraux, le décalage entre la classe
politique et l'évolution des mentalités de l'électorat
apparaît évident.
A
l'heure où 70% des français se disent favorable au mariage
homosexuel,
tous les grands partis doivent
- dépasser les barrières mentales,
- et rejoindre leurs concitoyens dans l'ouverture d'esprit.
Faute
de cet effort, le risque est grand d'être laissés en arrière
- par les générations montantes,
- et par une société qui évolue au rythme des autoroutes
de l'information.
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18
3 2001 : association Lesbian & Gay Pride Île-de-France
( LGP IdF ) > communiqué
http://www.france.qrd.org/assocs/lgp-idf/Presse/20010318.txt
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Bertrand Delanoë, Maire de Paris :
espoir et vigilance
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Les
homophobes et les lesbophobes ont perdu à Paris :
les surenchères réactionnaires des uns et des autres, exprimées
notamment à l'occasion du débat sur le pacs, n'ont pas payé
et l'association Lesbian & Gay Pride s'en réjouit.
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Bertrand
Delanoë, a donc gagné ces élections municipales.
L'homosexualité
assumée et déclarée de Monsieur
Delanoë n'a pas été
un handicap, et a au contraire laissé les électeurs
indifférents.
Gageons
qu'aujourd'hui, le coming-out du futur maire d'une capitale européenne
aura des effets positifs sur les jeunes qui se découvrent
homosexuels ou qui s'interrogent sur leur sexualité :
on peut être homosexuel et accéder
à des fonctions électives de haut niveau.
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L'association
Lesbian & Gay Pride souligne par ailleurs que Monsieur
Delanoë, chef d'une majorité plurielle dont
les différentes composantes se sont prononcées à
différentes reprises en faveur de la lutte contre les discriminations
homophobes et lesbophobes, s'est notamment engagé
à :
- établir l'égalité
entre les couples de même sexe et les couples de sexes différents,
notamment entre les employés municipaux pacsés et mariés,
mais aussi entre les administrés candidats au logement social (quel
que soit leur statut légal)
-
promouvoir la lutte contre la discrimination, d'abord au sein de l'administration
municipale, mais aussi directement en direction des administrés
en contact avec le personnel municipal et même au sein des conseils
d'administration où siègent les élus municipaux (hôpitaux,
CROUS, HLM, écoles, lieux culturels ou sportifs, etc.)
- promouvoir une politique
non-discriminatoire à l'égard des différentes formes
de famille, notamment homoparentales, dans le cadre permis par la loi
-
entretenir des relations non-discriminatoires avec les associations gaies
et lesbiennes, notamment en termes de financement et d'accès aux
moyens municipaux (équipements municipaux, subventions, parrainages,
aux baux sociaux, à information et publication dans les documents
municipaux)
- mettre à
disposition des appartements et mettre en place un dispositifs de soutien
juridique et social pour les jeunes rejetés par leurs parents en
raison de leur homosexualité
- mettre sur pied
un lieu de ressource pour les personnes prostituées sur le modèle
de Subway à Berlin
- promouvoir une
politique de lutte contre le sida, tant en termes de soutien aux malades
qu'en termes de prévention : au vu de la reprise inédite
des contaminations (+300% en 2000, source DGS) qui nous ramène
à un niveau comparable aux pires moments de l'épidémie
dans les années 80, c'est une urgence !
-
la création d'un lieu de mémoire homosexuelle aux fonctions
de documentation, d'information et de recherche
.
La
Lesbian & Gay Pride accueille donc avec espoir les résultats
de ce soir pour Paris,
et exercera une vigilance sans faille pour les mois et années à
venir sur la mise en application des engagements pris par la gauche plurielle.
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Les
engagements de M. Delanoë sont disponibles sur notre site
web : http://www.lgp-idf.org/elections2001/
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Lesbian &
Gay Pride Île-de-France
Association loi de 1901, membre de la Coordination Interpride
France et de l'ILGA Europe
- 3 rue Keller, BP 255, 75011 Paris
- Tél/fax : 01 53 01 47 01
- Courriel : lgp-idf@france.qrd.org
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18 3 2001 : fr.gay.com
> par Olivier Monnot, rédacteur en chef
http://www.intl-fr.gay.com/index.html
http://www.monnot.net/articles.htm#delanoe
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Bertrand Delanoë,
premier Maire ouvertement gay d'une capitale
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Après avoir
été dirigée par des hommes de droite pendant un siècle,
Paris bascule à gauche, et devient la première grande
ville et première capitale à avoir un maire ouvertement
gay.
En remportant la majorité
des sièges au Conseil de Paris, la gauche plurielle gagne
Paris et élira dimanche 25 mars Bertrand Delanoë,
maire de la capitale. Elle conserve les six arrondissements gagnés
en 1995 (les IIIe, Xe, XIe, XVIIIe, XIXe et XXe), et en gagne six autres
(les IIe, IVe,IXe, XIIe, XIIIe et XIVe.
Avec
l'élection de Bertrand Delanoë à la tête
de Paris, ce sera la première fois qu'un homme politique
ouvertement gay devient Maire d'une Ville de la taille de
Paris, et qui plus est d'une capitale.
Si l'orientation sexuelle
de Bertrand Delanoë reste un détail, cette élection
est quand même un petit événement qui restera dans
la longue histoire de l'évolution des droits des gays et lesbiennes.
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Lors
de la fête qui a suivi le discours de Bertrand Delanoë,
sur le parvis de l'Hôtel de Ville, un rainbow flag a surgi,
a été brandi et agité au dessus des têtes,
attirant vers lui une bonne partie des gays et lesbiennes présents
sur la place...
C'est à ce
moment là que la sono s'est mis à diffuser "I
will survive" de toute la puissance de ses watts.
Un maire ouvertement
gay, des gays et lesbiennes dansant sur "I will survive"
sous un rainbow flag devant l'Hôtel de ville de Paris...
Certains avaient du mal à en croire leurs yeux et leurs oreilles...
La nuit de dimanche avait un goût de jamais vu !
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"Oui, je suis
homosexuel" déclarait Bertrand Delanoë le 22 novembre
1998, dans l'émission "Zone Interdite" sur M6.
Il était le second homme politique Français, après
André Labarrère, à faire son coming-out publiquement.
Par
son geste, au moment des premiers débats sur le PaCS,
celui qui était alors chef de l'opposition municipale entendait
"rendre les choses un peu plus simples pour d'autres personnes".
"On ne doit pas
se faire élire - ou voter - sur ces thèmes" mettait
en garde Bertrand Delanoë, qui avouait : "Je dois vivre
mes convictions, ma carrière n'a jamais été prioritaire"
avant de conclure : "J'aimerais que le citoyen s'en foute".
Son souhait a été
exaucé. Son élection prouve que les gens se foutent de son
orientation sexuelle, et qu'elle n'a pas joué dans la victoire
de la gauche à Paris. Sauf peut-être chez quelques-uns.
Ce
qui est certain, c'est que la plupart des gays et lesbiennes ont sans
doute resenti, en apprenant l'élection de Bertrand Delanoë,
un petit sentiment de fierté, ou simplement de joie.
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