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LHistoire du mouvement homosexuel français
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Avec les témoignages
dHélène Hazéra, Marie-Jo Bonnet, Françoise
D'Eaubonne, Christine Delphy, Gisèle Halimi, Guy Chevallier,
Jacques Fortin, Louis Joinet, Jacques Lemonnier, Didier Lestrade,
Hervé Liffran, Robert Badinter.
Et les sons
d'archives de l'INA avec André Baudry,
Guy Hocquenghem, Ménie Grégoire, Raymond Forni, Jean
Foyer, Henri Caillavet
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II
- Du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire
(F.H.A.R.) à la dépénalisation
de l'homosexualité
C'est après
mai 68 qu'un véritable mouvement de libération voit
le jour. D'abord inspiré par la contestation des années
70, le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire
(F.H.A.R.) naît en 1971 dans
les rouages du MLF, les homosexuelles en étant
à l'origine, mais il périclite rapidement.
Néanmoins,
la parole se libère avec force et le mouvement est irréversible.
Revendiquant l'abrogation des lois discriminatoires, celle-ci est
arrachée après l'arrivée de la gauche
au pouvoir en 1982.
L'homosexualité
s'organise dès lors en mode de vie toléré et
admis, même si l'apparition du virus du sida marque profondément
cette minorité, touchée de plein fouet par l'épidémie
au cours des années 80
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>
Avec les témoignages dHélène
Hazéra, Marie-Jo Bonnet, Françoise D'Eaubonne, Christine
Delphy, Gisèle Halimi, Guy Chevallier, Jacques Fortin, Louis
Joinet, Jacques Lemonnier, Didier Lestrade, Hervé Liffran,
Robert Badinter.
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Et les sons d'archives de l'INA avec André
Baudry, Guy Hocquenghem, Ménie Grégoire, Raymond Forni,
Jean Foyer, Henri Caillavet
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LHistoire du mouvement homosexuel français
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I
- De la clandestinité au Front Homosexuel d'Action
Révolutionnaire
A la sortie
de la guerre 1939-45, l'homosexualité est considérée
comme un délit qui aggrave les peines d'outrage public à
la pudeur pour deux personnes du même sexe.
- La clandestinité est de mise puisque les gouvernements
d'après-guerre ont conservé une loi de Vichy
qui poursuit les homosexuels (pourtant parmi les populations déportées
par l'Allemagne nazie).
- Dans les grandes villes, certains lieux publics permettent cependant
des rencontres furtives, mais toujours dans la crainte de poursuites
ou de fichage par la police.
Il
faut attendre les années 50 pour observer la création
de la première association homosexuelle qui prend la forme
d'un club littéraire avec une revue, Arcadie,
discrète et soucieuse de ne pas choquer l'opinion.
C'est après
mai 68 qu'un véritable mouvement de libération voit
le jour. D'abord inspiré par la contestation des années
70, le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire
(F.H.A.R.) naît en 1971 dans
les rouages du MLF, les homosexuelles en étant
à l'origine, mais il périclite rapidement.
Néanmoins,
la parole se libère avec force et le mouvement est irréversible.
Revendiquant l'abrogation des lois discriminatoires, celle-ci est
arrachée après l'arrivée de la gauche
au pouvoir en 1982.
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>
Avec les témoignages dHélène
Hazéra, Marie-Jo Bonnet, Françoise D'Eaubonne, Christine
Delphy, Gisèle Halimi, Guy Chevallier, Jacques Fortin, Louis
Joinet, Jacques Lemonnier, Didier Lestrade, Hervé Liffran,
Robert Badinter.
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Et les sons d'archives de l'INA avec André
Baudry, Guy Hocquenghem, Ménie Grégoire, Raymond Forni,
Jean Foyer, Henri Caillavet
>
A la suite de la première partie de ce documentaire, un débat
avec Florence
Tamagne, Didier Eribon et Louis-Georges Tin.
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Le Conservatoire des Archives et des Mémoires
Homosexuelles
de l'Académie Gay & Lesbienne
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Depuis
plus de 28 ans, sans aucune aide des pouvoirs publics, des collectionneurs
acharnés, sauvegardent et archivent jour après jour, tout ce qu’ils
peuvent :
- ils achètent régulièrement différentes publications gays, lesbiennes
et transgenres avec leurs deniers personnels;
- récupèrent des documents, que faute de place les gens ne pouvaient
garder;
- collectent systématiquement toutes sortes de gratuits (des
magazines, catalogues, programmes, affiches, tracts, flyers... donc
certains sont devenus aujourd’hui des collectors);
- conservent avec soin toutes ces collections afin de garder une
trace du patrimoine socioculturel gay, lesbien et transgenre.
Ils ont ainsi réussi à constituer une importante
collection d'archives gay et lesbiennes pour l'histoire.
En
2000, ils décident de se regrouper en association (à but non
lucratif d’entraide sociale pour le développement de la culture
et la sauvegarde du patrimoine) afin de :
- développer les collectes et d'améliorer les recueils de dons de
nouveaux documents,
- assurer la pérennité de leurs oeuvres et de leurs archives
- et ouvrir au public leurs collections réunies dans le Conservatoire
des Archives et des Mémoires Homosexuelles.
L'Académie
Gay & Lesbienne est déclarée le 1er mars 2001 à la Préfecture.
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Interviews
de B. Phan Hoang,
président de l'Académie
Gay & Lesbienne :
Combien
de personnes participent à votre action ?
- Le fonctionnement est assuré principalement
par une dizaine de bénévoles qui contribuent régulièrement chacun(e)
de manière différente :
collecte régulière des documents dans les établissements commerciaux
et associatifs, classement, mise à jour du site Internet, recueil
d'articles de presse, achat de magazines et de livres, collecte
de dons, participation à des événements tels que le printemps des
associations...
- Nous sommes aussi aidés par nos proches et des fidèles donateurs
qui sont devenus des vrais amis.
Quelles
sont vos sources de financement ?
- Sans aucune aide publique, ce long et important
travail a pu quand même être réalisé : nous avons réussi à préserver
des milliers de créations plus ou moins éphémères.
Tous les achats d'équipement et de documents (surtout des magazines
et des livres LGBTQ) sont financés personnellement par nos membres
bénévoles.
- Quand à l'Association de Préfiguration de Centre d'Archives
des Homosexuallités de Paris (AP CADHP), créée
après l'Académie Gay & Lesbienne :
> elle a bénéficié de la Mairie de Paris ( depuis plus
d'un an ! ) de 100.000 euros de subventions pour faire une étude
de faisabilité de leur projet,
> et d’un local dans Paris ( qui ne permet pas l’accueil
du public ni le stockage d’archives ! ).
Combien
de documents possédez-vous ?
- Aujourd’hui, le Conservatoire des Archives
et des Mémoires Homosexuelles de l'Académie gay & Lesbienne
a une importante collection d'archives (collectées et achetées
jour après jour depuis plus de 28 ans) d'environ 20.000 documents
qui reflètent toute la diversité des expressions artistiques et/ou
socioculturelles des artistes, créateurs, associations, organisations,
établissements, médias (gay, lesbiens, bisexuels et transgenres)
:
> plus de 500 titres (des milliers d'exemplaires, anciens
et actuels) de magazines, fanzines, bulletins associatifs...;
> plusieurs centaines de livres thématiques : romans, essais,
thèses...; une centaine de catalogues, guides, plans, calendriers...;
> plusieurs milliers de flyers, de tracts, d'affiches...;
> des dossiers divers ( notamment plus de 12 ans de coupures
de presse sur l'homosexualité, le sida... ), etc.
- Nous avons réussi à sauver beaucoup de très
vieux documents qui auraient fini dans la poubelle si leurs propriétaires
n'avaient pas fait l'effort de nous les donner.
- Mais nous ne cherchons à dépouiller qui que ce soit de ses effets
personnels, c'est pourquoi nous disons à tous : "il faut
continuer à conserver chez vous et pour vous, tous vos vieux magazines,
flyers, affiches... ces belles choses qui vous ont apporté un jour
un peu de joie ou de bonheur, qui sont les souvenirs d'une période
de votre vie".
Y
a-t-il un intérêt particulier à conserver flyers, plans, affiches
?
- Nous sauvegardons les flyers, plans, affiches... qui sont des
traces de la vie quotidienne : actualité sociale, politique, culturelle,
scientifique (santé, sida, sexe), sportive, ludique…des établissements,
des associations et des institutions.
- Toutes ces créations ont contribué, à leur
mesure, à enrichir et à affirmer les identités socioculturelles
des minorités LGBTQ dans une société plus souvent répressive que
tolérante ( surtout au temps où l’homosexualité était
un délit réprimé par des lois discriminatoires, un fléau social
à combattre, et même une maladie mentale listée par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) ! ) :
> il a fallu à leurs auteurs tant d’amour, de courage, d’énergie,
de travail, et aussi de l’argent pour créer ces documents,
> et très souvent leurs travaux ont vite sombré dans les tréfonds
de la mémoire collective, après une brève existence;
> de plus, certains sont de véritables œuvres d’art, et souvent
leurs créateurs, connus ou non, ne les ont pas déposées pour conservation
aux Archives Nationales.
- Il faut se rappeler aussi que de nombreux
talents homosexuels se sont prématurément éteints, notamment pendant
les années sida !
Les
archives sont-elles consultables par le public ?
- Consultations sur rendez-vous : nous avons
aidé des personnes qui cherchent des renseignements précis.
- Actuellement, nous offrons un lieu de conservation d'archives
plutôt qu'un salon de lecture car nous manquons de moyens pour assurer
des permanences.
Quels
enseignements en tirez-vous ?
- La préservation des archives et des cultures
LGBTQ est un devoir de mémoire de chacune et de chacun pour l'intérêt
de tous les LGBTQ et non le monopole de qui que ce soit(y compris
de ceux qui se prétendent être des professionnels légitimes de l'homosexualité
et du sida).
- La prolongation de la contribution citoyenne (par les générations
d'hier, d'aujourd'hui et de demain) de la longue route de l'affirmation
des identités LGBTQ, des luttes contre le sida, l'homophobie,
est un bénéfice collectif pour tout le monde.
> Parce qu'avant nous, des gens connus ou inconnus, y ont déjà
beaucoup contribué ; aujourd'hui, chacune et chacun de nous peut
aussi apporter un peu de son savoir en donnant ses idées, son savoir-faire
en talent, son pouvoir en temps et/ou argent.
> Pour que vivent les mémoires des cultures LGBTQ pour nos générations
passées, présentes et futures !
Quels
sont les projets ?
- Nous hébergeons toujours provisoirement nos archives au rez-de-chaussée
d’un bâtiment d’environ 300 m2, construit sur un grand terrain arboré.
Acquise de l’État avec nos fonds privés, cette ancienne propriété
de la Direction Départementale de l’Équipement, est à quelques
minutes de Paris (métro Villejuif P. V. Couturier ou en
voiture par la Porte d’Italie).
- Nous attendons toujours une réponse de M.
Bertrand Delanoë, Maire de Paris, à qui nous
avons demandé publiquement, il y a déjà plus d'un an d’accorder
au Conservatoire des Archives et des Mémoires Homosexuelles
de l’Académie Gay & Lesbienne un local dans Paris
intra-muros pour permettre au public [en majorité
parisien] de venir plus facilement consulter
nos archives.
- Il est temps que les Pouvoirs Publics et notamment le Ministère
de la Culture, nous apportent enfin un soutien plus concret
(que les lettres de félicitations et d'encouragement que
nous avons reçues).
Quelles
sont les autres activités de votre association ?
- Nous mettons à jour sur notre site :
> une revue de presse sur les archives
et les cultures LGBTQ ( http://www.archiveshomo.info/revue/2presse.htm
),
> un recensement annuel des centres et
fonds d'archives en France et dans le Monde qui contiennent
des documents LGBTQ ( http://www.archiveshomo.info/annuaire/3annuair.htm
),
> le catalogue de notre fonds (
http://www.archiveshomo.info/presse/2presse.htm
est déjà en ligne la liste des titres des journaux, magazines,
fanzines, bulletins associatifs, etc. ) ;
- Nous alertons l'opinion et les pouvoirs
publics pour demander la préservation d'archives LGBTQ menacées
de disparition (exemple : lors de la liquidation des sociétés
du groupe Gai Pied http://www.archiveshomo.info/academie/communique/2gaipied
)
- Nous tentons de développer des échanges
de documents avec d'autres centres d'archives et/ou
de documentation LGBTQ, des Centres Gais et Lesbiens,
Centres LGBTQ, Maisons des Homosexualités
en France et dans le monde, parce que nous avons gardé des
documents en multiples exemplaires !
- Nous apportons aussi notre contribution
solidaire aux autres associations, organisations, médias ... pour
:
> l'égalité des droits pour les homosexuels,
> les luttes contre l'homophobie, les agressions, les discriminations,
le sida...
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