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Analyse Projet Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris APCADHP
citations à caractère critique, polémique, pédagogique et/ou scientifique des informations

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la sauvegarde des mémoires LGBTQ permet de préserver la vérité sur notre histoire

28 2 au 6 3 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris - Ile de France) n° 1947, pages 14 à 16 > par Daniel Garcia
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p64/a12079.htm

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le Gay Marais : Ghetto ou village ?

L’avant-garde soluble dans le Marais ?
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Il y a trente ans, les militants homos voulaient changer la société.
- A Paris, c’est quasiment réussi.
- L’embourgeoisement fait le reste.

Prise de bec entre
- Fouad Zéraoui, militant gay beur de l'association Kelma,
- Jean-François Chassagne, président des commerçants gays [Syndicat National des Entreprises Gays (SNEG)],
- et la sociologue Marie-Hélène Bourcier (*)
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Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France :
– Aujourd’hui, on a un peu l’impression que la population du Marais est constituée de bobos triomphants, qui ne songent qu’à conforter leurs droits …

Jean-François Chassagne :
– C’est vrai qu’il devient de plus en plus difficile de mobiliser les troupes. L’autre jour, nous n’étions que 150 à manifester sur le parvis de l’Hôtel de Ville après la décapitation de trois homosexuels en Arabie saoudite.
Les jeunes, notamment, arrivent dans le Marais avec le sentiment que tout est désormais acquis. Pourtant, sur l’adoption, l’égalité des droits, il y aurait encore beaucoup de travail à faire...

Fouad Zéraoui :
– Les homosexuels sont à l’image de la société. Ils étaient révolutionnaires il y a trente ans, ils sont rentrés dans le rang, comme les bobos hétéros.
Mais je constate qu’il n’existe pas de passerelles entre une partie de ma clientèle, beurs ou blacks gays, venus de la banlieue et le Marais. Elle s’y reconnaît si peu qu’elle ne veut même pas y aller.

Marie-Hélène Bourcier :
– Dès lors que l’identité gay a suivi une politique intégrationniste de droits, dès lors que cette identité s’installe, se solidifie, la logique des droits mène à ce constat d’exclusion que décrit Fouad et qui ne touche pas seulement les jeunes des banlieues, mais aussi les trans, les SM et d’une certaine manière les lesbiennes.
Demander le Pacs, ou l’adoption, c’est à double tranchant.
- Il y a trente ans, les militants critiquaient l’organisation hétérosexuelle de la société.
- Aujourd’hui, on mimétise complètement. A partir du moment où on veut adopter des enfants, on ne va pas raconter qu’on fait du fist-fucking le dimanche.
Cette partie de la communauté homo, assez bien symbolisée par le Marais, et qui souhaite d’autant plus l’obtention de droits qu’elle possède un patrimoine et qu’elle cherche à le transmettre, se retrouve de facto à repousser les autres à la marge.
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Le Nouvel Observateur Paris-Ile-de-France :
Au centre de Paris, les bourgeois gays, à la périphérie, les jeunes, les beurs, les pauvres. Le Marais deviendrait un « ghetto de classe » ?

Jean-François Chassagne :
– Mais ça l’est déjà ! J’ai vu comment en vingt ans les prix ont été multipliés par dix : celui du mètre carré, celui des boutiques ou les prix tout court.
J’ai connu le Marais quand tout était à l’abandon et qu’il n’y avait même pas de boîtes aux lettres dans les immeubles. Si le quartier s’est métamorphosé, c’est qu’il y a eu un travail municipal, sans doute, mais aussi et d’abord l’investissement des gays.
L’exemple parisien est à l’image des autres capitales: les gays ont toujours investi les quartiers les plus pourris, les plus anciens et en même temps les plus jolis…

Marie-Hélène Bourcier :
– Entendons-nous bien, je ne critique pas l’existence du Marais en soi. Je suis pour le ghetto. Je suis pour acheter gay. Cette inscription dans l’espace est fondamentale pour notre visibilité. Le ghetto hétéro aussi existe à Paris. Il est simplement beaucoup plus grand.
Le problème, c’est que la visibilité du Marais devient paradoxale, car elle sert un seul type d’identité, masculine, bourgeoise et blanche. Madame H le décrit très bien, du reste (lire page 10).
Je suis désolée, mais dans le Marais, il n’y a pas grand-chose pour moi…

Fouad Zéraoui :
Marie-Hélène Bourcier a raison, mais j’irais plus loin : le Marais symbolise une culture jeune, blanche, baraquée, friquée, masculiniste, à la limite fascisante, comme s’il y avait un fantasme chez ces gays-là de rejoindre l’hétérosexualité agressive. Et toutes les autres identités n’ont pas droit de cité.
Moi non plus, je ne trouve pas ma place dans ce ghetto. Le Marais, pour moi, c’est une impasse, qui empêche notre communauté de se poser les vraies questions sur le rôle subversif et essentiel de l’homosexualité dans la société.
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Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France :
– Mais à ce compte-là, existe-t-il encore une « communauté » homosexuelle ?

Jean-François Chassagne :
– Je l’espère, même si elle a ses différences.
Nous, bobos, et ça ne me gêne pas d’en faire partie, nous ne pouvons certes pas comparer notre histoire à celle des beurs ou des blacks de banlieue à la fois pour des motifs économiques, mais aussi parce qu’ils doivent mener des combats qui ne sont déjà plus les nôtres dans nos familles.
De ce point de vue-là, nous avons pris de l'avance sur eux, mais je suis persuadé qu’ils finiront par nous rejoindre.

Marie-Hélène Bourcier :
– On croirait entendre le discours des Lumières ! Tu linéarises le progrès en expliquant que pour toi qui es blanc, tout va bien, mais que les autres ne sont pas encore sortis de l’auberge.
Je suis désolée, mais c’est une pensée coloniale.

Jean-François Chassagne :
– Pour le coup, ça me gêne d’être traité de colonialiste, je ne pense pas l’être! En même temps, tu as peut-être raison. Mais alors, que faire pour balayer tout ça ?
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Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France :
– Les Américains avaient quelques années d’avance dans le combat identitaire. N’ont-ils pas été confrontés aux mêmes problèmes ?

Marie-Hélène Bourcier :
– Si. Mais il y a eu le mouvement Queer et les latinos pour ruer dans les brancards, parce que précisément « lesbian and gay », ça ne voulait plus dire que gay, ça ne voulait plus dire que blanc, ça ne voulait plus dire que riche… Des militants ont dit, «Si c’est ça, on veut plus s’appeler gays, désormais on est queers », et ça a donné des micro-mouvements très productifs.
Mais à Paris on ne sait pas faire ça. Notamment, parce qu’on n’investit pas assez le culturel.
Quand je vois le groupe censé piloter le futur projet de Centre d’Archives
[et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)] voulu par Christophe Girard, je me dis que c’est très mal parti : il n’y a même pas de lesbiennes et de trans !
Et nous avons une presse honteuse. Qui peut se reconnaître dans « Têtu » ? Ce journal n’a aucune légitimité politique.

Jean-François Chassagne :
– Ça, c’est vrai. Même nous, commerçants bourgeois, on ne s’y reconnaît pas.

Fouad Zéraoui :
– Encore une fois, on a la communauté gay qu’on mérite. Les gays parisiens ne veulent pas se poser de questions.
Prenons un exemple, les seules associations de la capitale qui marchent sont celles tournées vers le sport ou les loisirs…

Jean-François Chassagne :
– C’est exact. Et si on interroge les membres de ces associations, ils vous répondent que tout va bien.

Fouad Zéraoui :
– Pour moi, c’est un constat d’échec, parce qu’à l’inverse toutes les tentatives pour débattre de l’identité homosexuelle se cassent la gueule. Comme si ça nous faisait peur de nous voir à l’intérieur de nous-mêmes. Pourtant, c’est capital.
Moi, je suis maghrébin et homo. Au départ, cela me condamnait à une triple exclusion : Arabe en France, homo, et homo dans ma communauté.
Eh bien cela m’a formidablement construit et je peux même dire que je m’en suis sorti grâce à mon homosexualité.

Marie-Hélène Bourcier :
– Aujourd’hui, vouloir générer la dissidence, c’est épuisant et tu n’es pas visible. Ou alors tu te fais massacrer par la communauté, comme Dustan.
On en revient aux propos du début, sur la visibilité parisienne, qui ne sert qu’une identité, toujours la même, blanche et friquée.
Et il est bien évident que lorsque tu as une identité qui te génère des privilèges et que tu es assis dessus, ce n’est pas de là que va venir la contestation.

Jean-François Chassagne :
– Je remarque au moins une chose positive : un débat comme celui d’aujourd’hui, nous ne l’avons jamais eu.
Je connais Kelma, j’ai lu des papiers dessus, mais nous ne nous sommes jamais rencontrés. Même si nos objectifs sont différents, quelque part il pourrait être culturellement intéressant de partager nos expériences.
Au Sneg, nous avons une Bourse de travail, des annonces, on pourrait se donner de vrais coups de main, on ne l’a jamais fait.

Marie-Hélène Bourcier :
– Si ce débat a lieu ici, c’est qu’il faut être décontextualisé de la communauté.
La question, en tout cas, est bien de savoir quelles ressources on peut encore tirer d’une stratégie identitaire.
Il faudrait des réunions transversales sur des objectifs à trouver.
- Imaginer une politique de coalition comme Act Up [Paris] l’a réussie à un moment donné.
- Encourager un meilleur investissement du culturel, parce que ça relève au fond du politique.
Avec une implication des commerçants. On peut faire le commerce gay de manière plus politique.

Jean-François Chassagne :
– Sauf que quand on propose d’ouvrir nos bars pour des expositions, on est taxés de récupération.
Travailler sur des objectifs ? On n’en est pas là ! Commençons par nous parler.
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- Fouad Zéraoui : a fondé en 1997 l'association Kelma («la parole», en arabe) pour favoriser la visibilité des beurs gays. Il organise tous les dimanches aux Folies Pigalle le tea-dance ethnique et gay BBB (Blacks, Blancs, Beurs).
( www.kelma.org )

- Jean-François Chassagne : commerçant dans le Marais, est le président du Syndicat National des Entreprises Gays (SNEG).
[ http://www.sneg.org/fr/index.html ]

- Marie-Hélène Bourcier : a publié récemment « Queer Zones, politiques des identités sexuelles, des représentations et des savoirs » (éditions Balland).
[ http://www.archiq.fr.vu/ ]

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octobre 2004 : magazine Têtu n° 93 (page 58) > par de Luc Biecq
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2004

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Infos France

Centre d'archives homos : l'erreur de casting
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ÉVOQUÉ DÈS 2001, LE PROJET DE
CENTRE D'ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION DES HOMOSEXUALITÉS
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QUI AURAIT DÛ VOIR LE JOUR IL Y A PLUS DE DEUX ANS,
CONNAÎT DE NOUVEAUX AVATARS,
APRÈS LE LICENCIEMENT DE JEAN LE BITOUX, SON DIRECTEUR.

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Le Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités Parisien (CADHP), dont la création a été annoncée par la Mairie de Paris en 2002, continue de faire parler de lui.

Son unique salarié, Jean Le Bitoux, figure de la communauté homosexuelle, vient en effet d'être licencié. Et on ignore encore l'état réel d'avancement du projet.
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Pourtant, l'Association du CADHP, présidée depuis un an par Stéphane Martinet, avait été adoubée par la Mairie de Paris, qui lui a accordé en septembre 2002 une subvention de 100 000 €.

Mais, aujourd'hui, Stéphane Martinet ne se risque pas à annoncer une date d'ouverture : "Nous sommes en phase de préfiguration. Nous publierons nos conclusions fin 2004. Je ne ferai aucune folle promesse."
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Face à lui, Phan Hoàng, ex-libraire et président de l'Académie Gaie et Lesbienne [Académie Gay & Lesbienne] depuis 2001, dispose de 30 000 documents, qu'il stocke chez lui.
- "Qu'on me donne un local, suggère-t-il. Je peux ouvrir les portes d'un centre en moins d'un mois.
- Quinze bénévoles travaillent avec moi, j'ai les étagères et le fonds ; j'ai juste besoin du lieu
" assure-t-il.

Le président Martinet ne l'entend pas de cette oreille. Il se réjouit, au contraire, de partir de rien. "Même si je ne dis pas que rien n'a été fait", ajoute-t-il.
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Son licenciement, Jean Le Bitoux, salarié pendant deux ans, l'a demandé "contraint et forcé, parce qu'il était urgent de modifier la façon de travailler". De son propre aveu, l'ex-journaliste de Gai Pied n'était pas qualifié pour le poste qu'il occupait.

Pourquoi l'avoir compris si tard et, surtout, qu'a-t-il fait pendant deux ans ? Mystère... Interrogé par Têtu, il dit "avoir beaucoup donné". Mais, comme il attaque son ex-employeur au tribunal des prud'hommes suite à ce licenciement, il ne donne pas de détails sur son bilan.

Un jeune archiviste professionnel a été engagé récemment, mais Stéphane Martinet ne souhaite pas dévoiler son identité. "Il n'a pas de fonctions de direction, mais je vous assure qu'il a toutes les compétences requises", précise-t-il tout de même.
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L'Association dispose d'un local dans le Marais et de trois lignes téléphoniques. Stéphane Martinet rêve d'archives de haute tenue, comme celles de San Francisco ou de Los Angeles.

Mais "aucun lieu en Europe ne [lui] paraît extraordinaire". Visiblement renseigné, il évoque la mauvaise conception des thésaurus dont se servent les chercheurs LGBT.

Il insiste aussi sur les conditions de conservation des documents. Aucun appel à dons n'a encore été lancé, les conditions optimales de réception et de conservation des documents n'étant pas réunies : "Il faut penser à cela dès la recherche d'un local adapté, et nous n'avons entamé aucune démarche en ce sens."
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Pour Phan Hoàng, c'est le monde à l'envers :
- "Comment faire un Centre d'Archives sans archives ?"

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ArchiQ, qui regroupe les associations Archilesb, Vigitrans et Loppataq, a dénoncé la situation dans un rapport intitulé "La fièvre des archives". Par la voix de Marie-Hélène Bourcier, ces militants rappelent la force de la mémoire vivante, qui a fait la légitimité des centres d'archives américains. "La conception administrative de l'archivage qui ne stocke que des documents écrits ne suffit pas. Il faut penser à une archive vive qui illustre les modes de vie. Pourquoi ne pas stocker des godes ?"
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Mais Stéphane Martinet n'entend pas révéler avant plusieurs mois le fruit de ses réflexions. Après avoir préfiguré, il va donc... préfigurer, tout en demandant d'autres subventions, "pour la recherche de locaux, l'appel aux dons et aux legs. Les premiers 100 000 € ne sont pas consommés, mais mon rôle est de prévoir".
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Odette Christienne, adjointe au Maire de Paris chargée de la mémoire, du monde combattant et des archives, sollicitée à plusieurs reprises, n'a pas souhaité répondre aux questions de Têtu.
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Alors, quand Stéphane Martinet affirme que ses connexions dans le milieu culturel et politique servent le projet, on ne demande qu'à le croire...

A la tête d'un prestigieux conseil d'administration, où l'on retrouve entre autres personnalités l'historienne Florence Tamagne et l'auteur Geneviève Pastre, le pro du réseau va aussi devoir prendre en compte la militance quotidienne.
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Car Phan Hoàng, sans titre ni prestige, entend bien transformer son incomparable collection en œuvre utile.

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24 8 2004 : communiqué commun n° 10 > collectif ArchiQ, groupe Archilesb!, association Académie Gay & Lesbienne, Groupe Activiste Trans (GAT)

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ArchiQ http://www.archiq.fr.vu
Archilesb !
Académie Gay & Lesbienne
http://www.archiveshomo.info
GAT
(Groupe Activiste Trans)
http://transencolere.free.fr

Paris, le 24 août 2004

Projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) :
où en est-on ?

A la veille de la rentrée, et qui sait, de la saison des subventions, on apprend le départ de Mr Jean Le Bitoux, unique salarié et intiateur depuis 2001 du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP).

Un homme s’en va, les mêmes interrogations demeurent…

Les problèmes soulevés en 2002 par différentes associations et les pétitions internationales d’Archilesb ! et Vigitrans ont-ils été résolus ?
- Quelle est la politique archivistique du centre ?
- Est-elle toujours aussi homocentrée ?
- La diversité des cultures sexuelles et de genre est-elle enfin respectée ?
- Les thématiques exclues du projet en 2002 (sida, pornographie…) sont-elles enfin prises en compte ?
- La parité culturelle des équipes est-elle réalisée ?

Quel usage a été fait de la subvention de 100.000 euros, votée par le Conseil de Paris en septembre 2002 ?
- Qu’a fait l'Association de Préfiguration du projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) depuis, qui puisse justifier d’une nouvelle demande de subvention en 2004 auprès de la Mairie de Paris, du Conseil régional d’Île-de-France et du Ministère de la Culture ?
- 3 ans d’existence sans résultats concrets ?

Comment savoir ? Le manque de transparence et de communication de l'AP CADHP persiste.
- Le site internet est fermé depuis février 2004.
- Les portes du local au 37 de la rue Notre Dame de Nazareth, attribué par la Ville de Paris en 2003, restent désespérement closes.

Toujours pas de concertation avec les acteurs concernés.
- Aucun débat public malgré les demandes répétées d’Archilesb ! et de VigiTrans.
- Aucune mise à disposition d’informations qui permettent de juger de l’état d’avancement du projet qui est entré dans une énième phase de
préfiguration.
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Pendant ce temps, l’Académie Gay & Lesbienne, sans subvention ni local fourni par les pouvoirs publics, a collecté 8.560 documents qui sont venus rejoindre son fonds de 15.000 références.

ArchiQ (le groupe de réflexion d’Archilesb ! et de VigiTrans) s’est réuni régulièrement et a réuni ses propositions dans deux rapports sur les archives LGBTQ (la Fièvre des Archives et Maux d’archives) .
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Nous renouvelons auprès de l'Association de Préfiguration du projet CADHP notre demande d’ouverture d’un débat public au plus vite et réaffirmons notre souhait de contribuer, par nos compétences, expériences, et expertise, à un projet de Centre d’Archives ouvert, populaire, véritable carrefour des mémoires et des cultures au pluriel.
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Pour toute information complémentaire
Académie Gay & Lesbienne : http://www.archiveshomo.info
ArchiQ : http://www.archiq.fr.vu
Contact Marie-Hélène Bourcier : 06 19 75 60 25

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été 2003 : Regards n° 91-92 (page 77) > par K.G.
http://www.regards.fr/

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Polémique : Archives pas gays
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Voilà un an, Bertrand Delanoë soutenait le projet d'un Centre d'Archives Homosexuelles dans la capitale.
- Le Iancement de celui-ci était confié, subvention de 100 000 euros à l'appui, à plusieurs de ses proches.
[...]

Au coeur de la vive polémique :
- l'orientation essentiellement gay du projet de Centre d'Archives
[et de Documentation] Homosexuelles de Paris (CADHP) omettant ouvertement les lesbiennes, les transsexuels et bisexuels,
[...]

Distinguer le seul fait gay dans l'histoire relève de l'anecdote malvenue ou bien d'un coup de force étroitement politique et masculin, fût-il homo.
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Plus encore, le projet d'Archives Historiques est élaboré sans que soient posées au préalable quelques questions fondamentales :
- comment constituer la mémoire des minorités et exclus sans impliquer ceux -ci dans l'élaboration même du projet au risque de reproduire de nouveau un discours discriminateur ?
- Quels moyens se donne-t-on pour produire des archives pour, par -delà les ouvrages savants écrits sur eux, faire directement entendre la voix de tous ceux qui ne produisent pas d'écrits ?
- Comment questionner enfin le lien entre histoire d'un fait de société et militance sur ce thème ?

L'actuel projet CADHP ne s'est posé aucune de ses questions.

[...]

juillet 2003 : Genres > la lettre mensuelle du Centre Gai et Lesbien de Paris
http://www.cglparis.org/genres0307.htm

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Edito > par Pascal (Trésorier)

Le CGL Paris ? .... des Touristes ? Non, le CGL de Paris n'est pas composé de touristes !

Comme vous avez pu le constater, le CGL Paris confirme sa crédibilité et sa notoriété.
- Pour sa crédibilité, il se structure de la manière la plus durable et la plus professionnelle possible pour répondre au mieux aux attentes et besoins exprimés.
- Ainsi, les mandats des administrateurs sont de 3 ans.
- Sont recherchées des conventions pluri-annuelles de financement avec nos bailleurs de fonds à l'exemple de celle avec la Mairie de Paris.

L'équipe existante des collaborateurs du CGL de Paris s'est vue renforcée par des professionnels notamment avec
- Marie-Lys, chargée de la communication,
- Jarmila, secrétaire administrative,
- Luc, psychologue,
- ou Magali, assistante sociale dorénavant à plein temps...

On peut penser que cette politique commence à donner ses fruits lorsque le Conseil d'Administration voit ses projets aboutir
- avec la refonte des statuts
- ou encore l’approbation à l'unanimité des comptes 2002 et du budget prévisionnel 2003.
[...]

Brèves

[...]

Le conseil du juriste > par Pascal Saba

La transmission des biens dans le cadre d’un Pacs [...]

Focus associations > par Magali Albou

Le CADHP avance-t-il ?

Un nouveau Conseil d’Administration, un vrai local, et une forte opposition : le Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles s‘installe …

L’Association de Préfiguration du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (AP CADHP) vient de modifier son Conseil d’Administration en parité hommes/femmes.
- Sitôt formé, il est critiqué : certaines catégories LGBT seraient sous - représentées.

Voici les membres du CA :
- Yves Clerget (Architecte, cofondateur de la librairie Les Mots à la Bouche) ;
- Catherine Daniel (Psychothérapeute, formatrice à FAG) ;
- René Lalement (Enseignant, chercheur ; ancien Président de l'Inter LGBT) ;
- Philippe Lasterle (Historien, documentaliste) ;
- Catherine Marjollet (Psychanalyste, cofondatrice du magazine Lesbia) ;
- Stéphane Martinet (Conseiller culturel auprès du maire du 11eme arrondissement ; ancien Président de HES) [Président de l’Association de Préfiguration du CADHP]
- Charles Myara (Editeur, spécialisé en multimédia et bibliographie ; ancien Vice-président du Beit Haverim) [Secrétaire de l’Association de Préfiguration du CADHP]
- Geneviève Pastre (Ecrivain, éditeur, ancienne Présidente de la radio Fréquence Gaie) ;
- Isabelle Serve (Professeur de droit, Présidente de l'association lesbienne La Lune, à Strasbourg) ;
- Florence Tamagne (Docteur de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, auteur, professeur à l'Université de Lille 3) [Vice Présidente de l’Association de Préfiguration du CADHP]

Le Conseil d'Administration a en outre procédé à la nomination
- du responsable du Comité d'acquisition :
M. Jean Le Bitoux.

L'AP CADHP est aujourd'hui dotée d'un local
- situé au 37, rue Notre Dame de Nazareth, dans le 3ème arrondissement.
- Les réunions n’y sont pas encore possibles.
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Une liste « complémentaire »

Face au Conseil du CADHP, une liste s’élève pour dénoncer un manque de représentation des lesbiennes, des bi ou des trans :
- Marie-Hélène Bourcier (Sociologue - à l’origine du collectif et de la pétition Archilesb !, visant à alerter sur l’absence de représentation lesbienne dans le projet) ;
- Marie-Jo Bonnet (Historienne) ;
- Tom Reucher (à l’origine du collectif et de la pétition Vigitrans visant à alerter sur l’absence de représentation des transsexuels, transgenres dans le projet) ;
- Le collectif LopattaQ (Jean-Christian Régnier), composé de pédés queer (« folles ») ;
- [B. Phan] Hoàng (Co fondateur de l’Académie Gay et Lesbienne, qui fait le travail de fourmi, depuis 26 ans, de collecter flyers, gratuits, magazines relatifs à notre population) ;
- Armand Hotimsky (Président du Caritig : Centre d’Aide, de Recherche et d’Information sur la Transsexualité et l’Identité de Genre) ;
- Patrick Cardon (à la tête de Gay Kitsch Camp à Lille – Editions littéraires et lieu) ;
- Patrick Elziere (de Gayvox.com [acquéreur des] Archives de Gai-Pied) ...

La liste n’est pas exhaustive.

Membres du Comité de pilotage initial,
- certains de ces inscrits avaient commencé à travailler sur le projet.
- D’autres les ont rejoints pour apporter la richesse de leur vécu, leurs archives ou les témoignages d’un temps passé.

Ces deux équipes parviendront-elle à travailler ensemble ?

[...]

26 6 2003 : L'Express (pages 46 et 47) > par Marion Festraëts
http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/homos/dossier.asp?ida=397366

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Minorités

Les homos en panne de cause
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Autrefois fédérés par la lutte contre le sida et par le combat pour le Pacs, les gays et lesbiennes font aujourd'hui face à une société plus compréhensive. Ce qui ne les empêchera pas de marcher contre l'homophobie samedi 28 juin

Combattre l'homophobie et les discriminations : depuis quelques années, les slogans de la Marche des fiertés lesbienne, gaie, bi et trans - ex Gay Pride - qui aura lieu le 28 juin à Paris, semblent bégayer.
- Au point que, au-delà de l'indéniable aspect festif de cette manifestation, on en vient à se demander si ce défilé a encore un sens politique.
- En panne de proposition nouvelle, de projet social fédérateur depuis le vote du Pacs, en 1999, la cause homo semble aujourd'hui chercher le souffle qui l'avait portée durant les «années sida».

Le consensus mou autour de la lutte contre l'homophobie masque mal un déficit patent de revendication forte.

Au sein d'une société désormais plutôt compréhensive et tolérante,
- les élucubrations d'une Brigitte Bardot
- ou les dérapages d'une Françoise de Panafieu - «Lorsqu'on est Maire de Paris, on n'a pas vraiment sa place en tête de la Gay Pride», selon la Maire du XVIIe arrondissement -

jettent le discrédit sur leurs auteurs plus que sur leurs cibles : le député UMP Claude Goasguen s'est empressé de préciser que les propos de Françoise de Panafieu n'engageaient qu'elle.

Les homos doivent-ils faire le constat qu'ils ont peut-être, en fait, obtenu l'essentiel ?
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L'affaire a mis en émoi tout le petit monde associatif gay : le 11 avril, une poignée de militants d'Act Up [Paris] ont saccagé le siège des éditions Blanche parce que cet éditeur de littérature érotique avait publié
- Serial Fucker. Journal d'un barebacker, d'Erik Rémès.
- L'ouvrage, contestable (et contesté), décrit les tribulations d'un homo séropositif contaminant délibérément ses partenaires.

«Le règne de l'hétérosexualité»

Ce énième coup d'éclat - dit «zap» en langage «actupien» - de l'association emblématique des années 1990 a laissé plus que perplexes les militants homos.

«En faisant une telle publicité à ce livre, Act up est tombé dans le panneau,
- estime Jean Le Bitoux,
auteur de Citoyen de seconde zone Trente ans de lutte pour la reconnaissance de l'homosexualité en France (avec Hervé Chevaux et Bruno Proth, Hachette Littératures).
Rémès
écrit des choses condamnables, mais ce genre de procédé traduit l'essoufflement idéologique de cette association. On n'est plus dans l'explication sociale, on est dans la vengeance gratuite.»

Les outrances d'Act up traduisent la fin d'une époque, ces années 1980 et 1990 durant lesquelles l'union sacrée des militants homosexuels s'était accomplie au nom de la lutte contre le sida.
- «L'époque était au «nous», elle est désormais au «je», témoigne William Pettex-Sorgue, créateur et président de www.citegay.com, le plus important site homo européen - 967 000 visiteurs par mois.
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- «Le Pacs nous a donné une respectabilité, nous a sortis du cliché des gays festifs en officialisant la légitimité des couples homos», estiment Ronan Rosec et Laure Lagardère, à la tête de SOS-Homophobie, association qui publie chaque année un rapport sur les discriminations ou les insultes dont sont victimes les homosexuels.
Moins politisée qu'à ses débuts, SOS-Homophobie réclame que les actes et propos discriminants soient punis par la loi, à l'instar du racisme, et qu'une information sur l'homosexualité soit dispensée à partir du collège :
- «Il s'agit simplement de rompre l'isolement des jeunes qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle et qui ne trouvent aucune référence positive à l'homosexualité dans leur environnement.»

Pourtant, les mentalités ont progressé, au point qu'aujourd'hui un personnage politique peut révéler son homosexualité sans choquer personne, alors qu'une telle démarche semblait inconcevable il y a dix ans.
- Selon Louis-Georges Tin, qui a dirigé le tout récent Dictionnaire de l'homophobie (PUF), la discrimination des homos va bien au-delà de la simple insulte lancée dans la rue :
- pour ce spécialiste des études gaies et lesbiennes, qui parle également de «gaiphobie», de «lesbophobie», de «biphobie» et de «transphobie», «l'origine profonde de l'homophobie est sans doute à rechercher dans l'hétérosexisme, qui est ce règne de l'hétérosexualité obligatoire [...]. En effet, ce régime tend à constituer l'hétérosexualité comme la seule expérience sexuelle légitime, possible et même pensable...»
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«Depuis le Pacs, on assiste à un immense bavardage sur tout et rien»

Débattue en long et en large par les idéologues de la communauté, la question des genres et des identités sexuelles est aujourd'hui au cœur de tous leurs différends.

«Depuis le Pacs, on assiste à un immense bavardage sur tout et rien. On devrait peut-être commencer par se pencher sur notre histoire», commente Jean Le Bitoux, chargé de piloter le futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris.

Un projet qui cristallise à nouveau les vieux antagonismes entre lesbiennes radicales et gays un brin misogynes, entre tenants du différencialisme et partisans du droit à l'indifférence.

- L'historienne féministe Marie-Jo Bonnet
- et Marie-Hélène Bourcier, théoricienne du mouvement queer
- qui étudie et remet en question les genres et les identités sexuelles -
ont d'ailleurs lancé une pétition dénonçant l'exclusion des lesbiennes du projet et la «superficialité» de la réflexion en cours.

Et les homos de s'accuser mutuellement de discrimination ...
.

Ces querelles de chapelle semblent très éloignées des préoccupations quotidiennes des homos «de base».
- La sociologue Françoise Gaspard souligne d'ailleurs «la dissémination du militantisme au contact du terrain» : «Les moins de 40 ans préfèrent se retrouver dans des associations de convivialité, pour randonner, skier ou parler portugais. On voit émerger de nouvelles formes de revendication et de militantisme à travers une nuée d'associations au sein des entreprises, des institutions ou des administrations»: à La Poste, à la SNCF, dans l'armée, dans la police, au sein d'HEC ou de Sciences po, etc.
- «Nos jeunes internautes n'ont pas l'air de mal vivre leur homosexualité, remarque William Pettex-Sorgue. Eux qui n'ont pas vu mourir des dizaines d'amis, comme notre génération, s'impliquent dans des activités de loisir plutôt que dans les grands mouvements historiques.»
.

Plus que le droit à la différence, la majorité des homos réclament aujourd'hui le droit à l'indifférence.

Et à l'égalité avec les couples hétéros : l'homoparentalité les motive plus que les débats autour du queer.
Ils veulent pouvoir adopter en couple et avoir accès à la procréation médicalement assistée. Et lorgnent vers l'étranger :
- en 2002, la Suède autorisait les couples du même sexe à adopter des enfants, comme aux Pays-Bas et dans certains Etats d'Amérique du Nord.
- En Grande-Bretagne, en Belgique et en Espagne, les lesbiennes ont accès à l'insémination artificielle
tandis qu'après la Belgique et les Pays-Bas, le Canada s'apprête à légaliser le mariage entre homosexuels (voir l'encadré).

«Ces revendications obéissent à une sorte d'agenda international, souligne Marie-Hélène Bourcier. Ce qui est réclamé et obtenu aux Etats-Unis ou en Australie sera réclamé et - vraisemblablement - obtenu en France

Si les homos y tiennent assez pour se mobiliser.

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19 6 2003 : illico (pages 16 et 18) > par la rédaction
http://www.e-llico.com/content.php?section=actu&id=1775&start=1

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Les dossiers du gay Paris

Argent, grand centre, ligne d’écoute, archives, guide des assos
En six questions (qui fâchent pour certaines d’entre elles),
"Illico" fait, à l’occasion de la Marche, le point sur les dossiers qui agitent le Gay Paris

[...]

> OÙ EN EST LE CENTRE D'ARCHIVES HOMOS DE PARIS ?

L’élection, le 9 mai dernier, d’une nouveau bureau (cinq femmes sur dix postes) pour l’Association de Préfiguration du Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles (CADHP) n’a pas apaisé la fureur d’Archilesb et Vigitrans qui déplorent le non respect de la parité "puisque seul Jean le Bitoux se voit salarié" (on est prié de ne pas rire !).

Ces groupements attendent toujours une réunion de "remise à plat" qui, compte tenu de la hauteur de vue des arguments avancés - untel est un voleur, la mairie de Paris est macho… - tient désormais de l’utopie.
.

Coté CADHP, c’est désormais Stéphane Martinet (ancien [président] d’Homosexualités Et Socialisme) qui préside l’association dont l’objectif est, en janvier 2004, de rendre une mouture définitive du projet qui devrait notamment mettre l’accent sur la mémoire orale (collecte de témoignages audio, etc.).

D’ores et déjà, un local (rue de Nazareth, 3eme arrondissement) a été ouvert mais il ne permet pas l’accueil du public ni le stockage d’archives.

[...]

> OÙ EN EST LA MAISON DES ASSOCIATIONS ?

Le projet de réunir l’Inter-LGBT, le Centre d’Archives Homos et le CGL de Paris dans un lieu unique n’a pas avancé d’un pouce.

La difficulté principale porte sur l’acquisition d’un immeuble dans le parc privé. Les immeubles inoccupés et à vendre ne sont pas légion dans le centre de Paris. Trois immeubles ont été repérés mais les prix exigés par les propriétaires sont prohibitifs et la ville ne peut préempter que si c’est pour un usage municipal.
.

En gros, tout est bloqué et les impératifs de stockage (normes techniques précises) du futur centre d’archives homos comme le déménagement déjà programmé du CGL semblent écarter durablement cette solution.

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16 6 2003 : Archilesb ! > Communiqué de Presse n° 8
Archilesb ! http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr

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Communiqué de Presse n° 8

Paris, le 16 juin 2003

A la veille de la marche des Fiertés, Têtu attaque en diffamation
la sociologue lesbienne Marie-Hélène Bourcier
et le magazine LGBT 360°

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La société qui exploite le magazine Têtu a assignés en diffamation devant le TGI [Tribunal de Grande Instance] de Paris
- Marie-Hélène Bourcier, militante, sociologue et enseignante à l'université de Lille III
- ainsi que l¹Association Presse 360° qui publie en Suisse le magazine gai lesbien bi et trans 360°.
.

Les propos prétendument diffamatoires sont extraits de leur contexte
- qui est un très long article publié en mars avril 2003 ainsi qu'une interview de Marie-Hélène Bourcier par le magazine 360° ayant pour titre « Paris brûle-t-il ? »
- et qui font partie d'une enquête sur le Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris pour lequel la Mairie de Paris a versé une subvention de 100.000 euros à l'automne dernier.

Dans le cadre de cet interview, Madame BOURCIER, sociologue et militante
- exposait notamment les difficultés que connaissent les lesbiennes ainsi que les trans et les bi à fait valoir leur légitime demande de participer à l¹activité du Centre d¹Archives et Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)
- et dénonçait le fait de ne pas avoir trouver un relais d¹information dans la presse gay dont en particulier le journal TÊTU seul magazine national se trouvant de facto en situation de pouvoir hégémonique.

C¹est ainsi qu¹elle s¹étonnait du peu de place des lesbiennes et de leur capacité à faire entendre leur voix dans un magazine s¹affirmant pourtant destiné aux gay et lesbiennes.

L¹enquête très développée et réalisée à Paris par le journal Suisse 360° n'émanait pas d'une volonté de porter atteinte à l¹honneur et à la considération du magazine TÊTU ni à ses journalistes.
- Seules quelques phrases sorties de leur contexte sont montées en épingle par le magazine TÊTU pour les besoins de son procès en diffamation
- et le magazine 360° a simplement manifesté une volonté de faire état et de comprendre le fondement et les enjeux d¹une polémique sur la mise en place du CADHP et de son développement dans l¹intérêt d¹un patrimoine culturel de l¹ensemble des gays, lesbienne trans et bi.
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Il est certainement regrettable que cette assignation soit notifiée à quelques jours des grandes manifestions des Fiertés [LGBT] qui devraient symboliquement rassembler plutôt que diviser.

Marie-Hélène Bourcier et le magazine 360 ° ont confié leur défense à Maître Yann PEDLER du Barreau de Paris.
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Contact Marie-Hélène Bourcier : mhbourcier@free.fr

Pour toute information complémentaire : [ http://www.archiq.fr.vu/ ]
www.archilesb.org
www.vigitrans.org

pour consulter la revue de presse nationale et internationale sur le CADHP : http://www.archiveshomo.info

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2 6 2003 : Têtu > par Xavier Héraud et Sébastien Barangé et Stéphane Corbin http://tetu.com/infos/lire/4376

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Les nouvelles associatives

le 02/06/03 [...]

Dans un communiqué, Archilesb et Vigitrans contestent la réorganisation de l'équipe de Centre d'Archives Homosexuelles de Paris, piloté par Jean Le Bitoux.

"Le renouvellement du Conseil d'Administration et du Bureau de manière à ce qu'il soit paritaire (biologiquement) c'est-à-dire composé d'hommes et de femmes.

Archilesb et Vigitrans ne peuvent
- que constater que cette parité du CADHP n'est pas respectée dans le choix des salariés
(seul Jean Le Bitoux se voit salarié) ;
-
que la parité homme/femme n'est pas un critère qui permet de prendre en compte la diversité des identités et des cultures sexuelles et de genre (parité culturelle)",
estiment les deux groupes.

http://www.archilesb.org
http://www.vigitrans.org

[...]

27 5 2003 : communiqué commun des groupes
- Archilesb ! http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr
- et VigiTrans
Tom Reucher
: tom.reucher[AT]free.fr

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Paris
, le 27 mai 2003
Communiqué de Presse n° 7

Discriminations Discordantes
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L'Inter LGBT et le [l'Association de Préfiguration du] CADHP toujours aussi discriminants à la veille de la marche des fiertés !

Archilesb ! et VigiTrans interpellent l'Inter LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans)
- sur son renouvellement inconditionnel au projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP),
- un projet que le Conseil de la Lesbian & Gaie [Gay] Pride île-de-France avait déjà adoubé en 2002 alors qu'il était et reste discriminant.

Quelle valeur attribuer au mot d'ordre de l'Inter LGBT pour la Marche des Fiertés [LGBT] en juin prochain : ensemble contre toutes les discriminations ?
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Samedi 24 mai à l'AGECA s'est tenue la réunion du Conseil de l'Inter LGBT.

Le [l'Association de Préfiguration du] CADHP y a présenté l'état d'"avancement" de son projet.
- Seule nouveauté : le renouvellement du Conseil d'Administration et du Bureau de manière à ce qu'il soit paritaire (biologiquement) c'est-à-dire composé d'hommes et de femmes.

Archilesb ! et VigiTrans ne peuvent
- que constater que cette parité
[de l'Association de Préfiguration] du CADHP n'est pas respectée dans le choix des salariés (seul Jean Le Bitoux se voit salarié);
- que la parité homme/femme n'est pas un critère qui permet de prendre en compte la diversité des identités et des cultures sexuelles et de genre (parité culturelle).
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- Le PASTT (Prévention Action Santé Travestis Transsexuelles),
- le CARITIG (Centre d'Aide, de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité de Genre)
- et l'ASB (Association du Syndrome de Benjamin)
ont d'ailleurs interpellé Stéphane Martinet (élu PS), le nouveau président de [l'Association de Préfiguration] du CADHP sur l'absence persistante de transsexuel(le)s et de trangenres dans la "nouvelle" équipe.
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Archilesb ! et VigiTrans regrettent que l'Inter LGBT
- ait refusé l'autorisation de filmer ce débat historique sur la question des archives
- et n'ait pas soumis au vote le renouvellement de son soutien à une équipe contestée
- et qui bloque la tenue d'une réunion de mise à plat avec les élus de la Mairie de Paris comme l'avait intelligemment proposé en mars Christophe Girard adjoint du Maire à la culture.

De nombreuses associations présentes ont également fait part de leurs inquiétudes vis à vis du projet :
- manque de transparence,
- un parti pris du scientifique discutable et le fait que la phase dite de "préfiguration" pour laquelle a été votée une subvention de 100.000 euros par le Conseil de Paris en octobre dernier se soit limité à un lifting inadéquat des instances de l'association.

Malgré les critiques formulés depuis plus de six mois, le [l'Association de Préfiguration du] CADHP persiste à privilégier une conception dix-neuviémisante, élitiste et universitaire de l'archive.
- Devant un parterre d'associations médusées, Stéphane Martinet, le président [de l'Association de Préfiguration du] du Centre a déclaré "que l'archive n'etait pas de la militance",
- creusant l'écart entre les concepteurs du Centre et ses interlocuteurs toujours conçus comme de simples donneurs d'archives et en aucun cas comme les acteurs de leur propre mémoire et histoires.
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Archilesb ! et VigiTrans sont solidaires des critiques qui ont été émises lors de cette réunion, notamment celles émanant
- de la Coordination Lesbienne en France,
- du collectif de pédés queers LopAttaQ,
- des associations transsexuelles et de transgenres (CARITIG, PASTT, ASB)
- mais aussi de l'Académie Gay & Lesbienne,
- de CONTACT
- et du Centre Gai et Lesbien [de Paris]
qui devant le manque de crédibilité et de légitimité du projet a réaffirmé comme d'autres sa volonté de ne pas confier ses archives au Centre en l'état.
.

- Pour toute information complémentaire : [ http://www.archiq.fr.vu/ ]
www.archilesb.org
www.vigitrans.org

- Pour consulter la revue de presse nationale et internationale sur le CADHP : http://www.archiveshomo.info/

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4 3 2003 : Têtu > par Xavier Héraud
http://www.tetu.com/infos/lire/3664

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"Archilesb" et "Vigitrans" à la Mairie de Paris

(Paris) France

Dans un communiqué Archilesb et Vigitrans annoncent avoir rencontré Christophe Girard, adjoint à la Mairie de Paris, à propos du futur Centre d'Archives piloté par Jean Le Bitoux (lire Têtu n° 75).

Les deux groupes, qui avaient contesté la gestion de ce projet par le co-fondateur de Gai Pied (subventionné à hauteur de 100 000 euros par la mairie de Paris), se félicitent d'avoir "obtenu" une "réunion de mise à plat" et espèrent qu'"un nouveau départ puisse être pris dans la réalisation du projet du Centre de manière à ce que celui-ci devienne la maison de toutes les minorités sexuelles et de genre."

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1er 3 2003 : communiqué commun n° 7 des groupes Archilesb! et VigiTrans

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Archilesb! :
http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier
mhbourcier[AT]free.fr

VigiTrans : http://syndromedebenjamin.free.fr/
Tom Reucher
tom.reucher[AT]free.fr

Paris, le 1er mars 2003
Communiqué de Presse n° 7

ARCHILESB ! et VIGITRANS
à la Mairie de Paris

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BEAU TRAVAIL !
ARCHILESB!
ET VIGITRANS OBTIENNENT
LA REUNION DE MISE A PLAT QU'ILS APPELLAIENT DE LEUR VŒUX
POUR LE PROJET DE CENTRE D'ARCHIVES ET DE DOCUMENTATION DES HOMOSEXUALITES DE PARIS.

Archilesb!, Vigitrans et le collectif Lopattaq ont été reçus à la Mairie de Paris mercredi 26 février par Mr Christophe Girard, adjoint à la culture au Maire.

A l'issue de cette rencontre productive, l'engagement fut pris par Mr Christophe Girard d'organiser aussi rapidement que possible une réunion de travail avec toutes les parties concernées.
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Animés par la volonté de voir se mettre en place un Centre d'Archives qui compte avec toutes les minorités sexuelles, Archilesb! et Vigitrans avaient adressé en février dernier un courrier à Mr Delanoë pour lui faire part des manquements dans l'actuel projet proposé par Mr Miles et Mr Le Bitoux et demander la tenue d'une réunion de mise à plat.
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En octobre dernier, Archilesb! rejoint en novembre par VigiTrans, ont lancé avec les soutiens du PASTT, du Caritig, de l'Académie Gay & Lesbienne et de nombreux acteurs de la communauté LGBT, deux pétitions pour protester contre l'exclusion des lesbiennes, des transsexuel/les et des transgenres mais aussi de la question du sida de l'actuel projet du Centre de documentation et d'archives homosexuelles de la ville de Paris (CADHP).

Celles-ci ont recueillies plus de 900 signatures à ce jour. La liste des signataires qui comporte
- des associations gaies, lesbiennes, transgenres et féministes (Act-Up Paris, Cineffable, la Coordination lesbienne de France, le collectif Droits des Femmes de Paris... )
- mais aussi de nombreuses personnalités (Pierre Bergé, Alain Touraine, Virginie Despentes... )
- ainsi que de nombreuses signatures à l'international (Lesbian Archives de New York et de Los Angeles, Feminist net of Greece, Teresa de Lauretis de l'université de Santa Cruz, Martha Gever de l'université de Floride... ) avait été jointe aux courriers adressés à Mr Delanoë ainsi qu'au CADHP.
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Archilesb!, Vigitrans et le collectif Lopattaq se réjouissent de constater que leurs revendications soient enfin entendues et qu'un nouveau départ puisse être pris dans la réalisation du projet du Centre de manière à ce que celui-ci devienne la maison de toutes les minorités sexuelles et de genre.
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Pour toute information complémentaire, contacts Presse

Archilesb! : http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier
mhbourcier[AT]free.fr

VigiTrans : http://syndromedebenjamin.free.fr/
Tom Reucher
tom.reucher[AT]free.fr

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mars 2003 : IBnews (pages 6 à 8) > par Patrick Rogel, directeur de la rédaction
http://www.atitud-inn.com/index.php?pid=2&rid=5&srid=25&ida=246
http://www.gayvox.com/edito/?id_rub=7&id_srub=36&id_dossier=738&idmenu=6
http://www.tassedethe.com/cadres/journal.htm

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Jean Le Bitoux défend son Centre
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La polémique a fait rage ces deux derniers mois autour du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP) que ce soit
- dans la presse généraliste
(Libération, Télérama...)
- ou homosexuelle
(Illico, Têtu...).

Pour la 1ère fois, la parole est donnée au principal intéressé, Jean Le Bitoux, qui répond aux critiques formulées à son encontre.
- Il dénonce notamment «une campagne d'intoxication dont [il n'a] toujours pas compris le but».
- Il affirme avoir vécu «avec beaucoup d'amertume» cette polémique : «Les critiques étaient injustes et les chiffres avancés étaient erronés. On était entre la démagogie et la désinformation. J'en suis d'autant plus étonné qu'il y a quelques années Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet avaient écrit dans des journaux que je dirigeais... Mais je ne confonds pas les lesbiennes et les lesbiennes radicales».
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IBnews a également recueilli les réactions à cette interview :
- de Phan Hoàng ([président de l']Académie Gay & Lesbienne),
- Patrick Elzière [ PDG de gayvox.com
, qui a racheté les archives du groupe de presse Gai Pied ],
- de Lionel Duroi (éditorialiste à gayvox.com),
- et de Marie-Hélène Bourcier (auteur de la pétition "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du [projet de] CADHP").

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Interview exclusive de Jean Le Bitoux à IBnews
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Après avoir créé Gai Pied, vous en avez claqué la porte il y a 20 ans. Depuis, des méchantes rumeurs vous ont dit «ruiné», «isolé» et même mort ...

J’ai en effet démissionné de Gai Pied en 1983 avec une trentaine de journalistes. Cette démission m’a empêché de m’inscrire au chômage.
- S’en sont suivies des années de misère au cours desquelles j’ai également appris ma séropositivité.

- J’ai ensuite rejoint Aides puis Arcat-Sida qui m’a confié la rédaction en chef du Journal du Sida.
- Je n’ai pas pour autant cessé de militer aux cotés du mouvement homosexuel, étant de ceux qui, entre 1988 et 1998, ont reconstruit la Gay Pride Parisienne sur des bases politiques et non plus commerciales.
- Je suis également l’un des co-fondateurs du Centre Gai et Lesbien (CGL) de Paris.
- J’ai également aidé à rédiger les souvenirs de Pierre Seel, le seul Français à témoigner de sa déportation pour homosexualité.
- J’ai plus récemment fait paraître un ouvrage historique sur la déportation, ‘Les oubliés de la mémoire’ et participé à 2 dictionnaires à sortir en mai, celui de Didier Eribon et celui de Louis-Georges Tin [...].
- A la même période, je sors un ouvrage qui raconte conjointement ma longue vie militante et l’émancipation des homosexuels et des lesbiennes durant ces 30 dernières années.
Je n’ai donc pas disparu, même si régulièrement, on m’annonce mort...
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Votre projet de Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles (CADH) a bénéficié du vote d’une subvention de 100.000 euros par le Conseil de Paris. Etes-vous reconnaissant à Bertrand Delanoë pour cette résurrection ?

Il est vrai que nous en avons peu parlé, notamment lors des Universités d’Eté de Marseille [UEEH] ...
Mais je voulais d’abord être sûr que ce projet était sur les rails... Il a 4 axes :
- les archives pour les chercheurs;
- un large service de documentation pour les jeunes générations, les journalistes et toute personne qui souhaite se renseigner sur l’histoire de l’homosexualité en France au 20e siècle;
- également une grande bibliothèque culturelle
- et - nous l’espérons - un espace d’exploitation qui puisse servir d’auditorium.
- Enfin, un très important site Internet.
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Des voix ont critiqué le peu de place qui serait fait aux lesbiennes dans ce projet. La municipalité, au travers de Christophe Girard, a été la plus fortement attaquée, mais vous n’avez pas été épargné non plus. Comment avez-vous vécu cette polémique ?

Avec beaucoup d’amertume. Les critiques étaient injustes et les chiffres avancés étaient erronés. On était entre la démagogie et la désinformation. J’en suis d’autant plus étonné qu’il y a quelques années Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet avaient écrit dans des journaux que je dirigeais...
- Mais je ne confonds pas les lesbiennes et les lesbiennes radicales.
- Nous travaillons depuis des mois avec des lesbiennes qui sont enseignantes, journalistes, photographes, historiennes, psychothérapeutes ou écrivaines disposant d’archives ou de temps à consacrer à ce projet. Elles font partie depuis le début de nos nombreux groupes de travail.
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Au-delà de cette querelle de clocher, on vous reproche une méthode: manque de concertation, absence, voire rétention d’information. Etes-vous en mesure de rassurer le public ?

Quant à notre «manque de concertation», il ne nous a pas empêché d’avoir déjà rencontré les présidentes du PASST, de la Coordination Lesbienne Nationale ou de l’association transgenre Caritig. Le contact a été positif.
Je remercie par ailleurs le soutien renouvelé de l’Hôtel de Ville [Mairie de Paris]
- ainsi que celui de l’Inter-LGBT [la Gay Pride Parisienne, ndlr]
- et les journalistes des magazines Illico et Têtu pour leur lucidité tout au long de cette campagne d’intoxication dont je n’ai toujours pas compris le but.
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Durant l’été, il y avait eu l’épisode des archives de Gai Pied, qui trouvaient un nouveau propriétaire. Ce dernier, le site gayvox.com , semble avoir été froissé que vous déclariez qu’il devrait vous les céder pour un euro symbolique ...

Je sais. C’est une regrettable erreur d’interprétation du journaliste de Têtu. C’est un article épouvantable.
- J’ai écrit immédiatement au rédacteur en chef de ce mensuel pour lui signaler les graves erreurs dont l’article était truffé.
- Comment également raconter que je n’aurais pas d’archives ? 80.000 documents attendent que je les cède au Centre.
- Sur l’histoire falsifiée de Gai Pied, mon ami historien Chevaux qui écrit un livre sur ce journal a de son côté envoyé 5 pages de rectificatifs [...]. Un très sobre erratum a été publié le mois suivant.
- Je regrette de ne pas avoir envoyé le double de ces courriers à Gayvox, qui a dû légitimement s’offusquer de cette assertion alors que nous avions eu une première rencontre des plus sympathiques, discutant ensemble de ce fonds historique.
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D’ailleurs, pourquoi cet intérêt pour des archives papier, alors que vous décrivez le portail Internet du CADHP comme un de ses «piliers» ? En ce qui concerne Gai Pied, pourquoi ne pas plutôt poursuivre l’archivage informatique, déjà bien entamé ?

Nous ne privilégions absolument pas l’un par rapport à l’autre.
- Je pense même que le site va absorber la moitié de l’énergie du Centre car il faut que, depuis chez soi, on puisse accéder aux documents essentiels de cette histoire que nous aurons pu collationner.
- Nous pensons également créer des passerelles avec les principaux sites d’archives : Berlin, Amsterdam, San Francisco, Los Angeles, Amsterdam ...
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Que pensez-vous du projet de l’Académie Gay & Lesbienne ? S’il se concrétise, ça fera 2 centres d’archives à Paris. Au moment où l’on reparle de décentralisation, pourquoi ne pas avoir proposé votre CADH à des villes en régions ?

Des échanges et des partenariats seront également - je l’espère - signés avec les archives régionales gays déjà existantes, comme à Lyon, Lille, Marseille [?] ou Rennes.
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Votre planning annonce que vous auriez déjà du dépasser la «préfiguration active» du projet [CADHP]. Quelles en sont les prochaines étapes ?

Nous allons intégrer dans les quelques semaines un local de travail pour tout le travail de préfiguration.
- Nous allons également faire l’état des lieux des dons déjà acquis, dont l’importance est telle que nous cherchons en urgence un entrepôt bénéficiant de toutes les garanties de conservation.
- Nous ferons peut-être bientôt une exposition de ces premiers dons et legs.
- Les grands axes de la bibliothèque commencent à se définir avec une commission paritaire.
- Une vingtaine d’internautes et de documentalistes étudient la logique de nos méthodologies.
- Nous poursuivons nos négociations en direction des collectivités territoriales, des dons et legs futurs, et du mécénat privé.
Car nous souhaitons un très grand Centre qui soit celui de toutes et tous et qui devrait ouvrir en 2004.

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Les réactions de :

- Patrick Elzière [ PDG de gayvox.com , qui a racheté les archives du groupe de presse Gai Pied ]
- Lionel Duroi [ éditorialiste de gayvox.com ]
- Marie-Hélène Bourcier [ pétition d'Archilesb ! > Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du projet de CADHP ]
- et Phan Hoàng [ président de l'Académie Gay & Lesbienne ]
réagissent aux propos de Jean Le Bitoux.

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Jean Le Bitoux nous affirme n’avoir jamais demandé que Gayvox lui cède les archives de Gai Pied pour un euro symbolique. Qu’en est-il vraiment ? Quels sont vos projets quant à ces documents ?

Patrick Elzière [ PDG de gayvox.com ] :
Lorsque nous nous sommes rencontrés fin juillet dernier, Jean Le Bitoux a demandé que Gayvox lui fasse don de ces archives papier.
Je lui ai répondu ‘pourquoi pas’ à la condition
- d’avoir la certitude que le projet tienne la route
- et n’ait pas une épée de Damoclès au-dessus de la tête;
- à savoir ne pas dépendre que d’un financement municipal pouvant être remis en cause.

Pour l’instant, je préfère qu’elles restent là où elles sont dans l’attente d’un projet abouti.
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Sur Gayvox, vous avez largement relayé la polémique en évoquant la «négation» des projets similaires. Par ailleurs, vous estimez que le CADHP résulte d’une «conjonction d’initiatives personnelles» et que son affichage associatif n’est qu’un «prétexte» ...

Lionel Duroi [ éditorialiste de gayvox.com ] :
Le document présenté à Gayvox, qui avait un certain contenu, n’est pas le même que celui qui a été soumis au financement de la Ville [de Paris].
- J’ai trouvé un peu vaseux, pour crédibiliser le projet, de gonfler la liste de soutien.
- En fait, je me suis aperçu que les projets similaires n’avaient pas été contactés.
Le CADHP - pour lequel le seul consensus vient de l’Inter-LGBT - a même fait ricaner certains en Province...
- Jean Le Bitoux, au nom de ses ouvrages, s’inscrit comme le «pape» de la mémoire gay.
- Projet élitiste, le CADHP s’appuie sur quelques personnes qui s’estiment au-dessus du panier et espère rameuter les foules ...

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Vous avez dénoncé la sous-représentation des lesbiennes dans le projet. Jean Le Bitoux reproche quant à lui la «démagogie» et la «désinformation» de «lesbiennes radicales». Qu’en pensez-vous ?

Marie-Hélène Bourcier [ pétition d'Archilesb ! > Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du projet de CADHP ] :
Pour ce qui est des «lesbiennes radicales», Jean Le Bitoux prouve une nouvelle fois qu’il ne connaît pas le mouvement lesbien.
- Un des problèmes du Centre - en plus d’être une coquille vide et un projet de papier - est de mettre en avant la primauté historique de l’homosexualité masculine, ce qui une erreur.
- Par ailleurs, la bonne moitié des noms des membres des Comités du CADHP sont bidons.
A propos de «démagogie», je renvoie la balle à M. Le Bitoux et lui demande d’être transparent. Qu’il cesse en particulier de refuser de se rendre sur les plateaux télé !
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Jean Le Bitoux n’a pas souhaité nous donner son avis sur l’Académie Gay & Lesbienne. A votre tour, pouvez-vous nous dire ce que vous pensez du CADHP ?

Phan Hoàng [ président de l'Académie Gay & Lesbienne ] :
Beaucoup de gens se sont sentis agressés par ce projet hégémonique de CADHP.
- C’est le fait d’affirmer que tout ce qui avait été fait avant lui était nul et non avenu qui a créé le bordel.
- Lorsque nous nous sommes créés, nous n’avons eu, par exemple, aucun problème avec le CGL de Paris, qui possède lui aussi une Bibliothèque.
C’est d’ailleurs aux petits CGL de Province que nous comptons céder une partie de nos archives.
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Illico a parlé de «lutte de pouvoir» et de «mauvaises querelles» faites au CADH. Il est vrai que si votre projet se concrétise, ça fera 2 centres d’archives à Paris ...

Phan Hoàng [ http://www.archiveshomo.info/ ] :
Le projet de l’Académie Gay & Lesbienne date de l’an 2000 : création d’un site, dépôt de la marque et [en 2001 :] dépôt des statuts.
- Soit bien avant que Bertrand Delanoë ne soit candidat à la Mairie [de Paris] et - répondant à une question de l’Inter-LGBT - ne se déclare favorable à la création d’un centre d’archives.
- Nous possédons 20.000 documents et y donnons accès.
Ce n’est pas nous qui avons copié le CADHP, avec lequel nous sommes complémentaires.

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9 2 2003 : communiqué commun n° 5 des groupes Archilesb! et VigiTrans

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Archilesb! :
http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier
mhbourcier[AT]free.fr

VigiTrans : http://syndromedebenjamin.free.fr/
Tom Reucher
tom.reucher[AT]free.fr

Paris, le 9 février 2003
Communiqué de Presse n° 5

Rectificatif suite à la parution
d'une "Réponse de la mairie de Paris"
à Archilesb! et à VigiTrans
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Suite à la diffusion, aux allures de révélation, d'une vraie fausse lettre émanant d'Odette Christienne, adjointe au Maire, chargée du Monde combattant de la Mémoire et des Archives de la Mairie de Paris, et qui vaudrait pour réponse de la Mairie de Paris au courrier conjointement adressé par Archilesb! et Vigitrans au Maire de Paris le 30 janvier dernier :
Archilesb! et Vigitrans tiennent à apporter les précisions suivantes. Merci donc de rectifier.
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Aucune lettre émanant de Mme Christienne n'est parvenue aux intéressés. Joint au téléphone, le cabinet de Mme Christienne nous a simplement précisé que l'adjointe au Maire, chargée du Monde combattant de la Mémoire et des Archives de la Mairie de Paris ne pourrait pas assister à la réunion de mise à plat qu'Archilesb! et Vigitrans appellent de leur voeux en raison d'un emploi du temps trop chargé.

Rappelons que l'objet du courrier au Maire de Paris était de demander que soit organisée une réunion de travail avec toutes les parties concernées en présence de référents de la Mairie de Paris de manière à aider à la mise en place d'un Centre d'Archives qui compte avec toutes les minorités sexuelles et de genre. Ce qui est loin d'être le cas actuellement.
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Les arguments distillés en forme de fuite dans Tetu.com avec l'aimable complicité de Judith Silberfeld qui n'a jamais caché son désir d'être la courroie de transmission de Mr Lasnier et qui a fait preuve d'une constante partialité à l'égard d'Archilesb! et de Vigitrans, ne sont donc que la reprise de propos tenus aux représentants d'Archilesb! et de Vigitrans lors de leur rendez-vous avec Mr Lasnier.
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Il serait souhaitable que les modalités de validation du projet dont il est fait état pour bloquer le débat soient enfin communiquées, d'autant que lors des rendez-vous en juin 2001 avec Messieurs Le Bitoux, Piriou, Lalement et Miles, il semblerait que Mme Christienne ait été loin d'approuver avec enthousiasme le projet qui fut par la suite et pour cette raison présenté à Mr Girard.

La mise en avant d'une définition juridique de l'archive augure mal de la méthode et correspond sans doute plus à une humeur procédurière qu'à une réelle connaissance de la spécificité des archives des minorités sexuelles.
Elle ne change rien au fait que le projet en l'état reste discriminatoire, lesbophobe et transphobe, ce qui est loin de faire l'unanimité à l'exécutif de la Mairie.
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Pour mémoire :
- Toujours aucun trans dans le Conseil d'administration ou le comité de pilotage du futur centre sans parler des lesbiennes qui devraient y figurer.
- Des sous-comités qui dans leur structure rappellent la production de l'homosexualité au XIXème siècle ?
- Des sous-comités composés d'experts fantômes : listés à leur insu ou ayant signé les pétitions d'Archilesb ! et de Vigitrans !
- Beaucoup de centres existants, d'organismes ou de particuliers qui refusent de donner leurs fonds au Centre dans l'état actuel du projet.

C'est pourquoi d'Archilesb ! et Vigitrans continuent de demander à ce qu'une réelle parité culturelle se mette en place dès à présent et à tous les niveaux.
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Pour toute information complémentaire, contacts Presse

Archilesb! : http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier
mhbourcier[AT]free.fr

VigiTrans : http://syndromedebenjamin.free.fr/
Tom Reucher
tom.reucher[AT]free.fr

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février 2003 : Têtu (n° 75) Agenda n° 26 (page 6) > par Xavier Héraud et Jérome Gac
http://www.tetu.com/index.php?set_language=en&cccpage=anciens_numeros_2003
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INFOS

Paris : Polémique autour du Centre d'Archives
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Les lesbiennes sont-elles mises à l'écart du futur Centre d'Archives et de Documentation des Homosexualités de Paris ?
- C'est en tout cas ce qu'estime le groupe Archilesb !, qui a lancé une pétition sur ce thème à la fin du mois d'octobre dernier.
- Depuis, la polémique fait rage. Retour sur le psychodrame de cet hiver, avec les protagonistes du débat.
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Tout est parti d'une pétition lancée par Archilesb !, un groupe informel à la tête duquel se trouvent la sociologue Marie-Hélène Bourcier et l'historienne Marie-Jo Bonnet, lors du dernier festival Cinéffable, en octobre dernier.

Au Coeur du débat,
- la petite place accordée aux lesbiennes dans le projet du futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP), piloté par Jean Le Bitoux et Christopher Miles,
- et cette phrase, extraite de son dossier de présentation : «Dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques».

Archilesb !, dans sa pétition, qui a recueilli à ce jour environ 1 000 signatures, répond : «C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés aux politiques sexuelles, qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministe et lesbienne, et ce dès les années 70 en France

- Marie-Hélène Bourcier faisait pourtant partie du projet à ses débuts, mais elle avait rapidement claqué la porte.
- La Mairie de Paris, qui a attribué une subvention de 100 000 euros au Centre, a elle aussi été contactée.
- Dans une lettre à Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, Marie-Jo Bonnet fait part de son indignation.
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C'est un article de «Libération» qui met le feu aux poudres.
Démentis, mails «forwardés», rumeurs fusent alors de partout.

Mais c'est un article paru dans Libération du 7 décembre dernier, intitulé «Des lesbiennes en guerre contre le machisme gay», reprenant cette info, qui met le feu aux poudres.

Démentis, mails «forwardés», rumeurs, attaques personnelles fusent alors dans la communauté homo. Chacun choisit son camp.
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La polémique atteint son climax avec l'apparition d'un groupuscule «énervé», le Commando des Lesbiennes Insoumises et Transgressives (CLIT).
- Ce petit groupe fait parvenir quotidiennement à Marie-Hélène Bourcier et à Marie-Jo Bonnet [et aussi à la journaliste Blandine Grosjean, auteure de l'article dans Libération], cinq jours de suite, des lettres anonymes contenant un tampon usagé.
- Au cinquième jour, Marie-Jo Bonnet reçoit une lettre dénonçant la stratégie de victimisation d'Archilesb !.
- L'historienne porte plainte, et Marie-Hélène Bourcier précise qu'elle compte faire de même.
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Le 12 décembre, Jean Le Bitoux et Christopher Miles sortent de leur silence et envoient un communiqué à la presse.

Se défendant de tout «machisme», le CADHP conteste les chiffres avancés par Archilesb ! : 5 femmes seulement sur les 59 participants investis dans le projet :
- «Ces chiffres sont erronés: le comité de soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes.»
- Et de souligner que le projet est toujours en phase de préfiguration, et qu'il le restera encore de dix-huit à vingt-quatre mois.

Christopher Miles, président du projet, confie avoir vécu «amèrement» les attaques dont le Centre a fait l'objet. Pour ce qui concerne les «raisons historiques» invoquées dans le dossier de présentation du projet, il persiste et signe :
- « La majorité des documents concernant l'homosexualité à la fin du XIXe siècle sont des documents pénaux ou médicaux.
- L'homosexualité féminine n'étant pas pénalisée, ces documents parlent uniquement d'homosexualité masculine.»
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«Par ailleurs, ajoute Jean Le Bitoux, nous avons contacté les Archives Lesbiennes [Archives Recherches Cultures Lesbiennes (ARCL)] pour obtenir les doubles des documents qu'elles possèdent.»
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«Beaucoup de bruit pour rien, finalement», conclut Philippe Lasnier, conseiller de Bertrand Delanoë, notamment sur les questions homosexuelles, qui rejette toute mise en cause de la Mairie [de Paris] :
- «Comme promis début 2001 par Bertrand Delanoë, ce projet mixte a été soutenu grâce à un vote consensuel en septembre 2002.
- Mais la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort.»

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Archilesb !, en tout cas, ne compte pas en rester là, comme l'explique Marie-Hélène Bourcier :
- «Archilesb! comme Vigitrans [groupe trans qui soutient la pétition d'Archilesb !] demandent à ce que soit organisée une réunion de mise à plat des objectifs scientifiques et de l'organisation de la préfiguration du Centre en présence d'un référent de la Mairie [de Paris].
- Autant de trans que de lesbiennes et de gays dans les instances, qu'il s'agisse du Comité de pilotage ou du Comité d'administration de l'association.
- Archilesb ! et Vigitrans feront des propositions en ce sens, ainsi qu'en matière d'animation de la réflexion sur la notion d'archives».

Et la sociologue de prévenir :
- «Le CADHP doit apprendre à travailler avec toutes celles et ceux qui le veulent et ont des compétences, et cesser de se comporter en petit chef.
- Le Centre ne se fera pas sans nous !»

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«Pour l'instant, rappelle Christopher Miles, nous n'avons pratiquement pas commencé la collecte d'archives.»

Jean Le Bitoux précise que le Centre, loin d'être opérationnel, est toujours à la recherche d'un local.
- Et le cofondateur de Gai Pied d'appeler de ses voeux la fin de la polémique :

- «Travailler sur les archives demande un minimum de sérénité.»

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28 1 2003 : 20 minutes (page 5) > par la rédaction
http://www.20minutes.fr/

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Archilebs! et Vigitrans en colère contre la Mairie [de Paris]
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Une partie de la communauté lesbienne de Paris monte au créneau contre la municipalité [de Paris].

Objet de leur colère : le projet de Centre de Documentation et d’Archives sur les Homosexualités (CDAH), soutenu par la municipalité.

« Projet qui nous paraît inacceptable en l’état, dénoncent les collectifs Archilebs! et Vigitrans. Il est pour l’instant centré sur les gays et fait l’économie de la représentativité lesbienne, transsexuelle et transgenre. »
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Le CDAH, qui pourrait ouvrir d’ici à l’année prochaine à Paris,
- se veut un lieu d’écoute et de connaissance du milieu homosexuel.
- Il se propose notamment de rassembler les publications de la presse homo.
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Mais les deux collectifs Archilebs! et Vigitrans stigmatisent l’attitude de certains élus, dont Christophe Girard, adjoint à la Culture.
- « Il n’a toujours rien proposé pour pallier les manquements du projet qui a été voté par le Conseil de Paris. »

Ils demandent une entrevue avec le Maire [de Paris], Bertrand Delanoë.

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28 1 2003 : Têtu > par Xavier Héraud et Judith Silberfeld
http://www.tetu.com/infos/lire/3456

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(Association) France

Archilesb! et Vigitranz demandent un rendez-vous au Maire de Paris
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Suite à leur pétition (lire Agenda n° 26, avec Têtu n° 75, actuellement en kiosque) protestant contre "l'exclusion des lesbiennes des transsexuel(le)s et transgenres" de l'actuel projet de Centre d'archives parisien piloté par Jean Le Bitoux, Archilesb ! et Vigitranz demande
- un rendez-vous au Maire de Paris, Bertrand Delanoë,
- et l'organisation "d'une réunion de travail avec les parties concernées le plus rapidement possible".
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Lors d'une réunion qui a eu lieu samedi 25 janvier, les associations membres du conseil de l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) ont voté l'adhésion de l'Inter-LGBT au Comité des personnes sympathisantes de la Coordination Lesbienne en France (CLF).

L'Inter-LGBT "manifeste ainsi sa détermination à soutenir le mouvement associatif lesbien, et à lutter contre la lesbophobie, les discriminations dont sont victimes les lesbiennes ayant leurs propres spécificités.

L'Inter-LGBT et les associations membres de son Conseil reconnaissent par la même occasion la légitimité de la démarche non-mixte des associations lesbiennes."

L'Inter-LGBT a également choisi le thème de la marche des fiertés 2003 : "Lutter contre toutes les discriminations".

L'Inter-LGBT sur la toile: http://www.inter-lgbt.org

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24 1 2003 : communiqué commun n° 4 des groupes
- Archilesb ! http://www.archiq.fr.vu/
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr
- et VigiTrans
Tom Reucher
: tom.reucher[AT]free.fr

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Paris
, le 24 janvier 2003

Communiqué de Presse n° 4
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Archilesb! et Vigitrans chez Bertrand Delanoë

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Les pétitions lancées par les mouvements Archilesb ! et VigitranZ
- qui protestent contre l'exclusion des lesbiennes, des transexuel/les et des transgenres de l'actuel projet du Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de la ville de Paris (CADHP) et qui demandent une refonte du contenu scientifique et politique du projet -
ont déjà recueilli plus de 800 signatures.
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Animés par la volonté de voir se mettre en place un Centre d'Archives qui compte avec toutes les minorités sexuelles et parce que nous avons trop l'habitude des pratiques méprisantes voir démagogues des initiateurs actuels, Archilesb ! et VigitranZ - avec les soutiens du PASTT, du Caritig et du collectif LopattaQ
- demandent un rendez-vous à Bertrand Delanoë
- et que soit organisée une réunion de travail avec les parties concernées et le plus rapidement possible.

Parce que tout comme la Mairie de Paris, le futur Centre doit être la maison de toutes les minorités sexuelles et de genre.

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10 1 2003 : gayvox.com > édito de Lionel Duroi
http://www.gayvox.com/gay/index.php?gays=4&lesbienne=42&rencontre=37&idmenu=958
atitud-inn.com
http://atitud-inn.com/pages/2-5-25-221.html

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Archives Gay à Paris : le feuilleton
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Les fondements de cette polémique trouvent leurs justifications au cœur même de la naissance du projet et de la communication approximative de ces initiateurs.

Je ne suis pas d'accord pour dire comme Jean-François Laforgerie de Illico magazine qu'on cherche une mauvaise querelle au CADHP.
- La question n'est pas de savoir si la querelle est bonne ou mauvaise mais de la comprendre, de l'analyser et de permettre à chacun de s'y retrouver.

Il faudrait que les uns et les autres finissent par entendre que tous les arguments ont une valeur qu'il ne s'agit pas de nier.
- En effet, les arguments des un(e)s et des autres ne sont pas à classés en deux rubriques : Pour ou Contre le CADHP.
- A bien y regarder de près, ils sont tous POUR mais PAS COMME CA !

Or, depuis le début, il est question
- de surdité des porteurs du projet face aux reproches qui bruissent,
- de négation et de non-reconnaissance des initiatives existantes, que ce soit par le silence ou le mépris
(l’un nourrissant l’autre),
- du refus d’entendre des formes de spécificités affirmées, affichées ou défendues de la part des groupes lesbiens notamment.
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Non-reconnaissance et négation

Comme nous l'écrivions le 4 octobre 2002 ici même, le projet dans sa forme initiale, niait les compétences, les structures, les volontés dispersées ça et là dans toute la France, ne faisant référence à titre d'exemples qu'aux centres d'archives à l'étranger.
- Et nous posions la question de savoir ce que pouvait exprimer cette vague volonté fédérative de la part du CADHP qui ne citait pas (donc ne reconnaissait pas) les actions engagées par d'autres, en France.
- Comment le CADHP pouvait-il ainsi se prévaloir d'une volonté fédérative ?
Première erreur.
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Mauvaise foi

Après la publication de notre édito du 4 octobre 2002, nous avons reçu un appel de Monsieur Philippe Lasnier de la Mairie de Paris.

Il nous était reproché de n'avoir pas tenu compte que l'ensemble des élus de la Mairie (opposition comprise) avait voté la subvention de 100 000 euros et qu’à ce titre on pouvait difficilement discuter le bien fondé de cette subvention.
- Ce n’est pas parce que des élus, fussent-ils unanimes, votent une subvention, que nous serions mal placés pour commenter la mise sur orbite du projet (non la décision de le subventionner).
- A cet argument, nous avons répondu que ceci n'expliquait pas cela, à savoir : l'éviction ou l'oubli dans lequel se considéraient ceux qui mènent des actions depuis bien longtemps et auxquels l'équipe du CADHP (Mairie de Paris comprise) n'avait pas prêté d'attention, au motif qu'ils manquaient parfois de sérieux
(je songe à l'Académie Gay & Lesbienne )

Autre argument évoqué : Le projet était évalué comme imparablement sérieux par les politiques parce qu’une liste (elle est où cette liste exhaustive ?) de noms de personnes considérées comme compétentes et représentatives (en quoi ? de qui ?) avait été présentée dans le dossier de demande de subvention à la Mairie de Paris.
- Or, ce que nous reprochions à l'équipe du CADHP, c’était de nous avoir communiqué un dossier incomplet lorsqu'ils nous ont démarché pour nous demander ce que nous ferions des archives de Gai Pied.
- En effet, nous n'avions pas dans le dossier cette fameuse liste de noms. Ce qui voudrait dire, que les politiques ont eu un dossier complet, et pas ceux qui sont détenteurs d'archives et approchés à ce titre.
- Y aurait-il plus d'importance à recevoir 100 000 euros plutôt que 100 000 documents ?
- Que signifie cette manière différenciée de traiter les uns plus que les autres ?
Deuxième erreur.

Il est trop facile de reprocher à certains pétitionnaires de faire référence à 59 membres du Comité scientifique, de jouer sur les mots, de pinailler sur les chiffres et de leur répondre : "Ces chiffres sont erronés : le Comité de Soutien compte 35 noms, dont une dizaine de femmes".
- Au lieu de nourrir la polémique : publiez la liste ! Et donnez-lui un titre clair !
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Quant à savoir par qui est instruit le dossier en Mairie, personnellement, je m'en tape et je ne pense pas être le seul, mais puisqu'il y a polémique autour de ça aussi, disons que si les informations dispensées au public étaient claires, elles seraient clairement reprises.
- Cela dit, ce serait prendre les électeurs pour des imbéciles que de leur faire croire qu'un tel dossier est instruit en Mairie sans que les ténors s'en mêlent un peu au détour des couloirs pour qu'il avance plus vite (et c'est tant mieux !)…
- Cela dit, je lis dans l'article de JFL d'Illico : "le dossier a été instruit par Odette Christienne, adjointe à la Mémoire, et non par l’adjoint à la Culture …"
- Je veux bien, mais c'est à Christophe Girard, Adjoint Chargé de la Culture que le mémorandum intitulé : "Un outil pour la mémoire collective : un Centre de Documentation et d'Archives consacré aux homosexualités" a été remis le 18 juin 2001…
- On va finir par nous faire croire qu'il n'était pas au courant… Arrêtons…

Enfin, le projet n'est pas municipal mais associatif
- qu'est-ce qu'on rigole ! Je commente ou je m'en dispense ?
- Ce projet est avant tout le résultat d'une conjonction d'initiatives personnelles (là encore, je me fiche d'ailleurs qu'à la base ce soit ça, car c'est très bien qu'il existe !) et le prétexte associatif (devenu réalité en partie) n'est là désormais que pour soutenir et impulser tout ce qui sera fait pour ce projet.
- On sait très bien que les élus ont besoin de sentir qu'il y a du monde là derrière…

C'est bien par un traitement inadéquat de l'information et de la communication que pêche le CADHP.
- Nous pensons que c'est bien là l'une des erreurs majeures du projet.
- Ce n’est pas le projet en lui-même qui est visé aujourd’hui par ceux qui se préoccupent de le voir avancer avec un peu plus de rigueur médiatique et d’entente cordiale communautaire.

A bien y regarder de près, à lire entre les lignes des récriminations, des pétitions, des reproches fait par les un(e)s et les autres,
- ce n'est pas le projet d'un grand centre qui est remis en cause mais la manière, la façon, le style, le contenu du projet en lui-même et la constitution de son équipe, sa représentativité qui sont discutés.
- Ce n’est pas parce que les politiques se contentent d’une liste de quelques noms soit disant représentatifs pour faire valoir un quelconque bien-fondé d’une demande de subvention que le projet est en tout point irréprochable.
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Aveuglement et surdité

La pétition d'Archilesb ne dit rien de moins :
- "Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !!! Nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie de Paris) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille."
- Voilà ce qui pêche : faire la sourde oreille.
- D'un autre côté, qualifier les manquements et les erreurs de "volontaires", c'est peut-être un peu fort… mais ça le deviendra encore plus si en face on se la joue grand seigneur…

Quant à l'argument qui consiste à demander : qui reproche aux Archives Lesbiennes d’interdire leur accès aux hommes ?
- Il est un peu facile et surtout mal venu car Archilesb n'est pas l'ARCL (Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes). Et poser la question ainsi, c'est entretenir (voir installer) une confusion qui n'est pas nécessaire.
- En effet, les Archives Lesbiennes de la Maison des Femmes dans le 11ème arrondissement de Paris fonctionnent depuis longtemps selon des modalités qui les regardent et surtout, elles n'ont pas la prétention d'être LA seule et unique référence en la matière.
- Comme elles le communiquent sans détour :

L'association loi 1901 "Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes" (communément appelée les Archives Lesbiennes) a été créée en 1984, période où les groupes lesbiens se développaient en grande majorité dans la non-mixité politique.
- Depuis près de vingt ans, l'association poursuit ses buts qui sont de collecter et d'archiver tout document ayant trait au lesbianisme et au féminisme.
- De par l'histoire des mouvements lesbiens et féministes, l'association reste dans une politique de non-mixité qui lui assure une totale indépendance dans ses choix d'acquisition et d'archivage.

Les revendications de groupes et d'associations tels Archilesb! ou Vigitrans (" pour que cesse l'exclusion des lesbiennes, des bi et des trans dans le projet du futur Centre de Documentation et d'Archives Homosexuelles de Paris ") s'inscrivent dans une mouvance politique mixte.

De plus, il est quelque peu déplacé d'aller soudainement reconnaître l'existence de l'ARCL
- parce que c'est arrangeant concernant l'argument polémique de la mixité,
- alors que le CADHP n'est pas fichu de reconnaître ce qui se fait par ailleurs en France et même aux portes de Paris;
je veux parler de l'Académie Gay et Lesbienne !

Enfin, toutes les lesbiennes n'ont pas forcément envie de fonctionner et d'être exclusives comme le sont les Archives Lesbiennes,
- et le CADHP devrait interpréter la requête d'Archilesb ou Vigitrans comme un honneur et ravaler un orgueil sans fondement.

Quant à leur demander : "d'axer leurs efforts pour que le centre trouve enfin un local…" je trouve le propos un peu gonflé.
- Que le CADHP commence par ne pas les ignorer et que la presse cesse de jouer sur la corde culpabilisante !
- Bientôt, et à ce rythme, si le CADHP ne trouve pas de local ce sera de la faute des lesbiennes…

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Pour terminer le tour d'horizon, et pour conclure provisoirement par une note plus modérée, citons la contribution des UEH [ Universités d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités ] :

"Ce projet doit être fédérateur et soutenu par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle…
- Pour ce qui concerne le Centre de ressources documentaires, il doit offrir la plus large documentation possible sur l’ensemble des minorités sexuelles…
- Un fond féministe important devra être constitué, car l’histoire de la libération des homosexuels et des lesbiennes est indissociable de l’essor du mouvement des femmes dans les années 60 et 70…
- Enfin, le fonctionnement du centre, et en particulier celui du Comité scientifique, doit tendre vers la parité." Etc.

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Ha ! Encore un mot. Je ne suis pas certain que "La générosité de la municipalité a réveillé les rivalités."
- Comme l'écrit Blandine Grosjean dans Libération du 7 décembre 2002.
Mais bon…
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Conclusion

Le CADHP est à notre sens l’un des plus beau projet, (avec celui du Grand CGL) que la Municipalité parisienne verra éclore pendant sa mandature s’il est mené à son terme et de la manière la plus fédérative possible.

Il faudra simplement, aux porteurs de ce(s) projet(s) savoir exister avec et au milieu des membres d’une communauté qui se sentent concernés.
- La preuve, le CADHP ne cesse de les intéresser.
- On aurait envie de leur dire à ces personnalités compétentes et représentatives : arrêtez d’être sourds aux reproches qu’il faut entendre comme des conseils et de faire comme si, de toute façon, la réalisation effective aboutira quoi qu’il arrive.

Ce serait comme construire un pont que les automobilistes refuseraient d’emprunter.
- Dites au moins, haut et fort, que vous prenez en compte les remarques et que vous tenez comptes des suggestions (le dire et le faire, cela va de paire…).

Ce serait un début et ça changerait l’ambiance de ce qui fini par être, à notre sens, faussement interprété comme de mauvaises querelles, une lutte de pouvoir, un remake d’un autre âge, un pugilat intra-communautaire dixit Jean-François Laforgerie sur le site E-llico

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26 12 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris Ile-de-France) n° 1990 > par Daniel Garcia
http://www.parisobs.com/articles/p100/a30592.htm
27.12.02 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/cadres/souscadre/webzinfos/dossier%205.htm
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L’histoire de la semaine

Furax, les lesbiennes à Paris
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Le torchon brûle entre les gays et les lesbiennes de la capitale. La pomme de discorde ?

La création d’un futur Centre d’Archives et de Documentation Homosexuelles, pour lequel le Conseil de Paris a voté une première subvention de 100 000 euros, fin septembre.

Nombre de capitales occidentales possédant déjà de tels centres, les édiles parisiens avaient conscience de combler un retard : à preuve, le projet fut même voté par des représentants de l’opposition municipale.
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Ce bel unanimisme aura fait long feu : depuis un mois, une pétition lancée par un groupe informel de lesbiennes, Archilesb !, s’élève contre l’orientation trop masculine du projet.
- Les lesbiennes, et plus encore les transsexuels(elles), n’y feraient que de la figuration.
- Leur pétition a déjà recueilli près d’un millier de signatures

et Jean Le Bitoux, principal initiateur du Centre, «regrette cette polémique dans laquelle se sont laissé entraîner naïvement des gens de bonne foi.»
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Pourtant, page 5 du projet, on lit qu’il est «probable que dans un premier temps le fonds d’archives concernera majoritairement l’homosexualité masculine, pour des raisons historiques ».

«Ce centre devrait s’intéresser à toutes les cultures sexuelles et pas, une fois de plus, refléter l’hégémonie gay», rétorque la sociologue Marie-Hélène Bourcier, une des animatrices, avec l’historienne et écrivain Marie-Jo Bonnet, de la pétition.
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A l’Hôtel de Ville, Philippe Lasnier, conseiller du Maire chargé notamment des questions homosexuelles, juge que le projet «n’est pas définitivement bouclé, donc perfectible ».

Et Jean Le Bitoux concède que «la parité est sans doute à approfondir».
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Archilesb! prévoit de convoquer la presse début janvier pour réclamer la «remise à plat» du projet.

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7 12 2002 : quotidien Libération > par Blandine Grosjean
http://www.liberation.com/page.php?Article=72664
8.12.02 : tassedethe.com
http://tassedethe.com/cadres/souscadre/webzinfos/dossier%205.htm

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Des lesbiennes parisiennes contre "le machisme gay" : Elles s'estiment
exclues du projet de Centre d'Archives Homosexuelles

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Une partie du mouvement lesbien est en guerre ouverte contre « le pouvoir gay hégémonique et normatif » qui sévirait à Paris, notamment à l'Hôtel de Ville.

Les accusations de « misogynie antiféministe » visant des gays « dominateurs, fonctionnant par copinage » provoquent en retour celles de « lesbiennes hystériques enfermées dans une perpétuelle victimologie ».

Objet de cette poussée phobique : le futur Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles [de Paris], qui vient d'obtenir une subvention de 100 000 euros de la municipalité.
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Remontée.

Deux lesbiennes historiques, chercheuses incontournables du mouvement, Marie-Hélène Bourcier et Marie-Jo Bonnet accusent la Mairie et le promoteur du centre, Jean Le Bitoux, d'avoir exclu les lesbiennes du projet.
- Elles dénoncent la composition du comité de pilotage : 5 femmes sur 59 participants.
- Elles pointent la bibliographie qui ne fait référence qu'à deux ouvrages rédigés par des femmes, l'un américain et l'autre traitant de l'homosexualité masculine.
- Elles ont aussi du mal à digérer un passage de la présentation : « Il est probable que, dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques. »

Marie-Hélène Bourcier a lancé une pétition qui a déjà recueilli 700 signatures, dont celles d'Act Up, de la Coordination Lesbienne [en France (CLF)], d'élues vertes de la capitale.

Marie-Jo Bonnet a écrit une lettre très remontée à la première adjointe, Anne Hidalgo, chargée de la parité : « Il n'est pas normal qu'il suffise qu'un projet soit présenté par Christophe Girard [adjoint vert à la culture et gay, ndlr] pour obtenir immédiatement de l'argent. »
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La générosité de la municipalité a réveillé les rivalités. Le Centre d'Archives est devenu "le" poste stratégique pour exister. Il sera
- un lieu de conservation de la mémoire,
- un espace de ressources documentaires
- et un outil de recherche
à l'instar des archives d'autres capitales occidentales.

Bertrand Delanoë l'a voulu et, à la Mairie, on explique, énervé par cette querelle, que « seule compte la qualité scientifique du projet soutenu par les grosses structures homosexuelles ».

Nathalie Rubel de la Coordination Lesbienne [en France (CLF)] est persuadée que Jean Le Bitoux n'a pas exclu "sciemment" les lesbiennes : « Il ne se rend pas compte qu'il a tout pensé au masculin, tout construit autour de ses affinités personnelles, qui sont masculines. »
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Alibi.

Pour les féministes de Prochoix, le Centre d'Archives sera gay : « L'ajout du mot lesbien est un alibi.»
- L'association ne se joint pas à cette protestation,
- « mais si la Mairie persiste à refuser une subvention au Festival Lesbien Cinéffable, alors qu'elle a accordé 30 000 euros au Festival
[de Films] Gay et Lesbien [de Paris (FFGLP)] qui est 100 % gay, alors nous dénoncerons ce pouvoir gay parisien. »

René-Paul Leraton, membre du comité de soutien du Centre d'Archives, reste zen : « Les lesbiennes historiques ont l'habitude de s'en prendre aux seuls mecs qu'elles ont sous la main : les pédés ».

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novembre 2002 : pétition Archilesb !
Archilesb! :
http://www.archiq.fr.vu
Marie-Hélène Bourcier :
mhbourcier[AT]free.fr

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Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes
dans le projet du futur centre de documentation
et d'archives homosexuelles de Paris
!
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Pourquoi cet appel lancé par Archilesb! ?

Le Conseil de Paris vient de voter une subvention d'un montant de 100.000 euros pour que le projet de Centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris proposé par Jean Le Bitoux et Christopher Miles entre en phase dite de préfiguration en 2002-2003.

Celle-ci comporte notamment la réalisation d'études, audits et cahier des charges, la sollicitation de divers "experts" et personnalités ainsi que la mise en œuvre d'un comité de pilotage.

A cette occasion, nous demandons que les manquements et les erreurs volontaires commises dans la conception du projet ne perdurent pas et que les différents interlocuteurs (concepteurs du projet et Mairie de Paris) qui en ont été alertés à plusieurs reprises ne fassent plus font la sourde oreille.
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Le contenu scientifique et politique du projet doit être revu

- parce qu'il est excluant : il est uniquement centré gai au détriment des lesbiennes, des transsexuel(le)s et des transgenres.

- parce qu'il est inexact : il ne nous paraît ni admissible ni sérieux de voir la Mairie de Paris et la LGBT continuer de défendre un projet où il est dit que "dans un premier temps, le fonds d'archives concernera majoritairement l'homosexualité masculine pour des raisons historiques"…
C'est bien méconnaître l'histoire des mouvements sociaux liés au politiques sexuelles qui trouvent leur enracinement dans les cultures féministes et lesbiennes et ce, dès les années 70 en France.

- parce que la question de l'archive doit l'objet d'une réflexion moins superficielle (spécificité des archives lesbiennes, archives vive, archives des minorités…). Or la conception hyperclassique de l'archive qui se dégage du projet fait l'impasse sur les récents et fructueux débats sur la notion d'archive.
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Ce projet doit devenir représentatif (parité et parité culturelle) dans ses instances

- les lesbiennes et les associations représentatives doivent être intégrées dans le comité de pilotage. Il est inadmissible que la liste des 59 participants au projet ne comprennent que 5 participantes…

- le fonctionnement de l'association en charge de la mise en place de la phase de préfiguration doit être transparent et intégrer les lesbiennes dans la réflexion et les des circuits de décision.

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DESTINATAIRES DE LA PETITION :
- Mairie de Paris, inter LGBT,
- Jean Le Bitoux et Christopher Miles pour l'association en charge du projet du centre de documentation et d'archives homosexuelles.

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Signez la pétition du groupe Archilesb ! : Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !

> il suffit de renvoyer le message : " Ok je signe "
> à l'adresse suivante : Marie-Hélène Bourcier mhbourcier[AT]free.fr
http://www.archiq.fr.vu
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PREMIERES SIGNATURES :

- FLORENCE ABADIE (sociologue, formatrice), VÉRONIQUE ABBRUZZETTI (maître de conferences, Paris III), PABLO ACHARD (physicien), ACT UP-PARIS, ISABELLE ADRET (professeur), ...

- Des sociologues, des philosophes, des chercheurs comme ALAIN TOURAINE ou SIDI MOHAMMED BARKAT du Collège International de Philosophie

- Les principales associations lesbiennes françaises comme LA COORDINATION LESBIENNE NATIONALE ou CINEFFABLE qui compte plus de 4.000 adhérentes

- Des spécialistes français et internationaux des études sur les genres et le sexualités comme PATRICK CARDON, TERESA DE LAURETIS ou BEATRIZ PRECIADO

- Des écrivains comme VIRGINIE DESPENTES ou CY JUNG

- Des Etudiants, des chorégraphes, des syndicalistes, des militants, des féministes, des avocats

- Les Archives Lesbiennes de New York (Lesbian Herstory Archives), l'Académie Gay & Lesbienne

- Des associations comme ACT-UP PARIS, PASTT

- HENRI MAUREL, président de la radio FG

- Les nouveaux groupes Queer

- De nombreux d'experts furieux de se retrouver cités dans des comités d'experts du futur Centre de Documentation et d'Archives sans avoir été consultés !

Tous et toutes ont signé la pétition Archilesb! : pour que cesse l'exclusion des lesbiennes dans le projet du futur centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris !!! [...]"

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Qui est Archilesb! ?

La pétition Pour que cesse l'exclusion des lesbiennes du centre de documentation et d'archives homosexuelles de Paris subventionnée par la Mairie de Paris est portée par Archilesb !
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Archilesb ! s'est constitué début 2002 en se donnant pour missions :

- d'animer une réflexion sur la notion d'archive et plus particulièrement sur les archives lesbiennes (séminaires, rencontres…)

- d'imaginer des actions et des dispositifs susceptibles d'évaluer les besoins et possibilités en matière d'archives mais aussi les manières d'en produire.

- de défendre la culture lesbienne et ses protagonistes et de lutter contre leur invisibilisation. Pour cette raison Archilesb soutient Cineffable dans sa demande de subvention pour le festival auprès de la Mairie de Paris.

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28 2 au 6 3 2002 : Nouvel Observateur (supplément Paris - Ile de France) n° 1947 (pages 14 à 16) > par Daniel Garcia
http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p64/a12079.htm

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Le Gay Marais : Ghetto ou village ?

L’avant-garde soluble dans le Marais ?
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Il y a trente ans, les militants homos voulaient changer la société.
- A Paris, c’est quasiment réussi.
- L’embourgeoisement fait le reste.

Prise de bec entre
- Fouad Zéraoui, militant gay beur de l'association Kelma,
- Jean-François Chassagne, président des commerçants gays [Syndicat National des Entreprises Gays (SNEG)],
- et la sociologue Marie-Hélène Bourcier (*)
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Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France :
– Aujourd’hui, on a un peu l’impression que la population du Marais est constituée de bobos triomphants, qui ne songent qu’à conforter leurs droits …

Jean-François Chassagne :
– C’est vrai qu’il devient de plus en plus difficile de mobiliser les troupes. L’autre jour, nous n’étions que 150 à manifester sur le parvis de l’Hôtel de Ville après la décapitation de trois homosexuels en Arabie saoudite.
Les jeunes, notamment, arrivent dans le Marais avec le sentiment que tout est désormais acquis. Pourtant, sur l’adoption, l’égalité des droits, il y aurait encore beaucoup de travail à faire...

Fouad Zéraoui :
– Les homosexuels sont à l’image de la société. Ils étaient révolutionnaires il y a trente ans, ils sont rentrés dans le rang, comme les bobos hétéros.
Mais je constate qu’il n’existe pas de passerelles entre une partie de ma clientèle, beurs ou blacks gays, venus de la banlieue et le Marais. Elle s’y reconnaît si peu qu’elle ne veut même pas y aller.

Marie-Hélène Bourcier :
– Dès lors que l’identité gay a suivi une politique intégrationniste de droits, dès lors que cette identité s’installe, se solidifie, la logique des droits mène à ce constat d’exclusion que décrit Fouad et qui ne touche pas seulement les jeunes des banlieues, mais aussi les trans, les SM et d’une certaine manière les lesbiennes.
Demander le Pacs, ou l’adoption, c’est à double tranchant.
- Il y a trente ans, les militants critiquaient l’organisation hétérosexuelle de la société.
- Aujourd’hui, on mimétise complètement. A partir du moment où on veut adopter des enfants, on ne va pas raconter qu’on fait du fist-fucking le dimanche.
Cette partie de la communauté homo, assez bien symbolisée par le Marais, et qui souhaite d’autant plus l’obtention de droits qu’elle possède un patrimoine et qu’elle cherche à le transmettre, se retrouve de facto à repousser les autres à la marge.
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Le Nouvel Observateur Paris-Ile-de-France :
Au centre de Paris, les bourgeois gays, à la périphérie, les jeunes, les beurs, les pauvres. Le Marais deviendrait un « ghetto de classe » ?

Jean-François Chassagne :
– Mais ça l’est déjà ! J’ai vu comment en vingt ans les prix ont été multipliés par dix : celui du mètre carré, celui des boutiques ou les prix tout court.
J’ai connu le Marais quand tout était à l’abandon et qu’il n’y avait même pas de boîtes aux lettres dans les immeubles. Si le quartier s’est métamorphosé, c’est qu’il y a eu un travail municipal, sans doute, mais aussi et d’abord l’investissement des gays.
L’exemple parisien est à l’image des autres capitales: les gays ont toujours investi les quartiers les plus pourris, les plus anciens et en même temps les plus jolis…

Marie-Hélène Bourcier :
– Entendons-nous bien, je ne critique pas l’existence du Marais en soi. Je suis pour le ghetto. Je suis pour acheter gay. Cette inscription dans l’espace est fondamentale pour notre visibilité. Le ghetto hétéro aussi existe à Paris. Il est simplement beaucoup plus grand.
Le problème, c’est que la visibilité du Marais devient paradoxale, car elle sert un seul type d’identité, masculine, bourgeoise et blanche. Madame H le décrit très bien, du reste (lire page 10).
Je suis désolée, mais dans le Marais, il n’y a pas grand-chose pour moi…

Fouad Zéraoui :
Marie-Hélène Bourcier a raison, mais j’irais plus loin : le Marais symbolise une culture jeune, blanche, baraquée, friquée, masculiniste, à la limite fascisante, comme s’il y avait un fantasme chez ces gays-là de rejoindre l’hétérosexualité agressive. Et toutes les autres identités n’ont pas droit de cité.
Moi non plus, je ne trouve pas ma place dans ce ghetto. Le Marais, pour moi, c’est une impasse, qui empêche notre communauté de se poser les vraies questions sur le rôle subversif et essentiel de l’homosexualité dans la société.
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Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France :
– Mais à ce compte-là, existe-t-il encore une « communauté » homosexuelle ?

Jean-François Chassagne :
– Je l’espère, même si elle a ses différences.
Nous, bobos, et ça ne me gêne pas d’en faire partie, nous ne pouvons certes pas comparer notre histoire à celle des beurs ou des blacks de banlieue à la fois pour des motifs économiques, mais aussi parce qu’ils doivent mener des combats qui ne sont déjà plus les nôtres dans nos familles.
De ce point de vue-là, nous avons pris de l'avance sur eux, mais je suis persuadé qu’ils finiront par nous rejoindre.

Marie-Hélène Bourcier :
– On croirait entendre le discours des Lumières ! Tu linéarises le progrès en expliquant que pour toi qui es blanc, tout va bien, mais que les autres ne sont pas encore sortis de l’auberge.
Je suis désolée, mais c’est une pensée coloniale.

Jean-François Chassagne :
– Pour le coup, ça me gêne d’être traité de colonialiste, je ne pense pas l’être! En même temps, tu as peut-être raison. Mais alors, que faire pour balayer tout ça ?
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Le Nouvel Observateur Paris Ile-de-France :
– Les Américains avaient quelques années d’avance dans le combat identitaire. N’ont-ils pas été confrontés aux mêmes problèmes ?

Marie-Hélène Bourcier :
– Si. Mais il y a eu le mouvement Queer et les latinos pour ruer dans les brancards, parce que précisément « lesbian and gay », ça ne voulait plus dire que gay, ça ne voulait plus dire que blanc, ça ne voulait plus dire que riche… Des militants ont dit, «Si c’est ça, on veut plus s’appeler gays, désormais on est queers », et ça a donné des micro-mouvements très productifs.
Mais à Paris on ne sait pas faire ça. Notamment, parce qu’on n’investit pas assez le culturel.
Quand je vois le groupe censé piloter le futur projet de Centre d’Archives
[et de Documentation Homosexuelles de Paris (CADHP)] voulu par Christophe Girard, je me dis que c’est très mal parti : il n’y a même pas de lesbiennes et de trans !
Et nous avons une presse honteuse. Qui peut se reconnaître dans « Têtu » ? Ce journal n’a aucune légitimité politique.

Jean-François Chassagne :
– Ça, c’est vrai. Même nous, commerçants bourgeois, on ne s’y reconnaît pas.

Fouad Zéraoui :
– Encore une fois, on a la communauté gay qu’on mérite. Les gays parisiens ne veulent pas se poser de questions.
Prenons un exemple, les seules associations de la capitale qui marchent sont celles tournées vers le sport ou les loisirs…

Jean-François Chassagne :
– C’est exact. Et si on interroge les membres de ces associations, ils vous répondent que tout va bien.

Fouad Zéraoui :
– Pour moi, c’est un constat d’échec, parce qu’à l’inverse toutes les tentatives pour débattre de l’identité homosexuelle se cassent la gueule. Comme si ça nous faisait peur de nous voir à l’intérieur de nous-mêmes. Pourtant, c’est capital.
Moi, je suis maghrébin et homo. Au départ, cela me condamnait à une triple exclusion : Arabe en France, homo, et homo dans ma communauté.
Eh bien cela m’a formidablement construit et je peux même dire que je m’en suis sorti grâce à mon homosexualité.

Marie-Hélène Bourcier :
– Aujourd’hui, vouloir générer la dissidence, c’est épuisant et tu n’es pas visible. Ou alors tu te fais massacrer par la communauté, comme Dustan.
On en revient aux propos du début, sur la visibilité parisienne, qui ne sert qu’une identité, toujours la même, blanche et friquée.
Et il est bien évident que lorsque tu as une identité qui te génère des privilèges et que tu es assis dessus, ce n’est pas de là que va venir la contestation.

Jean-François Chassagne :
– Je remarque au moins une chose positive : un débat comme celui d’aujourd’hui, nous ne l’avons jamais eu.
Je connais Kelma, j’ai lu des papiers dessus, mais nous ne nous sommes jamais rencontrés. Même si nos objectifs sont différents, quelque part il pourrait être culturellement intéressant de partager nos expériences.
Au Sneg, nous avons une Bourse de travail, des annonces, on pourrait se donner de vrais coups de main, on ne l’a jamais fait.

Marie-Hélène Bourcier :
– Si ce débat a lieu ici, c’est qu’il faut être décontextualisé de la communauté.
La question, en tout cas, est bien de savoir quelles ressources on peut encore tirer d’une stratégie identitaire.
Il faudrait des réunions transversales sur des objectifs à trouver.
- Imaginer une politique de coalition comme Act Up [Paris] l’a réussie à un moment donné.
- Encourager un meilleur investissement du culturel, parce que ça relève au fond du politique.
Avec une implication des commerçants. On peut faire le commerce gay de manière plus politique.

Jean-François Chassagne :
– Sauf que quand on propose d’ouvrir nos bars pour des expositions, on est taxés de récupération.
Travailler sur des objectifs ? On n’en est pas là ! Commençons par nous parler.
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(*)
- Fouad Zéraoui : a fondé en 1997 l'association Kelma («la parole», en arabe) pour favoriser la visibilité des beurs gays. Il organise tous les dimanches aux Folies Pigalle le tea-dance ethnique et gay BBB (Blacks, Blancs, Beurs).
( www.kelma.org )

- Jean-François Chassagne : commerçant dans le Marais, est le président du Syndicat National des Entreprises Gays (SNEG).
[ http://www.sneg.org/fr/index.html ]

- Marie-Hélène Bourcier : a publié récemment « Queer Zones, politiques des identités sexuelles, des représentations et des savoirs » (éditions Balland).
[ http://www.archiq.fr.vu/ ]

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