L'Académie 
        Gay & Lesbienne apporte son soutien 
      
pour 
        une réunion de mise à plat du projet du futur CADHP
        sous l'égide d'une haute autorité de la Mairie de Paris 
      
L'Académie 
        Gay et Lesbienne a signé les pétitions des collectifs Archilesb 
        ! et VigiTrans comme de nombreuses associations et personnalités 
        LGBT (plus de 800 signataires), qui réclament l'intégration 
        des lesbiennes et des trans dans le projet du futur Centre d'Archives 
        et de Documentation Homosexuelles de Paris (voir les 
        communiqués et pétitions des associations, groupes, etc. 
        sur notre site http://www.archiveshomo.info). 
         
      
De 
        plus en plus de voix s'élèvent contre la conception discriminatoire 
        de ce projet qui prétend être "fédérateur 
        de toutes les composantes de la mouvance homosexuelle" :
        - l'historienne Marie-Jo Bonnet, avec le soutien de nombreuses 
        personnalités : Elisabeth Badinter (philosophe écrivaine), 
        Francine Bavay (élue du Conseil régional IdF), Geneviève 
        Fraisse (députée européenne), Henri Maurel (archives 
        du G.P.L. et de la radio Fréquence Gaie), etc. ;
        - les collectifs : VigiTrans et Archilesb ! avec le soutien de 
        plus de 800 signataires de leurs pétitions, Lopattaq ;
        - les associations : Coordination des Lesbiennes en France (CLF), 
        Collectif National pour les Droits des Femmes, Les Voies d'Elles, Académie 
        Gay & Lesbienne, Association du Syndrome de Benjamin (ASB), Centre 
        d'Aide de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité 
        de Genre (CARITIG), Prévention Action Santé Travail pour 
        les Transgenres (PASTT), etc. 
      
Les 
        dirigeants de la Mairie de Paris viennent d'accepter le principe d'une 
        réunion de mise à plat sur le projet du futur CADHP sous 
        l'égide d'une haute autorité de la Mairie,
        à la suite de l'entrevue des collectifs Archilesb !, VigiTrans 
        et Lopattaq avec M. Christophe Girard, adjoint au Maire chargé 
        de la culture,
        et de l'entretien de l'historienne Marie-Jo Bonnet avec Mme Benjelloun, 
        conseillère au cabinet de Anne Hidalgo, première adjointe 
        au Maire de Paris. 
      
L'Académie 
        Gay & Lesbienne apporte son soutien pour une réunion avec toutes 
        les parties concernées, ce qui pourrait permettre de :
        - faire la lumière sur la gestion du projet du futur CADHP par 
        son Association de Préfiguration,
        - de mettre un terme à la discrimination des lesbiennes, des trans, 
        et à l'occultation des centres d'archives LGBT existants,
        - de faire le point sur les archives des minorités sexuelles et 
        de genre,
        - de demander que la Mairie de Paris aide équitablement les centres 
        d'archives LGBT existants. 
      
        Contre un projet tendancieux qui n'est pas "soutenu
        par toutes les composantes de la mouvance homosexuelle" 
      
La 
        mise à l'écart de l'histoire des lesbiennes et des trans 
        et de leurs représentant(e)s :
        Cette association (créée par trois hommes) prétend 
        que le projet de son futur centre privé d'archives homosexuelles 
        tend à être représentatif et fédérateur 
        de toutes les mouvances gays, bis, lesbiennes et trans alors qu'il y a 
        effectivement d'importants manquements (voir N° spécial "Paris 
        brûle-t-il ?" du magazine 360° de mars 2003).
        De plus, ce projet ambitionne d'être une institution d'envergure 
        nationale, et même internationale "à l'instar de Berlin, 
        Amsterdam, San Francisco..." 
      
M. Miles, président 
        de l'AP CADHP "persiste et signe" (Agenda du magazine Têtu 
        de février 2003, p. 6) :
        - "dans un premier temps le fonds d'archives concernera majoritairement 
        l'homosexualité masculine, pour des raisons historiques." (Chapitre 
        a : Un projet pour toute la communauté gay et lesbienne.)
        - "Cette politique d'acquisitions devrait être centrée 
        sur l'histoire du Paris gay [...]" (Chapitre 1 : Le Centre d'Archives.) 
      
D'autre part M. Le Bitoux a 
        fait sa sélection de lesbiennes dans ses commissions consultatives 
        pour "travailler" avec : telles lesbiennes "psychothérapeutes" 
        ou telles lesbiennes "écrivaines", "qu'il ne confond 
        pas" avec telles "lesbiennes radicales" (magazine 
        IB News de mars 2003, page 8). Enfin, 
        le projet du futur CADHP organise sa promotion par un budget annuel de 
        50 000 francs de publicité dans la presse gay (mais aucun budget 
        de publicité pour les journaux lesbiens et trans).  
      
Mais 
        les problèmes de la préfiguration du CADHP ne viennent pas 
        seulement des révoltes des lesbiennes et des trans contre le projet 
        d'un groupe de gays soutenus par la Mairie de Paris :
        (voir le 
        recencement des nombreux articles parus dans la presse française 
        et étrangère depuis celui de  Libération du 
        7 décembre 2002 sur notre site http://www.archiveshomo.info). 
      
L'Association 
        de Préfiguration du CADHP n'est pas une institution publique :
        L'AP CADHP n'est qu'une simple association loi 1901 créée 
        le 19 décembre 2001 ayant pour but d'ouvrir un nouveau centre privé 
        d'archives homosexuelles à Paris (Journal Officiel du 26 
        janvier 2002).
        M. Philippe Lasnier, du Cabinet du Maire de Paris, a d'ailleurs répondu 
        que "la vie interne d'une association n'est pas de notre ressort" 
        aux demandes d'intégration des lesbiennes et des trans au projet 
        de l'AP CADHP (Agenda du magazine Têtu de février 
        2003, p. 6).
        
        D'existence récente (à peine plus d'un an), cette association 
        n'a donné aucune garantie sérieuse pour la pérennité 
        de ses futures oeuvres.
        De plus, le manque de transparence sur sa gestion (combien de salariés 
        ? et à quels titres ?) crée davantage de confusion que de 
        confiance. Par ailleurs, 
        M. Le Bitoux a fait des interventions en qualité de "Directeur 
        du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris" 
        alors que ce (futur) Centre n'existe qu'à l'état de projet 
        sur le papier de l'Association de Préfiguration qui est elle-même 
        encore domiciliée dans un appartement privé !  
      
La 
        condescendance envers les autres associations, notamment régionales 
        :
        Sans aucune légitimité, cette association considère 
        comme acquis d'office, d'avoir un droit sur les fonds de documents LGBT 
        dans toute la France, et notamment sur les archives d'autres associations 
        antérieures à elle et sur des collections privées. 
      
"Comme institution d'envergure 
        nationale, il doit aussi s'attacher à tisser des liens avec les 
        principales associations régionales, pour [...] [le] dépôt 
        des archives existantes, et pour qu'elles constituent des relais permettant 
        de faire remonter au centre les fonds d'archives dont elles découvrent 
        l'existence." (dossier de présentation du Projet du Centre 
        d'Archives.) 
      
L'occultation 
        des centres d'archives LGBT existants en France :
        "L'Histoire des archives et bibliothèques gays et lesbiennes" 
        dans le dossier de présentation du projet CADHP ne cite que 
        des centres d'archives à l'étranger mais pas les initiatives 
        et ressources françaises LGBT.
        Rien sur les archives, ni sur l'histoire et la mémoire de la lutte 
        contre le sida. 
      
"Jean Le Bitoux n'a pas 
        souhaité... donner son avis sur l'Académie Gay et Lesbienne" 
        dans son interview au magazine IB 
        News de mars 2003,
        Par contre nous avons mentionné son Projet du futur CADHP et un 
        lien vers le site de son AP CADHP dans notre Recensement 
        annuel des centres et fonds d'archives LGBT en France (voir sur 
        notre site http://www.archiveshomo.info). 
      
Cette 
        nouvelle association (née neuf mois après l'élection 
        de M. Delanoë à la Mairie de Paris) a bénéficié 
        rapidement 100 000 euros de subventions
        Il ne faudrait pas que ces aides, qui doivent être utiles et 
        profitables à toutes et à tous, instaurent un déséquilibre 
        à l'avantage de la dernière venue, qui est subventionnée 
        pour son projet, et les associations plus anciennes, qui n'ont aucune 
        aide pour leur travail effectif.
        Les promoteurs du projet de CADHP n'ont pas le droit de profiter de la 
        puissance des fonds municipaux pour se livrer à une hégémonie 
        déloyale sur les centres d'archives LGBT existants qui n'ont pas 
        les moyens de résister. 
      
D'ailleurs, M. Le Bitoux expliqué 
        ses motivations "de travailler" sur ce projet d'un futur 
        CADHP :
        - "C'est le projet de la Ville de Paris, soutenu par Christophe Girard 
        et Bertrand Delanoë. Si M. Tibéri avait conservé 
        sa place de maire, nous ne serions pas en train de travailler là 
        dessus. Bertrand Delanoë a bien compris que Paris était 
        une très grande ville au niveau de l'homosexualité. Nous 
        sommes dans une bonne conjoncture" (magazine Têtu 
        de septembre 2002). 
      
La 
        diversité des ressources et le pluralisme des centres d'archives 
        existants contribuent à la préservation des patrimoines 
        culturels LGBT
        Mais les promoteurs du projet CADHP ont écarté celles 
        et ceux qui ont consacré avec passion et sincérité, 
        beaucoup de leur temps, et même de leurs deniers personnels pour 
        contribuer à la sauvegarde des archives LGBT !
        L'Histoire retiendra que cette entreprise arrogante, prétend créer 
        LE premier centre d'archives homosexuelles pour bénéficier 
        des subventions et pour marginaliser les initiatives citoyennes antérieures. 
      
L'Académie 
        Gay & Lesbienne a été créée avant que 
        le candidat Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris ait promis 
        son soutien pour un centre d'archives homosexuelles. Aujourd'hui, 
        nous avons déjà archivé environ 20 000 documents 
        GLBT et sida, et notamment sauvegardé les créations éphémères 
        des arts populaires. 
      
Le 
        déni du travail de notre Conservatoire des 
        Archives et des Mémoires Homosexuelles, nous rend plus déterminés 
        que jamais :
        - à poursuivre notre travail d'enrichissement et de mise en valeur 
        de notre fonds d'archives,
        - à protéger celui-ci de toute tentative d'appropriation 
        ou de récupération,
        - à défendre notre association contre l'hégémonie, 
        l'insulte et l'insinuation.