Fin 2003 > Ouverture
programmée du CADHP : calendrier NON respecté
=> Réponse de la Mairie de Paris aux élus Verts qui demandent
le bilan moral et financier de l'AP CADHP [ Bulletin Municipal Officiel 7 7
2005 ]
Au cours du Conseil de Paris de septembre 2002, une délibération
(DAC-02-348) portant sur la signature d’une convention entre la Ville
et l’Association de préfiguration du centre d’archives et
de documentation homosexuelles de Paris a été soumise au vote
de notre Assemblée. La convention s’accompagnait de l’attribution
d’une subvention de fonctionnement d’un montant de 100.000 euros
pour ladite association.
Cette association, fondée à la fin de l’année
2001, a pour but de créer à Paris, un centre d’archives,
de documentation et un site Internet axés sur l’histoire et la
mémoire de l’homosexualité dans la capitale et de mettre
ses ressources au profit de toute personne désireuse de se documenter
ou de conduire des recherches sur les sexualités minoritaires.
La subvention versée par la Ville avait pour but de permettre à
l’association de disposer de fonds lui permettant d’amener rapidement
son projet à voir le jour. La délibération portant sur
le conventionnement de l’association et le versement de la subvention
date d’il y a deux ans et demi.
Le premier échéancier de l’association
semblait indiquer la fin de l’année 2003 pour son ouverture. Ce
délai n’a pu être tenu. A ce jour, aucune structure n’est
encore ouverte au public pas plus que le site Internet dédié.
Aussi, Mme Nicole AZZARO et les élu-e-s du groupe Les Verts
demandent à M. le Maire de Paris s’il a eu connaissance du bilan
moral et financier de l’Association de préfiguration du centre
d’archives et de documentation homosexuelles de Paris, et le cas échéant,
s’il est possible de le transmettre aux élu-e-s.
21 12 2001 > Projet de
Centre d’Archives et de Documentation des Homosexualités [ tetu.com
]
Depuis le printemps 2001, une association travaille à
l'élaboration d'un projet de Centre d'archives et de documentation des
homosexualités de Paris ( CADHP ), dont la vocation serait de
regrouper, inventorier, conserver et mettre à disposition du public les
traces de l'histoire de l'homosexualité en France.
Bertrand Delanoë, maire de Paris, s’est à
plusieurs reprises déclaré favorable à un tel projet :
- Au-delà de la mémoire de la déportation, le mouvement
homosexuel français a toujours été fragile lorsqu’il
s’est agi, depuis cinquante ans, de conserver et transmettre son histoire
: écrits, témoignages, presse, revues, photos, etc. (…)
L’amnésie fait le lit de l’intolérance et du rejet.
La ville de Paris, témoin de tant de pages d’histoire, se doit
de cultiver sa mémoire, estimait-il en mars
2001.
Pour en savoir plus sur le projet de CADHP et éventuellement rejoindre
l’association, consultez le site internet : http://www.madfix.com/cadhp/
19 12 2001 > communiqué
de presse de l'AP CADHP [ Association de Préfiguration du Centre
d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ]
Bonjour à tous, nous vous remercions de bien vouloir prêter
attention au communiqué de presse ci-dessous et de lui donner le meilleur
écho.
Merci. Ce message vous a été adressé par Franck ANTONI,
membre de la Commission Internet du CADHP
=> Communiqué
de presse
Depuis le printemps 2001, une petite équipe, structurée
en association, travaille à l'élaboration d'un projet de Centre
d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ).
Ce Centre aurait pour vocation de regrouper, inventorier, conserver et mettre
à disposition du public les traces de l'histoire de l'homosexualité
en France.
Un projet d'une telle ampleur nécessite un appui
politique. Les premiers contacts pris avec la Mairie de Paris se sont
révélés très fructueux.
Interviewé dans Illico du 13 décembre, Bertrand Delanoë,
Maire de Paris, a déclaré :
- Je souhaite que ce projet voit le jour, à
l'instar de ce qui existe dans d'autres capitales. L'horizon serait plutôt
2003.
En tout état de cause, le dossier est porté par des personnes
compétentes et sérieuses.
Nous examinons d'ailleurs sérieusement la possibilité de les aider
à réaliser une étude de faisabilité précise,
dès cette année.
Les personnes intéressées par cette initiative peuvent s'abonner
à notre liste de diffusion, Archives gay : http://fr.groups.yahoo.com/
group/archives-gay/ pour être informées de l'évolution
du projet,
=> Le dossier présenté à la Mairie
de Paris : http://www.madfix.com/
Ledossier/DossierCADHP.html
Pour toute information en complément du présent communiqué,
les journalistes peuvent contacter Philippe BOT', [ trésorier ] membre
du bureau du CADHP, par e-mail : mail to cadhp@madfix.com
19 12 2001 > déclaration
légale à la Préfecture de Police de Paris de l'AP CADHP
=> création officielle de l'Association de Préfiguration du
Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ...
- Objet : mettre en place à Paris, par tous moyens
appropriés, un centre d’archives et de documentation sur les
minorités sexuelles, qui sera mis à la disposition de toute
personne désireuse de se documenter et/ou de conduire des recherches
sur les sexualités minoritaires.
- Siège social : 33, rue Richer, 75009 Paris
...
=> Publication légale
de l'enregistrement de l'AP CADHP [ Journal Officiel ] 26 1 2002
19 12 2001 > création
de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) [ déclaration à la Préfecture
de Police de Paris ]
[...] de procéder à la déclaration de l'association dite
" Association de Préfiguration du Centre d'Archives
et de Documentation Homosexuelles de Paris ",
dont le siège est à
Paris IXème, au 33 de la rue Richer : chez M. Jean Le Bitoux.
Cette association a pour objet :
mettre en place à Paris, par tous moyens appropriés, un centre
darchives et de documentation sur les minorités sexuelles,
qui sera mis à la disposition de toute personne désireuse de se
documenter et/ou de conduire des recherches sur les sexualités minoritaires.
Les personnes chargées de son Administration ou de sa Direction
sont
- M. Miles Christopher [...] :
président ,
- M. Bot' Philippe [...] : trésorier ,
- M. Le Bitoux Jean [...] : secrétaire.
[...]
31 10 2001 [ illico ] n° 40
> Archives Gay
: Un Centre à Paris ?
Projet ambitieux, le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (CADHP) se veut d’abord un centre d’archives ( écrites,
audiovisuelles, photographiques ), un centre de documentation ( bibliothèque,
médias … ) et un site Internet ( avec un portail ouvert sur les
structures similaires à l’étranger ).
Il serait sous le régime des associations
( loi de 1901 ) et pourrait fonctionner avec une équipe,
réduite, de cinq personnes pour un montant de 2 millions de francs de
frais de fonctionnement par an.
Si toutes les conditions requises ( soutien politique — ville,
région, Etat —, partenaires financiers privés, lieu et comité
scientifique ... ) sont réunies, un calendrier
serré prévoit une ouverture courant 2003.
CADHP : Pour proposer ses archives ou ses services ( documentaliste notamment
) : 01 45 23 90 88
> Sélection
: lieux de mémoire [et d'archives LGBT ...]
> Net : documents virtuels
{ de nombreux sites internet sont devenus de véritables centres de documentation
virtuels ...
> La mémoire
vive { ces dernières années les initiatives se sont multipliées
pour sauver ce qui peut encore lêtre ...
> Mémoire Gaie
{ Ancien militant gay, éditeur, possesseur dun fonds darchives
qui porte son nom, Michel Chomorat collectionne, archive et conserve depuis
trente-cinq ans les documents sur lhistoire des homosexuels ...
15 10 2001 > réunion
de l'association Lesbian & Gay Pride Île-de-France [ ancien nom
de Inter-LGBT ]
Vers un Espace inter-associatif LGBT d'Ile-de-France : La Lesbian & Gay
Pride Ile de France réfléchit à un Espace inter-associatif
La Commission inter-associative [ de l'association
Lesbian & Gay Pride Île-de-France ] a pris l'initiative
d'un projet d'Espace inter-associatif LGBT d'Île-de-France lors de sa
réunion du 15 octobre 2001. Cet Espace inter-associatif offrirait
aux associations partenaires des moyens matériels (bureaux, salles de
réunion, ...) leur permettant de développer leurs activités
propres ainsi que des actions communes.
Ce projet serait complémentaire des projets de
développement du Centre Gai et Lesbien de Paris et de création
d'un Centre d'Archives Homosexuelles [ AP CADHP ] que
la LGP IdF soutient également, ces trois projets pouvant être
appelés à se renforcer mutuellement.
La Commission exprime sa satisfaction de voir l’action
sociale du Centre Gai et Lesbien [ de Paris ] désormais
reconnue et soutenue par la Ville de Paris et souhaite que celle-ci, ainsi que
la Région, apportent maintenant leur concours à la réalisation
d’un Espace inter-associatif lesbien, gai, bi et trans d’Île-de-France.
La Commission a constitué en son sein un Groupe de Préfiguration
pour étudier la faisabilité de ce projet. Celui-ci a préparé
un questionnaire afin de faire l’état des besoins actuels des associations
qui souhaiteraient être partenaires de ce projet.
Le Groupe de Préfiguration présentera ce
dossier à la prochaine réunion du Conseil de la Lesbian &
Gay Pride Île-de-France, le 17 novembre. Les associations intéressées
par un tel projet sont invitées à répondre à ce
questionnaire, qui est disponible sur le site web de l’association : http://www.lgp-idf.org/
26 9 2001 > En
2003, Paris pourrait accueillir le premier Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles [ citegay.fr ]
- Mieux reconnus socialement aujourd'hui, les gays et les lesbiennes aspirent
à constituer une mémoire de leur passé, expliquent
les promoteurs du projet qui a reçu le soutien du nouveau maire de Paris
[ Bertrand Delanoë ] et du Ministère de la
Culture.
En 2003, si tout va bien, un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle
pourrait voir le jour dans la capitale.
Objectif : répondre à toute personne désireuse de trouver
des informations sur l'homosexualité mais aussi toutes les minorités
sexuelles. Les premiers bénéficiaires seraient ainsi les journalistes,
les chercheurs, les juristes ou les enseignants.
- L'idée repose sur un souci total de neutralité
politique, mais aussi scientifique, et vis à vis des différentes
tendances et composantes de la communauté homosexuelle. A cette seule
condition il assoira une réelle crédibilité qui lui permettra
de collecter les archives les plus exhaustives possibles, explique-t-on
encore.
31 5 2001 > L'histoire
des gays est mal connue [ illico ]
Adjointe au maire de Paris chargée de la Mémoire
et du Monde Combattant, Odette Christienne, explique pourquoi la Ville reconnaît
la déportation homosexuelle et ce qu’elle compte faire sur la question
de la mémoire homosexuelle.
- Pour la première fois, des élus parisiens, dont vous, ont
assisté au dépôt de gerbe par les associations homosexuelles.
Pourquoi ?
:: Ma présence à cette cérémonie traduit quelque
chose. Elle n’est pas anodine. Je représente le monde combattant.
C’est un geste qui m’a paru normal, qui m’engage personnellement
et qui engage, bien entendu, la Ville. Mais mon premier mouvement a d’abord
été personnel.
- Etes-vous favorable à une seule et même cérémonie
pour commémorer l’ensemble des déportés ?
:: Je pense qu’il n’y a pas de raison de faire plusieurs cérémonies.
Cela étant, les groupes doivent rester libres, s’ils souhaitent
d’organiser des cérémonies spécifiques. Lorsqu’il
s’agit d’une cérémonie commune, je pense que les homosexuels
doivent être présents comme les autres, qu’ils doivent pouvoir
déposer une gerbe lors de la cérémonie officielle au même
titre que d’autres.
- La réticence de certains groupes de déportés sur
l’hommage aux déportés homosexuels est, selon vous d’ordre
moral ou d’ordre historique ?
:: Il y a les deux lorsque vous entendez les discours. Certains disent les homosexuels
n’ont pas été exterminés. Chez d’autres, il
y a d’abord une réticence d’ordre moral. Le rejet n’a
pas une cause unique.
- Etes-vous favorable à la création à Paris d’un
lieu spécifique pour la commémoration de la déportation
homosexuelle ?
:: Toute association a le droit de proposer une telle chose. Tous les monuments
commémoratifs qui existent déjà ont été faits
à la demande d’associations. Personnellement, je suis pour les
lieux communs. Je pense que les dépôts de gerbes pour les homosexuels,
pour les Tziganes … doivent pouvoir se faire dans les monuments communs
à tous. Je ne prendrai donc pas une telle initiative parce que je ne
fais pas de distinction entre les victimes.
- La Mémoire fait partie de vos attributions de quoi s’agit-il
?
:: La mémoire va au-delà du monde combattant. C’est la mémoire
de Paris et de ses événements forts comme la Commune.
C’est aussi une mémoire des groupes dont
les homosexuels. Je souhaite travailler avec les associations que cela intéresse
car il y a des recherches à faire, des mises en place de lieux de mémoires,
d’archives … L’histoire des homosexuels, et notamment sur
la question de la déportation, est mal connue. Du coup, il y a
souvent une suspicion à l’égard de ce que la presse dit.
La Mémoire contribuera à propos
des homosexuels comme à propos d’autres groupes, à lever
les zones d’ombres, à rendre plus visibles, à faire connaître
aux Parisiens …
29 3 2001 > Les pédophiles,
boucs émissaires des homos [ illico ] n° 26
Ancien co-fondateur et rédacteur en chef de Gai
Pied, Jean Le Bitoux, observateur engagé, depuis les années 70,
revient sur les rapports entre militants homos et militants pédophiles.
:: L’enfant
- En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile
avec André Gide.
En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique
révolutionnaire.
Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage
du FHAR notamment sur la question pédophile. A l’époque,
il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes.
Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité
est à 21 ans, ce qui est bien tard.
Dans les années 70 , tout est à libérer y compris l’enfant
qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel.
Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant
des années 70 était l’esclave d’une vieille civilisation,
l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.
:: Gai Pied
- Cela ne coulait pas de source pour tout le monde. J’ai régulièrement
été inquiet, par rapport à des articles relativement audacieux,
de représailles judiciaires.
Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet
tabou. Il y avait cependant une conscience collective qu’il fallait libérer
tout cela. René Schérer [ philosophe très engagé
en faveur de la pédophilie, ndlr ] expliquait : pendant que tout le monde
se libère, il ne faut pas oublier l’enfant.
Je crois, concernant Gai Pied, qu’est resté parfaitement gravé
le souvenir de toutes nos adolescences homosexuelles. J’ai attendu 21
ans avant d’être majeur officiellement. Mon adolescence homosexuelle
est passée à la trappe.
Ces années ont été assez douloureuses pour pas mal de gens
de ma génération. Le tabou de la pédophilie cache toute
cette période où on est adolescent, où on a des désirs
mais où on reste en carafe parce que rien n’est possible.
C’est cela dont se souvient la génération de l’équipe
Gai Pied à la fin des années 70.
:: Duvert
- Tony Duvert [ écrivain très engagé en faveur de la
pédophilie, ndlr ] tenait une rubrique dans Gai Pied où il affirmait
: la question pédophile existe et certains gays sont pédophobes
et ils considèrent que l’émancipation des homosexuels se
fera sur le dos des pédophiles.
On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question
pédophile.
:: Le Coral
- La date symbolique et funeste, c’est 1982, celle de l’affaire
du Coral. La gauche est au pouvoir et l’extrême droite sort une
affaire complètement farfelue, selon laquelle de grands intellectuels
de gauche et des politiques iraient visiter régulièrement un centre
pour jeunes ayant des difficultés psychologiques pour y avoir des ébats.
Il y avait là une machination médiatico-politique qui a fait peur
à tout le monde.
L’affaire du Coral constitue un arrêt, non pas de la pédophilie,
mais de la réflexion sur cette question.
:: Bouc émissaire
- Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les
boucs émissaires des homosexuels.
Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté
que les pédophiles n’ont toujours pas mais du côté
de la jeunesse des homosexuels.
> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'archives et de
documentation homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ] 12 4 2005
=> 2001 - 2002
:: Maux d'archives : devoir de mémoire ou exclusions ?
En mars 2001, le candidat à la mairie de Paris,
Bertrand Delanoë, a glissé dans son panier de promesses électorales
la création d'un centre d'archives dédié au mouvement homosexuel
français [23].
En septembre 2002, le Conseil de Paris accorde une subvention de 100.000 euros
à une association de préfiguration d'un centre d'archives homosexuelles
de Paris (le CADHP).
Problème : le projet se payait le luxe de faire l'impasse sur la plupart
des minorités sexuelles et de genre. Sans parler des minorités
visibles. Ne figuraient quasiment aucune référence lesbienne et
aucune référence transsexuel(l)e ou transgenre dans la bibliographie.
Le budget publicitaire n'allait qu'aux supports gais, parisiens et régionaux
[24].
Les annexes du projet traitaient exclusivement de l'histoire du Paris gai. Homocentré
et homonormatif, le futur centre faisait l'économie de pans entiers de
la culture gaie : la pornographie et les cultures SM. Et comme il fallait aussi
exclure Act-Up Paris, le sida n'était pas évoqué [25].
Mais il y avait pire : nombre des fonds d'archives listés par le CADHP
l'étaient à l'insu de leurs détenteurs qui n'avaient tout
simplement pas été contactés.
Fermé sur sa culture homosexuelle, le centre négligeait
également l'apport d'expériences bien antérieures en matière
d'archives :
- comme le travail de Hoang B. Phan et Thomas Leduc, fondateurs de l'Académie
Gay & Lesbienne, [26]
- ainsi que les réalisations du Centre Européen de recherches,
d'études et de documentation sur les sexualités plurielles et
les interculturalités, de Patrick Cardon à Lille.
Compte tenu de tous ces manquements et comme l'initiateur du projet - Jean Le
Bitoux [27] - et le président de l'association à l'époque
- Christopher Miles - refusaient tout dialogue avec les parties concernées
mais oubliées [28], les groupes Archilesb!, VigiTrans et LopattaQ se
sont formés en 2002 pour que le projet devienne représentatif
et que son contenu scientifique et politique soit revu et enrichi.
Nous demandions notamment que les lesbiennes, les transsexuel(le)s et les transgenres
soient intégrés dans la réflexion et les circuits de décision
dès la phase de préfiguration - en un mot, que le futur centre
compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre, mais aussi ethniques.
Nous avons lancé une pétition en France et à l'étranger
en octobre 2002 qui a recueilli plus de mille signatures réunissant des
activistes, des universitaires, des chercheurs indépendants, des figures
des études LGBT, des associations, des particuliers transpédégouines
ou non, désireux de voir mis en place un dispositif de recueil, de construction
et de diffusion d'archives, dédié aux minorités sexuelles
et de genre, qui ne soit ni excluant ni scientifiquement archaïque [29].
L'autre objectif de ces groupes d'archivaction était qu'un débat
public soit ouvert sur la question des archives LGBTQ et sur les orientations
du projet.
=> Notes :
- [23] - Au-delà de la mémoire de la
déportation, le mouvement homosexuel français a toujours été
fragile lorsqu'il s'est agi, depuis cinquante ans, de conserver et de transmettre
son histoire [...] C'est pourquoi la possibilité de créer un lieu
de documentation, d'information et de recherches autour de cette mémoire
a retenu toute mon attention. Réponse écrite de Bertrand
Delanoë aux questions posées aux candidats à la mairie de
Paris par l'association Lesbian & Gay Pride-Ile de France, 2 mars 2001.
- [24] - Budget de fonctionnement indiqué pour la publicité :
1/4 de page dans Têtu : 20.000 F, 1/4 de page dans Illico : 10.000
F, presse régionale gai : 20.000 F.
- [25] - L'histoire se répète. En 1991, Act-Up Paris avait déjà
quitté la Maison des homosexualités à cause de la non-prise
en compte des lesbiennes et du sida, critiquant ainsi la politique de Jean Le
Bitoux, l'un des co-fondateurs ( Action n° 004, novembre 1991, p. 7 ). Rappelons
qu'en 1990, une première subvention de 50.000 francs avait été
accordée par le ministère de la Culture pour un projet de centre
d'archives au sein de la Maison des homosexualités ( cf. Décharges
publiques par Jean Le Bitoux in Illico, octobre 1991, p. 12 ). Malgré
les subventions publiques, celui-ci n'a jamais abouti.
- [26] - L'Académie Gay & Lesbienne a réuni plus de 20.000
documents [ collectés et archivés ] depuis 1975 http://www.archiveshomo.info
- [27] - Fort de sa qualité de président du Mémorial de
la déportation homosexuelle et de l'injonction au droit de mémoire,
Jean Le Bitoux est toujours resté insensible aux critiques en matière
de représentativité. Il s'est opposé dès le départ
à la présence de Marie-Jo Bonnet, historienne de référence
dans la culture lesbienne française et dont la thèse sur les relations
entre les femmes dirigée par Michelle Perrot ( Les Relations amoureuses
entre les femmes du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob 1995 ) est devenu
un classique.
- [28] - En juillet 2001, Christopher Miles m'avait demandé de faire
partie du projet. Après lecture de la première mouture, je lui
avais fait part de mes réserves - le mot est faible. C'est en voyant
que Jean Le Bitoux refusait de réagir que j'ai décidé de
ne pas faire partie d'un projet discriminant et d'agir dans le cadre d'Archilesb!
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de
New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination
Lesbienne de France, Stephen Whittle... Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/
coalition.lgbtq/pet_archi.html
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