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Réponse de Dominique Voynet,
candidate des Verts

à notre lettre et notre questionnaire aux candidat-e-s à l’élection présidentielle de 2007

Acceptez-vous d’apporter votre soutien et celui du parti politique que vous représentez :

1. à la création et au développement de centres d’archives et de documentation LGBT par des associations à but non lucratif et/ou fondations (notamment par l’attribution de subventions et de locaux… ) ;

Je rejoins votre constat quant à la nécessité de conjuguer législation et actions d’éducation, de prévention et d’information pour permettre aux mentalités d’évoluer et la culture est un des moyens qui nous permettrait d’y parvenir.
Depuis longtemps déjà les Verts se sont engagés dans cette démarche et soutiennent les initiatives dans ce sens dans les régions. Notre programme culturel met en avant l’objectif de la culture. Le partage et le dialogue par la connaissance de l’autre sont des vertus que vous défendez dans votre structure. Ce sont des valeurs que je partage et je soutiendrai, en tant que chef de l’état, des initiatives qui iront dans ce sens.

2. au développement de partenariats entre ces associations et, les bibliothèques publiques et universitaires ;

Je pense que nous devons favoriser toutes les initiatives qui permettraient à la diversité de notre pays de trouver un lieu et des moyens d’expression. La volonté de l’état doit être marquée dans ce sens et ainsi soutenir les initiatives de développement proposées par les différents partenaires. Des communes ont déjà réussi la création de ponts entre des structures non étatiques et des bibliothèques afin de créer des espaces/des moments de visibilités. Ces expériences sont souvent couronnées de succès. Nous devons nous en inspirer et les valoriser. Ceci ne se fera pas sans efforts et je suis consciente que les sensibilités sont diverses à ce sujet. Je ne suis pas favorable au système qui consisterait à imposer des débats, des moments ou des zones aux personnes qui y sont réfractaires car elles ne favoriseraient pas l’évolution positive des mentalités. Toutefois, il est de notre devoir de créer des espaces de concertation et de dialogues pour que nous puissions y parvenir.

3. à l’ouverture des universités et leurs publications aux études LGBT, ainsi que la constitution de fonds spécialisés sur ces thèmes dans les bibliothèques universitaires ;

Les recherches sur les questions de genre devraient intégrer les questions LGBT. Les sciences humaines perdent chaque année un peu plus des fonds qui leur étaient alloués et je me suis engagée à développer le budget de la recherche. Je pense que l’université doit intégrer les études LGBT car l’analyse de notre société ne saurait s’en passer.

4. à la création et au développement de collections, voire de centres de documentation sur les LGBT, au sein de bibliothèques publiques ;

Comme je vous le précisais, il est important d’intégrer la culture LGBT tant dans nos universités que dans nos espaces publics. La forme sera à étudier avec l’ensemble des acteurs et des actrices de ces domaines. Je pense que nous devons donner des modèles valorisants de personnes LGBT aux enfants et aux adultes car la pression sociale et la stigmatisation fragilisent les individus. Ouvrir nos espaces publics à d’autres modèles est une mission importante. J’ai souvent fait le constat du silence qui entoure la vie des artistes LGBT alors que nous trouvons des informations personnelles pour les hétérosexuel-les. Ce silence ne favorise pas l’estime de soi et je pense que cela a des incidences sur la santé des personnes. Je suis d’autant plus sensible à votre proposition qu’elle va dans ce sens et je suis déjà engagée dans cette démarche. Avec la capacité de mettre en place le programme des Verts, je serai plus encore à même de servir cette cause.

5. à l’organisation de manifestations sur les cultures LGBT (expositions, colloques…), au sein des Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, des musées nationaux… ;

Toutes ces questions trouvent leur réponse dans une seule. Il me semble nécessaire, voire vital dans certaines situations, que nous prenions en compte la culture LGBT dans tous les sens du terme et dans tous les lieux où cela sera possible. Pouvoir enfin dire ce qui est, c'est-à-dire permettre l’identification d’une culture pour son appartenance et surtout pour ce qu’elle a apporté à notre culture en qualité, ne serait que rendre justice à de nombreux-ses auteur-e-s et artistes qui ont été longtemps discriminé-e-s voir nié-e-s.
La diversité de notre culture s’exprime au travers de notre société mixte et métissée, j’espère que nous aurons la force électorale nécessaire pour l’imposer afin que cessent ces discriminations.

6. au recensement des documents relatifs aux LGBT dans les collections nationales (Archives Nationales, musées…).

C’est un travail de longue haleine et nous devons nous y atteler au plus tôt. Certaines recherches et publications nous montrent que nous possédons de nombreux documents en la matière. Je pense que ce travail permettra à de nombreux universitaires de mener leur recherche dans de meilleures conditions et plus encore, nous rendrons accessible et visible une partie de notre culture jusque là restée dans l’ombre de celle majoritaire. La culture s’ancre dans notre civilisation. Visibiliser cette partie de notre patrimoine inscrira enfin les individus dans des racines plus profondes que le 20e siècle dans lequel les politiques homo-lesbo-trans-phobes tente de l’étrangler. Notre patrimoine est plus riche que nos peurs et que nos différences car elles transcendent les politiques pour exister au-delà de l’enfermement.

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