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12 2002 : groupe Archilesb ! > communiqué
N° 2
http://www.archiq.fr.vu |
.
Archilesb!
: http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
.
Paris,
le 8 décembre 2002
Communiqué de presse n° 2
Archilesb!
réagit
à l'article paru dans Libération
en date des 7-8 décembre
et
demande à ce que la Marie de Paris
et les responsables du futur projet CADHP
répondent sur le fond
et non par l'injure ou le diagnostic psychologique !
.
Archilesb!
tient à préciser que la pétition évoquée
par Blandine Grosjean dans son article intitulé "Des
lesbiennes parisiennes contre "le machisme gay" est
portée par le groupe du même nom dont fait partie Marie-Hélène
Bourcier.
Archilesb!
tient également à préciser que si certains
élus de la Mairie de Paris se sont montrés
réceptifs aux demandes d'Archilesb! au nombre
desquels Mme Clémentine Autain et des élues
du groupe Verts,
.
Mr Philippe
Lasnier en charge des relations avec les associations gaies
et lesbiennes à la Mairie de Paris
- continue de défendre non sans aveuglement
l'évaluation -bien légère- dont celui-ci a
fait l'objet
- et de placer le débat sur un terrain psychologique qui
renseigne assez sur sa connaissance de la culture et de l'histoire
lesbiennes et du fait qu'il ignore le type d'interrogations que
doit susciter un tel projet :
pour preuve
ses propos lors d'un rendez-vous où il nous fut demandé
sans rire si l'absence des lesbiennes dans l'espace publique avait
"des explications hormonales".
Rendez-vous
où il ne nous fut pas permis de venir avec des représentants
de Vigitrans au prétexte que le bureau était
trop petit.
.
En ce qui concerne
les accusations de "victimisation" qui serait la
stratégie préférée des hystériques
en question, nous suggérons de renvoyer le diagnostic à
Mr Girard, adjoint au Maire de
Paris et chargé de la culture qui a argumenté
du seul fait qu'il faut des endroits pour les jeunes homosexuels
dont un trop grand nombre se suicident encore dans notre pays pour
défendre le projet lors du vote au Conseil de Paris
en septembre dernier.
.
Nous tenons
à rappeler
- que Mr Laurent Amiand, directeur de cabinet
de Mr Girard a été alerté dès septembre
2001 quant aux problèmes que ne manquerait
pas de susciter un projet archigay
- mais que Mr Girard n'a toujours rien proposé pour
pallier à des manquements devenus criants.
.
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7 12 2002 :
quotidien Libération > par Blandine GROSJEAN
http://www.liberation.fr
|
.
Des lesbiennes parisiennes contre "le
machisme gay" :
Elles s'estiment exclues du projet de Centre d'archives homosexuelles
.
Une
partie du mouvement lesbien est en guerre ouverte contre
« le pouvoir gay hégémonique et normatif »
qui sévirait à Paris, notamment à l'Hôtel
de ville.
Les
accusations de « misogynie antiféministe » visant
des gays « dominateurs, fonctionnant par copinage »
provoquent en retour celles de « lesbiennes hystériques
enfermées dans une perpétuelle victimologie ».
Objet
de cette poussée phobique : le futur Centre d'archives
et de documentation homosexuelles, qui vient d'obtenir une
subvention de 100 000 euros de la municipalité.
.
Remontée.
Deux
lesbiennes historiques, chercheuses incontournables du mouvement,
Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet
accusent la mairie et le promoteur du centre, Jean Le
Bitoux, d'avoir exclu les lesbiennes du projet.
- Elles dénoncent la composition du comité de pilotage
: 5 femmes sur 59 participants.
- Elles pointent la bibliographie qui ne fait référence
qu'à deux ouvrages rédigés par des femmes,
l'un américain et l'autre traitant de l'homosexualité
masculine.
- Elles ont aussi du mal à digérer un passage de la
présentation : « Il est probable que, dans un premier
temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité
masculine pour des raisons historiques. »
Marie-Hélène
Bourcier a lancé une pétition
qui a déjà recueilli 700 signatures, dont celles
d'Act Up, de la coordination lesbienne,
d'élues vertes de la capitale.
Marie-Jo
Bonnet a écrit une lettre
très remontée à la première adjointe,
Anne Hidalgo, chargée de la parité :
« Il n'est pas normal qu'il suffise qu'un projet soit présenté
par Christophe Girard [adjoint vert à la culture
et gay, ndlr] pour obtenir immédiatement de l'argent.
»
.
La générosité
de la municipalité a réveillé les rivalités.
Le centre d'archives est devenu "le" poste
stratégique pour exister. Il sera un lieu de conservation
de la mémoire, un espace de ressources documentaires et un
outil de recherche à l'instar des archives d'autres capitales
occidentales.
Bertrand
Delanoë l'a voulu et, à la mairie, on explique,
énervé par cette querelle, que « seule compte
la qualité scientifique du projet soutenu par les grosses
structures homosexuelles ».
Nathalie
Rubel de la coordination lesbienne est persuadée
que Jean Le Bitoux n'a pas exclu "sciemment" les
lesbiennes : « Il ne se rend pas compte
qu'il a tout pensé au masculin, tout construit autour de
ses affinités personnelles, qui sont masculines. »
.
Alibi.
Pour
les féministes de Prochoix, le centre d'archives
sera gay : « L'ajout du mot lesbien est un alibi.»
L'association ne se joint pas à cette protestation, «
mais si la mairie persiste à refuser une subvention au festival
lesbien Cinéffable, alors qu'elle a accordé
30 000 euros au Festival gay et lesbien qui est 100
% gay, alors nous dénoncerons ce pouvoir gay parisien. »
René-Paul
Leraton, membre du comité de soutien du centre
d'archives, reste zen : « Les lesbiennes historiques
ont l'habitude de s'en prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous
la main : les pédés ».
.
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2 7 2003 : media-g.net
> par l'Observatoire du traitement de l'homosexualité
dans les média
http://www.media-g.net/detail.php?id=0HLQC0LPUM
http://www.media-g.net/detail.php?id=0HLQC0LPUM&PHPSESSID=94ccbaf6a0de1a7b5d5ee531c3d3a1fd
|
.
Revue de presse spéciale Marche des
Fiertés
.
Plusieurs dizaines
d'articles accompagnent cette Marche 2003 avec un traitement
souvent abordé sous l'angle de témoignages pour dire que
l'homophobie est toujours vivace ...
Dans
les quotidiens :
.
Libération
consacre sa une à la Marche
avec l'accroche "Allons-y gayment !".
L'édito de
Jean-Michel Thénard s'intitule "Banalisation"
- et pointe le risque "qu'après les années sida, les
homosexuels s'embourgeoisent jusqu'à perdre le souffle de l'inventivité
qu'ils ont su propager dans la société française
ces trente dernières années."
- Paradoxalement, cette inventivité n'est que très peu abordée
dans le reste du dossier.
On
la trouve peut-être d'une certaine manière dans l'article
sur Jean Le Bitoux,
- figure de la communauté homosexuelle française en tant
que fondateur de Gai-Pied,
- et à l'origine de plusieurs projets de visibilité qui
ne sont pas sans déclencher de polémiques comme celui du
Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris.
Trois autres articles
entourent le papier principal axé sur la "défiance"
des homosexuels vis-à-vis du gouvernement en matière de
lutte contre les discriminations dont il est beaucoup question dans ce
texte et les autres qui sont
- un encart sur SOS homophobie,
- une présentation du Dictionnaire l'homophobie avec
une interview de Louis-Geroges Tin,
- et un papier sur la sortie des deux dictionnaires (celui-ci et le Dictionnaire
des cultures gays et lesbiennes dirigé par Didier Eribon),
article qui commence par ces mots "Lutter contre l'homophobie ?
Un vaste programme
dont s'acquittent (en partie) deux dictionnaires résolument novateurs.".
Voici une approche un peu réductrice mais qui donne bien le ton
général du traitement de la Marche pourtant
annoncé comme un défilé "festif".
Dans l'édition
du lundi, Libé en remet une couche
- avec un article sur "l'homophobie au quotidien"
- qui vient en dessous d'un compte rendu de la présence
des handicapés homosexuels cette année avec un char, jolie
tribune de visibilité pour une minorité discriminée
chez les homos eux-mêmes.
.
Le
Monde publie trois articles, tous signés Clarisse
Fabre
dans son édition du 29 juin.
[...]
Un autre est
consacré aux rapports entre gays et lesbiennes avec les débats
- sur le Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris
- et sur le Dictionnaire des Cultures gays et lesbiennes,
La
première affaire est évoquée par la journaliste de
"polémique un peu picrocholine, mais elle reflète bien
l'air du temps" car selon elle dans l'essor des travaux sur les homos,
bis et trans les "militant(e)s et chercheurs
[lesbiennes, NDMG] revendiquent une visibilité.
[...]
|
février
2003 : Têtu
(n° 75) Agenda n° 26, page 6 > par Xavier Héraud
et Jérome Gac
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2003
|
.
INFOS
Paris : Polémique autour du Centre d'Archives
.
Les lesbiennes sont-elles
mises à l'écart du futur Centre d'Archives et de Documentation
des Homosexualités de Paris ?
- C'est en tout cas ce qu'estime le groupe Archilesb
!, qui a lancé une pétition sur ce thème
à la fin du mois d'octobre dernier.
- Depuis, la polémique fait rage. Retour sur le psychodrame de
cet hiver, avec les protagonistes du débat.
.
Tout est parti d'une
pétition lancée par Archilesb !, un groupe
informel à la tête duquel se trouvent la sociologue Marie-Hélène
Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, lors du dernier
festival Cinéffable, en octobre dernier.
Au Coeur du débat,
- la petite place accordée aux lesbiennes
dans le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (CADHP), piloté par Jean Le Bitoux
et Christopher Miles,
- et cette phrase, extraite de son dossier de présentation
: «Dans un premier temps, le fonds d'archives
concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des
raisons historiques».
Archilesb !,
dans sa pétition, qui a recueilli à ce jour environ 1 000
signatures, répond : «C'est bien méconnaître
l'histoire des mouvements sociaux liés aux politiques sexuelles,
qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministe et lesbienne,
et ce dès les années 70 en France.»
- Marie-Hélène
Bourcier faisait pourtant partie du projet à ses débuts,
mais elle avait rapidement claqué la porte.
- La Mairie de Paris, qui a attribué une subvention de 100
000 euros au Centre, a elle aussi été contactée.
- Dans une lettre à Anne Hidalgo, première adjointe
au Maire de Paris, Marie-Jo Bonnet fait part
de son indignation.
.
C'est
un article de «Libération» qui met
le feu aux poudres.
Démentis, mails «forwardés», rumeurs fusent
alors de partout.
Mais c'est un article
paru dans Libération du 7 décembre dernier,
intitulé «Des lesbiennes en guerre
contre le machisme gay», reprenant cette info, qui met le
feu aux poudres.
Démentis, mails
«forwardés», rumeurs, attaques personnelles fusent
alors dans la communauté homo. Chacun choisit son camp.
.
La polémique
atteint son climax avec l'apparition d'un groupuscule «énervé»,
le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT).
- Ce petit groupe fait parvenir quotidiennement
à Marie-Hélène Bourcier et à Marie-Jo
Bonnet [et aussi à la journaliste Blandine Grosjean,
auteure de l'article dans Libération],
cinq jours de suite, des lettres anonymes contenant un tampon usagé.
- Au cinquième jour, Marie-Jo Bonnet reçoit une lettre
dénonçant la stratégie de victimisation d'Archilesb
!.
- L'historienne porte plainte, et Marie-Hélène Bourcier
précise qu'elle compte faire de même.
.
Le 12 décembre, Jean Le Bitoux et Christopher Miles
sortent de leur silence et envoient un communiqué à la
presse.
Se défendant
de tout «machisme», le CADHP
conteste les chiffres avancés par Archilesb ! : 5
femmes seulement sur les 59 participants investis dans le projet
:
- «Ces chiffres sont erronés: le comité de soutien
compte 35 noms, dont une dizaine de femmes.»
- Et de souligner que le projet est toujours en phase de
préfiguration, et qu'il le restera encore de dix-huit à
vingt-quatre mois.
Christopher Miles,
président du projet, confie avoir vécu «amèrement»
les attaques dont le Centre a fait l'objet. Pour
ce qui concerne les «raisons historiques» invoquées
dans le dossier de présentation du projet, il persiste
et signe :
- « La majorité des documents concernant l'homosexualité
à la fin du XIXe siècle sont des documents pénaux
ou médicaux.
- L'homosexualité féminine n'étant pas pénalisée,
ces documents parlent uniquement d'homosexualité masculine.»
.
«Par
ailleurs, ajoute Jean Le Bitoux, nous avons contacté les
Archives Lesbiennes
[Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)]
pour obtenir les doubles des documents qu'elles possèdent.»
.
«Beaucoup
de bruit pour rien, finalement», conclut Philippe Lasnier,
conseiller de Bertrand Delanoë, notamment sur les
questions homosexuelles, qui rejette toute mise en cause de la Mairie
[de Paris] :
- «Comme promis début 2001 par Bertrand Delanoë,
ce projet mixte a été soutenu grâce
à un vote consensuel en septembre 2002.
- Mais la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort.»
.
Archilesb !,
en tout cas, ne compte pas en rester là, comme l'explique Marie-Hélène
Bourcier :
- «Archilesb! comme Vigitrans
[groupe trans qui soutient la pétition d'Archilesb
!] demandent à ce que soit organisée
une réunion de mise à plat des objectifs scientifiques et
de l'organisation de la préfiguration du Centre en
présence d'un référent de la Mairie
[de Paris].
- Autant de trans que de lesbiennes et de gays dans les instances, qu'il
s'agisse du Comité de pilotage ou du Comité d'administration
de l'association.
- Archilesb ! et Vigitrans feront des propositions
en ce sens, ainsi qu'en matière d'animation de la réflexion
sur la notion d'archives».
Et la sociologue de
prévenir :
- «Le CADHP doit apprendre à
travailler avec toutes celles et ceux qui le veulent et ont des compétences,
et cesser de se comporter en petit chef.
- Le Centre ne se fera pas sans nous !»
.
«Pour
l'instant, rappelle Christopher Miles, nous n'avons pratiquement
pas commencé la collecte d'archives.»
Jean
Le Bitoux précise que le Centre,
loin d'être opérationnel, est toujours à la recherche
d'un local.
- Et le cofondateur de Gai Pied d'appeler de ses voeux la
fin de la polémique :
- «Travailler sur les archives demande un minimum de sérénité.»
.
|
22
1 2003 : communiqué de l'historienne Marie-Jo Bonnet |
.
Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr
Paris
le 22 janvier 2003,
Lettre
ouverte à M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris,
à propos du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (CADHP)
qu'il souhaite fonder dans la capitale
.
Monsieur le Maire,
.
Le
2 décembre dernier j'ai écrit à Mme Anne Hidalgo,
Première Adjointe à la Mairie de Paris et
Responsable de l'Observatoire de l'égalité entre les
femmes et les hommes, pour lui faire état de la "discrimination
officielle" dont sont victimes les lesbiennes dans le projet de Jean
Le Bitoux du futur "Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris" que
vous souhaitez installer à Paris et que son "Association
de Préfiguration du CADHP" s'est vu attribuer une
subvention de 100 000 euros le 24 septembre 2002 pour entrer en phase
de préfiguration.
.
N'ayant
pas encore de réponse de Mme Hidalgo, et ayant été
témoin de trop nombreuses inexactitudes, voire des déformations
volontaires
diffusées dans la presse par M. Philippe Lasnier, votre
"Conseiller auprès du Maire de Paris" et
votre "Chargé des relations avec les homosexuels",
au sujet de notre action anti-discriminatoire, je me permets de répondre
ici point par point à son argumentation :
.
-
Je lis dans Télérama du 15 janvier 2003, les
propos de M. Lasnier
selon lesquels "Cette pétition truffée d'approximations
émane d'un mouvement informel créé et peu représentatif
du militantisme lesbien".
.
Il
a toujours été clair que si je m'opposais à ce projet
qui exclut les lesbiennes, c'était en tant que chercheuse, spécialiste
de la question.
J'ai soutenu une thèse d'histoire sur Les relations amoureuses
entre les femmes en mars 1979, thèse qui en est à
sa troisième édition.
Et je ne parle pas
de mon récent livre Les deux Amies, Essai sur le couple
de femmes dans l'art, ni des articles que j'ai publiés
dans le cadre scientifique comme dans le cadre militant.
.
Le
groupe Archilesb! a été fondé dans
le but de réfléchir à la question des archives.
Je ne l'ai jamais caché et si Archilesb! a pu lancer
sa pétition au festival Cinéffable, participer
avec moi au débat organisé par Cinéffable
sur les rapports du mouvement lesbien avec les institutions et si la pétition
a recueilli à ce jour plus de 800 signatures, c'est bien parce
que les questions qui y sont posées correspondent à une
réelle inquiétude des mouvements lesbiens, d'abord, et d'autres
acteurs du militantisme gay qui sont eux aussi discriminés par
les pratiques hégémoniques de Jean Le Bitoux.
.
Je
parle des transsexuels et transgenres mais aussi des associations gays
et lesbiennes, des chercheurs et historiens qui n'ont pas attendu M. Le
Bitoux pour constituer des Centres d'archives,
ou qui sont choqués de l'exclusion des lesbiennes.
Rien
que sur la région parisienne, il existe déjà au moins
trois centres d'archives
(voir plus loin). Or à ce jour, aucun centre existant n'a
accepté de le rejoindre. Chat échaudé craint l'eau
froide, probablement.
.
En
effet, ce n'est pas la première fois que M. Le Bitoux
lance cette idée grandiose et obtient son financement par les
pouvoirs publics :
En 1990, il a fondé
avec d'autres personnes la "Maison des Homosexualités",
dans un appartement de "deux pièces et cuisine",
rue Michel Le Comte.
Des subventions de
l'Agence Française de Lutte contre le Sida (AFLS)
et d'autres partenaires d'un montant global (pour 1990 au 1er semestre
1992) de 787 600 francs leur sont attribués (plus le loyer, les
salaires et celui de la logistique administrative), parmi
lesquelles "une subvention de 50 000 francs du Ministère
de la Culture pour le service documentation" pour
1991 (cf. Gai Pied Hebdo N° 492, 31 octobre 1991,
p. 55).
C'est
pourquoi, Jean Le Bitoux, "responsable des programmes
à la Maison des Homosexualités", se félicite
dans un éditorial du magazine Illico d'octobre 1991,
p.12, de l'octroi de la subvention en écrivant :
"Un lieu s'impose, protégé des querelles associatives
et des menaces politiques. Des éléments épars, des
repères de notre histoire, encombrent encore nos caves. Certains,
plus prévoyants, les remettent au Centre d'archives de la
Maison des Homosexualités. Le Ministère de la
Culture vient pour la première fois de se décider à
reconnaître, par une subvention, la richesse de cette mémoire.
Prenons-en acte, en sachant que l'histoire n'existe d'abord que par la
protection de la sienne propre".
.
Or
un mois plus tard, Act-Up Paris décidait de
ne plus faire partie de la "Maison des Homosexualités"
(cf. Illico, décembre 1991, p. 33 et 36). Pourquoi
?
Relisons leur déclaration :
"Comment peut-on croire à une Maison
des Homosexualités où les lesbiennes sont si peu représentées,
où les associations présentes n'ont aucun contact direct
avec les homosexuels, et qui manque à ce point de
sens critique à l'égard des institutions gouvernementales
?" (cf. Gai Pied Hebdo N° 493, 7 novembre 1991,
p. 17).
Dans
Action N°4 de novembre 1991, p. 7, Act-Up Paris
demandait la création d'un "vrai Centre Gai et Lesbien",
parce que la "Maison des Homosexualités"
n'avait rien fait contre le sida, notamment, ajoutant : "Des subventions
pour le moins anticipées de l'AFLS donnent un cachet " lutte
contre le sida " à ce qui n'est que l'ébauche "
expérimentale " d'un centre gai (on n'ose pas dire
" lesbien " tant les femmes en sont absentes)"
[c'est moi qui souligne].
Et
c'est comme cela que, se discréditant elle-même, la "Maison
des Homosexualités" allait disparaître
et qu'un vrai Centre Gai et Lesbien allait naître,
quelques années plus tard à Paris, dans des nouveaux locaux,
au 3, rue Keller.
.
Or
aujourd'hui, on a le droit de se demander :
- Où sont passées les archives de la "Maison
des Homosexualités" ?
- Et comment les subventions ont-elles été utlilisées
?
- Est-ce parce quelques mystères planent encore sur ces questions
que personne ne veut donner d'archives à M. Le Bitoux ?
- Veux-t-on ainsi éviter que la même mésaventure arrive
au nouveau CADHP ?
.
Les
articles des magazines Têtu (N° 70, p. 54 et 55)
et IB News (N° 13, p. 64 et 65), parus début
septembre 2002, sur le projet du futur CADHP, révèlent
que M. Le Bitoux "possède peu d'archives en propre".
Dans
une interview du même numéro de Têtu, il reconnaît
ne pas avoir les archives de Gai Pied, journal dont il se
vante pourtant d'être le fondateur, et qui ont été
rachetées par Patrick Elzière, PDG de Webscape
et du site internet gayvox.com. [ http://www.gayvox.com/
]
.
De
plus, il a lui même affirmé que : "C'est le projet
de la Ville de Paris, soutenu par Christophe Girard et Bertrand
Delanoë [
] Si M. Tibéri avait conservé
sa place de maire, nous ne serions pas en train de travailler là
dessus. Bertrand Delanoë a bien compris que Paris était
une très grande ville au niveau de l'homosexualité. Nous
sommes dans une bonne conjoncture [
] "
.
-
Dans Télérama je lis encore de Philippe
Lasnier :
"Le projet est d'ailleurs soutenu par les deux grands collectifs
associatifs, le Centre gai et lesbien et la LGBT"...
.
Certes,
et pour cause.... Un peu d'histoire nous révélera pourquoi
:
.
En février
2001, la Lesbian and Gay Pride Ile-de-France (LGP
IdF) a envoyé un "Questionnaire adressé
aux candidats à la mairie de Paris" comprenant 8 questions,
dont celle numéro 7 sur "Le Maire et la mémoire".
- Le 2 mars, Bertrand
Delanoë répond favorablement : "[...] la possibilité
de créer un lieu de documentation, d'information et de recherche
autour de cette mémoire a retenu toute mon attention".
- Sa
réponse sera d'ailleurs intégralement repoduite dans "l'introduction
au dossier" en préface du projet de M. Le Bitoux,
comme s'il s'agissait d'une réponse personnelle.
.
Je
cite le Rapport d'activités 2001 de la LGP
Ile-de-France :
"Le 13 juin
une rencontre a lieu avec Odette Christienne, adjointe chargée
de la mémoire. La délégation était composée
de Jean Le Bitoux, René Lallement et d'Alain Piriou,
accompagnée de Christopher Miles. L'objet
de la discussion était la mise sur pied d'un centre d'archives
et de documentation sur les homosexualités. L'échange, bien
que cordial, n'a pas été des plus fructueux".
Autrement dit Mme Christienne ne veut pas se charger du dossier.
.
Une semaine plus tard,
le 18 juin, la délégation est revenue à la Mairie
de Paris pour rencontrer :
"M. Christophe Girard, adjoint chargé de la culture
à la mairie de Paris : un soutien de principe a été
accordé pour la mise sur pied d'un tel projet, bien que la
décision revienne au maire" (cf. Rapport d'activités
2001 de la LGP IdF sur le site de l'Inter-LGBT).
- On lui remet un
mémorandum de deux pages : "Un outil pour la mémoire
collective" avec le logo de la LGP IdF qui
montre que c'est bien un document de la LGP IdF.
- Mais
sur certaines versions du dossier de présentation du projet de
M. Le Bitoux ce logo de la LGP IdF n'apparaîtra
plus, comme s'il s'agit d'un document de son association AP CADHP.
.
Puis lors de la réunion
du 3 septembre de LGP IdF (aujourd'hui dénommée
Inter-LGBT), il a été dit que :
"L'association " Association pour
le centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris"
a été créée pour faire avancer le projet,
et Jean Le Bitoux et Philippe Bot' qui en sont les représentants
en présente l'état d'avancement. Le chantier est
immense, mais d'énormes quantités d'archives sont déjà
mobilisables [...]" (cf. Compte-rendu de la réunion
sur le site de la LGP IdF). Comment ? Mystère.
En
réalité l'association AP CADHP n'est pas
encore créée et ses statuts ne seront déposés
que trois mois plus tard, le 19 décembre 2001 exactement (cf. Journal
Officiel), juste à temps pour demander la subvention pour
l'exercice 2002.
.
Mais
le problème de l'accès aux archives existantes est loin
d'être réglé. Il existe déjà plusieurs
centres d'archives à Paris, comme je l'ai dit :
-
Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL) :
fondées en 1983 par Claudie Lesselier et qui sont hébergées
à la Maison des Femmes de Paris, 163 rue de Charenton,
75012 Paris. (voir détails de leurs archives sur leur site : http://arcl.free.fr/)
Ce grand fonds documentaire constitué sans aucune subvention comprend
plus de 5 000 ouvrages, des centaines de revues, dossiers thématiques,
vidéos, etc.
Même si celles-ci assurent des permanences régulières
pour leurs consultations au public, les ARCL
sont disqualifiées d'un revers de plume sous prétexte qu'elles
sont non mixte.
Et en tout cas, la Mairie de Paris ne leur a même
pas accordé une petite subvention !
-
L'Académie Gay et Lesbienne :
fondée par des collectionneurs qui se sont regroupés en
association le 1er mars 2001.
Depuis vingt sept ans, sans aucune aide, ils ont collecté toutes
sortes de documents LGBT (environ 15 000).
Ils ont établi sur leur site http://www.archiveshomo.info/
: une liste de centres et fonds d'archives en France qui
ont des documents sur les gays, lesbiennes, bisexuel(le)s, transgenres.
Mais cela ne compte pas : l'Académie
Gay et Lesbienne est disqualifiée parce que ses archives
sont toujours logées en banlieue, à Vitry sur Seine
(94), et donc d'accès peu aisé pour les Parisiens.
Depuis deux ans, cependant, elle demande en vain un local dans Paris
et une aide à la Mairie de Paris.
.
-
Reste la Bibliothèque du Centre Gai et Lesbien de
Paris (C.G.L.) :
Fondée en 1995 par Philippe Labbey, elle comprend 2 000
volumes, 3 000 revues et une documentation importante sur les associations,
etc. (voir détails de leurs archives sur leur site : http://www.cglparis.org/
)
Et de plus, celle-ci assure des permanences régulières pour
leurs consultations au public.
Depuis décembre
2001, des actions de "gay guerre"
sont menées de l'extérieur contre le CGL,
allant jusqu'à perturber le CGL en pleine Assemblée
Générale du 16 février 2002 (cf. Nouvel
Observateur Paris IdF du 28.02 au 06.03.02, p.13 ; gayvox.com
du 18.02.02 ; etc.).
Pourquoi
et pour qui a-t-on organisé des tentatives de déstabilisation
du CGL ?
Le conflit va durer plusieurs mois...
En tout cas le
CGL a réussi à résister : La
Mairie de Paris finit par attribuer au CGL
une subvention de 100 000 euros (votée le 22 novembre 2002),
même montant, remarquons-le, qu'au projet
CADHP de M. Le Bitoux.
[Le CGL n'avait bénéficié que d'une
subvention de 200 000 francs (environ 30 000 euros) en octobre 2001]
Par la suite, le CGL
aurait concédé à l'idée de "cohabiter"
avec le l'Inter-LGBT (ex LGP IdF) et le projet
CADHP de M. Le Bitoux dans un même immeuble
(ce qui est promis par la mairie de Paris).
.
Enfin,
dernier problème : le vote de la subvention des 100 000 euros
par le Conseil de Paris en septembre 2002
Là encore les
choses ont été rondement menées, et ce, sur le dos
des lesbiennes.
.
Le
débat est intéressant car il montre qu'on a laissé
parler Clémentine Autain, adjointe au Maire,
sans aucunement tenir compte de ce qu'elle avait dit,
car les jeux étaient déjà faits.
- Que disait-elle
: " - [...] On parle des gays et moins des
lesbiennes... Je vois que cela fait ricaner mes collègues
de l'opposition.
- Mme Anne Hidalgo,
première adjointe, présidente
: - Ils sont un peu dissipés. Je vous demande de bien vouloir
porter toute l'attention à ce dossier et de faire silence.
- Mme Clémentine
Autain, adjointe : - Je voudrais
qu'on fasse attention à la bonne répartition pour permettre
une juste visibilité de la communauté lesbienne. Dans l'exposé
des motifs, il est fait mention d'un site internet comportant une histoire
du gay-Paris... Et le Paris des lesbiennes ? [...] Je voudrais
par ailleurs que dans la composition de l'Association
et du Comité qui va suivre ce projet, il y ait une place
pour la Coordination Lesbienne. Ainsi, dans le conseil
d'administration, d'après ce que j'ai compris, il
n'y a que trois femmes sur neuf hommes. Peut-être pourrait-on viser
la parité ? Je pense qu'on doit pouvoir trouver des chercheurs
et des scientifiques femmes pour être dans ce Conseil d'Administration
[...]"
(cf. Compte rendu du débat des délibérations
du Conseil Municipal de Paris du 24-9-2001).
.
Cause
toujours...
Le vote s'est passé
sans histoire parce que "l'Association
[de Préfiguration du CADHP] et la mairie
[de Paris] ont discrètement sollicité
Jean-Luc Roméro (RPR-UMP)
pour qu'il tente de " sensibiliser " quelques élu-e-s
de droite pour éviter des dérapages homophobes lors de la
session qui examinera cette question" (cf. e-llico.com
du 9-9-2002).
Et
"[...] Jean-Luc Roméro a écrit à tous
les présidents de groupe à la Mairie de Paris
: Il me semble à cet égard indéniable
qu'un tel projet s'inscrit dans une démarche historiographique
d'utilité publique [...]" (cf. gay.com du
6-9-2002).
[M. Roméro
est par ailleurs le président (et aussi le
fondateur) de son association des "Elus Locaux
Contre le Sida : Ensemble Luttons Contre le Sida" (ELCS),
dont la subvention allouée par la Mairie
de Paris avait augmenté de manière substantielle de
10 000 francs (1 600 euros environ) en juin 2000 à 7 623
euros en juillet 2002 ]
.
Ainsi l'alliance entre
la gauche et la droite se noue sur le dos des lesbiennes pour "éviter
les dérapages homophobes", nous dit-on.
Personne
ne parle de la lesbophobie. Ni des pratiques hégémoniques
de M. Le Bitoux sur les associations gays, lesbiennes et transgenres
qui ont déjà travaillé sur le sujet.
Est-ce la nouvelle cohabitation ?
Résultat des
courses : Le Conseil de Paris (dont Philippe Seguin)
a voté pour et il n'y eut que quelques abstentions de l'opposition.
Faut-il
en vouloir à Archilesb! d'avoir oeuvré
pour l'égalité en lançant sa pétition début
novembre 2002 ?
.
-
Que faire aujourd'hui ?
Je demande la
réunion d'une table ronde rassemblant toutes les
personnes concernées par les archives et l'histoire de l'éros
gay, lesbien et l'étude des genres.
Pour faire cesser
les polémiques inutiles, je propose que cette table ronde soit
tenue sous l'égide de l'Observatoire pour l'égalité
entre les femmes et les hommes dont c'est la fonction, me semble-t-il,
de s'occuper de ce type de problèmes.
.
Il
faudra repenser complètement le projet
et mettre un terme aux visées hégémoniques de M.
Le Bitoux qui divisent la communauté gay tout en reconduisant
les pratiques discriminatoires envers les femmes qui relèvent
d'un autre temps.
.
Monsieur Le Maire,
Nous
vous avons élu parce vous vous êtes engagé à
lutter contre la discrimination. "Toute forme de discrimination
est à proscrire, qu'elle soit de nature raciste, homophobe, sexiste
ou autre",
avez-vous dit en réponse au questionnaire de la LGP Ile de
France.
Et
aussi : "Je redis mon engagement à organiser des campagnes
de lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris celles
liées à l'orientation sexuelle".
Vous avez donc au
moins deux raisons d'agir : le sexisme et la lesbophobie.
J'en ajouterai une
troisième qui est la simple honnêteté intellectuelle.
Dans cette attente,
recevez, Monsieur le Maire de Paris, l'expression de mes
sentiments distingués.
.
Fait à Paris,
le 22 janvier 2003,
Marie-Jo
Bonnet
.
Copies
à :
- Anne Hidalgo - Odette Christienne - Christophe Girard - Clémentine
Autain - Nicole Azarro - Fabienne Leleu
- AP CADHP - Jean Le Bitoux
- Archilesb! - Coordination des Lesbiennes en France
- Vigitrans - LopattaQ - Académie Gay &
Lesbienne
- aux associations et personnes citées
.
|
10 1 2003 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=958
atitud-inn.com
http://atitud-inn.com/pages/2-5-25-221.html |
.
Archives Gay à Paris
: le feuilleton
.
Les
fondements de cette polémique trouvent leurs justifications au
cur même de la naissance du projet et de la
communication approximative de ces initiateurs.
Je ne suis pas d'accord
pour dire comme Jean-François Laforgerie de Illico
magazine qu'on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
- La question n'est pas de savoir si la querelle est bonne ou mauvaise
mais de la comprendre, de l'analyser et de permettre à chacun de
s'y retrouver.
Il
faudrait que les uns et les autres finissent par entendre que tous les
arguments ont une valeur qu'il ne s'agit pas de nier.
- En effet, les arguments des un(e)s et des autres ne sont pas à
classés en deux rubriques : Pour ou Contre le CADHP.
- A bien y regarder de près, ils sont tous POUR mais PAS COMME
CA !
Or, depuis le début,
il est question
- de surdité des porteurs du projet face
aux reproches qui bruissent,
- de négation et de non-reconnaissance des initiatives existantes,
que ce soit par le silence ou le mépris (lun nourrissant
lautre),
- du refus dentendre des formes de spécificités
affirmées, affichées ou défendues de la part des
groupes lesbiens notamment.
.
Non-reconnaissance
et négation
Comme nous l'écrivions
le 4 octobre 2002 ici même, le projet
dans sa forme initiale, niait les compétences, les structures,
les volontés dispersées ça et là dans toute
la France, ne faisant référence à titre d'exemples
qu'aux centres d'archives à l'étranger.
- Et nous posions la question de savoir ce que pouvait exprimer cette
vague volonté fédérative de la part du CADHP
qui ne citait pas (donc ne reconnaissait pas) les actions engagées
par d'autres, en France.
- Comment le CADHP pouvait-il ainsi se prévaloir
d'une volonté fédérative ?
Première erreur.
.
Mauvaise
foi
Après la publication
de notre édito du 4 octobre 2002, nous avons reçu un appel
de Monsieur Philippe
Lasnier de la Mairie de Paris.
Il
nous était reproché de n'avoir pas tenu compte que l'ensemble
des élus de la Mairie (opposition comprise) avait voté
la subvention de 100 000 euros et quà ce titre on pouvait
difficilement discuter le bien fondé de cette subvention.
- Ce nest pas parce que des élus, fussent-ils unanimes, votent
une subvention, que nous serions mal placés pour commenter la mise
sur orbite du projet (non la décision de le subventionner).
- A cet argument, nous avons répondu que ceci n'expliquait pas
cela, à savoir : l'éviction ou l'oubli
dans lequel se considéraient ceux qui mènent des actions
depuis bien longtemps et auxquels l'équipe du CADHP
(Mairie de Paris comprise) n'avait pas prêté d'attention,
au motif qu'ils manquaient parfois de sérieux
(je songe à l'Académie
Gay & Lesbienne )
Autre
argument évoqué : Le projet était évalué
comme imparablement sérieux par les politiques parce quune
liste (elle
est où cette liste exhaustive ?) de noms
de personnes considérées comme compétentes et représentatives
(en quoi ? de qui ?) avait été présentée
dans le dossier de demande de subvention à la Mairie de Paris.
- Or, ce que nous reprochions à l'équipe du CADHP,
cétait de nous avoir communiqué un dossier incomplet
lorsqu'ils nous ont démarché pour nous demander ce que nous
ferions des archives de Gai Pied.
- En effet, nous n'avions pas dans le dossier cette
fameuse liste de noms. Ce qui voudrait dire, que les politiques ont eu
un dossier complet, et pas ceux qui sont détenteurs d'archives
et approchés à ce titre.
- Y aurait-il plus d'importance à recevoir 100 000 euros plutôt
que 100 000 documents ?
- Que signifie cette manière différenciée de traiter
les uns plus que les autres ?
Deuxième erreur.
Il est trop facile
de reprocher à certains pétitionnaires de faire référence
à 59 membres du Comité scientifique, de jouer
sur les mots, de pinailler sur les chiffres et de leur répondre
: "Ces chiffres sont erronés : le Comité de Soutien
compte 35 noms, dont une dizaine de femmes".
- Au lieu de nourrir la polémique : publiez
la liste ! Et donnez-lui un titre clair !
.
Quant
à savoir par qui est instruit le dossier en Mairie,
personnellement, je m'en tape et je ne pense pas être le seul, mais
puisqu'il y a polémique autour de ça aussi, disons que si
les informations dispensées au public étaient claires, elles
seraient clairement reprises.
- Cela dit, ce serait prendre les électeurs pour des imbéciles
que de leur faire croire qu'un tel dossier est instruit en Mairie
sans que les ténors s'en mêlent un peu au détour des
couloirs pour qu'il avance plus vite (et c'est tant mieux !)
- Cela dit, je lis dans l'article de JFL d'Illico
: "le dossier a été instruit par Odette Christienne,
adjointe à la Mémoire, et non par ladjoint
à la Culture
"
- Je veux bien, mais c'est à Christophe
Girard, Adjoint Chargé de la Culture que le mémorandum
intitulé : "Un outil pour la mémoire collective : un
Centre de Documentation et d'Archives consacré aux homosexualités"
a été remis le 18 juin 2001
- On va finir par nous faire croire qu'il n'était pas au courant
Arrêtons
Enfin,
le projet n'est pas municipal mais associatif
- qu'est-ce qu'on rigole ! Je commente ou je m'en dispense ?
- Ce projet est avant tout le résultat
d'une conjonction d'initiatives personnelles (là encore,
je me fiche d'ailleurs qu'à la base ce soit ça, car c'est
très bien qu'il existe !) et le prétexte
associatif (devenu réalité en partie) n'est
là désormais que pour soutenir et impulser tout ce qui sera
fait pour ce projet.
- On sait très bien que les élus ont besoin de sentir qu'il
y a du monde là derrière
C'est
bien par un traitement inadéquat de l'information et de la communication
que pêche le CADHP.
- Nous pensons que c'est bien là l'une des erreurs majeures du
projet.
- Ce nest pas le projet en lui-même qui est
visé aujourdhui par ceux qui se préoccupent de le
voir avancer avec un peu plus de rigueur médiatique et dentente
cordiale communautaire.
A
bien y regarder de près, à lire entre les lignes des récriminations,
des pétitions, des reproches fait par les un(e)s et les autres,
- ce n'est pas le projet d'un grand centre qui est remis
en cause mais la manière, la façon, le style, le contenu
du projet en lui-même et la constitution de son équipe, sa
représentativité qui sont discutés.
- Ce nest pas parce que les politiques se
contentent dune liste de quelques noms soit disant représentatifs
pour faire valoir un quelconque bien-fondé dune demande de
subvention que le projet est en tout point irréprochable.
.
Aveuglement
et surdité
La
pétition d'Archilesb
ne dit rien de moins :
- "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes
dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles
de Paris !!! Nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires
commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents
interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie
de Paris) qui en ont été alertés
à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille."
- Voilà ce qui pêche : faire la sourde oreille.
- D'un autre côté, qualifier les manquements et les erreurs
de "volontaires", c'est peut-être un peu fort
mais
ça le deviendra encore plus si en face on se la joue grand seigneur
Quant
à l'argument qui consiste à demander : qui reproche aux
Archives Lesbiennes dinterdire leur accès aux
hommes ?
- Il est un peu facile et surtout mal venu car Archilesb
n'est pas l'ARCL (Archives,
Recherches et Cultures Lesbiennes). Et poser la question ainsi,
c'est entretenir (voir installer) une confusion qui n'est pas nécessaire.
- En effet, les Archives Lesbiennes
de la Maison des Femmes dans le 11ème arrondissement de
Paris fonctionnent depuis longtemps selon des modalités
qui les regardent et surtout, elles n'ont pas la prétention d'être
LA seule et unique référence en la matière.
- Comme elles le communiquent sans détour :
L'association
loi 1901 "Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes"
(communément appelée les Archives Lesbiennes)
a été créée en 1984, période où
les groupes lesbiens se développaient en grande majorité
dans la non-mixité politique.
- Depuis près de vingt ans, l'association poursuit
ses buts qui sont de collecter et d'archiver tout document ayant trait
au lesbianisme et au féminisme.
- De par l'histoire des mouvements lesbiens et féministes, l'association
reste dans une politique de non-mixité qui lui assure une totale
indépendance dans ses choix d'acquisition et d'archivage.
Les
revendications de groupes et d'associations tels Archilesb! ou
Vigitrans (" pour que cesse l'exclusion
des lesbiennes, des bi et des trans dans le projet du futur Centre
de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris ")
s'inscrivent dans une mouvance politique mixte.
De
plus, il est quelque peu déplacé d'aller soudainement reconnaître
l'existence de l'ARCL
- parce que c'est arrangeant concernant l'argument polémique de
la mixité,
- alors que le CADHP n'est pas fichu
de reconnaître ce qui se fait par ailleurs en France et même
aux portes de Paris;
je veux parler de l'Académie
Gay et Lesbienne !
Enfin, toutes les
lesbiennes n'ont pas forcément envie de fonctionner et d'être
exclusives comme le sont les Archives Lesbiennes,
- et le CADHP devrait interpréter la requête
d'Archilesb ou Vigitrans comme un honneur
et ravaler un orgueil sans fondement.
Quant à leur
demander : "d'axer leurs efforts pour que le centre
trouve enfin un local
" je trouve le propos un peu gonflé.
- Que le CADHP commence par ne pas
les ignorer et que la presse cesse de jouer sur la corde culpabilisante
!
- Bientôt, et à ce rythme, si le CADHP ne
trouve pas de local ce sera de la faute des lesbiennes
.
Pour terminer le tour d'horizon, et pour conclure
provisoirement par une note plus modérée, citons la contribution
des UEH [ Universités
d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités
] :
"Ce
projet doit être fédérateur et soutenu
par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle
- Pour ce qui concerne le Centre de ressources documentaires,
il doit offrir la plus large documentation possible sur lensemble
des minorités sexuelles
- Un fond féministe important devra être constitué,
car lhistoire de la libération des homosexuels et des lesbiennes
est indissociable de lessor du mouvement des femmes dans les années
60 et 70
- Enfin, le fonctionnement du centre, et en particulier
celui du Comité scientifique, doit tendre vers
la parité." Etc.
.
Ha ! Encore un mot. Je ne suis pas certain que "La
générosité de la municipalité a réveillé
les rivalités."
- Comme l'écrit Blandine Grosjean dans Libération
du 7 décembre 2002.
Mais bon
.
Conclusion
Le CADHP
est à notre sens lun des plus beau projet, (avec celui du
Grand CGL) que la Municipalité parisienne
verra éclore pendant sa mandature sil est mené
à son terme et de la manière la plus fédérative
possible.
Il
faudra simplement, aux porteurs de ce(s) projet(s) savoir exister avec
et au milieu des membres dune communauté qui se sentent concernés.
- La preuve, le CADHP ne cesse de les intéresser.
- On aurait envie de leur dire à ces personnalités compétentes
et représentatives : arrêtez dêtre sourds aux
reproches quil faut entendre comme des conseils et de faire comme
si, de toute façon, la réalisation effective aboutira quoi
quil arrive.
Ce
serait comme construire un pont que les automobilistes refuseraient demprunter.
- Dites au moins, haut et fort, que vous prenez
en compte les remarques et que vous tenez comptes des suggestions (le
dire et le faire, cela va de paire
).
Ce
serait un début et ça changerait lambiance de
ce qui fini par être, à notre sens, faussement interprété
comme de mauvaises querelles, une lutte de pouvoir, un remake dun
autre âge, un pugilat intra-communautaire dixit Jean-François
Laforgerie sur le site E-llico
. |
3
1 2003 : e-llico > par Jean-François Laforgerie
http://www.e-llico.com/popup.php?section=actu&id=1278
16 1 2003 : magazine illico page 16 > par Jean-François
Laforgerie |
.
Polémiques
autour de la création du Centre dArchives
Archives Gay, mauvaise passe
.
Pétitions
à répétition, infos tronquées, procès
dintention, mauvaises querelles, luttes de pouvoir
la
polémique autour de la création du futur Centre dArchives
et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)
tourne au pugilat intra-communautaire
.
Evidemment
surtout en cette période , il ny a pas de meilleur
combat à mener que dattaquer bille en tête le projet
de Centre dArchives et de Documentation Homosexuelles de Paris
Cest
ce quont estimé Marie-Hélène Bourcier
et Marie-Jo Bonnet, les initiatrices dune pétition
(cf. "Illico", 28/11) et dun lobbying aussi tapageur quapproximatif.
Le
motif ? Une mise à lécart qui serait délibérée
des lesbiennes, bis, transsexuels du CADHP.
.
Tapageur
parce que lartillerie lourde a été sortie :
- courrier remonté à Anne Hidalgo (première
adjointe au maire de Paris),
- pétition contre le projet en anglais
.
Approximatif
parce quon sy embarrasse peu de vérité.
"Il
nest pas normal quil suffise quun projet soit présenté
par Christophe Girard pour obtenir immédiatement de largent"
écrit ainsi Marie-Jo Bonnet
(1).
Problème
: le projet nest pas municipal mais associatif
(initié par Jean Le Bitoux, Christopher Miles
)
et
le dossier a été instruit par Odette Christienne,
adjointe à la Mémoire, et non par ladjoint
à la Culture
.
Et
les pétitionnaires daffirmer en sus que le comité
scientifique compterait 59 membres dont seulement cinq femmes. "Ces
chiffres sont erronés : le comité de soutien compte 35 noms,
dont une dizaine de femmes" précise le CADHP.
.
Peu importe
: lidée nest pas de dire la vérité mais
de se greffer in fine sur un projet il est vrai
désormais doté dun financement conséquent (100
000 euros en septembre 2002). Et
pourtant, il est débattu depuis de nombreuses années. Aujourdhui,
on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
.
Peut-être
est-il en effet un peu trop "homocentré" : mais
qui reproche aux Archives Lesbiennes dinterdire leur
accès aux hommes ?
Sans
doute est-il améliorable : mais
était-ce nécessaire den faire lobjet dun
remake dun autre âge (genre combat de lesbiennes radicales
contre machos gay) alors
même que le projet fait lobjet dun surprenant consensus
politique (même la droite a voté pour) ?
.
Ny
avait-il pas dautre moyen pour trouver une solution profitable à
tous que de dénoncer le "pouvoir gay" qui règnerait
à lHôtel de Ville (!).
.
Il
y a quelques semaines, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène
Bourcier ont reçu des tampons ensanglantés par courrier.
Un
récent Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives
(CLIT), excédé par leurs sorties, entendait
ainsi sanctionner le sectarisme des pétitionnaires.
.
Lesquelles,
soit dit en passant, même déçues de ne pas voir leurs
ouvrages cités dans la bibliographie du CADHP (y
a-t-il un rapport ?), pourraient axer leurs efforts pour que le centre
trouve enfin un local
.
(1)
Libération, 7/12
à lire aussi :
PÉTITIONS EN VRAC
.
|
20 12 2002 : Têtu
> par Judith Silberfeld
http://www.tetu.com/infos/lire/3281
21
12 2002 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/cadres/souscadre/webzinfos/dossier%205.htm
|
.
Marie-Jo
Bonnet et Marie-Hélène Bourcier victimes du CLIT
(Action) France
Depuis
plusieurs jours, Marie-Jo Bonnet et Marie-Hélène
Bourcier
[ainsi que la journaliste Blandine Grosjean du quotidien Libération]
recevaient
des tampons ensanglantés.
Le Commando
des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT)
revendique aujourd'hui cette action dans un communiqué.
A
l'origine de la colère du CLIT, un article publié
dans Libération le 7 décembre (lire
chronique sur http://chroniques.tetu.com/archives/?date=09/12/02),
consacré à une pétition destinée
à obliger les responsables du futur Centre d'Archives de
Paris à n'oublier ni les lesbiennes ni les transsexuel(le)s.
Dans une lettre jointe
au communiqué, le CLIT reproche à Marie-Jo
Bonnet "[sa] logique de victime et [son] argumentation séparatiste,
qui n'a pas lieu d'être si tu choisis de travailler dans la mixité".
Le communiqué
du Clit sur http://debats.tetu.com/viewtopic.php?t=666
.
L'Académie
Gay & Lesbienne, quant à elle, lance un appel pour
un recensement complet de tous les centres et fonds (français)
d'archives qui
ont des documents gay, lesbiens, bisexuels et transgenres...
Toutes
les informations, notamment la liste des fonds déjà
recensés, se trouvent sur
http://www.archiveshomo.info/annuaire/3annuair.htm
Le
communiqué de l'Académie Gay & Lesbienne
: http://debats.tetu.com/viewtopic.php?t=667
.
|
.
Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr
Paris,
le 10 décembre 2002
à
Monsieur Bertrand DELANOE,
Maire de Paris
Monsieur le Maire
de Paris,
.
Après
l'article paru dans le journal Libération des 7-8
décembre dernier sur le Centre d'Archives et de Documentation
Homosexuelles de Paris,
je tiens à vous dire que je ne suis pas d'accord avec le ton et
le contenu de l'article de Blandine Grosjean.
Je me permets donc
de vous adresser une copie de ma lettre à Anne Hidalgo ainsi
que de ma lettre à Blandine Grosjean.
.
J'aimerais
que ce débat ne quitte pas le terrain politique et scientifique
sur lequel
nous avons tous intérêt à le maintenir.
.
Mais
j'aimerais aussi que le débat sur le fond ne soit pas esquivé
au moyen d'arguments tels que les expose à la presse Monsieur Leraton
qui sont outrageants pour les "lesbiennes historiques"
et pour les femmes en général.
Je n'ai jamais vu
Monsieur Leraton et je ne m'explique pas comment il peut répondre
sur ce ton à une situation de discrimination
anti-femmes qui a pris une tournure officielle depuis la dotation d'une
subvention de 100 000 euros à l'Association de Préfiguration
du Centre [ d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris (APCADHP) de Jean ]
Le Bitoux.
.
J'espère
qu'une solution équitable sera trouvée et que les femmes
ne seront pas une fois de plus mises à la deuxième place.
Dans cette attente,
recevez Monsieur le Maire de Paris, l'expression de mes sentiments
distingués.
Marie-Jo
BONNET
Copies à
: Anne Hidalgo - Blandine Grosjean - Archilesb !
- Coordination des Lesbiennes de France (CLF)
.
|
9
12 2002 : groupe Archilesb ! > communiqué
http://www.archiq.fr.vu |
.
Archilesb! : http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
VigiTrans :
Tom Reucher tom.reucher[AT]free.fr
http://syndromedebenjamin.free.fr
Paris,
le 9 décembre 2002,
Communiqué
de presse n° 3
Archilesb!
vous le dit :
Madonna does it better !!!!
.
Dans Libération
en date du 7-8 décembre, René-Paul
Leraton, membre du comité de
soutien du Centre de Documentation
et d'Archives sur les Homosexualités
proposé
par Jean Le Bitoux
et pour lequel la Mairie de Paris a voté en septembre
une subvention d'un montant de 100.000 euros, mais
aussi sexologue et salarié de Sida Info Service a
déclaré :
"Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en prendre aux
seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés".
.
C'est
l'occasion pour Archilesb! de souligner à quel point
la démarche des "experts" du futur Centre
est datée et ne reflète en aucune manière la
diversité des courants féministes, post-féministes,
lesbiens, queers et transgenres qui
font la richesse des cultures gaies, lesbiennes, bi et trans.
Le féminisme
essentialiste anti-patriarcal auquel Mr Leraton fait référence
de manière caricaturale a été largement été
contesté dans la culture lesbienne, queers et trans et il faudrait
vraiment se prendre pour un sexologue de la fin du XIXème siècle
pour continuer de définir les genres et les identités sexuelles
en seule reférence au sexe dit biologique.
.
Le
nom choisi pour le Centre ("les homosexualités")
restreint la définition des identités sexuelles aux seules
pratiques sexuelles.
La prise en compte de la question des genres et des débats prolifiques
qu'elle suscite actuellement suffirait d'ailleurs à rendre injustifiable
la mise à l'écart des personnes transgenres et transsexuelles
mais aussi des butchs et de bien d'autres identités de genre au
profit d'une conception biologique de la parité.
Voilà
qui est contraire aux intentions et déclarations de Mr Bertrand
Delanoë sur la fonction de la Mairie de Paris qui
doit être la maison de toutes et de tous et
donc de toutes les minorités et de toutes les cultures sexuelles
et de genre.
.
Rappelons
que restreindre la vocation du centre à l'homosexualité
masculine serait également contraire à toutes les dispositions
européennes en matières d'égalité des
sexes et des genres.
Raison
pour laquelle sans doute la pétition d'Archilesb!
et de Vigitrans à l'international a déjà
reçu le soutien de personnalités et d'associations de référence.
.
Madonna
s'y connaîtrait-elle mieux en politique des genres que René-Paul
Leraton en déclarant :
Don't they know
that I'am a gay man trapped in a woman's body ?
( n'ont-ils pas compris que je suis un gay emprisonné dans
un corps de femme ? )
.
|
8 12 2002 : prochoix.org
> communiqué
http://www.prochoix.org/frameset/news_2002/decembre_2002.html
http://www.gayvox.com/edito/?id_dossier=681&id_rub=3&id_srub=43
|
.
Libé a encore frappé
.
Le 7 décembre,
dans un article intitulé "Des lesbiennes
parisiennes contre le machisme gay", Blandine Grosjean,
journaliste à Libération, s'est permise de
déformer les propos tenus par la présidente de Prochoix.
Nous nous permettons donc de les rectifier.
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EXTRAIT
:
"Pour
les féministes de Prochoix, le Centre d'Archives
[et de Documentation Homosexuelles de Paris] sera
gay :
- 'L'ajout du mot lesbien est un alibi.' L'association ne se joint pas
à cette protestation, 'mais si la Mairie [de Paris]
persiste à refuser une subvention au festival
lesbien Cineffable, alors qu'elle a accordé 30 000 euros
au Festival [de Films] Gay
et Lesbien [de Paris (FFGLP)]
qui est 100 % gay, alors nous dénoncerons
ce pouvoir gay parisien.'"
.
PRECISIONS
:
Blandine Grosjean
nous a contacté il y a deux jours pour connaître notre réaction
quant à la pétition initiée
par Marie-Hélène Boursier et Marie-Jo Bonnet
dénonçant le gai-centrisme du futur Centre d'Archives
et de Documentation Homosexuelles [de Paris],
- un projet coordonné par Jean Le Bitoux
- et qui vient d'obtenir une subvention de 100 000 euros de la Mairie
de Paris.
La journaliste notait
à juste titre que ni Caroline Fourest ni Fiammetta Venner
n'avaient signé cette pétition.
Contactée par
téléphone, Fiammetta Venner a confirmé que
cette pétition ne nous paraissait pas appropriée même
si, à l'évidence, le projet en lui-même est davantage
le projet d'un Centre d'Archives Gay que "gay
et lesbien".
- Ce qui ne pose pas de problème à condition de l'assumer
comme tel.
Quant
à savoir si l'octroi de cette subvention
[de 100 000 euros par la Mairie de Paris à l'AP
CADHP] est le signe d'un quelconque déséquilibre
dans le subventionnement des associations gays et lesbiennes, nous
avions répondu que nous réservions notre jugement.
À
ce titre l'évolution de la subvention demandée par le festival
lesbien Cineffable, l'un des rares événements
lesbien a avoir demandé une aide à la Mairie
[de Paris], est effectivement une sorte de
test. Voilà quel était le sens de notre conversation
avec cette journaliste.
Fiammetta n'a
jamais dit que "le Festival [de Films] Gay et
Lesbien [de Paris (FFGLP)] était 100%
gay". De même, elle n'a jamais utilisé l'expression
"pouvoir gay parisien" qui est en soi non seulement déplacée
mais chargée de gaiphobie !
Ce n'est pas la première
fois que nous sommes surpris de la façon particulièrement
inexacte dont Blandine Grosjean reprend nos propos. Que cela nous
serve de leçon, il y a vraiment des journalistes et des sujets
qui ne méritent décidémment pas que l'on réponde
au téléphone...
ProChoix
- Paris
.
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Archilesb! : http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
.
Paris,
le 8 décembre 2002
Communiqué de presse n° 2
Archilesb!
réagit
à l'article paru dans Libération
en date des 7-8 décembre
et
demande à ce que la Marie de Paris
et les responsables du futur projet CADHP
répondent sur le fond
et non par l'injure ou le diagnostic psychologique !
.
Archilesb!
tient à préciser que la pétition évoquée
par Blandine Grosjean dans son article intitulé "Des
lesbiennes parisiennes contre "le machisme gay" est portée
par le groupe du même nom dont fait partie Marie-Hélène
Bourcier.
Archilesb!
tient également à préciser que si certains élus
de la Mairie de Paris se sont montrés réceptifs aux
demandes d'Archilesb! au nombre desquels Mme Clémentine
Autain et des élues du groupe Verts,
.
Mr Philippe Lasnier
en charge des relations avec les associations gaies et lesbiennes
à la Mairie de Paris
- continue de défendre non sans aveuglement
l'évaluation -bien légère- dont celui-ci a fait l'objet
- et de placer le débat sur un terrain psychologique qui renseigne
assez sur sa connaissance de la culture et de l'histoire lesbiennes et
du fait qu'il ignore le type d'interrogations que doit susciter un tel
projet :
pour preuve ses propos
lors d'un rendez-vous où il nous fut demandé sans rire si
l'absence des lesbiennes dans l'espace publique avait "des explications
hormonales".
Rendez-vous
où il ne nous fut pas permis de venir avec des représentants
de Vigitrans au prétexte que le bureau était
trop petit.
.
En ce qui concerne
les accusations de "victimisation" qui serait la stratégie
préférée des hystériques en question, nous
suggérons de renvoyer le diagnostic à Mr
Girard, adjoint au Maire de Paris et chargé de
la culture qui a argumenté du seul fait qu'il faut des endroits
pour les jeunes homosexuels dont un trop grand nombre se suicident encore
dans notre pays pour défendre le projet lors du vote au Conseil
de Paris en septembre dernier.
.
Nous tenons à
rappeler
- que Mr Laurent Amiand, directeur de cabinet
de Mr Girard a été alerté dès septembre
2001 quant aux problèmes que ne manquerait
pas de susciter un projet archigay
- mais que Mr Girard n'a toujours rien proposé pour pallier
à des manquements devenus criants.
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7 12 2002 : quotidien
Libération > par Blandine Grosjean
http://www.liberation.com/page.php?Article=72664
8.12.02 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/cadres/souscadre/webzinfos/dossier%205.htm
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Des lesbiennes parisiennes contre "le machisme
gay" :
Elles s'estiment exclues du projet de Centre d'Archives Homosexuelles
.
Une partie
du mouvement lesbien est en guerre ouverte contre
« le pouvoir gay hégémonique et normatif
» qui sévirait à Paris, notamment à
l'Hôtel de Ville.
Les accusations
de « misogynie antiféministe » visant des gays «
dominateurs, fonctionnant par copinage » provoquent en retour celles
de « lesbiennes hystériques enfermées dans une perpétuelle
victimologie ».
Objet
de cette poussée phobique : le futur Centre d'Archives et
de Documentation Homosexuelles [de Paris], qui vient d'obtenir
une subvention de 100 000 euros de la municipalité.
.
Remontée.
Deux
lesbiennes historiques, chercheuses incontournables du mouvement, Marie-Hélène
Bourcier et Marie-Jo Bonnet accusent la Mairie et le
promoteur du centre, Jean Le Bitoux, d'avoir exclu
les lesbiennes du projet.
- Elles dénoncent la composition du comité de pilotage :
5 femmes sur 59 participants.
- Elles pointent la bibliographie qui ne fait référence
qu'à deux ouvrages rédigés par des femmes, l'un américain
et l'autre traitant de l'homosexualité masculine.
- Elles ont aussi du mal à digérer un passage de la présentation
: « Il est probable que, dans un premier temps, le fonds d'archives
concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons
historiques. »
Marie-Hélène
Bourcier a lancé une pétition
qui a déjà recueilli 700 signatures, dont celles
d'Act Up, de la Coordination Lesbienne [en
France (CLF)], d'élues vertes de la capitale.
Marie-Jo
Bonnet a écrit une lettre très
remontée à la première adjointe, Anne
Hidalgo, chargée de la parité : «
Il n'est pas normal qu'il suffise qu'un projet soit présenté
par Christophe Girard [adjoint vert à la culture
et gay, ndlr] pour obtenir immédiatement de l'argent. »
.
La générosité
de la municipalité a réveillé les rivalités.
Le Centre d'Archives est devenu "le" poste stratégique
pour exister. Il sera
- un lieu de conservation de la mémoire,
- un espace de ressources documentaires
- et un outil de recherche
à l'instar des archives d'autres capitales occidentales.
Bertrand
Delanoë l'a voulu et, à la
Mairie, on explique, énervé par cette querelle, que
« seule compte la qualité scientifique du projet soutenu
par les grosses structures homosexuelles ».
Nathalie Rubel
de la Coordination Lesbienne [en France (CLF)]
est persuadée que Jean Le Bitoux n'a pas exclu "sciemment"
les lesbiennes : « Il ne se rend pas compte
qu'il a tout pensé au masculin, tout construit autour de ses affinités
personnelles, qui sont masculines. »
.
Alibi.
Pour
les féministes de Prochoix, le Centre d'Archives
sera gay : « L'ajout du mot lesbien est un alibi.»
- L'association ne se joint pas à cette protestation,
- « mais si la Mairie persiste à refuser une subvention
au Festival Lesbien Cinéffable, alors qu'elle a accordé
30 000 euros au Festival [de Films] Gay
et Lesbien [de Paris (FFGLP)] qui
est 100 % gay, alors nous dénoncerons ce pouvoir gay parisien.
»
René-Paul
Leraton, membre du Comité de Soutien du Centre d'Archives,
reste zen : « Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en
prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés
».
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2
12 2002 : lettre ouverte de l'historienne Marie-Jo Bonnet
http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=2565 |
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Marie-Jo BONNET
Docteur en Histoire
contactmjbonnet[AT]yahoo.fr
Paris,
le 2 décembre 2002
à
Madame Anne HIDALGO,
Première Adjointe du Maire de Paris.
Chère Madame,
J'aimerais
vous parler du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles
de Paris
[le projet de l'APCADHP ] qui vient
d'obtenir de la Mairie de Paris une subvention de 100 000 euros.
C'est au titre
- de spécialiste de l'histoire des relations amoureuses entre les
femmes,
- d'historienne de la représentation du couple de femmes dans l'art,
- et de militante féministe et lesbienne (outre le MLF,
j'ai participé à la fondation du Front Homosexuel
d'Action Révolutionnaire en mars 1971),
que je m'élève contre ce projet qui
ne respecte ni la parité gestionnaire et culturelle, ni l'histoire
des homosexuel(le)s.
.
Mon
premier sujet d'étonnement concerne la façon dont le Conseil
de Paris a pu voter un projet où il est explicitement écrit
qu'il concerne l'homosexualité masculine "pour des raisons
historiques".
- On aimerait savoir lesquelles ?
- Et on aimerait que le Conseil de Paris motive politiquement ces
prétendues "raisons historiques".
L'ignorance ne peut
pas toujours servir d'excuse.
- L'histoire des lesbiennes existe, elle est vivante,
en dépit de l'académisme universitaire qui décourage
les chercheuses en leur faisant croire qu'elles ne pourront pas faire
de carrière sur des sujets si "marginaux".
Alors pourquoi l'écarter,
et pourquoi légitimer cette mise à écart en finançant
un projet qui exclut délibérément les femmes ?
- Il n'est qu'à lire la bibliographie pour
se rendre compte du parti pris misogyne et anti-féministe des promoteurs
du projet. Je ne pensais pas que l'histoire des lesbiennes
serait si vite enterrée par le pouvoir gay.
Cela
est d'autant plus choquant que les auteurs se réclament d'une
mémoire des camps de concentration nazis, se posant
comme victimes de la dictature, tandis qu'ils
reconduisent la domination masculine dans son aspect politique, économique
et symbolique.
.
Pour ma part, je trouve très inquiétant pour la démocratie
que personne ne se soit étonné de
l'absence des femmes dans un projet qui se réclame de la "neutralité"
et de "l'exhaustivité" au nom d'une hypothétique
"communauté gay et lesbienne".
Il est clair que les
lesbiennes sont instrumentalisées par le pouvoir gay dans
le but de se faire passer pour une communauté mixte.
- Mais vous savez bien, et tous les Parisiens le savent, que
la communauté homosexuelle est dominée par les hommes, et
que ces derniers n'ont aucun désir de mettre en place une politique
d'égalité avec les femmes.
Il
serait donc plus juste et plus honnête de dire que ce Centre
d'Archives
[ et de Documentation Homosexuelles de Paris (le projet
de l'APCADHP) ] concerne
uniquement l'homosexualité masculine.
- Beaucoup de citoyens en ont assez de l'hypocrisie et de la langue de
bois.
- Et je ne parle pas des citoyennes...
.
De
plus, il s'agit de l'argent public auquel les femmes coopèrent
autant que les hommes.
- Pourquoi la répartition de l'argent public se fait-elle sur une
base aussi discriminatoire ?
- L'argent va aux hommes dominants et aux riches tandis que les femmes
continuent de ramer dans des conditions de précarité inadmissibles.
Il
n'est pas normal qu'un projet comme celui de Jean Le Bitoux suffise
d'être présenté par Christophe Girard pour
obtenir immédiatement de l'argent.
Un projet pour lequel
les femmes spécialistes n'ont pas été consultées,
- et dont la plupart des membres du Comité
de Pilotage se sont retrouvés inscrits sur la liste sans
avoir été invités à participer à des
discutions préalables sur les objectifs et les choix dits scientifiques.
.
Je
vous demande donc ce que vous comptez faire pour mettre un terme à
cette discrimination " officielle ".
Une
pétition initiée par Marie-Hélène Bourcier
et le groupe Archilesb ! auquel je participe, est en train
de circuler sur le net.
- Nous avons déjà recueilli plus de 700 signatures.
D'autre part, nous
avons rencontré
- Nicole Azzaro, membre du Conseil de
Paris, groupe des Verts,
- et Fabienne Leleux, élue verte à
la Mairie du 9eme arrondissement,
qui vont saisir Christophe Girard sur la question.
Il y a beaucoup de
travail à faire du côté des femmes et des lesbiennes.
- Ce ne sont pas les idées qui manquent.
.
Que
pensez-vous d'une réunion entre les différentes participantes
de la recherche, des archives et de la mémoire des femmes, pour
réfléchir aux moyens à mettre en uvre dans
cette direction ?
- J'accepterais volontiers d'y participer.
En vous remerciant
de votre attention, je vous prie de recevoir l'expression de mes sentiments
distingués,
Marie-Jo
BONNET, Docteur en Histoire
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Copies à : Nicole Azzaro - Fabienne Leleux - Archilesb!
- Coordination Lesbienne Nationale [Coordination Lesbienne
en France (CLF)]
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