Accueil > Archives et Mémoires LGBT

Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

Merci de nous aider à collecter d'autres archives LGBTQ
la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

mai 2005 : PARIScide, les gâchis de l'ère Delanoë > par François Devoucoux du Buysson
http://www.leperroquetlibere.com/index.php?action=article&id_article=148317
pages 64 à 69 : Editions de la Table Ronde > ISBN 2710327651
http://www.fnac.com
1er 5 2005 : Le Perroquet libéré > par François Devoucoux du Buysson
http://www.wmaker.net/leperroquetlibere/index.php?action=article&id_article=147097

.
pages 64 à 69 : [...]

Mais, au-delà des multiples subventions attribuées aux associations communautaires, le point d'orgue des largesses accordées par la nouvelle Municipalité au mouvement gay est sans doute la création d'un Centre d’Archives Homosexuelles.
.

L’affaire des Archives Homosexuelles
.

La décision qui a présidé à la création du Centre d’Archives et de Documentations Homosexuelles de Paris (CADHP) est la concrétisation d’une promesse de campagne faite par Bertrand Delanoë quelques semaines avant les élections municipales,
- dans une lettre du 2 mars 2001 adressée aux quarante associations membres du Conseil politique de la Lesbian and Gay Pride
[ LGP Île-de-France ] , le « politburo » du mouvement homosexuel.
- Une promesse écrite du candidat qui ne figurait nulle part dans son programme électoral officiel distribué aux électeurs de la capitale …
.

Le président de l’Association de Préfiguration du CADHP [ APCADHP ], Christopher Miles, ne cache alors pas le caractère communautaire de ce projet :
- « à nous de montrer que nous sommes, oui, une sorte de « communauté », capable de dépasser les légitimes débats qui l’agitent pour se doter d’outils à son service ».

On peut s’interroger sur l’opportunité de la création du CADHP dans la mesure où les différents Centres d’archives de la capitale contenaient déjà des fonds documentaires relatifs à l’homosexualité accessibles au public.

D’autant plus que, comme le laisse entendre Christopher Miles dans sa présentation du projet de Centre, la rigueur historique sera subordonnée aux impératifs de l’idéologie homosexuelle :
- « comme tout document relatif à l’homosexualité, quelle que soit sa provenance, peut-être, a priori, objet d’études ou de recherche, le Centre doit refléter une image de stricte neutralité et s’interdire de prendre position dans quelque débat scientifique ou politique que ce soit, sauf évidemment pour combattre des lectures révisionnistes ou fascisantes de l’histoire ».

Les chercheurs et les historiens étaient ainsi prévnus :
- si leurs travaux n’avaient pas l’heur de plaire aux khmers roses, ils seraient traités de révisionnistes.
- De quoi en dissuader plus d’un ...
.

Après l’alternance de mars 2001, le projet de Centre d’Archives Homosexuelles pâtit quelque temps de la polémique suscitée par la proposition de Christophe Girard de créer dans le bâtiment désaffecté du théâtre de la Gaîté-Lyrique une Bibliothèque dotée d’une section gay et lesbienne.
- « Comme à San Francisco », précisait-il.
- Une marotte, chez lui, ce tropisme californien …

Mais cette proposition était aussi la mise en application des engagements de campagne pris par écrit par Christophe Girard avant les élections municipales auprès du Centre Gai et Lesbien [ CGL de Paris ] qui,
- outre la mise à disposition d’appartements pour les « jeunes homosexuels sans abri jetés dehors par leurs parents »
- et des emplois proposés aux séropositifs dans le cadre d’un « plan de réinsertion spécifique »,
réclamait « un Rayon gay et lesbien » dans les Bibliothèques municipales.

Pour le moins étranger à la tradition universaliste de Paris, le projet de Bibliothèque Homosexuelle de Christophe Girard provoqua un tollé,
- y compris parmi des relais habituels de la gauche qui s’offusquèrent à l’idée qu’un tri fût opéré parmi les œuvres littéraires en fonction des pratiques sexuelles réelles ou supposées de leurs auteurs.

L’affaire prit un tour tellement ridicule que Bertrand Delanoë fut obligé d’intervenir pour tempérer les ardeurs de son Adjoint à la culture, décidément bien imprudent.
.

Une fois cet orage passé, et après que Bertrand Delanoë eût pris ses marques dans ses nouvelles fonctions,
- les associations réclamant un Centre d’Archives Homosexuelles revinrent à la charge
- et le projet du CADHP finit par être voté en septembre 2002 par le Conseil de Paris qui lui attribua une première subvention de 100.000 euros.

Alors que des fonds documentaires sur la question de l’homosexualité auraient simplement pu être ajoutés aux Archives Municipales,
- la création d’un Centre dédié à la « Mémoire Gay » constituait un symbole pour les associations qui y voyaient la reconnaissance officielle d’une « communauté homosexuelle ».

La Mairie [ de Paris ] était loin de se douter qu’avec l’aboutissement de cette première étape, les ennuis ne faisaient que commencer.
.

Des militantes lesbiennes, emmenées par la sociologue Marie-Hélène Bourcier et l’historienne Marie-Jo Bonnet, protestèrent contre un projet qui les excluaient en faisant la part belle à l’homosexualité masculine.

Prenant la presse à témoin, ces amazones en colère firent circuler une pétition intitulée Archilesb ! dans le but de dénoncer « l’hégémonie gay » dont témoignaient selon elles
- la faible présence des femmes au sein du Comité de pilotage du projet d’Archives Homosexuelles [ APCADHP ]
- et la première sélection de livres pour le fonds documentaire, dominée par les auteurs masculins.

La pétition réclamait aussi que la générosité de la Mairie à l’égard du milieu associatif gay bénéficiât aussi aux associations lesbiennes.
.

L’homo étant un loup pour l’homo, le projet du Maire visant à souder la « communauté homosexuelle » dégénérait en « gayguerre » communautaire …

C’est sans doute pour faire taire ces furies et ne pas trop attirer l’attention des médias sur son très communautariste projet d’Archives Homosexuelles que la Mairie de Paris attribua peu de temps après des subventions à Archives Recherche Culture Lesbienne [ ARCL ] et Cineffable pour respectivement 10.000 et 15.000 euros
- qu’elle avait jusqu’alors refusées en raison de la non-mixité affichée de ces associations.
- Un changement de ligne que la Mairie n’allait pas tarder à regretter.
.

L’association lesbienne Cineffable organise en effet chaque année depuis 1989 le festival Quand les lesbiennes se font du cinéma qui est très fier de la « non-mixité » de ses projections.
- En clair, l’accès à ce festival est réservé aux femmes
- ou, plus exactement, à « toute personne désirant venir au festival et se considérant femme », comme l’affirme sans rire le site internet de Cineffable, ce qui permet de repêcher les transsexuels.

Alors qu’une telle ségrégation aurait, à juste titre, provoqué un tollé si elle avait été le fait d’une association islamiste plutôt que d’une poignée d’amazones cinéphiles, cela n’empêcha pas la Mairie de Paris de subventionner ce festival en lui accordant en 2003 la coquette somme de 15.000 euros.
- Pourtant, en dépit de leur soutien financier, ni Bertrand Delanoë ni Christophe Girard n’auraient été autorisés à inaugurer la manifestation !

En 2004, à peine sa subvention municipale reconduite par le Conseil de Paris, Cineffable décida d’innover en proposant à ses festivalières de participer en marge des projections à un atelier de fabrication de « godemichés artisanaux » de toutes formes afin de railler « le phallus dans sa pauvre réalité ».

Questionné au sujet de l’attribution de fonds publics à une manifestation aussi délirante, Bertrand Delanoë se garda bien de répondre sur une affaire qui embarrassait de plus en plus la Mairie à mesure que les journaux de tous horizons s’en emparaient, et pas seulement en France,
- tantôt sur un mode comique,
- tantôt dans le registre plus sérieux de l’accusation de « sexisme à l’envers » contre un Maire qui a justement fait de la lutte contre les discriminations une de ses priorités.

[...]

Tétanisée par le politiquement correct et soucieuse de draguer elle aussi la mouvance gay dans un but électoraliste, l’opposition municipale s’est privée d’une bonne occasion de critiquer Bertrand Delanoë.

Une habitude pour la droite parisienne qui,
- sur une recommandation expresse de Philippe Séguin, avait apporté son soutien au projet de Centre d’Archives Homosexuelles
[ CADHP ]
-
et n’avait pas moufté lors du vote de la subvention à Cineffable.

Hasard ou peur du ridicule ?
- Le fameux « Atelier Gode » de Cineffable fut néanmoins opportunément annulé la veille du Festival alors que la polémique enflait dans la presse.

L’épisode Cineffable, qui illustre le chantage exercé par les lesbiennes radicales sur les collaborateurs du Maire, a ainsi exposé Bertrand Delanoë au risque de se voir tourné en ridicule.
.

Un dommage collatéral provoqué par l’acharnement de la Mairie [ de Paris ] à créer un Centre d’Archives Homosexuelles qui pèse cependant peu au regard de la gestion scandaleuse de ce projet iconoclaste.

[...]


16 6 2005 > par Max Dupré [ le Perroquet Libéré ] http://www.leperroquetlibere.com/
index.php?action=article&id_article=162435

PARIScide, un crime de lèse-majesté
.

Visiblement embarrassée par les révélations contenues dans Pariscide, la Mairie de Paris a décidé de sortir du silence hautain qu'elle observait jusqu'à présent.

C'est Anne Hidalgo qui s'y colle dans un entretien à Paris Obs où elle tente de réfuter les arguments de François Devoucoux du Buysson.

Dans ses réponses, la première adjointe au Maire de Paris esquive les principales objections.

[...]

La réponse d'Anne Hidalgo sur la permanence du clientélisme n'est guère plus convaincante.

Elle se limite à l'évocation des embrouilles d'appartements de l'époque Chirac - Tibéri que personne ne conteste mais demeure muette
- sur la poursuite de l'arrosage du monde associatif (voir les anciens numéros du Perroquet qui en donnent de nombreux exemples, le plus fameux étant sans doute Ni Putes Ni Soumises)
- et sur les nouvelles clientèles mises en lumière dans Pariscide.
.

A ce sujet, Anne Hidalgo évacue l'épineuse question du " Centre d'Archives [ et de Documentation ] Homosexuelles [ de Paris ( projet AP CADHP ) ] " en indiquant qu'il s'agit d'un " engagement de mandature ".

La réalité est un peu différente : ce projet iconoclaste, qui est la concrétisation d'une promesse écrite de Bertrand Delanoë aux associations homo en date du 2 mars 2001, ne figurait pas dans le programme électoral soumis aux électeurs par le candidat du PS.

Dans Pariscide, le problème soulevé portait surtout sur la gabegie que représente ce Centre d'Archives (100.000 euros dilapidés pour un projet au point mort).

Pas un mot de l'adjointe de Bertrand Delanoë sur ce point ...

.

Il n'est pas non plus exact de prétendre que " ce livre n'ouvre aucune perspective ". Il milite au contraire sur dix pages (pp. 147 à 157) en faveur d'un projet d'extension des limites de Paris qui mettrait un terme à l'asphyxie de la capitale en lui donnant une dimension à la mesure des enjeux de son développement.

Mais, comme au temps de Chirac, la question des limites de la capitale se heurte aux intérêts électoraux du Maire de Paris qui affiche un curieux conservatisme dans ce domaine.
.

Enfin, on peut déplorer que la première adjointe du Maire de Paris se justifie en mettant en cause la santé mentale des contradicteurs de Bertrand Delanoë ( voir le coup bas sur la psychanalyse ... ).

La Mairie de Paris devrait se garder de céder à cette tentation car il y aurait sans doute aussi beaucoup à dire sur la schizophrénie d'un Maire de gauche présidant aux destinées d'une ville dont la sociologie se droitise irrésistiblement au risque de devenir une réserve de nantis.

.


du 16 au 23 juin 2005 > par Vincent Monnier [ le Nouvel Obs ] supplément Paris île de France n° 2119 : pages 4-5 http://obsdeparis.nouvelobs.com/
articles/p227_2119/a270908.htm

Actu

Piques et répliques d’Anne Hidalgo
.

Dans “ PARIScide ”, François Devoucoux du Buysson fait assaut de critiques sur l’Hôtel de Ville (voir “ ParisObs ” du 26 mai).

La première adjointe au Maire de Paris répond.

[...]
Le Nouvel Obs :

Autre reproche : ne pas avoir rompu avec le clientélisme …

Anne Hidalgo :

Cette accusation n’est pas acceptable ! Nous sommes dans un exercice d’une transparence absolue. C’est vraiment de la mauvaise foi et de l’intention de nuire.

A l’époque de Chirac et de Tiberi, le clientélisme était essentiellement lié à l’attribution de logements. Quand nous sommes arrivés à la Mairie en 2001, pas moins de 20 personnes étaient affectées à cette tâche au cabinet de Tiberi. Quand on regarde les logements sociaux du centre et de l’ouest, on s’aperçoit qu’il y a là des populations qui n’étaient pas directement prioritaires.

Un des premiers actes de Delanoë a été de casser cette cellule opaque et de mettre en place une Commission de Transparence dans l’attribution de logements relevant du contingent du Maire de Paris. On a changé de régime à Paris. Les clés des appartements, on ne les promène pas dans nos poches.

En matière de financement des associations, nous sommes passés de l’opacité totale à un système de transparence où toutes les demandes sont examinées par le Bureau des Subventions aux associations et votées en Conseil de Paris.

Le Nouvel Obs :

Sur la construction d’un Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris, François Devoucoux du Buysson y voit une démarche communautariste ?

Anne Hidalgo :

La construction de ce Centre [ d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (  projet AP CADHP ) ] est un engagement de mandature.

Nous considérons qu’il est nécessaire de donner de la visibilité à un combat pour l’égalité des droits qui est loin d’être achevé.

Nous souhaitons qu’à l’instar d’autres grandes villes il y ait un lieu ressources, un endroit où on puisse élaborer des propositions pour lutter contre l’homophobie.

C’est ce que François Devoucoux du Buysson a du mal à comprendre.

Chez lui, la lutte contre le soi-disant communautarisme homo frise l’obsession comme en témoigne son pamphlet publié l’année dernière, « Les Khmers roses ».

Quand je lis cette prose, je trouve qu’on n’est pas très loin du populisme.

Ce livre n’ouvre aucune perspective. Il renvoie chaque camp dos à dos alors qu’il devrait mettre son intelligence et son esprit critique au service de propositions que je n’ai pas vues.
.

5 5 2005 : Pariscide, les gâchis de l'ère Delanoë > par François Devoucoux du Buysson
http://www.leperroquetlibere.com/index.php?action=article&id_article=148317
ISBN 2710327651 : Editions La Table Ronde
http://www.fnac.com

 
 
 
 

[ Haut de page ]

Académie Gay & Lesbienne
Boîte Postale n° 28
94402 Vitry sur Seine Cedex
academiegay@yahoo.fr

http://www.archiveshomo.info
le site d'information
du Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT
de l'Académie Gay & Lesbienne

© 2001 - 2007