31
1 2003 : e-llico > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=1346
|
.
Archives :
la Mairie [de Paris] réagit,
la CLF
[Coordination Lesbienne en France]
sexplique
.
La
polémique sur le Centre dArchives et de Documentation
Homosexuelle de Paris se poursuit avec
deux prises de positions nouvelles.
.
Après
la demande de réunion formulée par deux mouvements
auprès du Maire de Paris,
Odette
Christienne, adjointe au Maire chargée du
Monde combattant, de la Mémoire et des Archives a adressé
une réponse par le biais dun message ayant valeur
de mise au point.
Odette
Christienne y précise que
- "le projet déposé par l'Association de
Préfiguration du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris
a été, à deux reprises, évalué
par la Direction des services d'Archives de
[la Mairie de] Paris qui en
a validé la qualité scientifique.
- La mise
en cause de cette dernière dans la lettre adressée
le 20 janvier dernier par Archilesb ! Vigitrans paraît
donc infondée".
Face
aux inquiétudes affichées de voir les lebiennes et
les trans marginalisés dans le projet,
le communiqué réaffirme par ailleurs que
- "le projet scientifique du CADH de Paris, qui
prévoit également un Centre de Documentation
destiné à recueillir le plus grand nombre de publications
françaises et étrangères de toutes les minorités
sexuelles, n'est apparu en aucune façon limité, dans
ses perspectives de développement, aux seules archives de
la mouvance homosexuelle masculine :
- il prévoit simplement de s'appuyer au démarrage
sur les fonds les plus en vue, qui sont souvent aussi ceux dont
le sauvetage, en raison notamment de leur volume et de leur ancienneté,
apparaît le plus urgent.
Le
travail de prospection qu'il est prévu de mener durant la
phase de préfiguration se déploiera dans toutes les
directions et
ne manquera pas de révéler des archives, lesbiennes,
gays, bi et trans, aujourd'hui méconnues sinon complètement
oubliées".
.
De son côté,
la Coordination Lesbienne en France
(CLF) explicite sa position par un texte dans lequel
elle réaffirme
- à la fois son attachement au projet
- et ses préoccupations quant à la mixité.
La
CLF écrit :
"Par la dotation d'une subvention de 100.000 euros pour aider
au démarrage d'un Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles, la Ville de Paris
- fait un pas historique dans la reconnaissance de l'homosexualité
- et comble ainsi en partie son retard sur d'autres grandes métropoles
comme Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal
ou San Francisco.
.
Mais
si ailleurs une réflexion préalable et approfondie
a en général été menée
- pour éviter une hégémonie
gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées
à participer au projet,
- il nous faut en France encore batailler pour éviter
la mise au silence des lesbiennes.
.
Ce
n'est pas en parlant des lesbiennes
qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas.
.
La
Coordination Lesbienne en France (C.L.F.),
se donne pour objectif une plus grande visibilité du lesbianisme
et des lesbiennes dans ce Centre.
Deux
moyens sont déjà mis en uvre :
-
d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité
- c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition
" Archilesb !" portée par Marie-Hélène
Bourcier, sociologue, et par Marie-Jo Bonnet, historienne
-,
-
et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs
du projet du C.A.D.H.P.
afin
d'imaginer ensemble comment compenser ce déficit à
l'égard des lesbiennes d'hier
et d'aujourd'hui.
.
Notre
démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée
de parité et d'égalité entre femmes et hommes.
Nous
espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle
universalité ".
.
Lire aussi
:
- Archives Gay, mauvaise passe
- Archilesb! et Vigitrans veulent
rencontrer Delanoë
.
|
20
12 2002 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France
(C.L.F.) Association loi 1901, déclarée dintérêt
général http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat
|
.
Communiqué
de presse de la Coordination Lesbienne en France à
propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de la Ville de Paris
.
"
Ce n'est pas en parlant des lesbiennes
qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas ! "
.
Par la dotation
d'une subvention de 100.000 euros pour aider au démarrage
d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles,
la Ville de Paris fait un pas historique dans la reconnaissance
de l'homosexualité et comble ainsi en partie son retard sur
d'autres grandes métropoles comme Londres, Berlin, Amsterdam,
Barcelone, Montréal ou San Francisco.
.
Mais si ailleurs
une réflexion préalable et approfondie a en général
été menée pour éviter une hégémonie
gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées
à participer au projet, il nous faut
en France encore batailler pour éviter la mise au
silence des lesbiennes.
Ce
n'est pas en parlant des lesbiennes qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas.
.
La Coordination
Lesbienne en France (C.L.F.), se donne pour
objectif une plus grande visibilité du lesbianisme et des
lesbiennes dans ce Centre.
.
Deux moyens sont déjà mis en uvre :
-
d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité
- c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition
"Archilesb !"
portée par Marie-Hélène Bourcier, sociologue,
et par Marie-Jo Bonnet, historienne -,
-
et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs
du projet du C.A.D.H.P. afin d'imaginer ensemble comment
compenser ce déficit
à l'égard des lesbiennes d'hier et d'aujourd'hui.
.
Notre
démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée
de parité et d'égalité entre femmes et hommes.
Nous
espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle
universalité.
.
|
5 5 2005 : Le
Figaro (page 6) > par Pascale Sauvage
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0053.html
http://www.lefigaro.fr/politique/20050505.FIG0054.html
|
.
ENQUÊTE :
Élu
il y a quatre ans, le Maire de la capitale a-t-il changé
la ville ?
Voyage
dans le Paris de Bertrand Delanoë
.
Depuis
quatre ans qu'il est installé à la Mairie de Paris,
Bertrand Delanoë a eu le temps.
- Le temps d'ancrer son pouvoir.
- Le temps de mettre en oeuvre les premières mesures de son programme
électoral : couloirs de bus, restrictions budgétaires sur
le train de vie de l'Hôtel de Ville ...
- Le temps de préparer la candidature de Paris aux Jeux
Olympiques de 2012.
Mais
il avait promis beaucoup plus aux Parisiens, invités à
« changer d'ère » avec lui.
A mi-chemin de la
mandature, une fois retombées l'euphorie de la victoire et l'énergie
réformatrice de son équipe, la capitale tient-elle l'ambitieuse
promesse du premier Maire socialiste de son histoire depuis la
Commune ?
.
Tout
au plus a-t-on « changé d'air », affirme l'opposition
municipale, qui commence à peine à se remettre de son
KO politique des 11 et 18 mars 2001.
- La droite parisienne croit avoir trouvé un angle d'attaque fédérateur
en accusant un Maire « bobo » de n'en avoir que pour
les « bobos », les bourgeois bohèmes, au détriment
des véritables acteurs du rayonnement économique et culturel
de la capitale française.
.
Le
Figaro a enquêté au
coeur du Paris de Delanoë
pour savoir si la ville a changé.
.
1.
Un Maire moins vibrionnant que solitaire
.
Célibataire,
homosexuel, noctambule, à la fois droit-de-l'hommiste et individualiste,
puisque très attaché à sa liberté personnelle,
Bertrand Delanoë cumule les critères du bourgeois bohème
parisien
- contre lequel
l'UMP sonne la charge dans le Livre noir qu'elle
a publié début 2005.
Le
bobo n'y « est qu'un soixante - huitard ou un héritier
de cette mouvance ayant gravi avec succès les échelons d'une
société de consommation que ses pères disaient naguère
mépriser.
- En d'autres termes, le bobo d'aujourd'hui n'est jamais, même s'il
s'en défend, qu'un rejeton de la vieille gauche caviar «
libérale-libertaire » apparue sous les années Mitterrand
(...).
- Le Maire de Paris et ses acolytes travaillent dur pour satisfaire
les attentes exorbitantes de cet électorat aussi exigeant que stratégique
».
Destinée
à galvaniser les militants de l'UMP, l'accusation
se heurte cependant à la personnalité complexe du Maire
de Paris et à un mode de gouvernement très structuré.
- Un mode aux antipodes du dilettantisme prêté par ses adversaires
et ses rivaux à Bertrand Delanoë lorsqu'il n'était
que le président du squelettique groupe socialiste du Conseil
de Paris.
- Face à un Jacques Chirac programmé pour l'Élysée.
[...]
Pourtant, l'opposant
vibrionnant n'a mis que quelques semaines à occuper l'espace politique
et médiatique dévolu à ce personnage si particulier
sur l'échiquier politique français qu'est le Maire de
Paris.
Ainsi
la comparaison entre Chirac et Delanoë s'est-elle imposée,
y compris dans l'esprit des plus fidèles chiraquiens de Paris,
qui se plaignent aujourd'hui de l'appropriation, par le Maire socialiste,
de la puissance de feu administrative, politique et médiatique
que représente la Mairie.
Delanoë,
pourfendeur du système Chirac, a-t-il instauré son
propre « système » à Paris, comme l'affirme
le Livre noir de l'opposition municipale ?
- Jean-François Legaret n'est pas loin de le croire lorsqu'il
réclame qu'une commission d'élus suive les dépenses
engagées pour le train de vie de l'équipe municipale
- puisque l'une des premières mesures imposées par Delanoë
fut la suppression de la questure de l'Hôtel de Ville, qui
gérait ce budget du temps de Chirac puis de Tiberi.
[...]
Hormis
la suppression de la questure, Bertrand Delanoë s'est bien
gardé de renoncer aux moyens et attributs qui font du Maire
de Paris l'un des personnages les plus puissants de la République.
- Son opposition lui tient grief d'occuper un des bureaux les plus vastes
de la capitale... C'était celui de ses prédécesseurs.
- Et, s'il continue d'habiter son propre appartement de la rue de Sèvres,
il traite comme il convient ses invités de marque dans les salons
classés, interdits à ce titre à tout autre usage
que celui de pièces de réception.
[...]
« Ils ont été
bien meilleurs que nous sur le verrouillage de l'administration»,
constate l'un de ses anciens adjoints [de Jean Tibéri].
Le
« verrou », d'autres disent « l'entonnoir » du
système de gouvernement de Delanoë, c'est le cabinet
du Maire et son directeur, Bernard Gaudillère.
- « Il n'y a que lui qui ait un accès direct au Maire
; c'est à lui que doivent s'adresser les adjoints, les chargés
de mission, les maires d'arrondissement », affirme un
de ces derniers, socialiste.
Exception faite peut-être
de Daniel Vaillant, le Maire du XVIIIe, vieux compagnon
de route de Lionel Jospin aux côtés de Bertrand
Delanoë et de Claude Estier.
- Cette proximité lui permet de saisir directement
le Maire quand une décision se fait attendre. « Bertrand
est vexé quand on lui dit que ses collaborateurs n'osent pas lui
transmettre certains dossiers, mais ça arrive », sourit l'ancien
Ministre de l'Intérieur.
- Ce que confirme Roger Madec, Maire du XIXe, persuadé,
pour sa part, que certaines colères de Bertrand Delanoë
sont « du cinéma délibéré ».
Bertrand Delanoë
veut tout voir, tout savoir.
- « Il n'aime pas l'improvisation »,
résume Christophe Caresche, qui fut longtemps son collaborateur
à l'Assemblée nationale.
- Toute
l'organisation du travail municipal découle de ce trait de caractère.
A commencer par la
stabilité du dispositif formé par Bernard Gaudillère
et du secrétaire général de l'Hôtel
de Ville, Pierre Guinot-Deléry.
- Les deux hommes, en place depuis le printemps 2001, se connaissaient
bien avant de se retrouver à la Mairie, où chacun
a trouvé l'opportunité de relancer sa carrière.
- Le premier avait épuisé les charmes du ministère
des Finances ; le second ceux des préfectures de province.
- Ni l'un ni l'autre ne revendiquent l'accès aux médias.
Ce n'était pas le cas de leurs prédécesseurs, sous
Tiberi.
- Bref, avec eux, Delanoë a pu éviter le piège
de la course-poursuite entre le cabinet et l'administration, en dépit
de quelques accrochages inévitables.
.
L'opposition affirme
volontiers que « Delanoë est un homme seul ».
- Obligé de s'en remettre à ses
adjoints et aux conseillers techniques du cabinet, il est effectivement
très méfiant et « jamais dans la délégation
totale, car tout le monde est doublé », constate un adjoint.
- Christophe Caresche est même marqué par une confidence
livrée par le Maire de Paris à propos d'un des ses
amis politiques : « Il fait trop confiance à ses collaborateurs,
il est mort. »
- Le seul à échapper à cette défiance naturelle
est son porte-parole, Laurent Fary.
Outre Christophe
Caresche, les élus les plus sollicités sont
- Jean-Pierre Caffet, adjoint chargé de l'urbanisme,
élu dans le XVIIIe,
- Christian Sautter, ancien ministre, ancien préfet de la
Région Ile-de-France chargé des Finances.
La
première adjointe, Anne Hidalgo, qui avait assuré
l'intérim le temps que Delanoë se remette de l'agression
dont il avait été victime fin 2002, suscite une certaine
méfiance en raison de sa proximité politique avec François
Hollande.
- Elle n'appartient pas vraiment au premier cercle, dont un des piliers
est le patron de la fédération PS de Paris
et président du groupe socialiste du Conseil de
Paris, Patrick Bloche.
Plusieurs
des Maires d'arrondissement de gauche lui avaient préféré
Jack Lang en l'an 2000.
- Cette plaie-là n'est pas complètement cicatrisée,
malgré une pacification indispensable.
- « Il a besoin des Maires pour être réélu,
car la campagne se joue aussi arrondissement pas arrondissement »,
rappelle le Maire du Xe, Tony Dreyfus, qui fut le premier
à appeler la candidature de Delanoë.
- La relation la plus difficile reste celle qu'il entretient avec le fabiusien
Michel Charzat, dans XXe, qui avait sérieusement
envisagé d'être candidat à la Mairie de Paris.
Le modus vivendi s'établit sur des rapports personnels réduits
au strict minimum.
.
« Il fait des
efforts énormes pour se donner un vernis collectif, concède
le Maire du XIXe, Roger Madec, mais le premier élu
qui l'enquiquinerait serait mort. »
Quatre
ans après son élection, personne n'est donc en état
de contester au Maire de Paris une once de pouvoir.
- Le bobo inorganisé et dépensier que l'opposition
s'attendait à affronter s'est révélé un homme
de pouvoir, au fond assez classique, élevé, il ne faut pas
l'oublier, à l'école de François Mitterrand.
Pas
vraiment bobo dans la forme, Delanoë le serait-il dans le
fond, en répondant aux revendications de cet électorat inclassable,
au portefeuille bien garni mais au mode de vie hédoniste et individualiste
?
- Au risque de verser dans le clientélisme et la satisfaction des
besoins catégoriels, forme de gouvernance qu'il ne cessait de dénoncer
lorsqu'il était dans l'opposition.
.
Aux
yeux des jeunes animateurs du Perroquet Libéré,
mensuel satirique consacré à l'Hôtel de Ville
et diffusé par courrier électronique, la dérive vers
une gestion « communautariste » des aspirations des Parisiens
est vérifiée.
- Depuis deux ans, ces anciens chevènementistes traquent
les gaffes de l'exécutif.
Comme
cette subvention accordée à une association homosexuelle
féminine organisatrice de manifestations interdites aux hommes.
- « C'est une bourde », reconnaît
Delanoë.
- Qui admet n'avoir pas contrôlé le détail des activités
de chacune des associations oeuvrant dans ce domaine.
Tout
en récusant une dérive clientéliste en direction
des quartiers du Marais et de la Bastille :
- « Je ne suis pas communautariste, mais
je subventionne les associations homo qui, en tant que telles, étaient
exclues du champ municipal avant mon arrivée. »
.
Tout
comme il réfute, bien qu'il ajoute « comprendre les interrogations
», la même accusation que lui valent ses gestes symboliques
en direction des juifs et des musulmans.
- « Il n'y a qu'une communauté, la communauté des
Parisiens, mais je m'efforce au respect, pour la première
fois dans cette ville, de toutes les composantes de cette communauté.
»
Le concept de l'identité
plutôt que celui de communauté, à la différence,
répète-t-il, de la société défendue
par Nicolas Sarkozy.
- « Les Parisiens sont comme ils veulent. Bobos ou pas, je
roule pour eux et je crois à la diversité sociologique de
cette ville », conclut-il.
.
Diversité
incarnée au sein même de l'équipe municipale,
où se côtoient des élus d'horizons aussi divers
que Daniel Vaillant, fils d'un mécanicien automobile de
la Nièvre, et Christophe Girard,
directeur de la stratégie du groupe LVMH.
- Le
premier, Maire d'un XVIIIe arrondissement encore très contrasté
socialement, estime qu'il y a eu « trop de désintérêt
pour les quartiers dégradés et, dans le même temps
trop de projets décalés ».
- Le
second, inventeur des « Nuits blanches », emblématiques
de la culture bobo, voudrait en faire encore plus à destination
de ces Parisiens montrés du doigt par une partie de la droite.
.
|
7 et 8 juin 2004 :
Mairie de Paris > Délibération du Conseil
Municipal
http://www.paris.fr/bmo/delib/cmdelib20040607/cmdelib200406072004_sg_71.htm
|
.
2004 SG 71 -
Subvention
à l'association
Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes (12e)
pour son Centre de Documentation
.
Mme
Anne HIDALGO, rapporteure.
.
Délibération
affichée à l'Hôtel-de-Ville
et transmise au représentant de l'Etat le 11 juin 2004
Reçue par le représentant de l'Etat le 11 juin 2004
.
Le
Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil
Municipal
-
Vu le projet de délibération en date du 25 mai 2004 par
lequel M. le Maire de Paris
lui demande l'autorisation d'attribuer une subvention à l'association
Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes pour son action
pour son centre de documentation
et lui propose l'attribution d'une subvention correspondante ;
-
Sur le rapport présenté par Mme Anne HIDALGO,
au nom de la 1ère Commission,
.
Délibère :
Article premier
- Une subvention
de 10.000 euros est attribuée à l'Association Archives,
Recherches et Cultures Lesbiennes, 163 rue de Charenton (12e)
(X03431).
Art. 2
- La dépense correspondante sera imputée sur les crédits
inscrits
au chapitre 65, article 6574, fonction 020, ligne P046
du budget de fonctionnement de la Ville de Paris de 2004.
.
|
été
2003 : Regards n° 91-92 (page 77) > par K.G.
http://www.regards.fr/ |
.
Polémique : Archives pas gays
.
Voilà un an,
Bertrand Delanoë soutenait le projet d'un Centre d'Archives
Homosexuelles dans la capitale.
- Le Iancement de celui-ci était confié,
subvention de 100 000 euros à l'appui, à plusieurs de ses
proches.
[...]
Au coeur de la vive
polémique :
- l'orientation essentiellement gay du projet de Centre d'Archives
[et de Documentation] Homosexuelles de
Paris (CADHP) omettant ouvertement
les lesbiennes, les transsexuels et bisexuels,
[...]
Distinguer le seul
fait gay dans l'histoire relève de l'anecdote malvenue ou bien
d'un coup de force étroitement politique et masculin, fût-il
homo.
.
Plus
encore, le projet d'Archives Historiques est élaboré
sans que soient posées au préalable quelques questions fondamentales
:
- comment constituer la mémoire des minorités et exclus
sans impliquer ceux -ci dans l'élaboration même du projet
au risque de reproduire de nouveau un discours discriminateur ?
- Quels moyens se donne-t-on pour produire des archives
pour, par delà les ouvrages savants écrits sur eux, faire
directement entendre la voix de tous ceux qui ne produisent pas d'écrits
?
- Comment questionner enfin le lien entre histoire d'un fait de société
et militance sur ce thème ?
L'actuel
projet CADHP ne s'est posé aucune de ses questions.
[...]
|
27 5 2003 : communiqué
commun des groupes
- Archilesb ! http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier : mhbourcier[AT]free.fr
- et VigiTrans
Tom Reucher : tom.reucher[AT]free.fr
|
.
Paris, le 27 mai 2003
Communiqué
de Presse n° 7
Discriminations
Discordantes
.
L'Inter LGBT
et le [l'Association de Préfiguration du] CADHP
toujours aussi discriminants à la veille de la marche des fiertés
!
Archilesb !
et VigiTrans interpellent l'Inter LGBT
(Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans)
- sur son renouvellement inconditionnel au projet
de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris
(CADHP),
- un projet que le Conseil de la Lesbian & Gaie [Gay]
Pride île-de-France avait déjà adoubé
en 2002 alors qu'il était et reste discriminant.
Quelle valeur attribuer
au mot d'ordre de l'Inter LGBT pour la Marche des
Fiertés [LGBT] en juin prochain : ensemble
contre toutes les discriminations ?
.
Samedi 24 mai à
l'AGECA s'est tenue la réunion du Conseil de l'Inter
LGBT.
Le
[l'Association
de Préfiguration du] CADHP
y a présenté l'état d'"avancement" de
son projet.
- Seule nouveauté : le renouvellement du Conseil d'Administration
et du Bureau de manière à ce qu'il soit paritaire
(biologiquement) c'est-à-dire composé d'hommes et de femmes.
Archilesb
! et VigiTrans ne peuvent
- que constater que cette parité [de l'Association
de Préfiguration] du CADHP
n'est pas respectée dans le choix des salariés (seul
Jean Le Bitoux se voit salarié);
- que la parité homme/femme n'est pas un
critère qui permet de prendre en compte la diversité des
identités et des cultures sexuelles et de genre (parité
culturelle).
.
- Le PASTT
(Prévention Action Santé Travestis Transsexuelles),
- le CARITIG (Centre d'Aide, de Recherche et d'Information
sur la Transsexualité et l'Identité de Genre)
- et l'ASB (Association du Syndrome de Benjamin)
ont d'ailleurs interpellé Stéphane
Martinet (élu PS), le nouveau président
de [l'Association de Préfiguration] du
CADHP sur l'absence persistante de transsexuel(le)s et de
trangenres dans la "nouvelle" équipe.
.
Archilesb
! et VigiTrans regrettent
que l'Inter LGBT
- ait refusé l'autorisation de filmer ce débat historique
sur la question des archives
- et n'ait pas soumis au vote le renouvellement de son soutien à
une équipe contestée
- et qui bloque la tenue d'une réunion de mise à plat avec
les élus de la Mairie de Paris comme l'avait intelligemment
proposé en mars Christophe Girard adjoint du Maire
à la culture.
De
nombreuses associations présentes ont également fait part
de leurs inquiétudes vis à vis du projet :
- manque de transparence,
- un parti pris du scientifique discutable et le fait que la phase dite
de "préfiguration" pour laquelle a été
votée une subvention de 100.000 euros par le Conseil de Paris
en octobre dernier se soit limité à un lifting inadéquat
des instances de l'association.
Malgré
les critiques formulés depuis plus de six mois, le
[l'Association de Préfiguration du] CADHP
persiste à privilégier une conception dix-neuviémisante,
élitiste et universitaire de l'archive.
- Devant un parterre d'associations médusées, Stéphane
Martinet, le président [de l'Association de Préfiguration
du] du Centre a déclaré "que l'archive
n'etait pas de la militance",
- creusant l'écart entre les concepteurs du Centre
et ses interlocuteurs toujours conçus comme de simples donneurs
d'archives et en aucun cas comme les acteurs de leur propre mémoire
et histoires.
.
Archilesb
! et VigiTrans sont
solidaires des critiques qui ont été émises lors
de cette réunion, notamment celles émanant
- de la Coordination Lesbienne en France,
- du collectif de pédés queers LopAttaQ,
- des associations transsexuelles et de transgenres (CARITIG, PASTT,
ASB)
- mais aussi de l'Académie Gay &
Lesbienne,
- de CONTACT
- et du Centre Gai et Lesbien [de Paris]
qui devant le manque de crédibilité
et de légitimité du projet a réaffirmé
comme d'autres sa volonté de ne pas confier ses archives au Centre
en l'état.
.
-
Pour toute information complémentaire :
[ http://www.archiq.fr.vu/
]
www.archilesb.org
www.vigitrans.org
-
Pour consulter la revue de presse nationale et internationale sur le
CADHP :
http://www.archiveshomo.info/
.
|
12 5 2003 : lettre
de la Coordination Lesbienne en France (C.L.F.)
> association loi 1901, déclarée dintérêt
général
http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat
caritig.org
http://www.caritig.org/divers/cadhp_clf.pdf
|
.
Lille, le 12 mai 2003
Monsieur
Delanoë, Maire de Paris
Objet
: le CADHP
Monsieur le Maire,
.
Ouvrir à
Paris un Centre dArchives et de Documentation
sur les questions de genre et de sexualité est une nécessité.
Cest pourquoi
la Coordination Lesbienne en France a fait part publiquement
de sa satisfaction à voir le projet du CADHP soutenu
par la Ville.
Et
cest pourquoi aussi nous en avons dénoncé le gai
centrisme
- en signant la pétition portée par Archilesb !,
- en publiant un communiqué expliquant notre démarche
- et en rencontrant les instigateurs du projet.
.
Il est de notoriété
publique que le mouvement lesbien, gai, bi et trans, est en construction
- et quil revient de décennies dindifférence
réciproque, dincompréhensions et parfois de haines
et de violences, au moins symboliques.
- Il reproduit lui aussi le patriarcat.
.
Mais
dans laffaire du CADHP, on aurait pu éviter
la guerre,
- les mots qui blessent
- et les initiatives malheureuses.
LHistoire se
fait, et comme le montre lexpérience de lInterassociative
lesbienne, gaie, bi et trans, il est possible à force dintelligence
morale et politique, de relever ce défi et de construire un discours
et une action vraiment pertinents.
Les
initiateurs du CADHP nont pas pris la mesure de cette
évolution.
.
Et
la Ville de Paris, en soutenant le projet en létat,
na sans doute pas assez écouté celles et ceux qui,
- comme Clémentine Autain lors du Conseil Municipal
décisif, ont voulu améliorer le projet.
- Certaines ont alors parlé de « pouvoir gai ».
Cest
en tout cas un manque de lucidité politique.
.
Maintenant, comment
sortir « par le haut » de cette affaire qui
empoisonne tout le monde ?
.
Depuis
plusieurs mois, sur la proposition de Marie-Jo Bonnet, plusieurs
organisations,
dont la Coordination Lesbienne en France,
- pressent la Ville de Paris dorganiser
une réunion sous légide de lObservatoire
parisien à la parité
- car elles pensent que cela permettrait une décrispation et une
ouverture.
Nous
navons reçu aucune réponse de la Ville et la
guerre continue,
- de tribunes médiatiques en procès,
- de rumeurs en menaces.
Il
revient à la Ville de Paris dapaiser les tensions
et daccompagner au mieux un projet dont elle assure
le financement.
.
Nous espérons
que vous serez sensible à nos arguments
et vous prions dagréer, Monsieur le Maire, lexpression
de nos salutations distinguées.
.
Nathalie
Rubel, Co-présidente de la CLF
.
|
15 2 2003 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France
(C.L.F.) association loi 1901, déclarée dintérêt
général http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat
|
.
Communiqué de presse du 15 février 2003
.
La
Coordination Lesbienne en France a écrit ce jour
une lettre à M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris,
- pour
appuyer la proposition de Marie-Jo Bonnet de
réunir sous légide de lObservatoire parisien
de la parité les différents protagonistes du Centre
dArchives et de Documentation Homosexuelles de Paris.
-
Elle [La
Coordination Lesbienne en France] souhaite
y prendre sa place, au moins à titre dobservatrice.
.
Par ailleurs, parce
que la question des archives lesbiennes est plus large que celle du CADHP,
la CLF a demandé ce quil
en est du soutien municipal aux autres structures, pérennes
et qui ont notre confiance,
- comme les ARCL
(les Archives [Recherches et
Cultures] Lesbiennes domiciliées
à la Maison des Femmes de Paris) qui existent et fonctionnent
sans subvention depuis 1984,
- ou la Bibliothèque
municipale Marguerite Durand, qui elles aussi
gardent mémoire de lHistoire des lesbiennes, du lesbianisme
et du féminisme.
.
La
Coordination Lesbienne en France
est
une union d'associations non-mixtes lesbiennes et d'individues
Elle existe depuis
mai 1997.
Elle accueille aussi toute association ou personne sympathisante.
Elle se veut une force dans le champ politique et social, une affirmation
de la citoyenneté lesbienne.
Ses
buts sont
- de renforcer la visibilité et la représentation des lesbiennes
dans la société,
- faire progresser les droits des lesbiennes
- et favoriser les échanges entre les groupes de lesbiennes.
.
|
1er
2 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet |
.
Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr
Paris
le 1er février 2003
Je
propose la tenue d'une table ronde
sous l'égide
d'Anne Hidalgo
et de l'Observatoire pour l'égalité entre les
femmes et les hommes,
réunissant les actrices et acteurs de la recherche,
de la documentation et des archives
.
Nous
pourrons discuter des questions suivantes :
.
Faut-il
centraliser les archives sur les lesbiennes et les gays en un lieu unique
?
Comment
garantir l'autonomie des centres existants
- Archives
Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)]
logées
à la Maison des femmes de Paris,
- Académie Gay & Lesbienne,
- Bibliothèque du CGL, etc...)
et des "initiatitives privées".
Quel
est le rôle du politique ?
- Comment se font les financements ?
- Sur quels critères ?
- Qui décide ?
Plus
précisément pour les lesbiennes. Où mettre leurs
archives ?
- Avec les femmes ?
(je rappelle qu'un projet de Cité des femmes est
à l'étude au cabinet d'Anne Hidalgo sur la question
des archives féministes, de l'extension de la Bibliothèque
Marguerite Durand, (qui étouffe dans ses locaux trop
petits), de la documentation, etc.) ;
- ou avec les gays ?
C'est une question politique essentielle puisque nous voyons par la pratique
qu'à part la Maison des Femmes de Paris, les archives
relatives à l'Eros lesbien sont invisibilisées dans la plupart
des projets "officiels".
.
Que
les personnes qui s'associent à cet appel me le fassent savoir
afin que nous le proposions dans un premier temps à Mme Hidalgo.
.
Très cordialement,
Marie-Jo
Bonnet
.
|
février
2003 : Têtu
(n° 75) Agenda n° 26 (page 6) > par Xavier Héraud
et Jérome Gac
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2003
|
.
INFOS
Paris : Polémique autour du Centre d'Archives
.
Les lesbiennes sont-elles
mises à l'écart du futur Centre d'Archives et de Documentation
des Homosexualités de Paris ?
- C'est en tout cas ce qu'estime le groupe Archilesb
!, qui a lancé une pétition sur ce thème
à la fin du mois d'octobre dernier.
- Depuis, la polémique fait rage. Retour sur le psychodrame de
cet hiver, avec les protagonistes du débat.
.
Tout est parti d'une
pétition lancée par Archilesb !, un groupe
informel à la tête duquel se trouvent la sociologue Marie-Hélène
Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, lors du dernier
festival Cinéffable, en octobre dernier.
Au Coeur du débat,
- la petite place accordée aux lesbiennes
dans le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (CADHP), piloté par Jean Le Bitoux
et Christopher Miles,
- et cette phrase, extraite de son dossier de présentation
: «Dans un premier temps, le fonds d'archives
concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des
raisons historiques».
Archilesb !,
dans sa pétition, qui a recueilli à ce jour environ 1 000
signatures, répond : «C'est bien méconnaître
l'histoire des mouvements sociaux liés aux politiques sexuelles,
qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministe et lesbienne,
et ce dès les années 70 en France.»
- Marie-Hélène
Bourcier faisait pourtant partie du projet à ses débuts,
mais elle avait rapidement claqué la porte.
- La Mairie de Paris, qui a attribué une subvention de 100
000 euros au Centre, a elle aussi été contactée.
- Dans une lettre à Anne Hidalgo, première adjointe
au Maire de Paris, Marie-Jo Bonnet fait part
de son indignation.
.
C'est
un article de «Libération» qui met
le feu aux poudres.
Démentis, mails «forwardés», rumeurs fusent
alors de partout.
Mais c'est un article
paru dans Libération du 7 décembre dernier,
intitulé «Des lesbiennes en guerre
contre le machisme gay», reprenant cette info, qui met le
feu aux poudres.
Démentis, mails
«forwardés», rumeurs, attaques personnelles fusent
alors dans la communauté homo. Chacun choisit son camp.
.
La polémique
atteint son climax avec l'apparition d'un groupuscule «énervé»,
le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT).
- Ce petit groupe fait parvenir quotidiennement
à Marie-Hélène Bourcier et à Marie-Jo
Bonnet [et aussi à la journaliste Blandine Grosjean,
auteure de l'article dans Libération],
cinq jours de suite, des lettres anonymes contenant un tampon usagé.
- Au cinquième jour, Marie-Jo Bonnet reçoit une lettre
dénonçant la stratégie de victimisation d'Archilesb
!.
- L'historienne porte plainte, et Marie-Hélène Bourcier
précise qu'elle compte faire de même.
.
Le 12 décembre, Jean Le Bitoux et Christopher Miles
sortent de leur silence et envoient un communiqué à la
presse.
Se défendant
de tout «machisme», le CADHP
conteste les chiffres avancés par Archilesb ! : 5
femmes seulement sur les 59 participants investis dans le projet
:
- «Ces chiffres sont erronés: le comité de soutien
compte 35 noms, dont une dizaine de femmes.»
- Et de souligner que le projet est toujours en phase de
préfiguration, et qu'il le restera encore de dix-huit à
vingt-quatre mois.
Christopher Miles,
président du projet, confie avoir vécu «amèrement»
les attaques dont le Centre a fait l'objet. Pour
ce qui concerne les «raisons historiques» invoquées
dans le dossier de présentation du projet, il persiste
et signe :
- « La majorité des documents concernant l'homosexualité
à la fin du XIXe siècle sont des documents pénaux
ou médicaux.
- L'homosexualité féminine n'étant pas pénalisée,
ces documents parlent uniquement d'homosexualité masculine.»
.
«Par
ailleurs, ajoute Jean Le Bitoux, nous avons contacté les
Archives Lesbiennes
[Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)]
pour obtenir les doubles des documents qu'elles possèdent.»
.
«Beaucoup
de bruit pour rien, finalement», conclut Philippe Lasnier,
conseiller de Bertrand Delanoë, notamment sur les
questions homosexuelles, qui rejette toute mise en cause de la Mairie
[de Paris] :
- «Comme promis début 2001 par Bertrand Delanoë,
ce projet mixte a été soutenu grâce
à un vote consensuel en septembre 2002.
- Mais la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort.»
.
Archilesb !,
en tout cas, ne compte pas en rester là, comme l'explique Marie-Hélène
Bourcier :
- «Archilesb! comme Vigitrans
[groupe trans qui soutient la pétition d'Archilesb
!] demandent à ce que soit organisée
une réunion de mise à plat des objectifs scientifiques et
de l'organisation de la préfiguration du Centre en
présence d'un référent de la Mairie
[de Paris].
- Autant de trans que de lesbiennes et de gays dans les instances, qu'il
s'agisse du Comité de pilotage ou du Comité d'administration
de l'association.
- Archilesb ! et Vigitrans feront des propositions
en ce sens, ainsi qu'en matière d'animation de la réflexion
sur la notion d'archives».
Et la sociologue de
prévenir :
- «Le CADHP doit apprendre à
travailler avec toutes celles et ceux qui le veulent et ont des compétences,
et cesser de se comporter en petit chef.
- Le Centre ne se fera pas sans nous !»
.
«Pour
l'instant, rappelle Christopher Miles, nous n'avons pratiquement
pas commencé la collecte d'archives.»
Jean
Le Bitoux précise que le Centre,
loin d'être opérationnel, est toujours à la recherche
d'un local.
- Et le cofondateur de Gai Pied d'appeler de ses voeux la
fin de la polémique :
- «Travailler sur les archives demande un minimum de sérénité.»
.
|
31
1 2003 : e-llico > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=1346
|
.
Archives : la
Mairie [de Paris] réagit,
la CLF
[Coordination Lesbienne en France]
sexplique
.
La
polémique sur le Centre dArchives et de Documentation
Homosexuelle de Paris se poursuit avec
deux prises de positions nouvelles.
.
Après
la demande de réunion formulée par deux mouvements auprès
du Maire de Paris,
Odette
Christienne, adjointe au Maire chargée du Monde
combattant, de la Mémoire et des Archives a adressé
une réponse par le biais dun message ayant valeur de mise
au point.
Odette
Christienne y précise que
- "le projet déposé par l'Association de Préfiguration
du Centre d'Archives Homosexuelles de Paris a été,
à deux reprises, évalué par la Direction des
services d'Archives de [la Mairie de] Paris
qui en a validé la qualité scientifique.
- La mise en
cause de cette dernière dans la lettre adressée le 20 janvier
dernier par Archilesb ! Vigitrans paraît donc infondée".
Face
aux inquiétudes affichées de voir les lebiennes et les trans
marginalisés dans le projet,
le communiqué réaffirme par ailleurs que
- "le projet scientifique du CADH de Paris, qui prévoit
également un Centre de Documentation destiné
à recueillir le plus grand nombre de publications françaises
et étrangères de toutes les minorités sexuelles,
n'est apparu en aucune façon limité, dans ses perspectives
de développement, aux seules archives de la mouvance homosexuelle
masculine :
- il prévoit simplement de s'appuyer au démarrage sur les
fonds les plus en vue, qui sont souvent aussi ceux dont le sauvetage,
en raison notamment de leur volume et de leur ancienneté, apparaît
le plus urgent.
Le
travail de prospection qu'il est prévu de mener durant la phase
de préfiguration se déploiera dans toutes les directions
et ne manquera
pas de révéler des archives, lesbiennes, gays, bi et trans,
aujourd'hui méconnues sinon complètement oubliées".
.
De son côté,
la Coordination Lesbienne en France
(CLF) explicite sa position par un texte dans lequel elle
réaffirme
- à la fois son attachement au projet
- et ses préoccupations quant à la mixité.
La
CLF écrit :
"Par la dotation d'une subvention de 100.000 euros pour aider au
démarrage d'un Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles,
la Ville de Paris
- fait un pas historique dans la reconnaissance de l'homosexualité
- et comble ainsi en partie son retard sur d'autres grandes métropoles
comme Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal ou
San Francisco.
.
Mais
si ailleurs une réflexion préalable et approfondie a en
général été menée
- pour éviter une hégémonie
gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées
à participer au projet,
- il nous faut en France encore batailler pour éviter la
mise au silence des lesbiennes.
.
Ce
n'est pas en parlant des lesbiennes
qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas.
.
La
Coordination Lesbienne en France (C.L.F.), se donne
pour objectif une plus grande visibilité du lesbianisme et des
lesbiennes dans ce Centre.
Deux
moyens sont déjà mis en uvre :
-
d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité
- c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition
" Archilesb !" portée par Marie-Hélène
Bourcier, sociologue, et par Marie-Jo Bonnet, historienne -,
-
et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs
du projet du C.A.D.H.P.
afin
d'imaginer ensemble comment compenser ce déficit à l'égard
des lesbiennes d'hier
et d'aujourd'hui.
.
Notre
démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée
de parité et d'égalité entre femmes et hommes.
Nous
espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle
universalité ".
.
Lire aussi :
- Archives Gay, mauvaise passe
- Archilesb! et Vigitrans veulent rencontrer
Delanoë
.
|
10 1 2003 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=958
atitud-inn.com
http://atitud-inn.com/pages/2-5-25-221.html |
.
Archives Gay à Paris
: le feuilleton
.
Les
fondements de cette polémique trouvent leurs justifications au
cur même de la naissance du projet et de la
communication approximative de ces initiateurs.
Je ne suis pas d'accord
pour dire comme Jean-François Laforgerie de Illico
magazine qu'on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
- La question n'est pas de savoir si la querelle est bonne ou mauvaise
mais de la comprendre, de l'analyser et de permettre à chacun de
s'y retrouver.
Il
faudrait que les uns et les autres finissent par entendre que tous les
arguments ont une valeur qu'il ne s'agit pas de nier.
- En effet, les arguments des un(e)s et des autres ne sont pas à
classés en deux rubriques : Pour ou Contre le CADHP.
- A bien y regarder de près, ils sont tous POUR mais PAS COMME
CA !
Or, depuis le début,
il est question
- de surdité des porteurs du projet face
aux reproches qui bruissent,
- de négation et de non-reconnaissance des initiatives existantes,
que ce soit par le silence ou le mépris (lun nourrissant
lautre),
- du refus dentendre des formes de spécificités
affirmées, affichées ou défendues de la part des
groupes lesbiens notamment.
.
Non-reconnaissance
et négation
Comme nous l'écrivions
le 4 octobre 2002 ici même, le projet
dans sa forme initiale, niait les compétences, les structures,
les volontés dispersées ça et là dans toute
la France, ne faisant référence à titre d'exemples
qu'aux centres d'archives à l'étranger.
- Et nous posions la question de savoir ce que pouvait exprimer cette
vague volonté fédérative de la part du CADHP
qui ne citait pas (donc ne reconnaissait pas) les actions engagées
par d'autres, en France.
- Comment le CADHP pouvait-il ainsi se prévaloir
d'une volonté fédérative ?
Première erreur.
.
Mauvaise
foi
Après la publication
de notre édito du 4 octobre 2002, nous avons reçu un appel
de Monsieur Philippe
Lasnier de la Mairie de Paris.
Il
nous était reproché de n'avoir pas tenu compte que l'ensemble
des élus de la Mairie (opposition comprise) avait voté
la subvention de 100 000 euros et quà ce titre on pouvait
difficilement discuter le bien fondé de cette subvention.
- Ce nest pas parce que des élus, fussent-ils unanimes, votent
une subvention, que nous serions mal placés pour commenter la mise
sur orbite du projet (non la décision de le subventionner).
- A cet argument, nous avons répondu que ceci n'expliquait pas
cela, à savoir : l'éviction ou l'oubli
dans lequel se considéraient ceux qui mènent des actions
depuis bien longtemps et auxquels l'équipe du CADHP
(Mairie de Paris comprise) n'avait pas prêté d'attention,
au motif qu'ils manquaient parfois de sérieux
(je songe à l'Académie
Gay & Lesbienne )
Autre
argument évoqué : Le projet était évalué
comme imparablement sérieux par les politiques parce quune
liste (elle
est où cette liste exhaustive ?) de noms
de personnes considérées comme compétentes et représentatives
(en quoi ? de qui ?) avait été présentée
dans le dossier de demande de subvention à la Mairie de Paris.
- Or, ce que nous reprochions à l'équipe du CADHP,
cétait de nous avoir communiqué un dossier incomplet
lorsqu'ils nous ont démarché pour nous demander ce que nous
ferions des archives de Gai Pied.
- En effet, nous n'avions pas dans le dossier cette
fameuse liste de noms. Ce qui voudrait dire, que les politiques ont eu
un dossier complet, et pas ceux qui sont détenteurs d'archives
et approchés à ce titre.
- Y aurait-il plus d'importance à recevoir 100 000 euros plutôt
que 100 000 documents ?
- Que signifie cette manière différenciée de traiter
les uns plus que les autres ?
Deuxième erreur.
Il est trop facile
de reprocher à certains pétitionnaires de faire référence
à 59 membres du Comité scientifique, de jouer
sur les mots, de pinailler sur les chiffres et de leur répondre
: "Ces chiffres sont erronés : le Comité de Soutien
compte 35 noms, dont une dizaine de femmes".
- Au lieu de nourrir la polémique : publiez
la liste ! Et donnez-lui un titre clair !
.
Quant
à savoir par qui est instruit le dossier en Mairie,
personnellement, je m'en tape et je ne pense pas être le seul, mais
puisqu'il y a polémique autour de ça aussi, disons que si
les informations dispensées au public étaient claires, elles
seraient clairement reprises.
- Cela dit, ce serait prendre les électeurs pour des imbéciles
que de leur faire croire qu'un tel dossier est instruit en Mairie
sans que les ténors s'en mêlent un peu au détour des
couloirs pour qu'il avance plus vite (et c'est tant mieux !)
- Cela dit, je lis dans l'article de JFL d'Illico
: "le dossier a été instruit par Odette Christienne,
adjointe à la Mémoire, et non par ladjoint
à la Culture
"
- Je veux bien, mais c'est à Christophe
Girard, Adjoint Chargé de la Culture que le mémorandum
intitulé : "Un outil pour la mémoire collective : un
Centre de Documentation et d'Archives consacré aux homosexualités"
a été remis le 18 juin 2001
- On va finir par nous faire croire qu'il n'était pas au courant
Arrêtons
Enfin,
le projet n'est pas municipal mais associatif
- qu'est-ce qu'on rigole ! Je commente ou je m'en dispense ?
- Ce projet est avant tout le résultat
d'une conjonction d'initiatives personnelles (là encore,
je me fiche d'ailleurs qu'à la base ce soit ça, car c'est
très bien qu'il existe !) et le prétexte
associatif (devenu réalité en partie) n'est
là désormais que pour soutenir et impulser tout ce qui sera
fait pour ce projet.
- On sait très bien que les élus ont besoin de sentir qu'il
y a du monde là derrière
C'est
bien par un traitement inadéquat de l'information et de la communication
que pêche le CADHP.
- Nous pensons que c'est bien là l'une des erreurs majeures du
projet.
- Ce nest pas le projet en lui-même qui est
visé aujourdhui par ceux qui se préoccupent de le
voir avancer avec un peu plus de rigueur médiatique et dentente
cordiale communautaire.
A
bien y regarder de près, à lire entre les lignes des récriminations,
des pétitions, des reproches fait par les un(e)s et les autres,
- ce n'est pas le projet d'un grand centre qui est remis
en cause mais la manière, la façon, le style, le contenu
du projet en lui-même et la constitution de son équipe, sa
représentativité qui sont discutés.
- Ce nest pas parce que les politiques se
contentent dune liste de quelques noms soit disant représentatifs
pour faire valoir un quelconque bien-fondé dune demande de
subvention que le projet est en tout point irréprochable.
.
Aveuglement
et surdité
La
pétition d'Archilesb
ne dit rien de moins :
- "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes
dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles
de Paris !!! Nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires
commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents
interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie
de Paris) qui en ont été alertés
à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille."
- Voilà ce qui pêche : faire la sourde oreille.
- D'un autre côté, qualifier les manquements et les erreurs
de "volontaires", c'est peut-être un peu fort
mais
ça le deviendra encore plus si en face on se la joue grand seigneur
Quant
à l'argument qui consiste à demander : qui reproche aux
Archives Lesbiennes dinterdire leur accès aux
hommes ?
- Il est un peu facile et surtout mal venu car Archilesb
n'est pas l'ARCL (Archives,
Recherches et Cultures Lesbiennes). Et poser la question ainsi,
c'est entretenir (voir installer) une confusion qui n'est pas nécessaire.
- En effet, les Archives Lesbiennes
de la Maison des Femmes dans le 11ème arrondissement de
Paris fonctionnent depuis longtemps selon des modalités
qui les regardent et surtout, elles n'ont pas la prétention d'être
LA seule et unique référence en la matière.
- Comme elles le communiquent sans détour :
L'association
loi 1901 "Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes"
(communément appelée les Archives Lesbiennes)
a été créée en 1984, période où
les groupes lesbiens se développaient en grande majorité
dans la non-mixité politique.
- Depuis près de vingt ans, l'association poursuit
ses buts qui sont de collecter et d'archiver tout document ayant trait
au lesbianisme et au féminisme.
- De par l'histoire des mouvements lesbiens et féministes, l'association
reste dans une politique de non-mixité qui lui assure une totale
indépendance dans ses choix d'acquisition et d'archivage.
Les
revendications de groupes et d'associations tels Archilesb! ou
Vigitrans (" pour que cesse l'exclusion
des lesbiennes, des bi et des trans dans le projet du futur Centre
de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris ")
s'inscrivent dans une mouvance politique mixte.
De
plus, il est quelque peu déplacé d'aller soudainement reconnaître
l'existence de l'ARCL
- parce que c'est arrangeant concernant l'argument polémique de
la mixité,
- alors que le CADHP n'est pas fichu
de reconnaître ce qui se fait par ailleurs en France et même
aux portes de Paris;
je veux parler de l'Académie
Gay et Lesbienne !
Enfin, toutes les
lesbiennes n'ont pas forcément envie de fonctionner et d'être
exclusives comme le sont les Archives Lesbiennes,
- et le CADHP devrait interpréter la requête
d'Archilesb ou Vigitrans comme un honneur
et ravaler un orgueil sans fondement.
Quant à leur
demander : "d'axer leurs efforts pour que le centre
trouve enfin un local
" je trouve le propos un peu gonflé.
- Que le CADHP commence par ne pas
les ignorer et que la presse cesse de jouer sur la corde culpabilisante
!
- Bientôt, et à ce rythme, si le CADHP ne
trouve pas de local ce sera de la faute des lesbiennes
.
Pour terminer le tour d'horizon, et pour conclure
provisoirement par une note plus modérée, citons la contribution
des UEH [ Universités
d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités
] :
"Ce
projet doit être fédérateur et soutenu
par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle
- Pour ce qui concerne le Centre de ressources documentaires,
il doit offrir la plus large documentation possible sur lensemble
des minorités sexuelles
- Un fond féministe important devra être constitué,
car lhistoire de la libération des homosexuels et des lesbiennes
est indissociable de lessor du mouvement des femmes dans les années
60 et 70
- Enfin, le fonctionnement du centre, et en particulier
celui du Comité scientifique, doit tendre vers
la parité." Etc.
.
Ha ! Encore un mot. Je ne suis pas certain que "La
générosité de la municipalité a réveillé
les rivalités."
- Comme l'écrit Blandine Grosjean dans Libération
du 7 décembre 2002.
Mais bon
.
Conclusion
Le CADHP
est à notre sens lun des plus beau projet, (avec celui du
Grand CGL) que la Municipalité parisienne
verra éclore pendant sa mandature sil est mené
à son terme et de la manière la plus fédérative
possible.
Il
faudra simplement, aux porteurs de ce(s) projet(s) savoir exister avec
et au milieu des membres dune communauté qui se sentent concernés.
- La preuve, le CADHP ne cesse de les intéresser.
- On aurait envie de leur dire à ces personnalités compétentes
et représentatives : arrêtez dêtre sourds aux
reproches quil faut entendre comme des conseils et de faire comme
si, de toute façon, la réalisation effective aboutira quoi
quil arrive.
Ce
serait comme construire un pont que les automobilistes refuseraient demprunter.
- Dites au moins, haut et fort, que vous prenez
en compte les remarques et que vous tenez comptes des suggestions (le
dire et le faire, cela va de paire
).
Ce
serait un début et ça changerait lambiance de
ce qui fini par être, à notre sens, faussement interprété
comme de mauvaises querelles, une lutte de pouvoir, un remake dun
autre âge, un pugilat intra-communautaire dixit Jean-François
Laforgerie sur le site E-llico
. |
4
1 2003 : communiqué des Universités d'Eté Euroméditerranéennes
des Homosexualités (UEEH) > sur le projet
du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris
(CADHP)
http://www.france.qrd.org/assocs/ueh/spip/breve.php3?id_breve=6
|
.
Pour un centre d'archives et de documentation
gai, lesbienne, trans et féministe à Paris
.
Nous
sommes interpellé-e-s par les appels
- d'Archilesb ! : "Pour
que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de
documentation et d'archives homosexuelles de Paris ! ! !"
- et de VIGITRANS, groupe d'action
et de réflexion transsexuel(le) et transgenre : "Pétition pour
l'intégration des trans dans le comité de pilotage du centre de documentation
et d'archives de la ville de Paris".
.
Nous avons lu le document
de présentation du projet pour un "centre d'archives et de documentation
homosexuelles de Paris" (CADHP).
Nous
prenons acte des objectifs que se sont donnés les promoteurs
(extrait du dossier, partie 1.C.a., page 5, les parties en gras
sont dans le texte d'origine) :
.
Un projet pour toute la communauté gay et lesbienne
« Ce projet
doit être fédérateur et soutenu par toutes les composantes de la mouvance
homosexuelle.
Il reçoit dès aujourd'hui
l'appui de la Lesbian and Gay Pride parisienne, qui réunit l'essentiel
des associations parisiennes, dont certaines sont implantées dans tout
le pays.
Comme institution
d'envergure nationale, il doit aussi s'attacher à tisser des liens avec
les principales associations régionales, pour définir avec elles une politique
de mise en réseau et/ou de dépôt des archives existantes. Elles constitueraient
des relais permettant de faire remonter au centre les fonds d'archives
dont elles apprennent l'existence et qui doivent être sauvés.
La création de
ce lieu pose la question de la présence d'archives et de documentations
lesbiennes, voire bisexuelles ou transsexuelles au sein du centre.
La réponse à apporter
à cette question doit être à notre avis la suivante :
- Pour ce qui concerne
le centre de ressources documentaires, il doit offrir la plus large documentation
possible sur l'ensemble des minorités sexuelles ;
Il existe déjà
des archives lesbiennes et féministes (Maison des femmes, archives lesbiennes),
qui ne sont pas accessibles aux hommes, pour diverses raisons. Le centre
doit nouer des liens de confiance avec ces institutions (qui devraient
d'ailleurs être mieux soutenues), pour un enrichissement mutuel, une mise
en réseau et une numérisation éventuelle des fonds. Il doit aussi pouvoir
recueillir tout fonds qui lui serait remis, qu'il émane d'homosexuels
ou de lesbiennes, du fait de sa volonté d'ouverture la plus large possible.
Mais il est probable que dans un premier temps le fonds d'archives concernera
majoritairement l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques.
- Un fonds féministe
important devra être constitué, car l'histoire de la libération des homosexuels
et des lesbiennes est indissociable de l'essor du mouvement des femmes
dans les années 60 et 70 ;
- Enfin, le fonctionnement
du centre, et en particulier celui du comité scientifique, doit tendre
vers la parité.
Le centre doit
aussi s'appuyer sur les entreprises gays et lesbiennes existantes, principalement
de presse, qui peuvent apporter des fonds archivistiques et documentaires,
ainsi que des soutiens financiers. »
.
Ce projet est ambitieux
et il ne peut être qu'un projet fédérateur. Afin
de garantir l'ouverture, la mixité et le professionnalisme requis, afin
d'inspirer la confiance nécessaire aux dons de fonds documentaires venant
de tous horizons, l'équipe initiatrice doit, dès le départ, être la plus
large possible et pluridisciplinaire.
Afin de couper court
à toute polémique sur l'écart entre la volonté affichée de neutralité
et de pluralisme d'une part et les difficultés de mise en oeuvre d'autre
part,
les fondateurs du projet doivent affirmer les garanties qu'ils entendent
donner dès à présent pour une conduite pluraliste et mixte du projet afin
que ce centre soit, dès son ouverture, conforme
aux vux énoncés dans le dossier public.
En
effet, cette pluralité et cette mixité ne peuvent se construire qu'à la
genèse du projet,
il serait illusoire de croire qu'un processus par étape parvienne à lever
les préventions et les doutes.
.
C'est
pourquoi il est maintenant urgent que les modalités d'organisation et
de suivi scientifique soient établies de façon à garantir :
- un projet fédérateur
et soutenu par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle,
- un centre de ressources
documentaires qui offre la plus large documentation possible sur l'ensemble
des minorités sexuelles,
- des liens de confiance
avec les archives lesbiennes et féministes,
- un fonctionnement
du centre, et en particulier celui du comité scientifique, qui tende vers
la parité. Comme le dit le texte cité ci-dessus.
.
A
cet égard la communication la plus large sur le projet et son avancement
pourront utilement contribuer à l'accueil et l'élargissement nécessaires.
Nous ne souhaitons
pas que le débat engagé mette en péril le projet de centre d'archives
et de documentation mais qu'au contraire il permette de dépasser les inévitables
écueils initiaux de mise en uvre.
.
|
.
Lettre de soutien aux ARCL
Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes
.
Les Archives,
Recherches et Cultures Lesbiennes,
- centre de documentation des cultures lesbiennes
créées en 1983,
- rassemblent de nombreux documents écrits et audio-visuels sur
les mouvements et groupes lesbiens, féministes et homosexuels.
Les ARCL
sont le fruit dun travail exclusivement bénévole depuis
maintenant 20 ans.
.
Le
fond de documentation est mis à la disposition du public
- soit pour des lectures et/ou des recherches personnelles,
- soit pour des recherches universitaires.
Il est également
le support de projections de films, de débats, dexpositions.
Ce
fonds senrichi régulièrement grâce aux abonnements,
aux échanges, aux achats de livres, aux dons de documents anciens
et récents,
selon le peu de moyens dont nous disposons.
Les ARCL
reposent donc essentiellement sur la bonne volonté des adhérentes
et le travail des bénévoles.
.
Cependant,
après 20 dexistence, pour que les Archives Lesbiennes
continuent dexister et de témoigner
- de l'Histoire des lesbiennes et des femmes,
- de l'Histoire de leurs luttes et de leurs idées,
nous avons besoin d'obtenir des subventions et des financements.
Ces subventions nous
permettraient
- dune part une acquisition de documents plus
importante,
- mais également de pouvoir employer des vacataires,
donc délargir le champ dactivité des archives.
.
Notre
groupe de travail a ainsi déjà rencontré différents
interlocuteurs à la Mairie de Paris.
- Ceux-ci, malgré leur intérêt pour notre association,
nont pas été en mesure de nous aider financièrement.
.
Les Archives Lesbiennes ne survivent que grâce aux
cotisations quelles reçoivent.
C'est
pourquoi nous lançons un appel de soutien
- et nous vous demandons de nous renvoyer cette lettre signée
- afin de renforcer nos différentes demandes auprès des
institutions.
Par
ailleurs, nous accueillerons volontiers tout don de livres, de revues,
des dons matériels ou financiers.
.
Salutations
lesbiennement féministes !
.
Bulletin
[ou en format PDF ]
à renvoyer aux Archives Lesbiennes :
163, rue de
Charenton 75 012 Paris
Tél : 01 46 28 54 94 - Fax : 01 43 43 42 13
http://arcl.free.fr/
archives.lesbiennes@wanadoo.fr
.
Je soutiens les Archives,
Recherches et Cultures Lesbiennes (ARCL)
Nom, Prénom
:
Adresse postale
:
et/ou électronique :
Signature :
.
|
20
12 2002 : communiqué de la Coordination Lesbienne en France
(C.L.F.) > association loi 1901, déclarée
dintérêt général http://membres.lycos.fr/coordlesbiennat
|
.
Communiqué
de presse de la Coordination Lesbienne en France à
propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de
la Ville de Paris
.
"
Ce n'est pas en parlant des lesbiennes
qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas ! "
.
Par la dotation d'une
subvention de 100.000 euros pour aider au démarrage d'un Centre
d'Archives et de Documentation Homosexuelles, la Ville de Paris
- fait un pas historique dans la reconnaissance de l'homosexualité
- et comble ainsi en partie son retard sur d'autres grandes métropoles
comme Londres, Berlin, Amsterdam, Barcelone, Montréal ou San
Francisco.
.
Mais si ailleurs une
réflexion préalable et approfondie a en général
été menée pour éviter une hégémonie
gaie tant pour les archives retenues que pour les personnes appelées
à participer au projet, il nous faut en France
encore batailler pour éviter la mise au silence des lesbiennes.
Ce
n'est pas en parlant des lesbiennes qu'on brise l'universalité,
c'est en n'en parlant pas.
.
La Coordination
Lesbienne en France (CLF), se donne pour objectif
une plus grande visibilité du lesbianisme et des lesbiennes dans
ce Centre.
.
Deux
moyens sont déjà mis en uvre :
-
d'une part, le soutien aux démarches qui exigent cette visibilité
- c'est ainsi que la C.L.F. est signataire de la pétition
"Archilesb !"
portée par Marie-Hélène Bourcier, sociologue,
et par Marie-Jo Bonnet, historienne -,
-
et d'autre part, des contacts réguliers avec les instigateurs du
projet du C.A.D.H.P. afin d'imaginer ensemble comment compenser
ce déficit
à l'égard des lesbiennes d'hier et d'aujourd'hui.
.
Notre
démarche s'inscrit totalement dans la volonté affichée
de parité et d'égalité entre femmes et hommes. Nous
espérons ainsi contribuer au progrès vers une réelle
universalité.
.
|
18 12 2002 :
communiqué du Collectif
National pour les Droits des Femmes
>
21 ter rue Voltaire, 75 011 Paris
http://la_pie.club.fr/infos/communiques/collectif_droits_femmes/archiveslesbiennes.htm
|
.
Communiqué du Collectif
qui sera adressé
demain
à la Mairie de Paris et à certains médias.
Il concerne la mise en place d'un Centre d'Archives Homosexuelles
à Paris
.
On signale par la même occasion que les
chercheuses qui se sont déjà officiellement engagées
sur cette questions reçoivent depuis quelques jours des lettres
anonymes diffamantes.
Lire ci-dessous
:
Marie-Hélène
Bourcier et Marie-Jo Bonnet,
- initiatrices de la pétition : "Pour que cesse l'exclusion
des lesbiennes dans le projet du futur Centre de Documentation et
d'Archives Homosexuelles de Paris" (cf. article de Blandine
Grosjean dans Libération du 7-8 décembre
dernier, p. 17),
- reçoivent des lettres anonymes depuis trois jours contenant un
tampon hygiénique baigné de sang, glissé à
l'intérieur d'une boite pellicule photo noire. Ces lettres
sont postées de la rue du Louvre et de Paris-Sorbonne.
Que
nous proposez-vous de faire ?
Merci à vous toutes et tous.
Marie-Jo Bonnet
.
COMMUNIQUE
DE PRESSE DU 18 DECEMBRE 2002
.
Le Collectif National pour les Droits des Femmes se
félicite de lattribution dune subvention de 100 000
Euros de la part de la Ville de Paris pour la création future
dun Centre de Documentation et dArchives des Homosexualités
de la ville de Paris.
- Il sagit là dune avancée dans la reconnaissance
et la visibilité des homosexualités.
.
Toutefois,
nous sommes étonnées
- de la non représentativité des lesbiennes dans ce projet
- et de ne voir que 5 femmes participer au Comité de Pilotage
qui est composé de 59 personnes.
.
Notre
étonnement est renforcé dindignation alors que nous
apprenons que
- " dans un premier temps le fonds darchives concernera majoritairement
lhomosexualité masculine pour des raisons historiques ".
Dans
le souci de rester au-delà des polémiques nous ne commenterons
pas ce fait ;
- mais nous rappelons brièvement lapport des cultures et
des luttes féministes et lesbiennes des années 1970 au mouvement
gay.
.
Par
ailleurs, lhistoire des lesbiennes fait partie de la mémoire
collective de lensemble des femmes,
- aussi cette discrimination est une atteinte faite à toutes les
femmes.
- Elle est contraire au principe politique dégalité.
Par conséquent,
nous nous associons à la Coordination Lesbienne en France
(ex Coordination Lesbienne Nationale, membre du Collectif
National pour les Droits des Femmes) pour
demander aux promoteurs du projet quune réflexion soit menée
afin de prendre en compte et rende réellement visible le lesbianisme
et les homosexualités féminines.
.
Nous
demandons une parité du Comité de pilotage :
- les chercheuses lesbiennes et féministes
- ainsi que les associations lesbiennes représentatives doivent
y être associées.
Et
parce que notre démarche sinscrit dans un principe dégalité
entre les femmes et les hommes,
- nous exigeons une équitable visibilité et sa juste place
pour chacune des minorités (lesbiennes, gay, trans
).
.
|
16 12 2002 : communiqué
du Collectif National pour les Droits des Femmes de
Paris > Compte rendu de la réunion
http://www.annuaire-au-feminin.tm.fr/CRreunionParis16dec02.htm
|
.
Mise en ligne 19 déc 2002
Compte
rendu de la réunion
du Collectif Droits des Femmes de Paris
du 16 décembre 2002
Présent(e)s
:
Maya Surduts (CADAC), Suzy Rojtman (CADAC), Florence Montreynaud (La meute),
Julia Sanchez, Maria Candea, Martine Kubala, Patrick Venturini (Mix-cité),
Valérie Haudiquet (LCR), Iliana Vankova (Conseil des parisiens
non-communautaires, Mairie de Paris, comm. Femmes), Catherine Quentier
(Rajfire) Jocelyne Fildard (Coord. Lesbienne Nationale), Marie-Jo Bonnet,
Odile Merckling, Nicole Ligeron (CADAC), Marie-Christine Aubin (LDH),
Elisabeth Ackermann (PCF), Michèle Loup (FGTE - CNDT), Odile Hanappe.
Excusées
:
Nelly Martin (Sud-PTT), Anne Leclerc, FSU.
.
Ordre
du jour :
- 1. Bilan de
la manifestation pour l abolition de la prostitution
- 2. Campagne contre les jouets sexistes
- 3. Réflexion sur la position du Collectif face à la menace
de guerre en Irak
- 4. Information sur le projet de la Ville de Paris
concernant la création [de Centre] d'Archives
Gays de Paris
.
Diffusion
des documents suivants aux présent(e)s :
- Rassemblement contre la baisse du chômage le mardi 17 décembre
devant le siège du MEDEF,
- Appel à mobilisation de solidarité avec le peuple argentin
le vendredi 20 décembre, à 18h30, devant l ambassade d Argentine,
métro Boissière
- Appel à une réunion unitaire des organisations qui soutiennent
la lutte des Sans Papiers le jeudi 19 décembre, à 18h30.
- Lettre ouverte à Nicole Notat de la part du collectif de solidarité
avec les grévistes d Arcade.
.
1.
Bilan de la manifestation du 10 décembre :
Il y avait environ
300 personnes : on n était pas très nombreux,/nombreuses
mais c'était combatif.
Les médias étaient assez présents, mais il y a eu
très peu d échos le lendemain. Il y a eu un article dans
Libération la veille (pas très gentil ! ). En revanche,
France2 et France3 avaient annoncé le jour même, aux infos,
que cette manifestation devait avoir lieu. Excellent communiqué
AFP, comme les précédents.
Le service d'ordre était assuré par la LCR et le PCF.
Points positifs :
La manifestation (ainsi que la conférence de presse qui l a précédée)
a eu le mérite de rendre la position abolitionniste plus visible.
Il s agit, selon Florence M., de la première manifestation abolitionniste
et féministe de cette taille, non seulement en France mais dans
le monde.
On a pu constater un très large consensus sur la position abolitionniste
parmi les associations féministes en France.
De nombreux partis ont signé l appel.
Plusieurs éluEs ou dirigeantEs du PS ont manifesté en tête
du cortège (Anne Hidalgo, Martine, Linières-Cassou, Carèche,
Michèle Saban, Yvette Roudy)
Une élue du PCF (Paris) était présente et deux élues
Vertes (Martine Billard, Martine Bavay)
Points négatifs
:
Les syndicats n'avaient pas appelé à manifester, à
part la FSU qui a fait un appel séparé ; selon Michèle
L., il semblerait qu il s agisse d une tendance forte parmi les syndicalistes
de refuser de s engager sur des questions de "société"
et de se concentrer de plus en plus uniquement sur les actions liées
à la sphère " professionnelle ".
Le PCF a été relativement peu représenté par
des élus à cette manifestation ; par ailleurs, il est vrai
que le PC est très mobilisé sur cette question et met en
place une série d'ateliers sur le système prostitutionnel.
Il serait souhaitable que nous unissions nos forces.
.
2.
Campagne contre les jouets sexistes
Mix-Cité /
Le Collectif contre le publisexisme / Les Sciences potiches se rebellent/
organisent une campagne de dénonciation des jouets sexistes.
L annonce sera diffusée sur la liste du CNDF avant le 19 décembre.
Il semble que la presse (journaux et radios, en particulier) soit de plus
en plus intéressée par cette question. Il serait bon d organiser
des actions plus importantes l année prochaine.
.
3.
Réflexion sur la position du Collectif face à la menace
de guerre en Irak
Le CNDF n a pas participé
à la manifestation contre la guerre en Irak organisée le
14 décembre à Paris (environ 15.000 participants).
La question se pose de savoir quelle est la position du Collectif sur
le risque de guerre en Irak et quelle serait la position du Collectif
en cas de guerre en Irak et en cas de " mobilisation générale
" des opposants à la guerre.
Il faudrait savoir
si le Collectif peut trouver une position commune sur ce point. Il existe
plusieurs positions possibles, en bref :
être contre la guerre par principe pacifiste universel (en tant
que femmes ; position " humaniste ")
être contre la guerre en général comme moyen de régler
les conflits entre Etats (en tant que féministes ; position politique)
être contre les guerres, en précisant : les guerres économiques
et coloniales.
être contre cette guerre tout particulièrement compte tenu
du risque d embrasement du Proche et Moyen Orient
être contre cette guerre en précisant qu on est contre Saddam
Hussein et contre sa politique intérieure et en précisant
qu on est tout aussi violemment contre d autres guerres, moins médiatisées
(Tchétchénie, Rwanda, Côte d Ivoire)
Il est proposé que plusieurs participantes à la réunion
rédigent leur position et qu on essaie de faire une proposition
de texte qui représenterait une position commune du Collectif,
à soumettre aux adhérentEs du Collectif. Lire les contributions
à la fin du compte rendu.
Julia, (péruvienne)
apporte son témoignage : elle attire l attention sur le fait que
de nombreux pays d Amérique latine sont quasi en guerre civile
et que des populations entières meurent de faim. Le Collectif s
associe à l appel au rassemblement pour le peuple argentin.
.
4.
Information sur le projet de la Ville de Paris concernant la
création
[de Centre] d'Archives Homosexuelles
de Paris
Marie-Jo
Bonnet attire l'attention sur un cas
de discrimination flagrante des femmes dans la mise en place du projet
de création d'un Centre d'Archives Homosexuelles de Paris.
- Ce projet a obtenu une subvention importante alors que des demandes
émanant d'associations féminines sont systématiquement
rejetées.
- Dans le Comité de pilotage de ce projet, on constate
qu'il n y a que 5 femmes sur 59 membres.
- En outre, il est clairement dit qu il s'agira, dans un premier temps,
de rassembler des documents uniquement sur l'homosexualité masculine,
en invoquant des " raison historiques " non précisées.
Marie-Jo
B. et Jocelyne F. proposent de rédiger un petit texte
de protestation de la part du CNDF, à adresser à
la Mairie de Paris.
- Le Collectif pourra protester contre cette discrimination
flagrante des lesbiennes par rapport aux gays.
Voir
fichier joint à part.
- Jocelyne F. se propose de l'envoyer aux médias et à
la Mairie de Paris.
.
5.
Divers :
[...]
|
.
Archives Gay à Paris
(Le dossier)
.
Archives
Gay et Lesbiennes à Paris :
- cheval de bataille ou cheval de Troie ? (04.10.02) La semaine
dernière, nous étions perplexe face aux mouvements des
uns et des autres concernant les Archives Gay et Lesbiennes.
- Cette semaine, nos informations et nos trouvailles
dans les archives justement, nous amènent à nous poser
certaines questions à 100 000 € concernant le CADHP(Centre
dArchives et de Documentation Homosexuelles de Paris).
.
100
000 € pour un projet.
Cest
la somme allouée par la Ville de Paris à lAssociation
pour la réalisation dUN
(et non DU ; comme si cétait le seul
projet
! ! !) Centre dArchives
et de Documentation Homosexuelles de Paris.
- Autrement résumé : CADHP.
- Ce projet est porté par Jean
Le Bitoux, auteur du livre "Les oubliés de la
mémoire" sur la question de la déportation des
triangles roses pendant la seconde guerre mondiale. Livre recommandé
à nos internautes
Pour ceux et celles
qui sintéressent à la question des archives et des
recherches sur la culture gay et lesbienne, et particulièrement
ceux qui ont aujourdhui le pouvoir de débloquer des fonds
publics pour leur conservation, on a limpression quils sortent
de luf.
- Comme si il ny avait pas dautres projets,
ailleurs, portés par dautres, et surtout depuis longtemps
- Comme si lactualité des certaines publications et la mise
en avant de certaines personnalités du monde gay lemportaient
sur les initiatives depuis longtemps engagées
Voilà qui nest
pas pour rassurer le public sur la capacité des uns et des autres
à savoir définir loubli, lignorance, la mémoire
courte et aussi ce quil faudra pour que le projet ait du sens, à
savoir :
- fédérer les initiatives dispersées,
car il y en a ! Et depuis belle lurette.
.
Quelles
autres initiatives en France depuis longtemps ?
LAcadémie
Gay & Lesbienne a, depuis plus de 26 ans,
- acheté régulièrement diverses publications gays,
lesbiennes et transgenres avec ses deniers personnels ;
- récupéré dautres documents, que des gens
ne pouvaient garder ;
- collecté systématiquement toutes sortes de documents gratuits
(notamment des flyers, aujourdhui très recherchés)
;
- conservé avec soin lintégralité de ces collections
afin de garder une trace du patrimoine socioculturel gay, lesbien et transgenre,
et tout cela, sans aucune aide publique. Tout ceci
à deux pas de la capitale, à Vitry sur Seine.
Elle vient de créer le Conservatoire des Archives et des
Mémoires Homosexuelles.
Quant
à la Fondation Mémoires des Homosexualités,
elle publiait en 1985 un document que jai retrouvé.
- Le siège social ? La Librairie Les Mots à la Bouche
!
- Créée en 1984, cette association
avait un Comité dhonneur où se rencontraient
: Jean-Paul Aron, Françoise dEaubonne, Dominique Fernandez,
Jocelyne François, Daniel Guérin, Michel Maffesoli et
Roger Peyrefitte.
- Cest la même structure qui se trouve aujourdhui dirigée
par Christian De Leusse à Marseille.
Il faudrait peut-être lire le livre de Geneviève Pastre
: "Une femme en apesanteur" paru chez Balland
en mai 2002.
Et puisquil faut mâcher le travail aux faiseurs de projets,
jindique les pages : 243 et suivantes. Le titre du chapitre ? "La
Fondation Mémoires des Sexualités".
A
Lyon, ny a t-il pas un fond privé darchives
homo [de Michel
Chomarat) déposé à la Bibliothèque
Municipale [ de la Part-Dieu ] ?
- Et ceci parce quil ny avait pas de structure spécifique
à lépoque ?
A
la Maison des Femmes à Paris, ny a t-il pas
déjà un travail de conservation des Archives
et Recherches de la Culture Lesbienne (ARCL)
- entamé à grand peine car avec peu de moyens malgré
les nombreuses requêtes et demandes de soutien formulées
depuis longtemps aux instances publiques ?
- Des références ? Pages 244 du livre de G. Pastre,
encore !
A
Lille, les Editions
GKC [
Gay Kitsch Camp ],
avec Patrick Cardon nont-elles pas un fond darchives
?
- Un Centre dArchives [ Centre Européen de Recherches,
d'Etudes et de Documentation sur les Sexualités Plurielles et les
Interculturalités (CEREDSPI) ] est ouvert au public
là-bas depuis deux ans !
.
Ce qui étonne
quand on lit le document de lAssociation pour la réalisation
du CADHP,
- ce sont les références qui sont faites aux Centres
et autres structures dArchives Gay qui se trouvent
en Hollande, aux USA, à Londres, aux Pays
Bas
- bref, surtout pas en France où,
personne na jamais rien fait avant
du moins, cest ce
quon voudrait nous faire croire
Pourquoi,
dans le pré-projet à 100 000 € (car
on nen nest pas encore un projet de réalisation) financé
par la Ville de Paris, nest-il pas mentionné les sources,
ressources et savoir-faire français
- que jai dindiqué et que jai trouvé en
trois coups de fils ?
- On va objecter que Paris nest pas la France
Mais
alors pourquoi faire référence à ce qui se fait à
létranger comme si nous étions vierges de toute initiative
en France ?
.
Pourquoi
des gens, bénévoles, qui triment comme des furieux passionnés
ont-ils été écartés du projet alors même
quun tel projet ne peut se réaliser quavec
un minimum de consensus et desprit fédérateur ?
Pourquoi
avoir renvoyé dans les cordes les initiateurs de lAcadémie
Gay et Lesbienne par exemple ?
- Coucou, Monsieur Philippe Lasnier, vous êtes là
? ? ?
Nest-il
pas écrit dans le projet du CADHP, que pour réussir,
il aura besoin du large soutien de la communauté homo et quil
faudra mobiliser les énergies pour dégager les conditions
de faisabilité ?
Etant
donné les voix qui sélèvent comme un bruit
de foule qui hurlent à linjure, voir à linjustice,
je me dis quil va falloir faire un effort du côté de
lego pour en rabattre un peu et peut-être même aussi
du côté de certains copinages qui feraient mieux délargir
le cercle des amis
.
Alors,
ces Archives Gay et Lesbiennes, pour servir qui, pour servir
quoi, comment ? ? ?
Des
questions à 100 00 Euros tout de même
jinsiste."
.
|
2
12 2002 : lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=2565 |
.
Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr
Paris,
le 2 décembre 2002
à
Madame Anne HIDALGO,
Première Adjointe du Maire de Paris.
Chère Madame,
J'aimerais
vous parler du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris
[le projet de l'APCADHP ] qui vient
d'obtenir de la Mairie de Paris une subvention de 100 000 euros.
C'est au titre
- de spécialiste de l'histoire des relations amoureuses entre les
femmes,
- d'historienne de la représentation du couple de femmes dans l'art,
- et de militante féministe et lesbienne (outre le MLF,
j'ai participé à la fondation du Front Homosexuel
d'Action Révolutionnaire en mars 1971),
que je m'élève contre ce projet qui
ne respecte ni la parité gestionnaire et culturelle, ni l'histoire
des homosexuel(le)s.
.
Mon
premier sujet d'étonnement concerne la façon dont le Conseil
de Paris a pu voter un projet où il est explicitement écrit
qu'il concerne l'homosexualité masculine "pour des raisons
historiques".
- On aimerait savoir lesquelles ?
- Et on aimerait que le Conseil de Paris motive politiquement ces
prétendues "raisons historiques".
L'ignorance ne peut
pas toujours servir d'excuse.
- L'histoire des lesbiennes existe, elle est vivante,
en dépit de l'académisme universitaire qui décourage
les chercheuses en leur faisant croire qu'elles ne pourront pas faire
de carrière sur des sujets si "marginaux".
Alors pourquoi l'écarter,
et pourquoi légitimer cette mise à écart en finançant
un projet qui exclut délibérément les femmes ?
- Il n'est qu'à lire la bibliographie pour
se rendre compte du parti pris misogyne et anti-féministe des promoteurs
du projet. Je ne pensais pas que l'histoire des lesbiennes
serait si vite enterrée par le pouvoir gay.
Cela
est d'autant plus choquant que les auteurs se réclament d'une
mémoire des camps de concentration nazis, se posant
comme victimes de la dictature, tandis qu'ils
reconduisent la domination masculine dans son aspect politique, économique
et symbolique.
.
Pour ma part, je trouve très inquiétant pour la démocratie
que personne ne se soit étonné de
l'absence des femmes dans un projet qui se réclame de la "neutralité"
et de "l'exhaustivité" au nom d'une hypothétique
"communauté gay et lesbienne".
Il est clair que les
lesbiennes sont instrumentalisées par le pouvoir gay dans
le but de se faire passer pour une communauté mixte.
- Mais vous savez bien, et tous les Parisiens le savent, que
la communauté homosexuelle est dominée par les hommes, et
que ces derniers n'ont aucun désir de mettre en place une politique
d'égalité avec les femmes.
Il
serait donc plus juste et plus honnête de dire que ce Centre
d'Archives
[ et de Documentation Homosexuelles de Paris (le projet
de l'APCADHP) ] concerne
uniquement l'homosexualité masculine.
- Beaucoup de citoyens en ont assez de l'hypocrisie et de la langue de
bois.
- Et je ne parle pas des citoyennes...
.
De
plus, il s'agit de l'argent public auquel les femmes coopèrent
autant que les hommes.
- Pourquoi la répartition de l'argent public se fait-elle sur une
base aussi discriminatoire ?
- L'argent va aux hommes dominants et aux riches tandis que les femmes
continuent de ramer dans des conditions de précarité inadmissibles.
Il
n'est pas normal qu'un projet comme celui de Jean Le Bitoux suffise
d'être présenté par Christophe Girard pour
obtenir immédiatement de l'argent.
Un projet pour lequel
les femmes spécialistes n'ont pas été consultées,
- et dont la plupart des membres du Comité
de Pilotage se sont retrouvés inscrits sur la liste sans
avoir été invités à participer à des
discutions préalables sur les objectifs et les choix dits scientifiques.
.
Je
vous demande donc ce que vous comptez faire pour mettre un terme à
cette discrimination " officielle ".
Une
pétition initiée par Marie-Hélène Bourcier
et le groupe Archilesb ! auquel je participe, est en train
de circuler sur le net.
- Nous avons déjà recueilli plus de 700 signatures.
D'autre part, nous
avons rencontré
- Nicole Azzaro, membre du Conseil de
Paris, groupe des Verts,
- et Fabienne Leleux, élue verte à
la Mairie du 9eme arrondissement,
qui vont saisir Christophe Girard sur la question.
Il y a beaucoup de
travail à faire du côté des femmes et des lesbiennes.
- Ce ne sont pas les idées qui manquent.
.
Que
pensez-vous d'une réunion entre les différentes participantes
de la recherche, des archives et de la mémoire des femmes, pour
réfléchir aux moyens à mettre en uvre dans
cette direction ?
- J'accepterais volontiers d'y participer.
En vous remerciant
de votre attention, je vous prie de recevoir l'expression de mes sentiments
distingués,
Marie-Jo
BONNET, Docteur en Histoire
.
Copies à : Nicole Azzaro - Fabienne Leleux - Archilesb!
- Coordination Lesbienne Nationale [Coordination Lesbienne
en France (CLF)]
.
|
.
Positions
des Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes
.
Lassociation
ARCL (Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes)
publie le texte suivant dans le but de dissiper certains malentendus
- nés, dune part de lannonce du projet de création
du Centre de Documentation et dArchives Homosexuelles de Paris
(CADHP),
- nés dautre part de la pétition qua fait circuler
le groupe Archilesb.
En affichant ainsi
ses positions fidèles à celles des différents
collectifs ARCL depuis leur création , lassociation
espère répondre aux interrogations quont pu, ou peuvent
avoir les lesbiennes sur ces sujets.
.
Lassociation
loi 1901 " Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes
" (communément appelée les Archives lesbiennes)
a été créée en 1984, période où
les groupes lesbiens se développaient en grande majorité
dans la non-mixité politique.
Depuis
près de vingt ans, lassociation poursuit ses buts qui sont
de collecter et darchiver tout document ayant trait au lesbianisme
et au féminisme.
.
Elle est soutenue
en cela par la communauté lesbienne, à laquelle elle propose,
comme à toutes les femmes, laccès à lun
des plus vastes fonds en France témoignant de leur histoire, leurs
luttes et leurs différentes expressions.
De par lhistoire
des mouvements lesbiens et féministes, lassociation reste
dans une politique de non-mixité qui lui assure une totale indépendance
dans ses choix dacquisition et darchivage.
.
Les sollicitations
faites aux utilisatrices de ce lieu pour aider à son financement
ne recueillent pas un budget suffisant pour un large développement
de lassociation.
Au
vu du soutien affiché de Bertrand Delanoë aux associations
gaies comme lesbiennes, les ARCL ont entrepris, début
2002, des démarches afin dobtenir des subventions auprès
de la Mairie de Paris (mais
aussi auprès du ministère de la Culture),
pour enrichir le fonds, poursuivre larchivage dans les meilleures
conditions, développer leur rayonnement et étudier une mise
en réseau dont le contenu et la méthodologie restent
à définir avec dautres centres darchives
existants, comme le Centre des archives du féminisme dAngers
ou comme, sil est effectivement créé, le CADHP.
.
Nous
souhaitons néanmoins rester dans une vision associative et militante
afin de préserver lassociation et son fonds des aléas
et fluctuations politiques.
De
ce fait, il nest en aucun cas question, ni même imaginable
par aucune des militantes du collectif des ARCL, de voir le fonds des
Archives être intégré dans lune ou lautre
de ces institutions.
Nous
poursuivons le développement de lassociation dans la non-mixité,
composante politique des mouvements lesbiens, homosexuels comme féministes.
.
Les
revendications de groupes et dassociations tels Archilesb
ou Vigitrans (" pour que cesse lexclusion
des lesbiennes, des bi et des trans dans le projet du futur centre
de documentation et darchives homosexuelles de Paris ")
sinscrivent dans une mouvance politique mixte.
Ce
sont des revendications légitimes dans cette optique de mixité
affichée.
.
Les
Archives Recherches et Cultures Lesbiennes, pour leur part,
ne peuvent quappeler à un renforcement du soutien à
lassociation pour la préservation de son autonomie.
Nous
espérons que cette position des ARCL est claire et quelle
remporte ladhésion du plus grand nombre de lesbiennes et
groupes lesbiens.
Écrivez-nous
pour envoyer vos soutiens !
.
Les ARCL,
décembre 2002
Archives, Recherches
et Cultures Lesbiennes
C/O Maison des Femmes de Paris
163, rue de Charenton 75012 Paris
archives.lesbiennes@wanadoo.fr
Centre de documentation
et bibliothèque de prêt
Ouvert à toutes, tous les mardis entre 19 h et 21 h 30
.
|
novembre
2002 : pétition Archilesb !
Archilesb! : http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier : mhbourcier[AT]free.fr |
.
Pour
que cesse l'exclusion des lesbiennes
dans le projet du futur centre de documentation
et d'archives homosexuelles de Paris !
.
Pourquoi
cet appel lancé par Archilesb! ?
Le Conseil de Paris
vient de voter une subvention d'un montant de 100.000 euros pour que le
projet de Centre de documentation et d'archives homosexuelles de
Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher
Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.
Celle-ci comporte
notamment la réalisation d'études, audits et cahier des
charges, la sollicitation de divers "experts" et personnalités
ainsi que la mise en uvre d'un comité de pilotage.
A cette occasion,
nous demandons que les manquements et les erreurs
volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et
que les différents interlocuteurs (concepteurs du projet
et Mairie de Paris) qui en ont été alertés
à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
.
Le
contenu scientifique et politique du projet doit être revu
-
parce qu'il est excluant :
il est uniquement centré gai au détriment des lesbiennes,
des transsexuel(le)s et des transgenres.
- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît
ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT
continuer de défendre un projet où il est dit que "dans
un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité
masculine pour des raisons historiques"
C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux
liés au politiques sexuelles qui trouvent leur enracinement dans
les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès les années
70 en France.
- parce que la question de l'archive doit l'objet
d'une réflexion moins superficielle (spécificité
des archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités
).
Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet
fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la
notion d'archive.
.
Ce projet doit devenir représentatif (parité
et parité culturelle) dans ses instances
- les lesbiennes et les associations représentatives
doivent être intégrées dans le comité de pilotage.
Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent
que 5 participantes
- le fonctionnement de l'association en charge de
la mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent
et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des
circuits de décision.
.
DESTINATAIRES
DE LA PETITION :
- Mairie de Paris, inter LGBT,
- Jean Le Bitoux et Christopher Miles pour l'association
en charge du projet du centre de documentation et d'archives homosexuelles.
.
Signez
la pétition du groupe Archilesb ! : Pour que cesse l'exclusion
des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives
homosexuelles de Paris !
>
il suffit de renvoyer le message : " Ok je signe "
> à l'adresse suivante : Marie-Hélène
Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
http://www.archiq.fr.vu
.
PREMIERES
SIGNATURES :
- FLORENCE ABADIE
(sociologue, formatrice), VÉRONIQUE ABBRUZZETTI (maître
de conferences, Paris III), PABLO ACHARD (physicien),
ACT UP-PARIS, ISABELLE ADRET (professeur), ...
-
Des sociologues, des philosophes, des chercheurs comme ALAIN TOURAINE
ou SIDI MOHAMMED BARKAT du Collège International de
Philosophie
-
Les principales associations lesbiennes françaises comme LA
COORDINATION LESBIENNE NATIONALE ou CINEFFABLE qui
compte plus de 4.000 adhérentes
-
Des spécialistes français et internationaux des études
sur les genres et le sexualités comme PATRICK CARDON, TERESA
DE LAURETIS ou BEATRIZ PRECIADO
-
Des écrivains comme VIRGINIE DESPENTES ou CY JUNG
-
Des Etudiants, des chorégraphes, des syndicalistes, des militants,
des féministes, des avocats
-
Les Archives Lesbiennes de New York (Lesbian Herstory
Archives), l'Académie Gay & Lesbienne
-
Des associations comme ACT-UP PARIS, PASTT
-
HENRI MAUREL, président de la radio FG
-
Les nouveaux groupes Queer
-
De nombreux d'experts furieux de se retrouver cités dans des comités
d'experts du futur Centre de Documentation et d'Archives
sans avoir été consultés !
Tous
et toutes ont signé la pétition Archilesb!
: pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans
le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles
de Paris !!! [...]"
.
Qui
est Archilesb! ?
La pétition
Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du
centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris subventionnée
par la Mairie de Paris est portée par Archilesb
!
.
Archilesb
! s'est constitué début
2002 en se donnant pour missions :
- d'animer une réflexion
sur la notion d'archive et plus particulièrement sur les archives
lesbiennes (séminaires, rencontres
)
- d'imaginer des actions
et des dispositifs susceptibles d'évaluer les besoins et possibilités
en matière d'archives mais aussi les manières d'en produire.
- de défendre
la culture lesbienne et ses protagonistes et de lutter contre leur invisibilisation.
Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention
pour le festival auprès de la Mairie de Paris.
.
|
16 3 2002 : Premières
assises de la Mémoire Gay à la Bibliothèque
de la Part-Dieu de
Lyon http://www.bm-lyon.fr
> organisées par Michel Chomarat, directeur de Mémoire
Gaie
> intervention
de Michèle Larrouy, présidente des Archives,
Recherches, Cultures Lesbiennes (ARCL) http://arcl.free.fr/article.php3?id_article=9
|
.
HISTOIRE DE LASSOCIATION
.
1.
Historique du collectif
Le
Centre des Archives, Recherches, Cultures Lesbiennes a été
créé en 1983 à une époque où le milieu
comme le mouvement lesbien était en plein essor :
- des groupes, associations, lieux existaient à Lille, Nantes,
Nancy, Grenoble, Paris, Rennes, Lyon, Toulouse, Marseille, Tour, Rouen,
Besançon, dans une rupture plus ou moins totale avec le féminisme
hétérosexuel comme avec le mouvement homosexuel mixte.
- Des journaux et revues lesbiennes françaises et francophones
étaient publiées : Lesbia, Espaces, lAgendienne,
Amazonne dHier, Lesbienne dAujourdhui au Québec,
les Lesbiannaires en Belgique, CLIT 007
en Suisse.
Ces
groupes avaient conscience de se projeter vers lavenir, le désir
de réunir toutes les traces lesbiennes possibles ainsi que de se
rendre visibles.
- Les ARCL se créèrent grâce à
cette dynamique.
- Mais les années « théoriques » se vivront
petit à petit au passé pour une grande majorité du
milieu lesbien.
Larrivée
au pouvoir du gouvernement PS en 1981 va provoquer petit
à petit une dépolitisation, une disparition ou une intégration
de nombre de mouvances en lutte.
- Bien sûr, la peur de la répression liée au pouvoir
de droite disparaît et permet de développer une dynamique
de visibilité ;
- mais cela se traduit aussi par un refus de poursuivre les analyses théoriques
et des pratiques radicales et féministes, danalyser loppression
des femmes par le groupe social masculin, grille obligée pour "
lire " la société libérale, raciste, machiste,
blanche...
.
2.
Le collectif
Raconter un lieu matériel,
temporel, symbolique et vivant cest aussi raconter les lesbiennes
qui le font vivre.
- De nombreuses lesbiennes ont participé à la vie du Lieu,
au développement du fonds, aux collectifs successifs.
Il
faut rendre hommage à Claudie Lesselier, historienne qui
est lune de celles sans qui les A.R.C.L. nexisteraient
pas.
- "Maintenir les liens avec les associations groupes ou journaux
au niveau international est un travail permanent de relances car il y
a toujours un danger que ceux-ci se relâchent et disparaissent"
Claudie Lesselier (Bilan ARCL, bulletin n° 11,
1992).
Ces
dernières années, le collectif sest
stabilisé avec 6 à 8 militantes actives. Linvestissement
dans le lieu Archives nest pas un investissement politique
et lesbien classique :
- il y faut des compétences techniques de classement, une connaissance
approfondie du fonds comme de lhistoire du mouvement féministe
et lesbien.
- Collecter les documents, trier, classer, ranger, rendre accessible à
toute.
Par ailleurs, les archives accueillent cycliquement de nouvelles collaboratrices
qui, en travaillant sur des thématiques personnelles permettent
de faire vivre le fonds en laissant une trace de leur travail.
Nous ne pouvons pas
nous comporter comme un groupe de réflexions théoriques
ou dactions classiques.
Nous
prenons peu de temps pour des débats, hors celui de larchivage
;
pourtant, nous nous sommes retrouvées
- sous des banderoles dénonçant lhétéro-sexisme
durant les grandes grèves sociales en 1995 en France,
- contre le Front National
- et à chaque Fierté Lesbienne avec des mots
dordre très radicaux.
Mais nous sommes avant tout un centre de documentation.
.
3.
Le fonds et sa politique de rassemblement
Existant
depuis 1984,
- et
ayant dès son ouverture - déjà - des documents datant
de plus de 15 ans ;
- aujourdhui les armoires, étagères et autres placards
croulent sous les livres, les dossiers, les boîtes de photos, cassettes
audio, vidéos, affiches, badges etc. !
Lévolution
du fonds
- A sa création
entre 82 et 84, les lesbiennes du premier collectif " les Feuilles
Vives " font don de documents plutôt littérature
grise, et journaux du mouvement lesbien, féministe et homosexuel
depuis 1971 : tracts, affiches, photos, romans basiques lesbiens, essais
théoriques en français, anglais, allemand, espagnol...
- Le bulletin
mensuel de lassociation diffusé largement et échangé
aux autres archives a été réalisé jusquen
1992.
- En 1989 le
collectif crée le premier Annuaire des Lieux Lesbiens Féministes
et Homosexuels mixtes. Il fut la seule banque de données
sur le sujet pendant plus de 5 ans.
- En 1990 il
y a plus de 80 Revues en abonnement ou échange du bulletin des
Archives Lesbiennes ; des centaines darticles sur des écrivaines
; des dossiers thématiques ; un bulletin régulier : onze
numéros entre 84 et 92 (voir article A. Nenquin bulletin
n° 11).
- Une feuille
dinfo remplacera le bulletin de 92 à 94.
- En 1998, lassociation
créera un calendrier pour sautofinancer.
AUJOURDHUI,
QUEN EST-IL ?
Début
2002, les ARCL rassemblaient
- plus de 3000 ouvrages : romans, essais, poésie, bandes dessinées,
thèses, livres dart...
- Des centaines
de revues, anciennes ou actuelles de différents pays
- Des milliers
de documents de littérature « grise », classés
par années et, ou par thèmes.
- De nombreux
dossiers thématiques, composés de coupures de presse, tracts,
affiches, références bibliographiques...
- Une cinquantaine
de thèses ou mémoires.
- Plus de 300 vidéos, fictions et documentaires.
- Des centaines daffiches culturelles, politiques
- Des centaines de photos de manifestations.
- Les fonds de plusieurs militantes décédées.
Cinq
grands secteurs nouveaux ont été développés
en fonction des implications, des recherches du moment et de lintérêt
des lesbiennes du collectif :
- Arts
plastiques grâce aux dons de nombreux livres dart de personnes
privées. Vidéos en consultation libre sur téléviseur
(plus de 300 titres documentaires souvent émissions T.V.et fiction).
- Constitution dune Exposition de photos (plus de 200 photos choisies
dans le fonds et agrandies format A3) retraçant lhistoire
du mouvement lesbien et féministe (dons Catherine DEUDON, Odile
DEBLOOS, Michèle CAMPBELL + fonds Archives)
- Fonds Cinéma féministe, lesbien et homosexuel avec de
nombreux documents : scénarios, photos de films, brochures des
festivals de nombreux pays
- Une revue de presse culturelle et politique qui se poursuit au court
des ans...
- Nous avons fait revivre plusieurs thématiques du fonds par des
créations de dossiers, dun calendrier, Histoire du Mouvement
Lesbien 70-80, Viol, Cinéma, Santé, Polar, Musique, Poésie
et des dossiers des grandes « figures » comme Germaine
DULAC, Monique WITTIG, Audre LORDE ... pour des soirées de
lectures ou de débats.
Vu
le profil associatif, militant et bénévole de lassociation,
la politique de rassemblement et de mise en valeur des documents se fait
depuis de nombreuses années selon :
- Les dons qui
ont constitué le fonds.
- Les intérêts des militantes.
Les
faits politiques ou culturels du moment :
- par exemple la guerre du Golfe nous a fait créer un dossier
sur lhistoire du féminisme face aux guerres ;
- la guerre en Bosnie, regrouper des textes théoriques sur
le viol ;
- le SIDA a impliqué un dossier sur la santé lesbienne,
et un rassemblement de documents autour de la thématique Femmes
et Sida ;
- les nombreux documents reçus sur les Contrats dUnion
Civil et Social nous a permis de constituer un réel dossier
(coupures de presse, positions politiques, contenus des différents
projets).
Mais le grand problème
reste largent.
Nous navons jamais pu obtenir de subventions
et nous fonctionnons grâce aux adhérentes et, surtout par
lhébergement dans le lieu Maison des Femmes
de Paris.
La vente de lAnnuaire
des Lieux, créé en 1989 a permis de fonctionner
jusquà maintenant ainsi que les dons dassociations
ou de personnes.
- Un millier dexemplaires de cet Annuaire étaient
vendus chaque année.
- Mais la 4ème parution sest arrêtée en 1997,
la banque de données ayant été pillée par
des guides commerciaux vendus moins cher à grand renfort de publicités.
La
bibliothèque est très fréquentée lors des
consultations hebdomadaires des revues et documents.
- Mais les utilisatrices sont souvent étudiantes et ne peuvent
pas toujours payer ladhésion annuelle.
Nous
poursuivons des projets qui mettent en valeur notre fonds et le rendent
plus facilement accessible par la saisie des données en vue
- dun libre accès de celles-ci aux utilisatrices
- et dune mise en réseau avec une protection pour partie.
Cela permettrait une connexion avec dautres Centres dArchives.
.
4.
Le lieu
De
84 à 92, les archives se tiennent dans un appartement privé
de deux pièces au 5e étage dun immeuble parisien.
- Alors que le propriétaire fait pression pour que nous partions,
un débat sengage dans le collectif et parmi les adhérentes
: certaines désirent poursuivre le projet dans un lieu autonome
et non lié au féminisme (voir débat du collectif,
bulletin n° 11).
- Mais le choix de la totalité du collectif de lépoque
est de se tourner vers le rez-de-chaussée de la Maison des
Femmes (100m2 1200 F / mois).
Dès
sa création en 1982, la Maison des Femmes de Paris
est un lieu féministe et lesbien avec le
MIEL (Mouvement dInformation et dEchanges Lesbiens)
qui y tient ses réunions et sa cafétéria, le groupe
karaté,
- puis après 90 le groupe de lesbiennes
féministes UTOPIA, les Lesbiennes Internationales
et le Groupe Santé Lesbienne.
Quatre
ans plus tard, après avoir déménagé 2 fois,
les Archives Lesbiennes intègrent en septembre 97
le nouveau local de la Maison des Femmes de Paris, au 163
rue de Charenton.
- Le bilan sur cette cohabitation féministe et lesbienne est positif.
- Le lieu reste encore trop petit, les locaux étant polyvalents.
- Mais nous disposons, de deux salles darchives, dune grande
salle de projection Vidéo et dune salle commune pour des
soirées - lecture, de débats et de concerts.
Bien
que le rêve soit davoir une réelle structure autonome,
et au delà de limpossibilité de financer ce projet,
il nen
reste pas moins que partager nos locaux avec dautres associations
féministes et lesbiennes de la Maison des Femmes de Paris
permet
- de faire connaître les archives à dautres femmes
participant à des activités culturelles ou militantes
- et de profiter du rayonnement de cette association importante.
.
5.
Les utilisatrices
Il y a
- celles "qui passent" pour savoir si
nous possédons tel ou tel document ;
- celles qui viennent vers un lieu culturel, déchanges de
convivialité et de solidarité.
Les lectrices adhérentes
viennent
- emprunter des romans et des essais reflets de leur vie de lesbienne,
les dernières acquisitions, des biographies,
- consulter des documents sur des mouvements lesbiens marquants...
Les
étudiantes ou chercheuses envoyées par des enseignantes
de leur département de recherches, plusieurs dizaines par an,
- font des recherches concernant des secteurs aussi différents
que les arts plastiques, les mouvements lesbiens aux U.S.A., le
mouvement des lesbiennes radicales, le cinéma lesbien, la littérature
francophone, la poésie, la bande dessinée lesbienne, le
regard des féministes sur les lesbiennes Butchs,
les groupes féministes en Palestine, la santé, les
premiers journaux, des images de lesbiennes, des textes sur le racisme,
la procréation assistée, les mouvements de femmes sous loi
musulmane...
- Elles sont en demande dune informatisation à leur disposition,
cest à dire plusieurs postes de travail qui leur permettrait
une consultation plus rapide du fonds.
.
6.
Conclusion
Le Collectif des
ARCL garde pour objectif
- de collecter, archiver et proposer aux lesbiennes - comme à toutes
les femmes - laccès à un fonds documentaire, un des
plus vaste au niveau national, témoignant de leur histoire, de
leurs luttes et de leurs différentes expressions.
- Lassociation reste dans une mouvance politique
non-mixte assumée.
Les
démarches de lassociation sont aujourdhui, au vu
du soutien affiché de la Mairie de Paris aux associations
lesbiennes comme gays, dobtenir des subventions
- pour développer
leur rayonnement, en professionnalisant le travail darchivage
et son suivi, grâce à des vacations rémunérées.
Développer
leurs utilisations pour toutes sans ségrégation et la possibilité
dune mise en réseau avec les autres centres darchives
existants ne
peut que lutter contre la lesbophobie et linvisibilisation persistante.
.
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