Accueil > Archives et Mémoires LGBT
Analyse Projet Centre
d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations
à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou
scientifique des informations
Merci
de nous aider à collecter d'autres archives LGBTQ
la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet
de préserver la vérité sur notre histoire
|
19 5 2005 :
Le Progrès > par Jacques Boucaud |
.
Lyon ouvre sa Bibliothèque à la mémoire homosexuelle . Le premier Centre
français de Ressources Documentaires gays et lesbiennes,
créé à Lyon. Des associations parisiennes le voulaient. Leur projet [ de Centre dArchives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP) ? ] a avorté. C'est à
Lyon que sera créé le seul Centre français
de Ressources Documentaires gays et lesbiennes ouvert au public. La
création d'un Centre de Ressources Documentaires
dans la capitale des Gaules était dévoilée
mardi par Gérard Collomb, à l'occasion de la Journée
internationale de lutte contre l'homophobie. Installé
au sein de la Bibliothèque Municipale
[BM Part Dieu] de Lyon, ce Centre
de Ressources va recenser toutes sortes de supports Michel
Chomarat, éditeur et directeur
de Mémoire Gaie, rassemble en effet depuis plus de trente
ans une foule de documents, Autant de richesses qui, a souligné Michel Chomarat, deviendront propriété de la Ville à sa mort. Pour autant le Centre
de Ressources ne sera pas autonome au sein de la Bibliothèque
de Lyon. C'est l'outil informatique
qui donnera vie à ce fonds, au même titre que le fonds
Chinois ou la Bibliothèque des Jésuites,
déjà disponibles. . Collomb
mouille le maillot « Nous voulons
que ce Centre soit géré au coeur de l'institution
qui effectue un travail sur la mémoire ». Mais
ce choix va bien au delà du simple problème de son emplacement
: « Seule garantie de sa pérennité » affirme Michel Chomarat. Pour le chargé
de mission « mémoire » au cabinet du Maire
[Gérard Collomb], En
outre Gérard Collomb, confronté il y a quelques semaines
à la vindicte des patrons des établissements homosexuels
des pentes de la Croix-Rousse, qui accusaient
d'homophobie la Police municipale, et donc la Ville de Lyon,
montre ainsi qu'il reprend la main sur un dossier sensible. . |
17 5 2005 :
tetu.com > par Paul Parant |
. Archives
Homosexuelles : Lyon vient d'ouvrir son Centre Pendant
qu'à Paris, on attend avec impatience la création
du Centre d'Archives Homosexuelles, C'est
en définitive à Lyon que le premier Centre
de Ressources Documentaires gay et lesbiennes français
voit le jour. C'est
le Fond Chomarat, qui rassemble déjà plus de 10.000
documents, affiches, flyers, vidéos, magazines, articles de presse,
qui constitue pour l'instant l'essentiel de la documentation du Centre
d'Archivage, Parmi
les inédits, la Bibliothèque [
BM Part-Dieu ] de Lyon annonce Reste à tout
répertorier, inventorier et bien sûr à compléter
cette documentation.
Son
président, Stéphane Martinet, a annoncé comme
« imminent » (comprendre
avant la fin du mois de mai) le rendu de son rapport Votée
fin 2002 [ le
24 9 2002 ], versée au mois de janvier suivant,
la subvention de 100.000 euros accordée par la Mairie de Paris
a été totalement consommée. -
Un local dans le Marais (que l'[AP]
CADHP a
rendu en décembre dernier, ne pouvant plus payer le loyer) -
Alors que certains, tels le groupe des Verts à la
Mairie de Paris, s'impatientent, « Dès
le départ, cette subvention [ des 100 000 euros versés
par la Mairie de Paris ] devait uniquement
servir aux premières analyses et à la définition
des objectifs », assure-t-il.
. |
2 4 2005 : thewarning.info
> par Nadia Clair |
. Quelques
réflexions dune militante à loccasion Pour le lancement officiel des 4e assises à Lyon de la Mémoire Gay et Lesbienne avait été choisi en 2005 un lieu fort en symbole : le CHRD ou Centre dHistoire de la Résistance et de la Déportation. En effet ces assises
gays et lesbiennes, organisées à Lyon depuis
2002 par Michel Chomarat, chargé de Mission Mémoire
à la ville de Lyon et en partenariat avec la Bibliothèque
Municipale (BM) de la Part-Dieu, avaient
pour thème cette année « La déportation des
homosexuels », à loccasion du 60e anniversaire
de la libération des camps. La commémoration nationale de la déportation le dernier dimanche davril se passe, selon les villes, plus ou moins bien pour les gays et les lesbiennes. Lyon
reconnaît
(enfin !) officiellement depuis 2004 la déportation
des homosexuel(le)s puisque 2 représentants dassociations
LGBT on été conviés à la cérémonie
au même titre que les autres représentants de déportés. Lors de ces assises a été projeté pour la 2nde fois à Lyon le documentaire de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, Paragraph 175 (Etats-Unis,1999). Petit rappel historique
qui a son importance :
Ce fonds sera évidemment
constitué Cest une bonne nouvelle. Pourtant
ce fonds ne sera véritablement intéressant que si les associations
LGBT lyonnaises, mais aussi les autres associations LGBT en ont la priorité Encore un petit rappel
historique lyonnais, qui ne fait pas de mal : Dans
ce projet les associations avaient intégré Malheureusement ce projet MH ( Maison des Homosexualités ) na jamais vu le jour, la municipalité lyonnaise nayant pas prévu un tel financement dans son plan de mandat ... Espérons
donc
. |
24 au 26 3 2005 :
4èmes Assises de la Mémoire Gay & Lesbienne
> organisées par Michel Chomarat, chargé de Mission
Mémoire à la Mairie de Lyon |
. 4èmes
Assises de la Mémoire Gay & Lesbienne .
18
heures 30 > Lancement officiel par : 19
heures > Conférence L'ordre moral sous Vichy :
18
heures 30 > projection du film Un amour à taire : >
Débat avec :
14
heures 30 > Conférence Mobilisations politiques autour de la
Mémoire des triangles roses et noirs : 16
heures > Conférence Etat de la recherche sur la persécution des
homosexuels : 17
heures 30 > Clôture par : . |
novembre
2004 : magazine
360° > par Arnaud Gallay http://www.360.ch/presse/2004/11/la_discrete_richesse_des_archives_suisses.php |
. Larchivage
des documents relatifs aux homosexualités simpose comme un
enjeu primordial pour un mouvement pluriel, parvenu à un tournant
de son histoire. Peu connues du public, les démarches volontaristes
et patientes de la Schwulenarchiv suisse et de Michel
Chomarat à Lyon font figure dinitiatives exemplaires. Ces clichés
de folles soirées, ces éphémères statuts associatifs,
ces carnets de notes manuscrites, ces magazines, ces tracts
tous
ces documents témoignent de grandes luttes pour la singularité,
pour la reconnaissance et pour légalité. De ces tonnes
de papier, kilomètres de bande magnétique et de négatifs,
rien nest futile pour les nouveaux historiens qui sintéressent
à lhistoire des communautés sociales. A ce titre,
les gais et les lesbiennes, comme les communautés émigrées,
ouvrières ou religieuses, sont depuis quelques années le
sujet dune nouvelle manière décrire lhistoire
et déclairer ainsi notre propre époque. En Suisse,
une Schwulenarchiv ( «archive gaie»
http://www.schwulenarchiv.ch/
) est hébergée au sein des Archives sociales suisses,
une fondation publique installée à Zurich. Pour Franco
Battel, président de la Schwulenarchiv, ce choix
donne à la collection tout son sens
Disposant dun budget symbolique, la Schwulenarchiv ne collecte que les documents transmis volontairement par des particuliers et des groupes, doù son caractère plutôt masculin et alémanique jusquà présent. «Il na jamais été notre but de concentrer les fonds darchives de tout le pays, précise Franco Battel. Nous navons donc nulle intention de forcer les gens à nous céder leurs documents! En revanche, nous sommes ouverts à toutes les propositions et intervenons lorsque lon nous signale des difficultés à préserver des documents». Désormais,
le principal défi du comité Schwulenarchiv
est la mise sur pied dune fondation destinée à encourager
et soutenir la recherche sur la mémoire gaie et lesbienne, dans
le but de «faire vivre» ces archives.
Cette initiative, on la doit principalement à Michel Chomarat, un passionné qui, depuis des années, a accumulé «avec sa bite et son couteau» dinnombrables livres, journaux, films ou tracts. Pour lui, un tel projet de mémoire ne peut être porté que dans le cadre dune institution publique, «sinon il resterait trop lié à des questions de personnes ou dassociations. Surtout, je suis un républicain convaincu, ajoute-t-il. A ce titre, je pense que cest à la République et ses institutions de faire le travail.» Depuis 1992, une convention
signée avec la Ville de Lyon lui permet dintégrer
ces documents à la bibliothèque municipale
sous la forme dun fonds portant son nom. La coopération étroite
avec les pouvoirs publics ne veut pas dire que le fonds est arrosé
de subventions. Il ny a dailleurs pas dargent public
pour acquérir de nouvelles pièces ou cataloguer la collection.
La modestie des moyens mis en uvre dans les projets alémanique et lyonnais contraste avec le budget généreux octroyé au Centre dArchives et de Documentation Homosexuelle de Paris (CADHP). Or, deux ans après avoir reçu 100 000 euros de la Mairie [de Paris], les locaux du CADHP restent désespérément vides; cest à se demander si le centre ouvrira jamais ses portes.
En
mars 2003, 360° sétait fait lécho
dâpres disputes entre le CADHP et un collectif
lesbien, transgenre et queer réuni pour loccasion autour
de la sociologue Marie-Hélène Bourcier (voir encadré).
Michel
Chomarat ne partage pas cet avis: «Et
des cockrings aussi ? Ce nest pas sérieux, une archive nest
pas un musée.» [...] |
novembre
2004 : magazine
Têtu n° 94 (page 18) > courrier de Michel Chomarat,
chargé de mission «Mémoire» à
l'Hôtel de Ville de Lyon http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2004 |
. Timbrez Le
Centre d'Archives Homos Parisien : Comment ne pas être révolté à la lecture de l'article [Centre d'Archives Homos : l'erreur de casting de Luc Biecq dans Têtu n° 93, octobre 2004] sur le CADHP, ce Centre d'Archives Homos de Paris qui défraie régulièrement la chronique depuis plusieurs années ? Vu
de Lyon, on croit rêver face à l'incurie récurrente
des initiateurs de ce projet et au manque de contrôle manifeste
des deniers publics. En ce qui me concerne,
. |
octobre
2004 : magazine
Têtu n° 93 (page 58) > par Luc BIECQ http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2004 |
. Centre
d'Archives Homos : l'erreur de casting ÉVOQUÉ
DÈS 2001, LE PROJET DE Le Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités parisien (CADHP), dont la création a été annoncée par la Mairie de Paris en 2002, continue de faire parler de lui. Son
unique salarié, Jean Le Bitoux, figure de la communauté
homosexuelle, vient en effet d'être licencié. Et on ignore
encore l'état réel d'avancement du projet. Pourtant, l'association du CADHP, présidée depuis un an par Stéphane Martinet, avait été adoubée par la mairie de Paris, qui lui a accordé en septembre 2002 une subvention de 100 000 €. Mais,
aujourd'hui, Stéphane Martinet ne se risque pas à
annoncer une date d'ouverture : "Nous sommes en phase de préfiguration.
Nous publierons nos conclusions fin 2004. Je ne ferai aucune folle promesse."
Le président
Martinet ne l'entend pas de cette oreille. Il se réjouit,
au contraire, de partir de rien. "Même si je ne dis pas
que rien n'a été fait", ajoute-t-il.
Pourquoi l'avoir compris si tard et, surtout, qu'a-t-il fait pendant deux ans ? Mystère... Interrogé par Têtu, il dit "avoir beaucoup donné". Mais, comme il attaque son ex-employeur au tribunal des prud'hommes suite à ce licenciement, il ne donne pas de détails sur son bilan. Un jeune
archiviste professionnel a été engagé récemment,
mais Stéphane Martinet ne souhaite pas dévoiler son
identité. "Il n'a pas de fonctions de direction, mais je
vous assure qu'il a toutes les compétences requises",
précise-t-il tout de même. L'association dispose d'un local dans le Marais et de trois lignes téléphoniques. Stéphane Martinet rêve d'archives de haute tenue, comme celles de San Francisco ou de Los Angeles. Mais "aucun lieu en Europe ne [lui] paraît extraordinaire". Visiblement renseigné, il évoque la mauvaise conception des thésaurus dont se servent les chercheurs LGBT. Il insiste
aussi sur les conditions de conservation des documents. Aucun appel à
dons n'a encore été lancé, les conditions optimales
de réception et de conservation des documents n'étant pas
réunies : "Il faut penser à cela dès la recherche
d'un local adapté, et nous n'avons entamé aucune démarche
en ce sens."
ArchiQ,
qui regroupe les associations Archilesb, Vigitrans
et Loppataq, a dénoncé la situation dans un
rapport intitulé "La fièvre des archives".
Par la voix de Marie-Hélène Bourcier, ces militants
rappelent la force de la mémoire vivante, qui a fait la légitimité
des centres d'archives américains. "La conception
administrative de l'archivage qui ne stocke que des documents écrits
ne suffit pas. Il faut penser à une archive vive qui illustre les
modes de vie. Pourquoi ne pas stocker des godes ?" Mais
Stéphane Martinet n'entend pas révéler avant
plusieurs mois le fruit de ses réflexions. Après avoir préfiguré,
il va donc... préfigurer, tout en demandant d'autres subventions,
"pour la recherche de locaux, l'appel aux dons et aux legs. Les
premiers 100 000 € ne sont pas consommés, mais mon rôle
est de prévoir". Odette
Christienne, adjointe au Maire
de Paris chargée de la mémoire, du monde combattant
et des archives, sollicitée à plusieurs reprises, n'a
pas souhaité répondre aux questions de Têtu.
Alors,
quand Stéphane Martinet affirme que ses connexions dans
le milieu culturel et politique servent le projet, on ne demande qu'à
le croire... A
la tête d'un prestigieux conseil d'administration, où l'on
retrouve entre autres personnalités l'historienne Florence Tamagne
et l'auteur Geneviève Pastre, le pro du réseau va
aussi devoir prendre en compte la militance quotidienne.
. |
mai
2003 : Têtu n° 78 Agenda n° 29
(pages 8) >
par Jérôme Gac, Xavier Héraud, Christian Nicolas,
Frédéric Praï et Charles Roncier http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2003 |
. Mémoire Gay bien assise [...] SUD-EST [...]
À Lyon, lors
des deuxièmes Assises nationales de la Mémoire Gay
et Lesbienne, les 29 et 30 mars derniers, des universitaires,
des éditeurs, des historiens, des écrivains et des militants
associatifs L'organisateur, Michel
Chomarat, chargé de mission à la Mairie de Lyon,
estime que « la France est très
en retard par rapport aux pays anglo-saxons concernant la recherche sur
la question gay. » Cette année, les lesbiennes ont été largement associées à la réflexion. Selon Michel Chomarat,
« les lesbiennes méritent que leur histoire soit restituée,
mais ses traces font cruellement défaut car elles ont toujours
moins dérangé que les gays. Lorsque les sodomites
se faisaient écarteler sur la place des Terreaux à Lyon,
l'amour entre femmes était toléré et même représenté,
car c'était un fantasme pour les hétéros ! »
Tous
les participants ont réaffirmé la nécessité
d'accorder la priorité à la constitution d'archives de la
mémoire gay et lesbienne dans des institutions publiques,
. |
4 12 2002 : atitud-inn.com
> par Lionel Duroi |
. Archives
Gay et Lesbiennes à Paris :
Cest
la somme allouée par la Ville de Paris à lAssociation
pour la réalisation dUN
(et non DU ; comme si cétait le seul
projet
! ! !) Centre dArchives
et de Documentation Homosexuelles de Paris.
Pour ceux et celles
qui sintéressent à la question des archives et des
recherches sur la culture gay et lesbienne, et particulièrement
ceux qui ont aujourdhui le pouvoir de débloquer des fonds
publics pour leur conservation, on a limpression quils sortent
de luf. Voilà qui nest
pas pour rassurer le public sur la capacité des uns et des autres
à savoir définir loubli, lignorance, la mémoire
courte et aussi ce quil faudra pour que le projet ait du sens, à
savoir :
LAcadémie
Gay & Lesbienne a, depuis plus de 26 ans, Quant
à la Fondation Mémoires des Homosexualités,
elle publiait en 1985 un document que jai retrouvé. A
Lyon, ny a t-il pas un fond privé darchives
homo [de Michel
Chomarat) déposé à la Bibliothèque
Municipale [ de la Part-Dieu ] ? A
la Maison des Femmes à Paris, ny a t-il pas
déjà un travail de conservation des Archives
et Recherches de la Culture Lesbienne (ARCL) A
Lille, les Editions
GKC [
Gay Kitsch Camp ],
avec Patrick Cardon nont-elles pas un fond darchives
? Ce qui étonne
quand on lit le document de lAssociation pour la réalisation
du CADHP, Pourquoi,
dans le pré-projet à 100 000 € (car
on nen nest pas encore un projet de réalisation) financé
par la Ville de Paris, nest-il pas mentionné les sources,
ressources et savoir-faire français Mais
alors pourquoi faire référence à ce qui se fait à
létranger comme si nous étions vierges de toute initiative
en France ?
Pourquoi
avoir renvoyé dans les cordes les initiateurs de lAcadémie
Gay et Lesbienne par exemple ?
Etant
donné les voix qui sélèvent comme un bruit
de foule qui hurlent à linjure, voir à linjustice,
je me dis quil va falloir faire un effort du côté de
lego pour en rabattre un peu et peut-être même aussi
du côté de certains copinages qui feraient mieux délargir
le cercle des amis
Alors, ces Archives Gay et Lesbiennes, pour servir qui, pour servir quoi, comment ? ? ?
. |
21
au 23 11 2002 : Les
cahiers du GRIMH n° 3 (publication du GRIMH / GRIMIA
Université Lumière Lyon 2) > actes du 3e congrès
international du GRIMH à Lyon http://www.bm-lyon.fr |
. Texte
de Michel Chomarat : Etat
des lieux en France Chez les gays, la transmission de la mémoire se passe rarement de père en fils. Il en est de même chez les lesbiennes qui ont peu l'occasion d'avoir, de la part de leur mère, le récit détaillé de la vie affective et sociale de Gertrude Stein ou de Marguerite Yourcenar. Aujourd'hui, en France, après un retard de plusieurs dizaines d'années par rapport aux anglo-saxons, les gays et lesbiennes de notre pays revendiquent le droit à leur mémoire, droit qui se confond fréquemment avec ce fameux devoir de mémoire afin de témoigner et de se souvenir, dans un registre qui confine souvent à la tragédie, qu'il s'agisse des victimes homosexuelles de la déportation, de l'homophobie, de la répression policière et judiciaire ou plus récemment de la maladie avec le sida. Cette dimension tragique ne doit néanmoins pas faire oublier cet art inné de la fête qui est souvent associé, à juste titre, aux gays et aux lesbiennes. Après tant de drames, de refus, d'incompréhensions, serions-nous à l'aube d'une reconnaissance publique de la démarche d'une poignée d'individus - libres et courageux - qui collectent clandestinement (souvent la nuit !), tout ce qui a rapport avec les gays et les lesbiennes ? Il semble que notre époque, en partie apaisée après tant de souffrances, soit enfin propice à un regroupement de ces forces militantes et résistantes, à une mise en commun et en perspective de travaux isolés, effectués avec parcimonie et souvent dans la plus grande discrétion. L'enjeu
est aussi de restituer cette mémoire en cours de constitution à
destination des nouvelles générations mais aussi à
l'ensemble de la société française, les gays et lesbiennes
se devant de (re)trouver leur histoire, afin de pouvoir la transmettre
avec fierté et sans honte, dans le cadre d'une intégration
durable au sein de notre République. L'épidémie du sida, dans les années 80, a été l'un des premiers déclics qui a conduit la communauté gay et lesbienne à se préoccuper de l'archivage de cette mémoire car dès le début de l'épidémie, nombre de personnes atteintes, de proches et de soignants, écrivaient l'histoire de leur maladie ou en tenaient la chronique, et rendaient ainsi compte des très dures épreuves de leur vie quotidienne. Souhaitant témoigner, certaines d'entre elles ont publié ces textes, soit sous forme d'ouvrages individuels ou collectifs, soit sous forme d'articles dans la presse mais la plus grande majorité de ces personnes ont gardé sous silence leurs écrits. Tous
ces documents intimes constituent une mémoire précieuse
de l'histoire de l'épidémie en France qui risquait
d'être perdue ou détruite, jusqu'à ce qu'une association,
régie par la loi de 1901, dénommée « SIDA
MÉMOIRES », soit constituée le 1er décembre
1999. Créé
en 1988, l'IMEC est un centre d'archives, de recherches
et de rencontres assurant la conservation et la mise en valeur du patrimoine
qui lui est confié. Il exerce ses activités à Paris
et à Caen. En dehors
de l'archivage effectué par Sida Mémoires,
et pour revenir plus directement à l'intitulé de mon intervention,
Frédéric Martel, auteur d'un des livres essentiels
sur l'histoire des gays en France intitulé Le Rose
et le Noir, les homosexuels en France depuis 1968
(Le Seuil), pouvait écrire, en 1996, « qu'il n'existe
pas de lieu spécialisé de documentation sur l'histoire des
homosexuels en France !... ». Il poursuivait en disant que
: Voilà
en quelques mots, plutôt évasifs et expéditifs, comment
se présentait, en région parisienne, la situation
pour celui - ou celle - qui, par quête d'identité ou par
simple curiosité - désirait localiser les gisements documentaires
constitutifs à cette mémoire en cours d'élaboration. En province, la situation était encore plus dramatique au niveau des institutions puisque aucune de celles-ci n'annonçait ouvertement dans son offre au public la dimension homosexuelle. Il aura fallu attendre le 16 Mars 2002, avec l'organisation des premières Assises Nationales sur la Mémoire Gay, à la Bibliothèque Municipale de Lyon, pour que soit établi un premier inventaire des lieux de ressources documentaires, qui sera publié en Janvier 2003. Ces assises
ont eu le mérite de libérer la parole et ont ainsi permis
à cette institution lyonnaise de pratiquer un véritable
coming out en affirmant publiquement sa place, sans doute au premier rang
en France, avec deux fonds particuliers : les fonds
Lacassagne et Chomarat. Ce n'est pas faire injure à Frédéric Martel que de dire que le dépôt légal des périodiques de la Bibliothèque nationale de France n'a pas pour fonction de créer un fonds spécifique gay et lesbien et que la restitution de cette masse d'informations, non indexée par thèmes - seul le classement alphabétique par titres existe - est pratiquement totalement inaccessible pour n'importe quel citoyen. Face à la timidité, voire même à l'hostilité latente des institutions françaises, le réseau associatif tant gay que lesbien a pris conscience assez rapidement qu'il était capital que l'archivage de cette mémoire soit entrepris et organisé comme nous l'avons déjà vu avec le sida. C'est
ainsi que plusieurs initiatives associatives ont vu le jour ces dernières
années, essentiellement en région parisienne mais aussi
en province : L'initiative
sans doute la plus ancienne et la plus radicale est celle du collectif
intitulé Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes,
créé à Paris en 1983. Après
1985 et en quelques années, de nombreux groupes lesbiens vont disparaître
ou se fondre peu à peu dans la mixité homo au grand dam
des fondatrices du Collectif qui revendiqueront toujours,
jusqu'à nos jours, l'accès réservé de leurs
archives aux seules femmes, Vu le
profil associatif, militant et bénévole très affirmé
du collectif, la politique de rassemblement et de mise en
valeur des documents s'est faite depuis de nombreuses années selon
les dons qui ont constitué le fonds initial, les intérêts
des militantes, ou les faits politiques ou culturels liés à
l'actualité. En dehors du sida et de la lutte des femmes, la déportation des homosexuels a été l'une des principales thématiques constitutives de la mémoire gay. Cela est d'autant plus révoltant aujourd'hui pour les gays eux-mêmes, que cette déportation est toujours niée par une majorité de résistants et de déportés malgré les récents travaux du Ministère des Anciens Combattants et le fait que le Premier Ministre de l'époque, Lionel Jospin, a lui-même reconnu cette réalité en 2001 dans une circulaire aux préfets lors de la journée commémorative de la Déportation. À ce titre, on doit se féliciter de l'action du site « Triangles Roses » qui, sur le net, rassemble à la fois des textes de première main, des photos, des archives sur ce thème jusqu'à présent écarté des livres d'histoire, de la mémoire collective et de l'iconographie officielle de l'univers concentrationnaire. Le choix
du net comme lieu de ressource documentaire est particulièrement
pertinent.
Depuis
26 ans, ce groupe d'amis a pu ainsi : Le vote par le Conseil de Paris, à la demande de son Maire, Bertrand Delanoë, le 24 Septembre dernier, d'une subvention de 100. 000 euros à l'association de préfiguration du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles ([AP] CADHP) animée par Jean le Bitoux, [co-]fondateur du magazine Gai Pied et par Christopher Miles, a aiguisé les appétits de l'Académie Gay et Lesbienne qui revendique, en raison de son antériorité, un local dans Paris intra-muros pour pouvoir gérer à l'aise ses collections. Il est
intéressant de revenir sur les débats qui ont agité
le Conseil de Paris sur ce projet ; [...] |
mai
2002 : illico.com > par la rédaction http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=688 |
. Après de nombreuses autres associations gay et lesbiennes, Paris Aquatique et Mémoire Gaie appellent à voter Chirac. "Lun des
objectifs de notre association, inscrit dans les statuts, concerne la
défense pour les homosexuels et les lesbiennes de légalité
des droits et de la non discrimination en fonction de leurs préférences
sexuelles, écrit Paris Aquatique
dans un communiqué. De son côté,
Mémoire Gaie,
. |
16
3 2002 : Premières assises de la Mémoire Gay
à la Bibliothèque de la Part-Dieu de
Lyon http://www.bm-lyon.fr > organisées par Michel Chomarat (directeur de Mémoire Gaie) http://lgplyon.free.fr/1asso/assises.htm |
.
9h30 : accueil des participants 9
h 45 : ouverture l0
h l5 : Une mémoire en construction 12 h 30 : pause déjeuner 13
h 30 : le refus de la mémoire 15 h 00 : pause 15
h l5 : Archiver la mémoire gay > Etat des lieux privés
ou publics en France.
17 h 30 : Synthèse de la journée et perspectives. 18
h 00 : Clôture Plus d'informations
: A télécharger
: Le bulletin Topo et le tract . |
.
DONC Jean
Le Bitoux NE PEUX PAS ETRE "directeur
du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris"
(CADHP) [qui n'est pas toujours pas encore ouvert]
Lire aussi : |
16 3 2002 : Premières
assises de la Mémoire Gay à la Bibliothèque
de la Part-Dieu de
Lyon http://www.bm-lyon.fr |
.
HISTOIRE DE LASSOCIATION . 1. Historique du collectif Le
Centre des Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes a été
créé en 1983 à une époque où le milieu
comme le mouvement lesbien était en plein essor : Ces
groupes avaient conscience de se projeter vers lavenir, le désir
de réunir toutes les traces lesbiennes possibles ainsi que de se
rendre visibles. Larrivée
au pouvoir du gouvernement PS en 1981 va provoquer petit
à petit une dépolitisation, une disparition ou une intégration
de nombre de mouvances en lutte.
Raconter un lieu matériel,
temporel, symbolique et vivant cest aussi raconter les lesbiennes
qui le font vivre. Il
faut rendre hommage à Claudie Lesselier, historienne qui
est lune de celles sans qui les A.R.C.L. nexisteraient
pas. Ces
dernières années, le collectif sest
stabilisé avec 6 à 8 militantes actives. Linvestissement
dans le lieu Archives nest pas un investissement politique
et lesbien classique : Nous ne pouvons pas nous comporter comme un groupe de réflexions théoriques ou dactions classiques. Nous
prenons peu de temps pour des débats, hors celui de larchivage
;
Existant
depuis 1984, Lévolution
du fonds AUJOURDHUI, QUEN EST-IL ? Début
2002, les ARCL rassemblaient Cinq
grands secteurs nouveaux ont été développés
en fonction des implications, des recherches du moment et de lintérêt
des lesbiennes du collectif : Vu
le profil associatif, militant et bénévole de lassociation,
la politique de rassemblement et de mise en valeur des documents se fait
depuis de nombreuses années selon : Les
faits politiques ou culturels du moment : Mais le grand problème
reste largent. La vente de lAnnuaire
des Lieux, créé en 1989 a permis de fonctionner
jusquà maintenant ainsi que les dons dassociations
ou de personnes. La
bibliothèque est très fréquentée lors des
consultations hebdomadaires des revues et documents. Nous
poursuivons des projets qui mettent en valeur notre fonds et le rendent
plus facilement accessible par la saisie des données en vue
De
84 à 92, les archives se tiennent dans un appartement privé
de deux pièces au 5e étage dun immeuble parisien.
Dès
sa création en 1982, la Maison des Femmes de Paris
est un lieu féministe et lesbien avec le
MIEL (Mouvement dInformation et dEchanges Lesbiens)
qui y tient ses réunions et sa cafétéria, le groupe
karaté, Quatre
ans plus tard, après avoir déménagé 2 fois,
les Archives Lesbiennes intègrent en septembre 97
le nouveau local de la Maison des Femmes de Paris, au 163
rue de Charenton. Bien
que le rêve soit davoir une réelle structure autonome,
et au delà de limpossibilité de financer ce projet,
il nen
reste pas moins que partager nos locaux avec dautres associations
féministes et lesbiennes de la Maison des Femmes de Paris
permet
Il y a Les lectrices adhérentes
viennent Les
étudiantes ou chercheuses envoyées par des enseignantes
de leur département de recherches, plusieurs dizaines par an,
Le Collectif des
ARCL garde pour objectif
Développer leurs utilisations pour toutes sans ségrégation et la possibilité dune mise en réseau avec les autres centres darchives existants ne peut que lutter contre la lesbophobie et linvisibilisation persistante. . |
15
3 2002 : citegay.com > par F. H. http://citegay.fr/ACTUALITES/GAY/00/00/198140/actualites_visu.htm |
. Premières
assises de la mémoire gay : Les premières
assises de la Mémoire Gay se dérouleront ce week-end
à Lyon à l'initiative de Michel Chomarat,
Michel Chomarat estime que "l'époque est enfin propice à un regroupement des forces résistantes, à une mise en commun et en perspective, des travaux effectués depuis plusieurs années, à une constitution d'une mémoire collective gay à destination des nouvelles générations, mais aussi de l'ensemble de la société". "Les gays se
devant de (re)trouver leur histoire et de la transmettre, pour une intégration
durable au sein de la République", ajoute-t-il. - Les écrivains Didier Eribon et Florence Tamagne comptent parmi les intervenants de ses premières assises de la Mémoire Gay qui auront lieu à la Bibliothèque municipale de Lyon. - Jean Le Bitoux, directeur du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris, - ainsi que Patrick
Cardon, responsable des éditions Gay Kitsch Camp,
. |
31 10 2001 : illico
n ° 40 (pages 6 et 7) > par Didier Roth-Bettoni et Jean-François
Laforgerie |
. Problèmes de
transmission, histoire quon oublie, les gays ne sont pas les champions
de leur mémoire. "Chez les gays, lhéritage se passe rarement de père en fils, résume, ironique, Patrick Cardon (fondateur du Centre de Documentation sur les Homosexualités de Lille). Beaucoup de fonds meurent à loccasion dune disparition. - Les archives de
Suzy Solidor (chanteuse lesbienne des années 30) ont ainsi
été dispersées à Nice à sa mort.
"Les
gays nont pas vraiment de mémoire, explique
Michel Chomarat, fondateur de "Mémoire Gaie"
à Lyon. Cest vrai que chez nous,
il ny a pas de transmission familiale, quil y a eu le deuil
du sida, que nous avons dautres priorités et que pas mal
dentre-nous vivent au jour le jour". De fait, entre une
dispersion pure et simple, La nouveauté, cest quon tente aujourdhui dendiguer cet état de fait. - Comment éviter
que rien (ou presque) ne se transmette dune génération
à lautre ? Les
questions ne manquent pas et suscitent, surtout ces dernières années,
des solutions. Mais
la grande nouveauté, cest la création de Centres
de Documentation homosexuels et lesbiens voire des sections dans
des Bibliothèques. Lavenir
pourrait donc être dans les Centres de Documentation privés
(plus complexes que les Bibliothèques puisquils accueillent
aussi des archives personnelles).
Reste que tout nest pas rose pour autant. "Aujourdhui,
il ny a pas de demande de la part des gays, affirme Michel Chomorat.
Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi les bibliothèques
et les fonds darchives sintéresseraient à cette
question et se motiveraient pour y travailler. Il faut renverser ce mouvement.
Cela relève aussi de linstitution au niveau politique".
(1) - Les ouvrages
de Michel Larivière sont édités chez Delétraz . |
31 10 2001 : illico
n° 40 (page 8) > par Jean-François Laforgerie |
.
Mémoire gay . Ancien militant gay, éditeur, possesseur dun fonds darchives qui porte son nom, Michel Chomorat collectionne, archive et conserve depuis trente-cinq ans les documents sur lhistoire des homosexuels. Lyonnais, il a choisi de regrouper quelques pièces de choix sur lhistoire homosexuelle locale quil présente dans Mémoire Gaie, un bulletin dinformation trimestriel sur lhistoire des gays à Lyon. On y découvre
aussi bien Cette initiative (unique
en France) a pour but d"encourager lesprit de
mémoire des gays".
|
Académie Gay & Lesbienne
Boîte Postale n° 28
94402 Vitry sur Seine Cedex
academiegay@yahoo.fr
http://www.archiveshomo.info
le site d'information
du Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT
de l'Académie Gay & Lesbienne
© 2001 - 2007