.
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Mais,
au-delà des multiples subventions attribuées aux associations
communautaires, le point d'orgue des largesses accordées
par la nouvelle Municipalité au mouvement gay est
sans doute la création d'un Centre
dArchives Homosexuelles.
.
Laffaire
des Archives Homosexuelles
.
La
décision qui a présidé à la création
du Centre dArchives et de Documentations Homosexuelles
de Paris (CADHP) est la concrétisation dune
promesse de campagne faite par Bertrand Delanoë quelques
semaines avant les élections municipales,
- dans une lettre du 2 mars 2001 adressée
aux quarante associations membres du Conseil politique de la
Lesbian and Gay Pride
[ LGP Île-de-France ] , le « politburo »
du mouvement homosexuel.
- Une promesse écrite du candidat qui ne figurait nulle part
dans son programme électoral officiel distribué aux
électeurs de la capitale
.
Le
président de lAssociation de Préfiguration
du CADHP
[ APCADHP ], Christopher Miles,
ne cache alors pas le caractère communautaire de ce projet
:
- « à nous de montrer que nous sommes, oui, une sorte
de « communauté », capable de dépasser
les légitimes débats qui lagitent pour se doter
doutils à son service ».
On
peut sinterroger sur lopportunité de la création
du CADHP dans la mesure où les différents
Centres darchives de la capitale contenaient
déjà des fonds documentaires relatifs à lhomosexualité
accessibles au public.
Dautant
plus que, comme le laisse entendre Christopher Miles dans
sa présentation du projet de Centre, la rigueur
historique sera subordonnée aux impératifs de lidéologie
homosexuelle :
- « comme tout document relatif à
lhomosexualité, quelle que soit sa provenance, peut-être,
a priori, objet détudes ou de recherche, le Centre
doit refléter une image de stricte neutralité et sinterdire
de prendre position dans quelque débat scientifique ou politique
que ce soit, sauf évidemment pour combattre des lectures
révisionnistes ou fascisantes de lhistoire ».
Les chercheurs
et les historiens étaient ainsi prévnus :
- si leurs travaux navaient pas lheur de plaire aux
khmers roses, ils seraient traités de révisionnistes.
- De quoi en dissuader plus dun ...
.
Après
lalternance de mars 2001, le projet de Centre
dArchives Homosexuelles pâtit quelque temps
de la polémique suscitée par la proposition de Christophe
Girard de créer dans le bâtiment désaffecté
du théâtre de la Gaîté-Lyrique
une Bibliothèque dotée dune section
gay et lesbienne.
- « Comme à San Francisco », précisait-il.
- Une marotte, chez lui, ce tropisme californien
Mais
cette proposition était aussi la mise en application des
engagements de campagne pris par écrit par Christophe
Girard avant les élections municipales auprès
du Centre Gai et Lesbien
[ CGL de Paris ] qui,
- outre la mise à disposition dappartements pour les
« jeunes homosexuels sans abri jetés dehors par leurs
parents »
- et des emplois proposés aux séropositifs dans le
cadre dun « plan de réinsertion spécifique
»,
réclamait « un Rayon gay
et lesbien » dans les Bibliothèques municipales.
Pour
le moins étranger à la tradition universaliste de
Paris, le projet de Bibliothèque Homosexuelle
de Christophe Girard provoqua un tollé,
- y compris parmi des relais habituels de la gauche qui soffusquèrent
à lidée quun tri fût opéré
parmi les uvres littéraires en fonction des pratiques
sexuelles réelles ou supposées de leurs auteurs.
Laffaire
prit un tour tellement ridicule que Bertrand Delanoë
fut obligé dintervenir pour tempérer les ardeurs
de son Adjoint à la culture, décidément
bien imprudent.
.
Une fois cet
orage passé, et après que Bertrand Delanoë
eût pris ses marques dans ses nouvelles fonctions,
- les associations réclamant un Centre dArchives
Homosexuelles revinrent à la charge
- et le projet du CADHP finit
par être voté en septembre 2002 par le Conseil de
Paris qui lui attribua une première subvention de 100.000
euros.
Alors que des
fonds documentaires sur la question de lhomosexualité
auraient simplement pu être ajoutés aux Archives
Municipales,
- la création dun Centre dédié
à la « Mémoire Gay » constituait
un symbole pour les associations qui y voyaient la reconnaissance
officielle dune « communauté homosexuelle ».
La Mairie
[ de Paris ] était loin de se douter quavec
laboutissement de cette première étape, les
ennuis ne faisaient que commencer.
.
Des militantes lesbiennes, emmenées par la sociologue Marie-Hélène
Bourcier et lhistorienne Marie-Jo Bonnet, protestèrent
contre un projet qui les excluaient en faisant la part
belle à lhomosexualité masculine.
Prenant
la presse à témoin, ces amazones en colère
firent circuler une pétition intitulée Archilesb
! dans le but de dénoncer « lhégémonie
gay » dont témoignaient selon elles
- la faible présence des femmes au
sein du Comité de pilotage du projet dArchives
Homosexuelles [ APCADHP ]
- et la première sélection de livres pour le fonds
documentaire, dominée par les auteurs masculins.
La
pétition réclamait aussi que la générosité
de la Mairie à légard du milieu associatif
gay bénéficiât aussi aux associations lesbiennes.
.
Lhomo
étant un loup pour lhomo, le projet
du Maire visant à souder la « communauté
homosexuelle » dégénérait en «
gayguerre » communautaire
Cest
sans doute pour faire taire ces furies et ne pas trop attirer lattention
des médias sur son très communautariste projet
dArchives Homosexuelles que la Mairie de Paris
attribua peu de temps après des subventions à Archives
Recherche Culture Lesbienne
[ ARCL ] et Cineffable
pour respectivement 10.000 et 15.000 euros
- quelle avait jusqualors refusées en raison
de la non-mixité affichée de ces associations.
- Un changement de ligne que la Mairie nallait pas
tarder à regretter.
.
Lassociation
lesbienne Cineffable organise en effet chaque année
depuis 1989 le festival Quand les lesbiennes se font du cinéma
qui est très fier de la « non-mixité »
de ses projections.
- En clair, laccès à ce festival est réservé
aux femmes
- ou, plus exactement, à « toute personne désirant
venir au festival et se considérant femme », comme
laffirme sans rire le site internet de Cineffable,
ce qui permet de repêcher les transsexuels.
Alors
quune telle ségrégation aurait, à juste
titre, provoqué un tollé si elle avait été
le fait dune association islamiste plutôt que dune
poignée damazones cinéphiles, cela nempêcha
pas la Mairie de Paris de subventionner ce festival en lui
accordant en 2003 la coquette somme de 15.000 euros.
- Pourtant, en dépit de leur soutien financier, ni Bertrand
Delanoë ni Christophe Girard nauraient été
autorisés à inaugurer la manifestation !
En 2004, à
peine sa subvention municipale reconduite par le Conseil
de Paris, Cineffable décida dinnover
en proposant à ses festivalières de participer en
marge des projections à un atelier de fabrication
de « godemichés artisanaux » de toutes formes
afin de railler « le phallus dans sa pauvre réalité
».
Questionné
au sujet de lattribution de fonds publics à une manifestation
aussi délirante, Bertrand Delanoë se garda bien
de répondre sur une affaire qui embarrassait de plus en plus
la Mairie à mesure que les journaux de tous horizons
sen emparaient, et pas seulement en France,
- tantôt sur un mode comique,
- tantôt dans le registre plus sérieux de laccusation
de « sexisme à lenvers » contre un Maire
qui a justement fait de la lutte contre les discriminations une
de ses priorités.
[...]
Tétanisée
par le politiquement correct et soucieuse de draguer elle aussi
la mouvance gay dans un but électoraliste,
lopposition municipale sest privée
dune bonne occasion de critiquer Bertrand Delanoë.
Une
habitude pour la droite parisienne qui,
- sur une recommandation expresse de Philippe
Séguin, avait apporté son soutien au projet
de Centre dArchives Homosexuelles
[ CADHP ]
- et navait pas moufté lors du vote de la subvention
à Cineffable.
Hasard ou
peur du ridicule ?
- Le fameux « Atelier Gode » de Cineffable
fut néanmoins opportunément annulé la veille
du Festival alors que la polémique enflait dans
la presse.
Lépisode
Cineffable, qui illustre le chantage exercé
par les lesbiennes radicales sur les collaborateurs du Maire,
a ainsi exposé Bertrand Delanoë au risque de
se voir tourné en ridicule.
.
Un
dommage collatéral provoqué par lacharnement
de la Mairie
[ de Paris ]
à créer un Centre dArchives Homosexuelles
qui pèse cependant peu au regard de la gestion scandaleuse
de ce projet iconoclaste.
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