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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

Merci de nous aider à collecter d'autres archives LGBTQ
la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

26 9 2001 > par F. H. de Cité Gay [ citegay.fr ]
# http://citegay.fr/ ACTUALITES/GAY/ 00/00/149871/ actualites_visu.htm

Actualités Gay :

En 2003, Paris pourrait accueillir le premier
Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles

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- " Mieux reconnus socialement aujourd'hui, les gays et les lesbiennes aspirent à constituer une mémoire de leur passé ", expliquent les promoteurs du projet qui a reçu le soutien du nouveau maire de Paris [ Bertrand Delanoë ] et du Ministère de la Culture.

En 2003, si tout va bien, un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle pourrait voir le jour dans la capitale.
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Objectif : répondre à toute personne désireuse de trouver des informations sur l'homosexualité mais aussi toutes les minorités sexuelles.

Les premiers bénéficiaires seraient ainsi les journalistes, les chercheurs, les juristes ou les enseignants.

- " L'idée repose sur un souci total de neutralité politique, mais aussi scientifique, et vis à vis des différentes tendances et composantes de la communauté homosexuelle. A cette seule condition il assoira une réelle crédibilité qui lui permettra de collecter les archives les plus exhaustives possibles ", explique-t-on encore.
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Fin 2003 > Ouverture programmée du CADHP : calendrier NON respecté
=> Réponse de la Mairie de Paris aux élus Verts qui demandent le bilan moral et financier de l'AP CADHP [ Bulletin Municipal Officiel 7 7 2005 ]
Au cours du Conseil de Paris de septembre 2002, une délibération (DAC-02-348) portant sur la signature d’une convention entre la Ville et l’Association de préfiguration du centre d’archives et de documentation homosexuelles de Paris a été soumise au vote de notre Assemblée. La convention s’accompagnait de l’attribution d’une subvention de fonctionnement d’un montant de 100.000 euros pour ladite association.
Cette association, fondée à la fin de l’année 2001, a pour but de créer à Paris, un centre d’archives, de documentation et un site Internet axés sur l’histoire et la mémoire de l’homosexualité dans la capitale et de mettre ses ressources au profit de toute personne désireuse de se documenter ou de conduire des recherches sur les sexualités minoritaires.
La subvention versée par la Ville avait pour but de permettre à l’association de disposer de fonds lui permettant d’amener rapidement son projet à voir le jour. La délibération portant sur le conventionnement de l’association et le versement de la subvention date d’il y a deux ans et demi.
Le premier échéancier de l’association semblait indiquer la fin de l’année 2003 pour son ouverture. Ce délai n’a pu être tenu. A ce jour, aucune structure n’est encore ouverte au public pas plus que le site Internet dédié.
Aussi, Mme Nicole AZZARO et les élu-e-s du groupe Les Verts demandent à M. le Maire de Paris s’il a eu connaissance du bilan moral et financier de l’Association de préfiguration du centre d’archives et de documentation homosexuelles de Paris, et le cas échéant, s’il est possible de le transmettre aux élu-e-s.

21 12 2001 > Projet de Centre d’Archives et de Documentation des Homosexualités [ tetu.com ]
Depuis le printemps 2001, une association travaille à l'élaboration d'un projet de Centre d'archives et de documentation des homosexualités de Paris ( CADHP ), dont la vocation serait de regrouper, inventorier, conserver et mettre à disposition du public les traces de l'histoire de l'homosexualité en France.
Bertrand Delanoë, maire de Paris, s’est à plusieurs reprises déclaré favorable à un tel projet :
- Au-delà de la mémoire de la déportation, le mouvement homosexuel français a toujours été fragile lorsqu’il s’est agi, depuis cinquante ans, de conserver et transmettre son histoire : écrits, témoignages, presse, revues, photos, etc. (…)
L’amnésie fait le lit de l’intolérance et du rejet. La ville de Paris, témoin de tant de pages d’histoire, se doit de cultiver sa mémoire,
estimait-il en mars 2001.
Pour en savoir plus sur le projet de CADHP et éventuellement rejoindre l’association, consultez le site internet : http://www.madfix.com/cadhp/

19 12 2001 > communiqué de presse de l'AP CADHP [ Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ]
Bonjour à tous, nous vous remercions de bien vouloir prêter attention au communiqué de presse ci-dessous et de lui donner le meilleur écho.
Merci. Ce message vous a été adressé par Franck ANTONI, membre de la Commission Internet du CADHP

=> Communiqué de presse
Depuis le printemps 2001, une petite équipe, structurée en association, travaille à l'élaboration d'un projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( CADHP ).
Ce Centre aurait pour vocation de regrouper, inventorier, conserver et mettre à disposition du public les traces de l'histoire de l'homosexualité en France.
Un projet d'une telle ampleur nécessite un appui politique. Les premiers contacts pris avec la Mairie de Paris se sont révélés très fructueux.
Interviewé dans Illico du 13 décembre, Bertrand Delanoë, Maire de Paris, a déclaré :
- Je souhaite que ce projet voit le jour, à l'instar de ce qui existe dans d'autres capitales. L'horizon serait plutôt 2003.
En tout état de cause, le dossier est porté par des personnes compétentes et sérieuses.
Nous examinons d'ailleurs sérieusement la possibilité de les aider à réaliser une étude de faisabilité précise, dès cette année.

Les personnes intéressées par cette initiative peuvent s'abonner à notre liste de diffusion, Archives gay : http://fr.groups.yahoo.com/ group/archives-gay/ pour être informées de l'évolution du projet,
=> Le dossier présenté à la Mairie de Paris : http://www.madfix.com/ Ledossier/DossierCADHP.html
Pour toute information en complément du présent communiqué, les journalistes peuvent contacter Philippe BOT', [ trésorier ] membre du bureau du CADHP, par e-mail : mail to cadhp@madfix.com

19 12 2001 > déclaration légale à la Préfecture de Police de Paris de l'AP CADHP
=> création officielle de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ...
- Objet : mettre en place à Paris, par tous moyens appropriés, un centre d’archives et de documentation sur les minorités sexuelles, qui sera mis à la disposition de toute personne désireuse de se documenter et/ou de conduire des recherches sur les sexualités minoritaires.
- Siège social : 33, rue Richer, 75009 Paris ...
=> Publication légale de l'enregistrement de l'AP CADHP [ Journal Officiel ] 26 1 2002

19 12 2001 > création de l'Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ( AP CADHP ) [ déclaration à la Préfecture de Police de Paris ]
[...] de procéder à la déclaration de l'association dite " Association de Préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris ",
dont le siège est à Paris IXème, au 33 de la rue Richer : chez M. Jean Le Bitoux.
Cette association a pour objet :
mettre en place à Paris, par tous moyens appropriés, un centre d’archives et de documentation sur les minorités sexuelles, qui sera mis à la disposition de toute personne désireuse de se documenter et/ou de conduire des recherches sur les sexualités minoritaires.
Les personnes chargées de son Administration ou de sa Direction sont
- M. Miles Christopher [...] : président ,
- M. Bot' Philippe
[...] : trésorier ,
- M. Le Bitoux Jean
[...] : secrétaire. [...]

31 10 2001 [ illico ] n° 40
> Archives Gay : Un Centre à Paris ?
Projet ambitieux, le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) se veut d’abord un centre d’archives ( écrites, audiovisuelles, photographiques ), un centre de documentation ( bibliothèque, médias … ) et un site Internet ( avec un portail ouvert sur les structures similaires à l’étranger ).
Il serait sous le régime des associations ( loi de 1901 ) et pourrait fonctionner avec une équipe, réduite, de cinq personnes pour un montant de 2 millions de francs de frais de fonctionnement par an.
Si toutes les conditions requises
( soutien politique — ville, région, Etat —, partenaires financiers privés, lieu et comité scientifique ... ) sont réunies, un calendrier serré prévoit une ouverture courant 2003.
CADHP : Pour proposer ses archives ou ses services ( documentaliste notamment ) : 01 45 23 90 88
> Sélection : lieux de mémoire [et d'archives LGBT ...]
> Net : documents virtuels { de nombreux sites internet sont devenus de véritables centres de documentation virtuels ...
> La mémoire vive { ces dernières années les initiatives se sont multipliées pour sauver ce qui peut encore l’être ...
> Mémoire Gaie { Ancien militant gay, éditeur, possesseur d’un fonds d’archives qui porte son nom, Michel Chomorat collectionne, archive et conserve depuis trente-cinq ans les documents sur l’histoire des homosexuels ...

15 10 2001 > réunion de l'association Lesbian & Gay Pride Île-de-France [ ancien nom de Inter-LGBT ]
Vers un Espace inter-associatif LGBT d'Ile-de-France : La Lesbian & Gay Pride Ile de France réfléchit à un Espace inter-associatif
La Commission inter-associative [ de l'association Lesbian & Gay Pride Île-de-France ] a pris l'initiative d'un projet d'Espace inter-associatif LGBT d'Île-de-France lors de sa réunion du 15 octobre 2001. Cet Espace inter-associatif offrirait aux associations partenaires des moyens matériels (bureaux, salles de réunion, ...) leur permettant de développer leurs activités propres ainsi que des actions communes.
Ce projet serait complémentaire des projets de développement du Centre Gai et Lesbien de Paris et de création d'un Centre d'Archives Homosexuelles [ AP CADHP ] que la LGP IdF soutient également, ces trois projets pouvant être appelés à se renforcer mutuellement.
La Commission exprime sa satisfaction de voir l’action sociale du Centre Gai et Lesbien [ de Paris ] désormais reconnue et soutenue par la Ville de Paris et souhaite que celle-ci, ainsi que la Région, apportent maintenant leur concours à la réalisation d’un Espace inter-associatif lesbien, gai, bi et trans d’Île-de-France.
La Commission a constitué en son sein un Groupe de Préfiguration pour étudier la faisabilité de ce projet. Celui-ci a préparé un questionnaire afin de faire l’état des besoins actuels des associations qui souhaiteraient être partenaires de ce projet.
Le Groupe de Préfiguration présentera ce dossier à la prochaine réunion du Conseil de la Lesbian & Gay Pride Île-de-France, le 17 novembre. Les associations intéressées par un tel projet sont invitées à répondre à ce questionnaire, qui est disponible sur le site web de l’association : http://www.lgp-idf.org/

26 9 2001 > En 2003, Paris pourrait accueillir le premier Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles [ citegay.fr ]
- Mieux reconnus socialement aujourd'hui, les gays et les lesbiennes aspirent à constituer une mémoire de leur passé, expliquent les promoteurs du projet qui a reçu le soutien du nouveau maire de Paris [ Bertrand Delanoë ] et du Ministère de la Culture.
En 2003, si tout va bien, un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelle pourrait voir le jour dans la capitale.

Objectif : répondre à toute personne désireuse de trouver des informations sur l'homosexualité mais aussi toutes les minorités sexuelles. Les premiers bénéficiaires seraient ainsi les journalistes, les chercheurs, les juristes ou les enseignants.
- L'idée repose sur un souci total de neutralité politique, mais aussi scientifique, et vis à vis des différentes tendances et composantes de la communauté homosexuelle. A cette seule condition il assoira une réelle crédibilité qui lui permettra de collecter les archives les plus exhaustives possibles, explique-t-on encore.

31 5 2001 > L'histoire des gays est mal connue [ illico ]
Adjointe au maire de Paris chargée de la Mémoire et du Monde Combattant, Odette Christienne, explique pourquoi la Ville reconnaît la déportation homosexuelle et ce qu’elle compte faire sur la question de la mémoire homosexuelle.
- Pour la première fois, des élus parisiens, dont vous, ont assisté au dépôt de gerbe par les associations homosexuelles. Pourquoi ?
:: Ma présence à cette cérémonie traduit quelque chose. Elle n’est pas anodine. Je représente le monde combattant. C’est un geste qui m’a paru normal, qui m’engage personnellement et qui engage, bien entendu, la Ville. Mais mon premier mouvement a d’abord été personnel.
- Etes-vous favorable à une seule et même cérémonie pour commémorer l’ensemble des déportés ?
:: Je pense qu’il n’y a pas de raison de faire plusieurs cérémonies. Cela étant, les groupes doivent rester libres, s’ils souhaitent d’organiser des cérémonies spécifiques. Lorsqu’il s’agit d’une cérémonie commune, je pense que les homosexuels doivent être présents comme les autres, qu’ils doivent pouvoir déposer une gerbe lors de la cérémonie officielle au même titre que d’autres.
- La réticence de certains groupes de déportés sur l’hommage aux déportés homosexuels est, selon vous d’ordre moral ou d’ordre historique ?
:: Il y a les deux lorsque vous entendez les discours. Certains disent les homosexuels n’ont pas été exterminés. Chez d’autres, il y a d’abord une réticence d’ordre moral. Le rejet n’a pas une cause unique.
- Etes-vous favorable à la création à Paris d’un lieu spécifique pour la commémoration de la déportation homosexuelle ?
:: Toute association a le droit de proposer une telle chose. Tous les monuments commémoratifs qui existent déjà ont été faits à la demande d’associations. Personnellement, je suis pour les lieux communs. Je pense que les dépôts de gerbes pour les homosexuels, pour les Tziganes … doivent pouvoir se faire dans les monuments communs à tous. Je ne prendrai donc pas une telle initiative parce que je ne fais pas de distinction entre les victimes.
- La Mémoire fait partie de vos attributions de quoi s’agit-il ?
:: La mémoire va au-delà du monde combattant. C’est la mémoire de Paris et de ses événements forts comme la Commune.
C’est aussi une mémoire des groupes dont les homosexuels. Je souhaite travailler avec les associations que cela intéresse car il y a des recherches à faire, des mises en place de lieux de mémoires, d’archives … L’histoire des homosexuels, et notamment sur la question de la déportation, est mal connue. Du coup, il y a souvent une suspicion à l’égard de ce que la presse dit.
La Mémoire contribuera à propos des homosexuels comme à propos d’autres groupes, à lever les zones d’ombres, à rendre plus visibles, à faire connaître aux Parisiens …

29 3 2001 > Les pédophiles, boucs émissaires des homos [ illico ] n° 26
Ancien co-fondateur et rédacteur en chef de Gai Pied, Jean Le Bitoux, observateur engagé, depuis les années 70, revient sur les rapports entre militants homos et militants pédophiles.
:: L’enfant

- En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile avec André Gide.
En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique révolutionnaire.
Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR notamment sur la question pédophile. A l’époque, il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité est à 21 ans, ce qui est bien tard.
Dans les années 70 , tout est à libérer y compris l’enfant qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel.
Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant des années 70 était l’esclave d’une vieille civilisation, l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.

:: Gai Pied
- Cela ne coulait pas de source pour tout le monde. J’ai régulièrement été inquiet, par rapport à des articles relativement audacieux, de représailles judiciaires.
Dans les années 70 déjà, la pédophilie est un sujet tabou. Il y avait cependant une conscience collective qu’il fallait libérer tout cela. René Schérer [ philosophe très engagé en faveur de la pédophilie, ndlr ] expliquait : pendant que tout le monde se libère, il ne faut pas oublier l’enfant.
Je crois, concernant Gai Pied, qu’est resté parfaitement gravé le souvenir de toutes nos adolescences homosexuelles. J’ai attendu 21 ans avant d’être majeur officiellement. Mon adolescence homosexuelle est passée à la trappe.
Ces années ont été assez douloureuses pour pas mal de gens de ma génération. Le tabou de la pédophilie cache toute cette période où on est adolescent, où on a des désirs mais où on reste en carafe parce que rien n’est possible.
C’est cela dont se souvient la génération de l’équipe Gai Pied à la fin des années 70.

:: Duvert
- Tony Duvert [ écrivain très engagé en faveur de la pédophilie, ndlr ] tenait une rubrique dans Gai Pied où il affirmait : la question pédophile existe et certains gays sont pédophobes et ils considèrent que l’émancipation des homosexuels se fera sur le dos des pédophiles.
On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile.

:: Le Coral
- La date symbolique et funeste, c’est 1982, celle de l’affaire du Coral. La gauche est au pouvoir et l’extrême droite sort une affaire complètement farfelue, selon laquelle de grands intellectuels de gauche et des politiques iraient visiter régulièrement un centre pour jeunes ayant des difficultés psychologiques pour y avoir des ébats.
Il y avait là une machination médiatico-politique qui a fait peur à tout le monde.
L’affaire du Coral constitue un arrêt, non pas de la pédophilie, mais de la réflexion sur cette question.

:: Bouc émissaire
- Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires des homosexuels.
Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours pas mais du côté de la jeunesse des homosexuels.

> Chronique d'une promesse électorale : le Centre d'archives et de documentation homosexuelles de Paris [ SexPolitique - Queer Zone 2 ] 12 4 2005
=> 2001 - 2002 :: Maux d'archives : devoir de mémoire ou exclusions ?
En mars 2001, le candidat à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë, a glissé dans son panier de promesses électorales la création d'un centre d'archives dédié au mouvement homosexuel français [23].
En septembre 2002, le Conseil de Paris accorde une subvention de 100.000 euros à une association de préfiguration d'un centre d'archives homosexuelles de Paris (le CADHP).

Problème : le projet se payait le luxe de faire l'impasse sur la plupart des minorités sexuelles et de genre. Sans parler des minorités visibles. Ne figuraient quasiment aucune référence lesbienne et aucune référence transsexuel(l)e ou transgenre dans la bibliographie. Le budget publicitaire n'allait qu'aux supports gais, parisiens et régionaux [24].
Les annexes du projet traitaient exclusivement de l'histoire du Paris gai. Homocentré et homonormatif, le futur centre faisait l'économie de pans entiers de la culture gaie : la pornographie et les cultures SM. Et comme il fallait aussi exclure Act-Up Paris, le sida n'était pas évoqué [25].
Mais il y avait pire : nombre des fonds d'archives listés par le CADHP l'étaient à l'insu de leurs détenteurs qui n'avaient tout simplement pas été contactés.
Fermé sur sa culture homosexuelle, le centre négligeait également l'apport d'expériences bien antérieures en matière d'archives :
- comme le travail de Hoang B. Phan et Thomas Leduc, fondateurs de l'Académie Gay & Lesbienne, [26]
- ainsi que les réalisations du Centre Européen de recherches, d'études et de documentation sur les sexualités plurielles et les interculturalités, de Patrick Cardon à Lille.
Compte tenu de tous ces manquements et comme l'initiateur du projet - Jean Le Bitoux [27] - et le président de l'association à l'époque - Christopher Miles - refusaient tout dialogue avec les parties concernées mais oubliées [28], les groupes Archilesb!, VigiTrans et LopattaQ se sont formés en 2002 pour que le projet devienne représentatif et que son contenu scientifique et politique soit revu et enrichi.
Nous demandions notamment que les lesbiennes, les transsexuel(le)s et les transgenres soient intégrés dans la réflexion et les circuits de décision dès la phase de préfiguration - en un mot, que le futur centre compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre, mais aussi ethniques.
Nous avons lancé une pétition en France et à l'étranger en octobre 2002 qui a recueilli plus de mille signatures réunissant des activistes, des universitaires, des chercheurs indépendants, des figures des études LGBT, des associations, des particuliers transpédégouines ou non, désireux de voir mis en place un dispositif de recueil, de construction et de diffusion d'archives, dédié aux minorités sexuelles et de genre, qui ne soit ni excluant ni scientifiquement archaïque [29].
L'autre objectif de ces groupes d'archivaction était qu'un débat public soit ouvert sur la question des archives LGBTQ et sur les orientations du projet.
=> Notes :
- [23] - Au-delà de la mémoire de la déportation, le mouvement homosexuel français a toujours été fragile lorsqu'il s'est agi, depuis cinquante ans, de conserver et de transmettre son histoire [...] C'est pourquoi la possibilité de créer un lieu de documentation, d'information et de recherches autour de cette mémoire a retenu toute mon attention. Réponse écrite de Bertrand Delanoë aux questions posées aux candidats à la mairie de Paris par l'association Lesbian & Gay Pride-Ile de France, 2 mars 2001.
- [24] - Budget de fonctionnement indiqué pour la publicité : 1/4 de page dans Têtu : 20.000 F, 1/4 de page dans Illico : 10.000 F, presse régionale gai : 20.000 F.
- [25] - L'histoire se répète. En 1991, Act-Up Paris avait déjà quitté la Maison des homosexualités à cause de la non-prise en compte des lesbiennes et du sida, critiquant ainsi la politique de Jean Le Bitoux, l'un des co-fondateurs ( Action n° 004, novembre 1991, p. 7 ). Rappelons qu'en 1990, une première subvention de 50.000 francs avait été accordée par le ministère de la Culture pour un projet de centre d'archives au sein de la Maison des homosexualités ( cf. Décharges publiques par Jean Le Bitoux in Illico, octobre 1991, p. 12 ). Malgré les subventions publiques, celui-ci n'a jamais abouti.
- [26] - L'Académie Gay & Lesbienne a réuni plus de 20.000 documents [ collectés et archivés ] depuis 1975 http://www.archiveshomo.info
- [27] - Fort de sa qualité de président du Mémorial de la déportation homosexuelle et de l'injonction au droit de mémoire, Jean Le Bitoux est toujours resté insensible aux critiques en matière de représentativité. Il s'est opposé dès le départ à la présence de Marie-Jo Bonnet, historienne de référence dans la culture lesbienne française et dont la thèse sur les relations entre les femmes dirigée par Michelle Perrot ( Les Relations amoureuses entre les femmes du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob 1995 ) est devenu un classique.
- [28] - En juillet 2001, Christopher Miles m'avait demandé de faire partie du projet. Après lecture de la première mouture, je lui avais fait part de mes réserves - le mot est faible. C'est en voyant que Jean Le Bitoux refusait de réagir que j'ai décidé de ne pas faire partie d'un projet discriminant et d'agir dans le cadre d'Archilesb!
- [29] - Parmi les signataires : Teresa de Lauretis, les Lesbian Archives de New York, Alain Touraine, Virginie Despentes, Martha Gever, la Coordination Lesbienne de France, Stephen Whittle... Liste disponible sur http://perso.wanadoo.fr/ coalition.lgbtq/pet_archi.html

 
 

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